Les Skipasseurs ont testé la Marker Duke PT

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Les Skipasseurs ont testé la Marker Duke PT

Nous sommes allés découvrir la dernière fixation freerando de la gamme Royal Family de Marker au cours d'une journée freerando à Tignes, version automne
article Test privé expérience
Staff
letapir1997
Texte :
Photos :
Jeremy Pancras
Novembre 2021 : le rendez-vous est pris à Tignes en compagnie de 4 skipasseurs pour un Test Privé Experience freerando, et ainsi découvrir et mettre en action la nouvelle Marker Duke PT. Après une saison passée à faire de la peau de phoque, l'idée de remonter sur un télésiège n'est pas déplaisante, car qui dit "freerando" devrait signifier que le compteur de dénivelé négatif du week-end à venir devrait rapidement faire palir celui de la saison passée. On laisse donc le collant et la pipette à la maison et on embarque les bonnes chaussures quatre crochets dans la valise.

Un coup d'oeil aux prévisions du week-end : aucun site n'est d'accord : nuages, neige ou vague éclaircie, ça ne s'annonce pas tempête de ciel bleu. Qu'importe, nous avons rendez-vous à 17h ce samedi, et pour qui ne vient pas depuis la Tarentaise, Tignes, c'est un peu le bout du monde. En route !

Une arrivée sous les flocons

En arrivant à la station en ce samedi après-midi, belle surprise : me voilà accueilli par une légère averse de neige : pas de quoi miser sur un bain de poudre le lendemain, mais cela crée néanmoins une belle ambiance et permet de se rappeler que le retour sur les planches est bel et bien imminent. Cette chute de neige sublime d'autant plus le paysage que les mélèzes sont encore en pleine mue automnale ici. En revanche, côté épaisseur de neige, c'est bien sec en bas à la station. Un rapide coup d'oeil en altitude permet cependant d'espérer de belles conditions là haut. 

Je gagne l'hôtel les Suites Bouvier, notre hébergement pour la nuit, et retrouve l'équipe en compagnie de laquelle nous allons partager quelques descentes et plus. Damien est déjà installé dans le hall : venu de Paris, il a rentabilisé son déplacement en descendant plus tôt pour pouvoir skier le samedi. Tout juste revenu, il me délivre son verdict quant aux conditions là haut : résultat, c'est béton sur le glacier. La reprise s'annonce rude ma foi. Nous sommes rapidement rejoints par Célia, responsable marketing chez Marker, et par Jérémy Pancras qui sera notre photographe pour l'occasion. Nos trois autres Skipasseurs Andrea, Marc et Brévent arrivent eux aussi dans la foulée : synchronisation, quand tu nous tiens. Et pour bien faire connaissance, quoi de mieux qu'une petite session spa ? Nous profitons donc des infrastructures de l'hôtel pour nous détendre, et mettre des visages derrière les pseudos skipass au fil des discussions. Le temps de barbotter une heure, il est déjà temps d'aller dîner : nous sommes attendus à la Table de Jeanne, établissement situé à dix minutes à pied. Premier bon signe de l'homogénéité du groupe : tout le monde se révélera être team bière plutôt que vin.

Un bon repas dans le ventre, nous retournons à l'hôtel pour poursuivre la soirée avec le visionnage de quelques films de ski, histoire de se poursuivre la mise en ambiance. Après quelques déboires HDmiques qui nous permettront d'avoir le temps nous commander un cocktail sur la très bonne suggestion d'Andrea, nous entamons la soirée par le visionnage de Long Days. Nous terminons ensuite la soirée sur un visionnage de The Ultimate Run, le dernier film de Markus Eder, et allons nous coucher sagement en rêvant d'être aussi soyeux sur les skis le lendemain.

Au réveil le lendemain, surprise, il a neigé saupoudré pendant la nuit, et si l'épaisseur tombée à Val Claret demeure anecdotique, on se laisse à espérer une épaisseur suffisamment confortable pour tailler de belles courbes sur le glacier. D'autant que le ciel est bien bleu ce matin. Un rapide coup d'oeil aux webcams achève de nous mettre l'eau à la bouche.

