C’est un peu paradoxal de parler d’une destination où je suis allé deux fois en 2016 et dont je ne connais plus les ressorts actuels.
Bref.
Je vous donne quand même quelques infos.
Pour s’y rendre : l’avion, le plus simple étant de passer par Turkish Airlines. En 2016, on pouvait encore faire un visa « on arrival ». Il fallait également avoir une attestation d'assurance voyage traduite en anglais.
Pour payer et je pense que cela n’a pas changé, il fallait avant de partir bien calibrer son budget (logement, transport, nourriture, cadeaux&hellip
car il est impossible de retirer de l’argent sur place. Les flux financiers entre l'Iran et l'Europe étant bloqués à cause des sanctions internationales, les cartes mastercard, visa ou american express sont complètement inutiles, que cela soit dans les magasins de rue ou dans les hôtels les plus huppés. A l’époque, 1€uros équivalait à environ 32 000 RIALS, c’est plutôt 50ke aujourd’hui. L'Iran accepte l’Euros préférablement, pas besoin d’arriver avec des liasses de dollars.
Pour se déplacer, nous avions tout fait en bus et en taxi. Les déplacements même longs se font facilement en bus VIP tout confort et cela ne coûtait pas grand-chose. Il y avait beaucoup de bus de nuit, bien pratique !
Il n'y a pas véritablement de règle avec la neige. Dizin annonce ouvrir ses pistes de novembre à avril. Néanmoins, on privilégiera les mois de janvier et de février pour être quasi certain d'avoir des conditions de ski correcte...voire mieux comme cela a été notre cas avec de la bonne poudreuse. Néanmoins, le pays traverse actuellement une sécheresse extrême : radiofrance.fr
En stations, il faudra impérativement éviter de se trouver là-haut le jeudi et le vendredi (équivalent de notre week-end) car des milliers de Téhéranais montent profiter de la neige rendant les pistes et les routes complètement surchargés. L’affluence dépasse largement les capacités de la station que ce soit en termes d'hébergement ou de débit aux remontées mécaniques. On évitera également la période de Norouz, nouvel an iranien autour du 21 mars...et les autres jours fériés du calendrier chiite.
L'Iran compte une vingtaine de stades de neige. Les principales stations du pays se trouvent au nord de Téhéran dans le massif de l’Alborz. Le « Big Five » se compose de : Dizin, Shemshak, Darbandsar, Tochal et Ardabil.
Dizin (2530 - 3500 mètres) est la plus connue, la plus internationale et la plus grande station du Pays (4TC, 3TS, 9TSK).
La station est accessible par deux itinéraires :
- par Karaj, au nord-ouest de Téhéran pour une liaison directe en trois heures environ en taxi ou de façon plus économique en bus en prenant la liaison Karaj/Challus et en se faisant déposer à l'intersection de Dizin puis en finissant avec le pouce levé, chose rare en Iran mais comme les Iraniens sont toujours apprêtés, l'attente ne doit pas être bien longue.
- Sinon, vous pouvez passer par Shemshak, pour un trajet plus court (1h30 environ) où un taxi vous dépose sur un parking à 3 000 mètres d'altitude sur les hauteurs de Dizin, la descente sur la station se faisant ensuite en télécabine (avant 15h00, heure de fermeture des remontées). Ce second trajet est assez aléatoire car la route peut être fermée sans préavis si le risque d'avalanche est trop élevé.
Une fois sur place et si vous n'avez rien réservé, la discrimination positive du portefeuille est un principe. Il n'y a de toute façon que deux hôtels à Dizin : Hôtel Dizin 2 et Hôtel Dizin 1, qui appartenaient au même propriétaire. Nous logions au Dizin 2 après que le gérant ait feint de ne plus avoir de place au Dizin 1, au standing un peu plus élevé. Pour ne pas avoir de mauvaise surprise à la sortie, il est préférable de négocier âprement dès le premier soir votre séjour nuit et demi-pension. Cette option est préférable puisque l'après-ski n'existe pas et que les deux seuls restaurants de la station sont situés dans chacun des deux hôtels.
Il nous en aura coûté 119€uros par nuit pour deux en demi-pension (19 000 000 RIALS pour notre séjour de quatre jours à Dizin !). Cela peut paraître raisonnable vu d'Europe mais c'est juste deux fois plus cher que ce que nous payons dans les autres villes visitées. Il y a quelques hôtels (peut-être moins chers) dans le village de Velayat Rud, cinq kilomètres en aval de la station mais cela nécessite de trouver quelqu'un pour vous amener sur le front de neige tous les matins.
Nous avions eu énormément de chance avec les conditions de neige avec une jolie chute quelques jours avant notre arrivée sur place. L'altitude qui garde la neige très froide et sèche, l’absence de systèmes de déclenchement préventif d'avalanches forçant à une ouverture progressive, le peu de pression pour aller faire la trace (même si les locaux ont bien compris que skier la poudreuse était quelque chose de sympa) sont autant de facteurs qui nous avaient permis de renouveler nos traces au quotidien pendant quatre jours sur place !
Les remontées ouvrent relativement tôt vers 8h00 et ferment vers 15h00/15h30. En se rendant sur le front de neige la première fois, c’est un véritable retour aux installations Pomagalski des années 1960/1970. Le prix du forfait (sur carte magnétique) changeait d'un jour à l'autre sans que l'on ne comprenne pourquoi ! Le prix était correct : à peu près une vingtaine d'euros pour une journée de ski. Les pistes étaient assez mal damées. Les hors-pistes de proximité sont nombreux avec des runs de 800 mètres de dénivelé négatif en moyenne. Attention, pour le hors-piste, vous ne pouvez compter que sur vous-même en cas d’accident, les pisteurs de la station n'étant pas doté en 2016 d'arva, de pelle et de sonde.
Nous avions également testé durant notre séjour la station de Darbandsar (2638 - 3558 mètres) (1TC, 3TS, 1TSK). La station talonne maintenant Dizin en terme de taille. Darbandsar présente l’avantage de disposer de canons à neige, et de pistes plus raides et mieux travaillées. Il y a également un gros potentiel hors-piste que nous n’avons pas pu malheureusement explorer à sa juste mesure. Si vous logez à Dizin, c’est un peu la galère d’aller skier à Darbandsar. Si la peau de phoque vous rebute, vous pouvez prendre une montée sèche avec la télécabine Darreh et appeler un taxi, avec l'aide des contrôleurs, sur le parking du sommet qui vous descendra au pied des pistes. Nous avons pris l’option retour en ski de randonnée pour rentrer sur Dizin. Cela se fait mais c’est du vrai terrain de montagne avec des portions que l'on peut qualifier de techniques et des pentes à couper avec un risque d'avalanche inconnu à gérer, à bon entendeur.
Dernier truc, aller en Iran uniquement pour skier c’est passer à côté d’un Pays absolument incroyable !
inscrit le 6/2/03
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