Alors que les collègues suisses ont rangé les skis depuis le début du mois (certains en ont marre : une sortie tous les weekends de beau temps depuis décembre, ils sont passés au vélo…) et que les français non montagnards trouvent bizarre qu’on parle ski alors que « c’est bientôt l’été », j’étais bien contente que la météo s’arrange finalement suffisamment pour que la sortie prévue ce weekend ne soit pas annulée.

Départ pas trop matinal de Mulhouse samedi matin, même si il y a pas mal de route pour atteindre le Valais depuis l’Alsace, pour notre groupe de 8 irréductibles, moitié vieux briscards, moitié newbies tout récemment accros (comme moi).


 Nous arrivons à Arolla vers midi, le temps de se préparer tranquillement et de casser la croûte. La neige ayant pas mal fondu à 2000m, nous commençons donc par une petite séance de portage le long de la route avant de pouvoir chausser au pied du glacier. La montée sur le Bas Glacier d’Arolla, face au Mont-Collon, est plutôt tranquille et il fait vraiment chaud ! Crème solaire obligatoire pour essayer d’éviter au maximum (parce qu’on en a tous eu) les coups de soleils traîtres : mains, bras, cou, aération de pantalon ;-)…


Après une pause hydratation, nous entamons la longue remontée du Haut Glacier d’Arolla : environ 3 km (mesuré à la louche sur la carte) pour 300m de dénivelée, on se croirait au ski de fond. Heureusement, la vue sur le Mont-Collon, la chaîne des Bouquetins et le Mont-Brûlé qui apparaît peu à peu est chouette.

Arrivés en contrebas du refuge, les traces de descente venant du col de l’Evêque qui remontent vers la cabane des bouquetins nous fait craindre de trouver celui-ci déjà occupé. Et après le dernier raidillon, nous atteignons effectivement le promontoire de la cabane où une quinzaine d’italiens ne semble pas du tout enchantés de nous voir arriver !

Nous nous installons sur les dernières places disponibles, principalement au dessus de la réserve de bois. Vu la foule sur place et la taille des groupes, notre super organisateur – chef de course – cuistot – s’arrange avec les italiens pour que nous puissions manger en premier. Le temps de soigner les ampoules (aïe) et de faire l’apéro (merci aux porteurs de bouteilles !), les spaghettis sont cuits.

Le reste de la soirée est très courte : nous libérons la place et la vaisselle pour les autres, et nous sommes tous plus ou moins fatigués. S’installer pour la nuit sera un peu folklorique : nous nous retrouvons à 5 sur les 3-4 places de la réserve à bois. Après avoir testé différentes solutions, nous nous entassons tant bien que mal en essayant de ne pas trop écraser les autres !

La nuit sera plus ou moins réparatrice. Les sardines n’auront pas très bien dormi vu l’espace vital, les autres pour cause de froid et de bruit dans le refuge principal. Au matin, le temps n’est pas aussi beau que prévu, il y a quelques nuages accrochés au sommet et surtout, beaucoup de vent ! Après avoir remis le refuge en ordre, nous descendons sur le glacier (avec le vent et comme c’est tout gelé, ça réveille !) où nous repeautons pour entamer la montée sur le col de l’Evêque. La fin de la montée se fait partiellement dans les nuages. La visibilité n’est vraiment pas top, mais nous faisons tout de même un dépôt/allègement des sacs avant de prendre la direction des Pointes d’Oren.

La montée est bouchée et nous nous arrêtons quelques dizaines de mètres sous le sommet, que les plus courageux atteindront à pied, la neige n’étant pas non plus très inspirante.


Nous redescendons rapidement au col où nous récupérons nos affaires puis descendons le glacier du Mont-Collon avec une météo bien plus clémente. La neige est changeante mais la pente est de toute façon douce pour rejoindre le col de Charmotane, encore une étendue plutôt plate !


De là, nous entamons la dernière remontée en direction de la cabane des Vignettes, où nous cassons la croûte à l’abri du vent. Il est déjà tard et nous entamons la descente finale que vers 13h. Les premières centaines de mètres sont agréables sur de la neige moquette mais arrivés en bas du glacier de Pièce, cela se complique, la neige est poussiéreuse et terriblement collante ! Nous terminons la descente dans un couloir empli de boulettes de coulées, avec cailloux, branches et cie avant d’atteindre la limite skiable : quand les plus petits blocs font la taille d’un sac à dos, ce n’est vraiment plus skiable ! La fin de la descente finira légèrement en débandade : une partie décide de terminer à pied, d’autres rejoindrons un névé parallèle pour gagner encore quelques mètres et finir également à pied dans la forêt.


Mais pour bien clôturer le weekend, tout le monde se retrouvera en terrasse pour une pression ou « 5 décis » de Rivella bien appréciés avant de rentrer en Alsace sous les orages et la grêle. Au final, un excellent weekend malgré les désagréments minimes de l’hébergement et de la météo. Ma plus grosse déception sera quand même de ne pas avoir reçu mon nouveau matériel à temps, j’espère donc avoir encore l’occasion de faire une sortie cette année ! Merci à tout le monde et surtout à Michel pour l’organisation, et vivement la prochaine :)