Le ski de rando, ça fait un petit moment que je voulais tester? Mais il faut croire que tout se liguait contre moi?
Il y a deux ans, en découvrant l?activité dans la brochure du SIUAPS de Strasbourg, je me suis dit « chouette, c?est l?occasion ! ». Un petit tour à l?atelier ski me décourage? Les plus petits skis sont des skis droits en 175? ça me fait peur pour mes 163 cm !
Finalement, l?an dernier, l?investissement dans des skis en 160 me remotive ! Retour des vacances de février, super beau temps de prévu pour le week-end, il a neigé et tout, bref, ça va être bien ! Au moment de m?inscrire, petite affichette sur la feuille? Le prof s?est cassé la clavicule, plus de sorties !


Bref, cette année, ça devait être la bonne !

Semaine dernière : la météo s?annonce vraiment pas mauvaise pour le dimanche. L?itinéraire est choisi, c?est de la folie : le Gwächtenhorn (3420m), au-dessus de Meiringen (en Suisse). Il y a précisément 1555 m de dénivelée? Pour une première expérience, je trouve ça un peu beaucoup, surtout que j?ai pas fait de ski de fond cette saison, l?endurance s?en ressent? Et puis mon genou me fait toujours souffrir?

Samedi : La météo est restée pas trop mauvaise en prévision, ils promettent du soleil. Et il a même reneigé dans la semaine, ça va être chouette? Un petit passage dans la cuisine histoire de préparer des cakes pour emmener? Pas trop la forme tout d?un coup? Vraiment pas la forme même? Vomissements, frissons et tout le tralala? Comme ça ne passe vraiment pas, je me résous à annuler?
1h30 après, ça va mieux. Grande discussion, j?y vais, j?y vais pas, c?est pas raisonnable, j?ai rien mangé ce soir, si jamais je suis malade au milieu des séracs, mais je vais me faire chier à la maison tout le dimanche, j?ai même rien à bosser ici etc.
Je me décide finalement à rappeler pour dire que je viens quand même et que j?aviserais le matin même. Je fais rapidement mon sac, branche le réveil pour 3h45 et au dodo !

Dimanche : La nuit est bien courte, le réveil un peu difficile mais ça a l?air d?aller? Bon, je ne mangerais pas des spaghettis bolognaise au petit déj, je me contente d?un bol de bouillon de légume avec quelques vermicelles.
Hop, direction la douane pour le rdv, montée dans le minibus et tentative de rendormissage? C?est pas terrible, vu que je suis montée en dernière, j?ai pas une place très confortable mais on fera avec.
Vers 7h, j?arrive même à avaler une galette de riz au chocolat, quel progrès !

Arrivée à l?hôtel du Steingletcher (1865m) vers 8h. Il pleut/neige, et on voit pas à 25m. Le parking est plein, il y a encore des gens qui partent, mais nous sommes pas loin d?être les derniers. Le temps de réveiller tout le monde, de se préparer, de récupérer ses skis, le matos, de faire du trafic de longe et de mousquetons, de vérifier les arva, nous voilà parti pour 8h30.
Il fait toujours moche, mais bon, on garde espoir, ça va bientôt percer ou se déchirer !
Bon, il faut d?abord comprendre comment ça se colle les peaux, et comment ça marche les fixations, cale haute, intermédiaire, blocage et tout le tralala?
Allez zou, on est parti !
Ça commence tranquillou, ça monte pas trop, c?est quasiment damé, je me croirais au ski de fond, si ça glissait un peu plus et si y avait des traces bien parallèles. Il s?arrête de pleuvoir/neiger, le groupe est déjà bien éclaté : les skieurs devant, les surfeurs derrière et moi au milieu ;).
Après une première pause, ça commence à grimper, en dévers? Je galère un peu? Mettre le ski à plat, ok, mais ça me tord les jambes. Et puis les skis sont paraboliques et les peaux droites, donc faut que ce soit vraiment à plat, sinon, ziiiiiip !
J?essaie en m?aidant plus des bras, j?ai tout faux? Je ne fais pas du ski de fond, faut surtout pas pousser sur les bâtons ! Grrrrrrrrrrrrrrrr ;)

