News et Evénements du MAssif des Vosges!

En cours sur France 5! "echappées belles" sur le massif des Vosges.

Si vous arrivez trop tard, ce sera à revoir sur Pluzz.fr.

Liens pour revoir l'émission

http://www.france5.fr/emissions/echappees-belles/videos

http://pluzz.francetv.fr/videos/echappees_belles.html

Salut , je suis tombé sur une belle vidéo promotionnel du massif des Vosges :
vidéo

voici les différents textes...



Au chevet des avalanches

Ce matin-là, l’anémomètre donne 51 km/h, le thermomètre -2,5 °C. Dans les rafales, une neige humide venue du sud-ouest fouette la zone d’accumulation du chaume. Monsieur avalanche pose son sac et en tire une sonde de battage comme après chaque épisode météo pour analyser la structure du manteau neigeux. Pelle à neige, balayette, Pierre-Marie David met au jour les strates successives, évalue leur structure, leur cohésion, leur masse volumique. Des gestes qu’il répète sans se lasser depuis l’hiver 1976-77. « Je travaille sur l’histoire des avalanches dans les Vosges », commente-t-il. Ancien responsable du chalet universitaire de la Schlucht où il relevait les données météo pour l’université Louis-Pasteur, Pierre-Marie David aime «enclencher la machine à remonter le temps». Secrétaire de la revue Dialogues Transvosgiens , membre de la Société d’histoire de la vallée de Munster et de la Société philomatique vosgienne, il a mené l’enquête auprès des montagnards. Et a été (jusqu’en 2012) observateur Météo France et formateur neige au pôle montagne de Gérardmer. Suite aux drames de l’hiver 1999-2000, il a été sollicité par le Parc des Ballons des Vosges et l’ADT 68 pour créer une carte de localisation des couloirs. Ces couloirs où la structure du manteau neigeux est semblable à celle qu’il observe ce matin. « Quand je fais une coupe, je me sens dans la peau d’un archéologue. Je retrouve les premières neiges d’il y a trois mois, les épisodes de vent, de redoux, de gel. » Une demi-heure plus tard, Pierre-Marie David livre son diagnostic : « Nous avons plusieurs strates de 10 à 20 cm d’épaisseur de neige compactée par le vent alternées de strates fragiles. Deux plaques superposées se sont désolidarisées lors du test de stabilité. En surface, l’effet chasse-neige provoque la formation de plaques. Il n’est pas recommandé d’aller chatouiller les couloirs dans les prochaines 48h. » Telle sera la teneur de l’information que Pierre-Marie diffusera à son club, le Club Alpin Français Hautes Vosges, aux chefs de course du CAF Colmar et aux pompiers des Vosges. Au printemps, il partira rechercher des indices d’avalanche au pied des cirques glaciaires pour compléter ses cartographies. « Dans les Vosges, les grandes avalanches se produisent tous les 50 ans », estime-t-il.


A quand un BERA

À l’inverse des Alpes et des Pyrénées, il n’y a pas de bulletin d’évaluation des risques d’avalanche (Bera) dans les Vosges. Pire, depuis cet hiver, le bulletin d’enneigement (B.E.) hors piste habituellement disponible pour les Vosges sur le site de Météo France n’existe plus. Le Bera, et à défaut le B.E. sont pourtant des aides à la décision importantes pour les randonneurs à ski, à raquettes, les seuls bulletins d’alerte lancés par la préfecture du Haut-Rhin au-delà de 30 cm de chute de neige fraîche s’avérant par trop laconiques. Les habitués peuvent rechercher des infos sur des blogs de passionnés (Vosginisme et randonnée, de Krampus). Mais au vu du nombre de victimes d’avalanche comptabilisées depuis 40 ans et de la densité de sentiers pédestres exposés au risque, les Vosges mériteraient bien leur Bera.


Neiges vosgiennes

« Les premières avalanches peuvent se produire dès novembre dans les Vosges », avertit le nivologue. De la pente, de la neige, et du vent (force et orientation), tels sont les trois principaux ingrédients. Et le vent peut être particulièrement violent sur les sommets que rien ne protège. D’où la formation d’énormes accumulations, de corniches, de plaques à vent. « 40 cm de chute de neige peuvent donner 400 cm dans les zones d’accumulation. Au Nid d’Hirondelle (Kastelberg) la hauteur de neige a parfois atteint quinze mètres ».
Dans certaines conditions, les couloirs sont dangereux. Mais pas seulement les couloirs, rappelle P.-M. David. « On a le cas au Wormspel, le 4 décembre 2005, de deux skieurs qui ont déclenché une plaque sur presque l’ensemble du cirque. » Et les Vosges ont leur spécificité : « Les avalanches de poudreuse sont peu connues dans les Vosges. D’une part, elles sont difficiles à observer car elles laissent peu de traces. D’autre part, on a généralement affaire à des avalanches mixtes : de la neige froide et légère en haut qui va emporter en contrebas des couches plus lourdes et plus humides. »

Liste noire


Dans ses Éléments pour une histoire ancienne de l’enneigement et de l’avalanche dans les Vosges , le Colmarien Francis Gueth recense les principales avalanches. La plus ancienne et la plus meurtrière s’est produite au Fiadin (Vosges Saônoises – 1784 – cinq morts).
En Alsace, les avalanches du Bramont (Wildenstein – 1845 & 1895), du Leibenthal (Metzeral – deux morts – 1851), du Frankenthal (1910) figurent parmi les plus connues.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, avec l’essor des loisirs d’hiver, les victimes ont changé. Ce ne sont plus des villageois mais des randonneurs. L’hiver 1999-2000 fut particulièrement tragique, avec un raquettiste tué le 23 janvier au Leibelthal (Rainkopf-Rothenbachkopf), et deux autres le 29 janvier au Schaeferthal. Le 13 mars 2005, un skieur est mort également dans ce secteur du Hohneck

Sites à risque

« Dans les Vosges, deux sites sont classés par le Cemagref avec risques pour bâtiments : la ferme du Seestaedlé au Tanet et l’auberge du Bramont à Wildenstein en raison de la route qui y passe et pourrait être touchée en cas de grande avalanche comme en 1895, même si on estime aujourd’hui que la route des Crêtes qui n’existait pas à l’époque produit un effet paravalanche », souligne P.-M. David.
Il ne s’agit cependant pas des sites les plus actifs. Ceux-ci se situent dans les massifs du Hohneck (où se produit la majorité des accidents) et du Rothenbachkopf (versant est), et tout le long de la crête centrale entre le lac Blanc et le Schweisel là où les accumulations se forment dans les ruptures de pente.
D’autres sites exposés sont connus. Citons pêle-mêle la corniche du Petit-Ballon, le Drumont dans la vallée de la Thur, le couloir de la Vierge au Ballon d’Alsace, et même le flanc sud-est du Grand-Ballon. La liste n’est pas exhaustive.

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