Petite randonnée hivernale dans le Pilat. La prochaine fois, on prendra des raquettes !

Samedi il faisait plutôt beau à Saint-Etienne, on n'avait rien à faire alors on a garé la voiture au Bessat et on est partis vers le point culminant du massif du Pilat : le Crêt de la Perdrix, 1432 m ! Sachant que le Bessat se trouve déjà à presque 1200 m, je vous laisse imaginer comme l'ascension a été sportive.

Au début l'itinéraire est facile à suivre : de la Croix de Chaubouret, on suit le GR 7 vers l'ouest. C'est bien balisé et on longe la route sur quelques kilomètres. Le sentier est en sous-bois mais le vent est assez fort par endroits pour effacer des traces de raquettes qui doivent dater du matin même. On aborde assez vite une zone plus dégagée : le Crêt de la Perdrix ! Il y a une table d'orientation au sommet, malheureusement elle est difficile à lire et le vent souffle fort, on ne s'attarde pas à identifier les collines environnantes. Notons quand même que, par beau temps, on voit le Mont-Blanc. On reviendra !

Allez, on repart en direction des mini-sommets qui s'alignent jusqu'à la vallée du Rhône. Comme on a abandonné le GR, le tracé du sentier est assez approximatif, mais après avoir serpenté un moment dans la forêt on arrive au Col d'Étançon. Point de repère intéressant : une petite borne gravée y marque la limite de trois cantons (Pélussin, St-Chamond, Bourg-Argental ?). Un peu plus loin, la carte indique un truc bizarre : « Sapin », avec un pictogramme indiquant un sapin. Tiens donc ! Il y a un sapin près d'ici, sans blague ! On est entourés de résineux (que je ne me risquerai pas à identifier, mais il y avait certainement des sapins dans le lot). Bon, je m'interroge sérieusement sur le sérieux de l'IGN et de ses cartographes, mais que voici maintenant ? Un rocher au ras du sol, peinturluré de rose, indique « sapin » avec une flèche vers la droite. On ne résiste pas à la curiosité et on commence à suivre d'autres piquets colorés qui semblent tracer un chemin. Mais au bout de quelques centaines de mètres dans une neige d'inégale densité, tantôt dure comme glace, tantôt nous engloutissant jusqu'à mi-cuisse, il faut se rendre à l'évidence : il y a des tas d'arbres autour de nous, des grands, des petits, des tordus, des dénudés, mais aucun qui ressemble à un sapin extraordinaire ! Tant pis, on revient sur le chemin des crêtes : Crêt du Rachat (1390 m), Crêt de Botte (1391 m, coiffé d'un poste militaire pas trop décoratif), on commence à croiser beaucoup de familles qui viennent faire de la luge ! Allez, on pousse jusqu'au Crêt de l'Œillon (1364 m, grosse installation de télécommunication) pour admirer la vue : on se croirait sur un balcon au-dessus de la vallée du Rhône, on devine aussi la vallée du Gier vers le nord, les sommets de Haute-Loire au sud et, en face, au-dessus du brouillard, on dirait bien le Vercors ! Malheureusement le ciel est assez embrumé et on reste dans les spéculations.

Pour le retour, on décide de prendre le sentier Claude Berthier, qui part du col entre le Crêt de Botte et le Crêt du Rachat. On passe donc par le versant nord, dans la forêt ; c'est plus abrité que les crêtes mais le vent a quand même bien sculpté la neige par endroits.Un point de repère au bord du chemin : une stèle qui marque lieu où s'est écrasé, en novembre 1944, un avion de l'US Air Force qui ne transportait que des blessés, américains et allemands. Il semblerait que le givre et le brouillard aient eu raison de lui. Un peu plus loin, on se retrouve sous le Crêt de la Perdrix, à la Jasserie. La Jasserie du Pilat, où le Gier prend sa source, appartenait aux Chartreux de Sainte-Croix-en-Jarez. On y trouve maintenant diverses installations touristiques : deux téléskis (qui ne fonctionnent pas malgré l'abondance de neige), un gîte d'étape et une altisurface, visiblement prisée des aviateurs, cerf-volistes, parapentistes mais surtout occupée en ce jour par des amateurs de speedriding (ou appelez ça du ski à voile si les anglicismes vous donnent des boutons). Pour finir, on décide de reprendre le GR 7 jusqu'au Bessat au lieu de pousser jusqu'au Saut du Gier, jolie cascade qu'on ira voir un autre jour. La température commence à tomber, on a les pieds mouillés depuis un moment et puis on a déjà bien profité de l'après-midi !

Bonne humeur un peu assombrie par la nouvelle qui tombe sur la route du retour : c'est Radio Ringardises Nostalgie qui nous apprend la mort de Jean Ferrat. Il était surtout connu (et à juste titre !) pour La Montagne, mais aussi pour son interprétation des poèmes d'Aragon. Dire que sans lui, je n'aurais jamais connu le Fou d'Elsa !