Nous atteignons un replat sur le glacier. Les surfeurs commencent à fatiguer? Pourtant, on a même pas fait la moitié du dénivelé jusqu?au refuge, à 2795m, l?objectif de notre sous-groupe. On croise pas mal de gens qui descendent, et le niveau me fait halluciner : je n?aurais jamais imaginé que le virage chasse-neige soit aussi présent que la godille serrée. Un mythe s?effondre : les puristes font du ski de rando pour la montée, pas pour la descente?
En plus, j?ai oublié de préciser, mais il y a 20 bons cm de fraîche qui recouvre les mètres de neige et glace, que du bonheur !

La montée devient crevante? C?est raide, je n?arrive pas à garder mon rythme vu que j?ai le nez bouché, il fait chaud, il fait froid, y a du vent, y a plus de vent? Quelques mètres derrière moi, les raquettes sont maudites par leurs utilisateurs? Je compatis et je suis bien contente d?être en ski, même si ça glisse parfois en arrière ou que ça colle quand je m?arrête. De pause en pause, nous atteignons le « carrefour » entre la trace du refuge et celle du sommet. Il est déjà 12h30. L?heure finit par me convaincre que le refuge sera un objectif bien suffisant vu ma forme? Je n?ai avalé qu?un grany depuis ce matin, c?est pas top et il reste encore un joli passage raide parmi les 700m de dénivelé.

Même si on le voit, le refuge est encore assez loin, et ça devient vraiment dur? Mon genou me tire jusqu?à la cheville (oui, ça doit pas être un problème de genou, mais plutôt de tendon, mais bon, c?est plus simple à dire), j?ai vraiment envie de poser les skis. Nous atteignons finalement le refuge. Il n?y a personne hormis la gardienne pas super sympa, mais c?est tout propre, moderne, et vraiment pas cher !!! Après avoir posé sac, chaussures, baudrier et toutes les surcouches, nous prenons tous une soupe bien chaude (même pas 5 CHF) avant de nous effondrer sur les banquettes pour une bonne sieste.

Vers 16h, ne voyant pas les autres revenir, nous nous décidons à nous bouger, ranger les peaux, les raquettes, préparer le matos pour la descente. Il fait presque beau.
Comme on commence à se dire qu?ils mettent longtemps, le reste du groupe apparaît au loin sur le glacier. Nous les rejoignons à travers le plat, et nous entamons notre descente. La neige a transformé, mais ça reste vraiment agréable ! Un peu collante mais rien de bien grave (il faut juste que je m?adapte aux Altitrail vraiment super légers). Le meilleur passage passe vite et nous ne tardons pas sur le retour, vu qu?il commence à se faire bien tard et qu?on a encore de la route !
Heureusement que ça glisse bien et qu?il n?y a pas trop besoin de tirer les monoplanchistes ! Je deviens pro du blocage/déblocage des cales en cours de descente :)

Arrivée au minibus à 18h, il faut encore tout ranger, tout trier et repartir? Tout le monde tombe de fatigue, mais bien contents quand même ! Retour à Strasbourg pour 23h, ça fait bien tard, c?est dommage !

Bref, une bonne première journée de ski de rando, j?y retournerais ! Surtout que malgré tout ce qu?on m?avait dit, aucun souci avec les pompes d?alpin et le matos. Et la prochaine fois, on fera le Gwächtenhorn en deux fois, avec nuit au refuge ! Et pleins d?autres rando !
Il me reste plus qu?à travailler la condition physique jusqu?à l?année prochaine et à trouver des gens avec qui skier, c?est plus sympa ! Motivéééééééée ! :)