Colin Caillaud (26 avr 2012) disait:
Pour en revenir à la nivo, il faut avouer que le phénomène est pour le moins...étrange.
En effet on est tous d'accord pour dire que les facteurs de risques sont réunis et que la chronologie des chutes de neige + vent de ses derniers 10j laisse à craindre le pire.
Mais....pour le moment rien ne bouge (ou presque!) et ceux malgré la surcharge de skieurs....
Un peu de nivo du soir puisque visiblement c'était le sujet passion du jour!
D'abord tout ce qui passe à la TV n'est pas forcément exact - non je ne parle pas de politique - le risque 5 c'est quand même rare et pas le cas hier, et une pente raide à 30% est plutôt plate... Bref...
Pour parler de choses sérieuses, le
risque 3 est déjà risque marqué - et pas risque moyen comme on entend parfois! En plus réduire la prévision à un numéro c'est appeler les ennuis un jour ou l'autre: ceux qui se disent: "3 j'y vais, 4 je reste au chaud" expliquent sans doute que le max d'accidents mortels d'avalanche aient lieu par risque 3...
Pour répondre à Colin: pourquoi ça ne partait pas de partout? On a discuté de la situation hier matin avec François au téléphone, il était sur place sonde à la main!
Les facteurs évidents d'instabilité: beaucoup de neige fraîche avec du vent. Donc là, c'est sûr, ça n'est pas anodin, a priori le risque est au moins risque marqué (3)
Le facteur de stabilité: une couche supérieure épaisse (>1m à 1m50 selon les théories) et
homogène peut être considérée seule, sans se préoccuper de ce qu'il y a dessous. En l'occurrence la couche était bien épaisse (1m à 2m), tassée par son poids, et semblait homogène, la sonde traversait jusque à la sous-couche sans rencontrer d'irrégularité. A ce stade, si par exemple à la sonde on sentait une épaisseur dure (plaque) posée sur du mou (poudreuse d'avant ayant perdu sa cohésion), on aurait pu dire: ça craint pour de vrai, un skieur passe et crac!
Mais les coups de sonde ne sont pas suffisants: il peut y avoir une couche fragile mince au milieu qu'on ne sent pas à la sonde: par exemple du givre entre 2 chutes de neige, ou du grésil. Autant dire un vrai roulement à bille, on revient au scénario catastrophe, un skieur passe et hop, la pente part, éventuellement bien en amont du skieur...
Seul moyen de vérifier: creuser et rechercher (par exemple en passant le doigt) s'il n'y a pas une ou des couches fragiles cachées au milieu. On le voit sur la video, il n'y a rien de tel, par contre 2 croûtes plus dures liées sans doute à la pluie, qui ne créent pas de problème particulier dans ce cas.
Conclusion: finalement la situation globale n'était pas si pire, risque marqué certes mais pas forcément plus. Ensuite on peut pousser plus loin en testant la solidité de "coins" taillés dans la neige, il faut se demander ou vérifier ce qui a pu se passer à d'autres endroits et d'autres altitudes, et toujours se méfier des facteurs très locaux: accumulations, zone à l'ombre ou au soleil, forme de la pente...
Le mot de la fin pour rester safe sans se prendre la tête: dans le doute, éviter de se trouver dans ou sous des pentes à plus de 30 degrés (au Mont-Dore, bouder les coulées et tout ce qui est plus raide)
Et si, encore un mot, la majorité des victimes d'avalanche ne sont pas des touristes inconscients, mais des habitués de la montagne... Habitude, excès de confiance, recherche des limites...? Alors prudence!!!!
Message modifié 1 fois. Dernière modification par Ericlodi, 26/04/2012 - 23:00
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