Test Elan Ripstick 106 2019

Cet hiver j’ai eu la chance d’être sélectionné pour tester le modèle 2019 d’Elan RIPSTICK 106. Annoncé comme efficace en toute neige, il s’agit du ski préféré de Glen Pake.

Est-ce un vrai ski à tout à faire ou est-ce simplement une annonce marketing ?

C’est ce que nous allons voir dans ce test.

Les skis en détails :

Au déballage du carton reçu très rapidement après la sélection, les skis paraissent légers et les lignes de côtes laissent deviner beaucoup d’aisance et de plaisir dans la poudre.

Les côtes spatules-patin-talon : 140-106-122.

Les tailles disponibles sont 167,174,181,188. J’ai testé le modèle 181 cm pour lequel le rayon s’élève à 20,4 mètres.

L’esthétique est très réussi, mélange de jaune et de bleu sobre et efficace. Même les semelles sont jaune au niveau des spatules.

Ces skis sont dotés de plusieurs technologies assez innovantes dont on peut voir certaines inscriptions sur le topsheet :

- Le Profil Amphibio : Il s’agit d’un design révolutionnaire breveté par la marque qui permet d’avoir un ski gauche et un ski droit différent. Ils intègrent chacun un rocker en spatule plus important à l’extérieur et un cambre pour plus de maniabilité.

- Tubelite Wood Core : Deux tubes de carbone sont insérés dans le noyau en bois pour apporter stabilité et rigidité en torsion.

- Inserts Vapor Tip : Situés au niveau des talons et des spatules, ils permettent un gain de poids et sont censés réduire les vibrations.

- TNT (Tail ‘n’ Tip) : Cette technologie permet d’alléger le ski tout en devant maintenir une puissante équivalente à un ski avec une construction plus lourde.

Tout cela permet à Elan de mettre sur le marché une paire de ski qui combine un rapport poids / puissance remarquable. Une fois fixés à la marque avec une paire de Marker Griffon 13 ID, le poids de la paire s’élève à 5,7 kg.

En action :

• Piste

Une fois chaussée cette paire d’Elan pour la première fois, en faisant bien attention de fixer le ski gauche à gauche et le ski droite à droite, j’ai descendu quelques pistes damées pour les découvrir. Le ski est intuitif et très accessible. Malgré les 106 mm au patin, on se sent rapidement en confiance sur ces skis et on bénéficie d’une bonne maniabilité. On peut cruiser tranquillement, tout en confort, et modifier le rayon assez facilement avec un peu de technique.

Par contre, dès que l’on va assez vite, je trouve que les spatules vibrent et cela devient vite inconfortable et « casse-pattes ». C’est une limite que j’ai aussi rencontrée sur des pistes très dures ou bosselées en fin de journée. C’est le revers de la médaille d’un ski assez léger sur pistes.

• Poudreuse

En neige poudreuse, on sent de suite que les skis sont faits pour çà et qu’on va se régaler. Le gros rocker avant de 140mm est là pour faciliter la maniabilité et le déjaugeage. La conduite est facile, plaisante et confortable. Les virages s’enchainent, la portance est très bonne avec ce patin généreux de 106mm. Ceci permet de ne pas s’enfoncer dans la poudreuse profonde, même en étant quasi en appui languette. Aussi du fait de son poids très raisonnable, on peut se faire plaisir facilement, sans trop se fatiguer.

• Trafolle

Lorsque l’on skie une neige trafollée, on garde toujours ce sentiment de stabilité, de confort et de plaisir. Les aspérités créées par les nombreux passages de skieurs sont bien absorbés et ceci permet de skier en confiance. Cependant, lorsque la vitesse est plus élevée et que l’on passe sur des parties durcies, on retrouve le défaut perçu sur les pistes : les spatules vibrent.

Durabilité :

Après 13 sorties, la durabilité est très bonne. Le topsheet résiste bien malgré les queues des télésièges et les frottements de carres à carres. Également, la semelle est solide même après avoir flirté avec quelques cailloux.

En résumé :

Le Ripstick 106 millésime 2019 est un ski facile à prendre en main, qui procure stabilité, plaisir et performance. C’est un ski à l’aise sur tous les terrains, même si ce ski excelle surtout en HP. Je l’ai utilisé sur des journées 80% pistes avec un certain plaisir, notamment en neige de printemps.

Ses limites se trouvent sur pistes très dures et à haute vitesse. Dans ce contexte, le ski vibre fort et devient plus physique et inconfortable, la faute à une spatule légère. On va dire que c’est le revers de la médaille qu’on a un ski très bon en poudre et à la fois léger et utilisable en rando.

Je valide donc ce modèle comme ski à tout faire, même si il est plus à l’aise en HP que sur piste, mais c’est le compromis de la polyvalence.

Je conseille donc ce modèle à tous les skieurs qui pratiquent en majorité le freeride et qui n’hésitent pas à descendre les pistes balisées de temps en temps. Ces skis ne sont pas très exigeants physiquement, mais mieux vaut avoir un minimum de condition physique pour en profiter vraiment au maximum tout au long de la journée, en cas de conditions difficiles.

Pour finir, je remercie chaleureusement Skipass et Elan pour cette belle opportunité.