Nous prenons néanmoins le temps d'apprécier le cadre du restaurant de l'hôtel, où, en éternels habitués des établissements 5 étoiles, nous nous fondons dans le décor tels de véritables caméléons.

Rencontre avec la Duke PT

Le petit dej, au fond de l'estomac, en route pour le ski. Célia nous remet les paires de skis prévues pour le test selon les souhaits que nous avions pu lui faire parvenir en amont. Brévent, Andrea et Damien découvrent le Blaze 94, monté en PT 12, tandis que Marc et moi-même nous voyons remettre une paire de Blaze 106 montée en PT 16. Au vu des retours de Damien quant aux conditions du glacier la veille, nous commençons à appréhender nos choix de largeur, mais les skis étant neufs, nous nous rassurons en passant le doigt sur les carres : ça devrait mordre. 

Premier contact avec la Duke PT, montée sur chacune de nos paires : ça ressemble clairement à une fixation d'alpin, on ne devrait pas la mettre en défaut à la descente. Célia nous fait la démonstration du passage descente/montée : le retrait de la butée alpine avant qui permet de libérer celle de randonnée est assez aisé. Et s'il n'est pas forcément intuitif, au sens où il serait compliqué de se passer d'une démonstration préalable, celui-ci se fait plutôt sans forcer. Pour ce qui est de verrouiller les stop-skis, la manipulation est également assez fluide, il faut simplement bien repérer les pièces à actionner car celles-ci sont discrètes. 


Pour les aficionados du matos, voici quelques infos techniques sur la Duke PT, ou plutôt les Duke PT 16 et Duke PT 12 :

En termes de compatibilité, il ne devrait pas y avoir de problèmes avec vos chaussures préférées : toutes les Duke PT sont compatibles avec les modèles normés alpin, rando, ou Grip Walk. 

En mode montée, vous l'avez compris, mis à part la simplicité de manipulation, l'un des avantages clefs de la fixation est de se départir d'une poids de la fixation, puisqu'une partie de la butée peut être rangée dans le sac à dos pour ne conserver que la partie nécessaire à la montée en rando. Vous disposerez à la montée d'une cale plate, et d'une cale offrant une inclinaison de 10°

En mode ski, les fixations présentent une hauteur de 24mm seulement, afin de se trouver au plus près de celui-ci et offrir une transmission directe en termes de puissance et de direction. Côté talonnière, celle ci appartient à la toute dernière génération de talonnières Royal Family de la gamme freeride. Et si vous hésitez entre la PT 16 et la PT 12, voici les principales caractéristiques de chaque modèle :

Duke PT 16

  • Largeur de freins 100mm et 125mm
  • Gamme DIN 6.0 à 16.0
  • Compatibilité semelle : Alpine, touring, grip walk
  • Poids du skieur recommandé : 60+kg
  • Hauteur : 24mm
  • Poids à la montée 1050g
  • Poids à la descente 1350g

Duke PT 12

  • Largeur de freins 100mm et 125mm
  • Gamme DIN 4.0 à 12.0
  • Compatibilité semelle : Alpine, touring, grip walk
  • Poids du skieur recommandé : 30 à 110kg
  • Hauteur : 24mm
  • Poids à la montée 880g
  • Poids à la descente 1180g

On notera enfin que la technologie a un prix, puisqu'il vous faudra débourser 550€ pour acquérir la Duke PT 12, et 600€ pour la Duke PT 16, prix publics.

Premiers virages à 3456m

Conduits sur les hauteurs du domaine par les remontées dans un timing que la saison dernière nous avaient fait oublier, nous découvrons le glacier au soleil. Notre bonne étoile semble se maintenir, le temps est radieux et les virages des skieurs que nous observons au loin semblent pleins de promesses. Une montée dans la télécabine de la Grande Motte et nous voilà au sommet des remontées, à 3456 mètres d'altitude. C'est beau.

