Test Blizzard Bodacious 2018

16 tests Blizzard Bodacious.

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Note moyenne : 8,8/10

Le Gun

Blizzard Bodacious
Avis sélectionné
Profil du testeur : 22 ans | 1,88m | 90kg | Expert | Deyme
Taille testée : 196
Conditions du test : 7 sorties, conditions de neige dur, douce, et poudreuse Essentiellement avec de la visibilité

Points forts

Performances générales :

- Accélération
- Vitesse
- Stabilité
- Solidité
- Assise
- Portance
- Polyvalence toute neige (avec de la visi' et des bonnes cuisses)
- Comportement piste

Points faibles

- Maniabilité
- Accessibilité (physique et technique)
- Déjauge
- Inerte à faible vitesse
- Exclusivité bonne visi'

Ces skis sont déjà très impressionnants de par leurs mensurations;


196cm de long,

118mm au patin pour 141 en spatule,

pas de taper,

30,5m de rayon,

très lourd (>5kg sans fix),

un point de centrage sur l’arrière, à -11cm,

un cambre plat, associé à un léger rocker arrière très progressif, sans relevé de spatule, et un long rocker avant très bas et progressif, associé à un tout petit relevé de spatule

Le flex n’est étonnamment pas barre à mine, il est cependant ferme et très homogène sur toute la longueur du ski,

La rigidité en torsion quant à elle semble solide (construction doté de 2,5 plaque de titanal) .

Les fix sont des STH16 montés au point de centrage recommandé, soit -11

Sur le papier on se dit que ce sera un Ski inerte, pataud, difficile à faire rentrer en courbe à basse vitesse, lourd sous le pied, usant et avec peu d’amortit

Dans la pratique après quelques mètres c’est bien le premier ressenti, comme un sentiment que la journée s’annonce longue

Mais après quelques décamètres skis dans l’axe, et donc à partir d’une certaine vitesse, le ski se réveil, et vous fais réaliser que vous venez juste d’entrer dans sa plage de fonctionnement, et que la limite haute sera loin ... très loins

(Petit préambule pour prévenir, qu’à basse vitesse ce ski ne sert à rien, mais qu’une fois lancé il délivrera tout son potentiel)

Et effectivement une fois lancé ce ski est aussi impressionnant sur le papier que sous les pieds, il étonne par son accroche, et offre une stabilité et une efficacité hors norme

Bref je comprend assez rapidement que j’ai sous les pieds un TGV indéboulonnable, qui clairement n’est pas là pour faire de la philosophie

Sur piste ou neige dure, il faudra s’adapter à son long rayon car la conduite dérapé n’est pas agréable du fait de son énorme rigidité en torsion qui lui confère cette accroche et cet effet rail. Difficile à mettre en dérive donc, pour freiner ou réguler sa vitesse.

Mieux vaut anticiper, et encore on remerciera le cambre elliptique qui rend la tache possible

Cependant sur la carre c’est redoutable. ça accélère, ça renvoie plutôt fort, et comme dit plus haut c’est stable à souhait et ça accroche énormément même sur neige à canon, impressionnant ! Sur les transitions d’une carre à l’autre on se rappellera tout de même qu’on est sur un fat !

Bref, après avoir avalé un grand bol de confiance, et une fois les jambes en température, ce sera un réel plaisir pour qui aime la vitesse et n’a pas peur du combat, d’aller tailler de la grande courbe avec une prise d’angle maximal, en appuyant comme un forcené sur les languettes pour tenter de réduire le rayon 


En traffole/piste défoncée


On écrase tout avec une facilité déconcertante, ce qui inscite inconsciemment à atteindre des vitesses déraisonnables dans des champs de bataille tel Verdun ou Sarajevo ! Encore une fois, on peut s’essayer à faire un peu de poésie en slalomant ou en enroulant le relief, mais ils sonne plutôt faux dans ce registre... ça fatigue, c’est encombrant, ça use... il ne faut pas le contrarier, il est fait pour défoncer la moindre irrégularité et tirer des grandes droites, donc utilisons le pour skier comme il l’exige. Doté d’une assise infaillible rien ne pourra le mettre en défaut. Mais malgré son efficacité démoniaque dans ce domaine, il en demeure pour le moins un tantinet physique. À l’extrême on pourrait l’utiliser pour du derby


