Test Majesty Dirtybear 2015

2 tests Majesty Dirtybear.

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Note moyenne : 8,5/10
robin_hood

Freestyle puissant et polyvalent

Majesty Dirtybear
Avis sélectionné
Profil du testeur : 25 ans | 1,87m | 75kg | Expert | Avoriaz
Taille testée : 189
Acheté : en magasin
Conditions du test : Toutes

Points forts

POP
Qualité de fabrication / robustesse
Flex homogène
Park en fin de saison
Vrai tout terrain
Chants droits
Trafolle

Points faibles

Cambre énorme, presque trop
Park carrelage
Jours sans fond
Semelle : bonne glisse mais fragile, attention au trous

Je skie les Dirty Bears depuis trois saisons, c'est mon ski de tous les jours. C'est un ski freestyle avec un shape "à l'ancienne" : pas de taper et un cambre très marqué sous le pied. Il est doté d'un léger rocker avant. Le flex est solide, et homogène sans être raide. Il est possible de le déformer facilement en nose/tail press mais le ski renvoie immédiatement, il ne subit pas la déformation.  C'est un ski très intéressant pour pour une utilisation "freestyle tout terrain". Il est à l'aise dans beaucoup de conditions, avec une mention spéciale pour la trafolle et la neige de printemps. 

Sur neige dure, le ski est accrocheur et sain, parfois un peu lent en transition mais globalement fiable et incisif. Le ressenti est : "on est sur du solide" (merci les chants droits) et on comprend vite, et c'est bien,  que le noyau n'est ni en mousse, ni en bois de cagette. Le renvoi est bon (merci le cambre) et avec son long rayon, il est rassurant à haute vitesse. Ce rayon ne l'empêche pas de rester maniable dans des passages plus étroits mais ce n'est pas son plat favori. 

En switch, le ski à un comportement très sain tant que l'on marque bien ses appuis (attention au cambre... et au fautes de carres). Grandes courbes et prise de speed au programme, en marche arrière sans broncher. On peut aisément couper ses virages et mettre de l'angle talons vers l'aval. C'est sympa ! Par contre il n'est pas aussi intuitif en switch qu'un ski comme les series Pollard de chez Line par exemple (Mordecai, ou l'ancien Bacon que je skie également).

Parlons ensuite du pop. Et quel pop ! Justement grâce à ce cambre, les Dirty Bears ont une capacité à satelliser le skieur sur n'importe quel relief. C'est là le point fort de ce ski : un rebond exceptionnel. Combiné à son poids relativement léger pour son gabarit, on se retrouve avec une arme pour des terrains du type Balme ou le Brévent : gros dénivelés et gros sauts. La conduite est incisive entre les sauts et permet de rester stable dans les prises d'élan.  Plus on le skie de manière agressive sur ces types de terrains, plus le potentiel du ski de dévoile. Je dirais que la limite de vitesse se situe dans du tout droit en trafolle regelée où l'on commence à sentir que c'est peu être un peu trop lui demander, mais on n'est pas sur un Cochise, ça reste un ski pour sauter des talus et se marrer...

Dans le park, il est efficace sur les grandes tables, hips et autres transitions aériennes. On peut vraiment poper très fort et plaquer loin, le ski encaisse à peu près tout. Attention tout de même au replaques en switch un peu lourdes sur l'avant, le rocker peut faire perdre un peu de stabilité sur certaines réceptions hasardeuses. Ce ski n'est par contre franchement pas orienté jib en 189 alors qu'en 182, il serait sans doute plus tolérant et accessible dans ce domaine. Je ne fais cependant pas assez de rails pour témoigner de sa performance dans cette pratique. Stable et équilibré en l'air, il faut néanmoins être monté bien centré pour avoir ce ressenti. On est clairement sur un ski pour chercher plus haut et plus loin, peut être même davantage en dehors du park que dedans. Disons que ce n'est pas une arme de slopestyle, mais un gros jouet bien solide. En effet, sur un park gelé, il ne se présentera pas sous son meilleur jour, car il manquera ici de stabilité en réception et se montrera pataud. Mais en fin de saison quand tout est slushy ou sur toute neige souple, les Dirty Bears sont vraiment ludiques. On tire franchement parti du rocker avant pour tout ce qui touche au nose butters et autre pirouettes sur les spatules, et on retrouve son pop caractéristique. Ce caractère ludique que confère le rocker avant est assez proche de l'Edollo de chez Armada pour ceux qui l'ont skié, mais le Majesty est plus rigide.  

En poudreuse, on est davantage sur une torpille qu'une planche de surf, soit un ski qui ne sous marine pas complètement mais qui nécessite un minimum de vitesse et d'engagement pour déjauger (largeur et shape "classique" oblige). Cependant, cela ne posera aucun problème aux bon skieurs qui n'on pas une seconde paire dédiée à neige profonde. Il fonctionne au mieux dans des terrains ouverts plutôt qu'en forêt, mais attention au cambre très marqué qui peut lui donner un caractère survireur sur de trop forts appuis. Cela reste un ski polyvalent qui, comme en témoigne son shape, n'est pas un gun de poudre. Il reste néanmoins sécurisant pour affronter tout type de pente.  

En trafolle (fraiche et souple), c'est juste joussif. Un vrai missile qui ne demande qu'à rebondir sur le moindre relief et à traverser n'importe quel champ de patates à Mach3. On passe autant de temps en l'air que sur la neige, et ça donne le sourire arrivé en bas. Le noyau bois est vraiment vivant sous le pied dans ces conditions, ce qui confère aux Dirty Bears un touché de neige d'une qualité remarquable. Majesty fait du bon boulot, c'est le seul ski que j'ai ridé chez eu mais je serais curieux d'en essayer d'autres. 

Concernant le point de montage des fixations : 

J'ai monté les miens sur le repère "center" de Majesty qui se situe à environ 1 cm derrière le centre géométrique (le ski mesuré de la spatule au talon, divisé par deux), donc montage très progressif. Pour un montage plus "all mountain", la marque recommande un setback d'environ 3 cm par rapport à la marque "center". Il est évident que ce montage affecte le ressenti en park ou en poudre... à garder en tête.

En somme, le Dirty Bear est plutôt destiné à être skié "à la Candide", soit vite et fort en se mettant des tirs, et ce toute la saison dans une grande variété de conditions. Un ski bien conçu avec une fabrication de qualité.

Pour qui ?

Locaux, saisonniers ou énervés des week-ends qui envoient fort, partout et toute la saison. Bon skieurs à la recherche d'un ski typé freestyle qui passe partout

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