Premier chaussage des fixations sur la neige. Verdict : ça claque comme une bonne vieille fixation d'alpin. Il n'y a rien de particulier à vérifier, et on se sent mis en confiance. Pour autant que l'on puisse l'être quelques minutes avant de réaliser ses premiers virages de la saison face à l'objectif de Jérémy cela dit.

Nous nous élançons sur les pistes : les premiers virages sont d'emblée rassurants, la petite couche de neige fraîche tombée pendant la nuit et les carres neuves des skis mettent en confiance. La largeur de nos lattes ne s'avère pas pénalisante et permet d'envisager de mettre de la puissance dans notre ski, et de commencer à lorgner sur les bords de pistes pas encore trafolés. Jérémy tente de nous discipliner pour essayer de composer avec notre niveau de ski "skipasseurs" et nous tentons de prendre la pose au mieux sous son objectif. Au fil des descentes, nous prenons nos marques avec ces nouveaux skis et apprécions la qualité de la neige et la belle visibilité. Côté Duke PT, celles-ci se font totalement oublier, nous avons l'impression de skier avec une véritable fixation alpine et non un compromis de rando, on s'engage dans la pente avec la même confiance qu'avec notre matos d'alpin habituel. La seule prise de repères nécessaire se fait donc côté skis, et même si ceux-ci sont typées "freerando" (1830g pour le Blaze 106 en 186 que j'ai pu tester), l'accroche est très bonne et la largeur du patin permet d'avoir suffisament de puissance pour écraser le terrain sur les bords de piste.

L'heure de la rando

Le temps de profiter de quelques rotations, il est déjà temps pour nous de retrouver Carole Chambaret, notre guide pour la randonnée du jour. A la vue du poids du set-up, l'idée n'est pas particulièrement d'essayer de suivre les Equipes de France de ski-alpinisme présentes à l'entraînement sur le glacier ce jour-là, mais plutôt de manipuler la fixation afin de la tester en conditions. Carole a repéré un petit coin situé à proximité du domaine, où la neige semble restée douce et devrait permettre de s'offrir quelques bons virages et remonter non loin de là. 
Une rapide traversée entre quelques requins de début de saison nous conduit au spot. Pari gagnant : nous trouvons là-bas une neige froide et peu travaillée par le vent qui nous permet de nous offrir quelques virages soyeux tout en appréciant la vue vers la vallée : pour un début de saison nous sommes gâtés !

La Duke PT mode d'emploi

Une fois en bas du run, il s'agit désormais de remonter. La manipulation entrevue à l'hôtel ne s'avère pas particulièrement compliquée sur le terrain. L'enjeu consistant principalement à se souvenir des instructions dispensées par Célia le matin, et que la belle matinée de ski au soleil nous a déjà éloigné de l'esprit. Une fois l'habituelle mise en place des peaux effectuée, il faut passer les butées avant et arrière en mode montée. 

Pour la butée avant : il faut tout d'abord plaquer le levier qui dépasse sur le front de la fixation (qui est en fait celui qui servira à écarter la mâchoire à inserts située sous la butée alpine pour y placer la chaussure). Cette butée alpine bascule vers l'avant, et on vient presser une mâchoire en métal qui permet de la retirer. On la glisse alors dans le sac à dos et le tour est joué (et au passage 250g en moins aux pieds). Butée avant en mode rando : check ! 

Pour la partie arrière, rien de bien sorcier non plus, il suffit de relever un verrou plastique situé sur la platine des stops-skis, la plaquer pour relever les stops-skis, et le tout se trouve verrouillé. On a alors le choix de relever ou non une cale en fonction de la raideur de la trace. 