Dans la fraîche


Ça ne déjauge pas au quart de tour, à cause de son rocker bas, ce rocker qui apporte cependant une grosse accélération, même posé sur les languettes

Il faut donc atteindre une vitesse suffisante pour le faire partir au planning, mais une fois au dessus du manteau neigeux il porte remarquablement bien, ce qui lui permet de doser de gros appuis sans ancrer, sans perte de vitesse, et donc de skier très vite avec  de l’angle. Les changements de neiges ne lui font pas peur, il n’est même pas utile de recentrer ses appuis pour les affronter, tant la spatule est efficace, on est véritablement posé sur un gros gun inébranlable, en sécurité absolu, à tel point que tout devient facile puisqu’il tolérera les erreurs de centrage et rattrapera les déséquilibres

Voilà donc un missile sol sol qui permettra d’envoyer de la grande courbe posé sur les languettes. Il autorisera de réduire légèrement le rythme pour tourner moins long si nécessaire quand ça se resserre, pour négocier un couloir étroit ou pour aller chercher un relief ou une barre, tant qu’on est en neige douce.

En réception de barre justement il est diablement solide ! Son énorme assise et sa longue spatule permettent de replaquer du très très gros sans forcément être bien équilibré, à titre personnel je me suis fais relever plusieurs fois de gros backslap, sans que le ski ne bronche.

Il acceptera le tricotage en sous bois si la neige est bonne, mais c’est pataud, ça manque clairement de fun et ça altère la fluidité, pour ces types de terrain il y a clairement mieux comme ski. Bref en hors piste il est fait pour les espaces dégagés avec de la pente pour pouvoir mettre un minimum de vitesse

Et sur ce terrain je n’avais encore jamais skié d’outil aussi performant en terme de stabilité, d’accélération, de capacité à tailler long, et de solidité en réception (éléments de comapraison : cochise, Atlas, Spur, Corvus, Rustler)

L’unique reproche que je vais faire à ces skis, concerne sa relative maniabilité/agilité qui le rend difficile pour aborder une barre proprement, négocier une ligne étriqué, ou skier en foret. Voila pourquoi je ne lui donne pas la note maximal, car même si il excel lorsque le terrain permet de prendre de la vitesse, il devient beaucoup plus difficile à emmener dans du très technique, et même durant une belle journée, je ne ski rarement que des pentes raides et/ou dégagés. Quand je prend mon Bodacious, j'accepte d'être mis en défaut dans certaines circonstances au cours d'une journée de ski. 


En bref ce Bodacious est au ski ce que les gun sont au surf (board longue, effilé, et hyper lourde pour surfer du gros et affronter le clapot). C’est pourquoi cette dénomination de « gun » lui colle parfaitement à la peau !


En tout cas c’est appréciable de la part de blizzard d’avoir osé ressortir ce genre de ski assez exclusif pour une poignée de passionnés  

Pour qui ?

Un ski que je conseil peu, seulement aux skieurs au style alpin cherchant un chargeur pour envoyer du gros et sauter des grosses barres, en deuxième voir troisième paire À titre personnel, je serais presque tenté de dire que le 186 correspondrait plus à mes attentes pour skier toute la montagne toute la journée, la ou le 196 est plus exclusif. Le 196 étant pour le moins un ski d'exception, je regretterai de m'en séparer

Commentaires

3 Commentaires

pic bayle trop belles ces photos, c'est le rêve ,j'adore le dessous des semelles dans tout ce blanc.La saison est finie, la Meije ferme dimanche, vivement décembre. J'aime pas l'été :-)
Un jour je skierai du 23 décembre au 30 avril et je vais voir si je me lasse.
François Péchou Haha merci !
Montes des fix de rando sur tes skis tu pourras rallonger ta saison d’au moins 1 mois ;)
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