60 cm de peuf ou la journée d´un saisonnier heureux. - 2 2 commentaires

7h30 : Lever. Habillage. Petit déjeuner.

8h15 : Snowboard, casque, Arva & co. sous le bras direction le télécabine du Jandri.

8h30 : Arrivée au Jandri. 1er dans la queue. 30 minutes d´attente? étirements.

9h00 : Ouverture du TC, sprint, arrivé premier et seul dans la 1ère cabine. Etirements bis.

9h15 : La Toura, changement de troncon. Re-sprint, re-arrivée premier et seul dans la 1ère cabine. Crème solaire, serrage de lacet, casque et masque sur la tête, gants serrés.

9h30 : Sprint dehors, chaussage, en route pour Chalance. Arrivée, premier en haut de Chalance. La météo ne s´est pas trompée, 60cm de peuf sont au rendez-vous.

9h31 : Ouverture des hostilités.

A donf dans Chalance, grandes courbes, virages appuyés? rideaux de neige dans la figure, grandes courbes et un tout droit.
Arrivée, au télésiège de la Fée, seul. Ouverture de la Fée.
Descente du TS, prise d´élan, saut droit sous le TS, atterrissage dans un édredon, gaze vers la pente.
Arrivée au TS de la Fée de nouveau, les riders arrivent. « Eh ouais les gars, c´est déjà tracé ». Montée.
Descente du TS de la Fée, plongeon vers Bellecombe qui n´est pas encore ouvert. Peu de monde attend l´ouverture. 2ème siège, bien installé, choix de la ligne.
Arrivée en haut, les occupants du 1er siège partent vers la Toura. Bellecombe la vierge attend.
Prise d´élan, petit saut, droit dans la peuf, slash sur le mur à droite, couloir sous le TS, petit saut de barre en fin de couloir, tout droit jusqu´au TS.
Déchaussage , petite marche jusqu´au départ du Y. Toujours seul et encore premier? :-). Descente le long de la falaise. Peuf, peuf et re-peuf.
Arrivée au TS, montée vers les Crêtes. Sur les Crêtes « Bonjour la foule, vous allez bien ? ». Redescente par la Valentin.
Arrivée au boulot, snowboard sous le bras : « Alors Julien c´etait bon ? ». sourire?

12h30 : Banane jusqu´aux oreilles, début de la journée de travail. (+)

Saisonnier, le revers de la médaille. - 16 16 commentaires

Les saisons, c´est peuf à gogo, soleils, copine(s) : Le bonheur.
La saison à aussi un autre visage?

Passer une saison en station à rider le plus possible est le rêve de nombreux glisseurs, skipasseurs peut-être.

Mais ce rêve, une fois devenu réalité à un prix, économique et humain.


J´ai passé deux saisons dans ce qui est, pour beaucoup, le meilleur mix ski/fête, c´est à dire les 2 Alpes.
J´avais un poste, qui me permettait de rider 1 jours complet par semaine, et les les autres jours soit le matin, soit l´après-midi.
J´étais logé, nourri et recevait un peu d´argent de poche. Avec le recul, les conditions matérielles et mon emploi du temps étaients idéales.

Les saisonniers du plateau n´avaient pas tous la même chance que moi, certains vivaient à 3 dans 20 m2, pour 1000 ou 1500 Fr par mois/personne. Un travaillait la nuit, l´autre faisait des ménages tôt le matin, l´autre ne faisait rien. Que des horaires différents et du bruit à toute heure de la journée et de la nuit.

J´ai vu arriver avec moi de nombreux jeunes en début de saison, tout frais, tout beau, tout gentil, tout NAIF. Francais, anglais, hollandais?
Deux ans après, certains étaient restés les mêmes, certains s´étaient mis à fumer du shit, d´autres étaient passés aux drogues dures, d´autres sont devenus alcoliques, certains à force de faire des rencontres à tout va, ont chopé le sida.
Certains, après s´être blessé et ne pouvant plus travailler, ont été mis à la porte de leur entreprise.

Février c´est le mois où toute la France se retrouve au ski. Parisiens, campagnards, banlieusards ?
Et, avec eux, arrivent parfois les problèmes.
- Tel cuisinier qui s´est fait agresser à coup de chaînes de vélos dans la figure par des jeunes ; ces copains qui partent alors en expé punitive pour le venger.
- Telle jeune fille qui s´est fait violer.
- Ou cet italien qui, après une bagarre, est décédé dans l´ambulance.
- Les jeunes beurs qui se voient interdire l´entrée de l´Opéra ou de l`Avalanche parcequ´ils sont en baskets, ou qu´ils ont une casquette. Enfin parcequ´ils sont trop bronzés, en fait !


Mon coloc, pour une histoire de c?ur a décidé de faire du base-jump depuis une falaise au-dessus des Travers. Seulement il avait pas emmené de parachute.

Les saisons c´est cà. Beaucoup de bonheur c´est vrai, mais pas que?

Tout ce qui est écrit ici est vraiment, malheureusement, arrivé.
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