Une fois toute la troupe en ordre de marche, nous suivons Carole à la trace. Le poids du set up chaussures freerando/fixations/ski se fait sentir aux pieds par rapport à un set-up typé rando, mais l'intérêt de la Duke PT réside davantage dans le fait de pouvoir s'offrir des descentes avec les sensations et la sécurité d'une alpine tout en se permettant de partir à la chasse aux belles lignes en dehors des itinéraires accessibles par gravité. De ce point de vue, l'ensemble demeure tout à fait cohérent comme nous le montrent les quelques petites centaines de mètres de dénivelé que nous effectuerons ce jour-là. 
Une fois en haut, on rembobine : on libère les stop-skis et on remet en place la butée avant. La neige froide du jour qui s'est glissée dans la fixation ne gêne pas sa remise en place. A tester sur une utilisation prolongée ou dans une neige moins fraîche, mais jusqu'ici tout se passe sans accroc. Nous quittons les peaux, et mettons le cap sur le Panoramic pour un déjeuner bien mérité !

Une fois le repas avalé, nous reprenons la benne. Encore enchantés par les virages du matin, nous avons à coeur de nous offrir encore quelques belles descentes. Cependant le ciel s'est voilé, se rangeant ainsi au pessimisme des prévisions meteo. Il en faut cependant davantage pour nous faire remballer, et nous décidons de profiter des pistes laissées libres par les clubs. Si la matinée s'est ouverte par de premières courbes rassurantes, cette fois-ci, c'est le rappel à l'ordre immédiat : les passages successifs des compétiteurs ont poncé la piste et la neige fraîche du matin a laissé place à une couche béton qui nous remet rapidement à notre place. Nous terminons la descente en mettant notre fierté de côté et privilégions un style "sécuritaire". 

L'heure étant déjà bien avancée, et les remontées fermant tôt à cette période de l'année (15h30), nous avons tout juste le temps de nous offrir une dernière descente. Les pistes ne sont officiellement pas ouvertes jusqu'au front de neige, mais moyennant quelques précautions, la descente passe plutôt bien, et nous prenons un dernier plaisir à faire le moins de pauses possibles histoire de se titiller les cuisses en ce début de saison

Une fois tous bien rentrés à l'hôtel et nos affaires rassemblées, l'heure est venue de nous séparer. Pour certains, la route est encore longue, Damien rentre sur Paris, Marc sur Thonon, si bien qu'Annéciens et Grenoblois passent presque pour des locaux de l'étape. Nous nous séparons donc après ces belles descentes partagées ensemble, et qui auront marqué un agréable préambule à cette saison 2022. Qu'elle soit belle et que la neige fraîche tombe en abondance !

Pour retrouver les verdicts des testeurs, c'est ici :


Un grand merci à Andrea, Brévent, Damien et Marc, skipasseurs et passionnés pour les bons moments passés là haut, à Célia pour l'organisation millimétrée du week-end, à Caroline pour la belle neigé dégotée pour la rando, ainsi qu'à Jérémy pour les images qui illustrent cet article malgré le décès de son boîtier à la mi-journée.

Cet article est une production Skipass.com réalisée avec le soutien de Marker
Staff
letapir1997
Texte Alexandre
La justice a deux vitesses, la Lamborghini en a six

4 Commentaires

Rider de Terre Le weekend avait l'air bien sympathique !
Je suis toujours dubitatif sur la PT, surtout la 12 face à la shift : meme poids en montée, plus lourde au globale, avec plus de manip, et plus chère. C'est quoi l'argument fort ?
Et quid de la fiabilité sur les 2, ça serait super d'avoir des retours "long terme" :)
yrlab Oui dubitatif +1, plus lourd, plus chère mais...? :)
 

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marcoche Hello. Je te rejoins sur tes interrogations. Pour moi, sur ce programme, le poids n'est pas forcement un critère. Par contre le positionnement tarifaire ne me paraît pas au bon niveau comparé au prix d'une shift.
 

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nantraldam Oui le weekend à Tignes c'était chouette :)
Je n'ai pas essayé la Shift, mais je suis aussi un peu partagé sur la Duke PT, c'est à l'évidence une excellente fixation, mais qui ne sera exploitée à fond que par des freeriders costauds peu regardant sur le poids et qui chargent fort. Pour la majorité des freerandonneurs, même une Kingpin 13 fait déjà largement le job, en plus léger et moins cher.
 

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