AlasCat Dream

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AlasCat Dream

La Mère Michèle vit le rêve Alaskien 
article Alaska
Père_Lustucru
Texte :
Père_Lustucru, MereMichele
Photos :
Corentin Salle, Père_Lustucru, jeremie borlet
Vidéo :
Corentin Salle, Père_Lustucru
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

Le rêve Américain des riders

Si le rêve d'une vie de chat c'est d'attraper les poissons dans l'aquarium du salon, celui de la MMP c'était depuis bien longtemps les pentes enneigées d'Alaska. 

Comme ça fait environ 2 ans que vous n'avez pas vraiment entendu parler de nous, on tenait à vous refaire une courte présentation de ce Crew vieillissant.

La Mère Michèle, pour ceux qui ne connaissent pas c'est : des vidéos amateurs déconcertantes, des comptes Skipass à la limite du blacklistage et une attitude désinvolte lors des événements de ski de la région. le Crew s'est longtemps fait remarquer dans le monde du ski sans jamais se frayer une place parmi les grands. Les années passent et l'expérience mène la belle équipe à partir skier des traces de plus en plus loin en repoussant ses limites. Alpes de Lyngen, Svalbard, et plus simplement la Corse (covid oblige). Mais pour ce dernier printemps, nous réalisions un de nos plus grand rêve de freerideurs, partir skier en ALASKA. 

Pour ça nous avons monté un gang ressemblant plus à une équipe de foot qu'à une réelle équipe d'expédition. 11 riders en herbe mais surtout 11 personnalités qui pouvaient nous faire tenir deux semaines de pur délire dans les terres éloignées du grand Nord Américain. Deux kinés pour réparer les casses intempestives, des guides de pâturages pour la planif', des ingénieurs pour le montage des tentes, des moniteurs pour la technique en virages serrés, des cuistos pour la bonne bouffe, des femmes pour le ména.... la gestion de conflits.



La sélection des 11 titulaires

Équipe de foot au complet, manque plus que le terrain de jeu. 

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"J'ai toujours rêvé de skier les endroits les plus éloignés du globe notamment pour la sensation d'être seul dans une nature vierge de tout aménagement humain. Mais l'Amérique c'est aussi un rêve d'enfant, celui de découvrir les grands espaces et les espèces animales du grand Nord, c'était un passage obligatoire dans mon voyage et ma vie, partagé avec la team de la MMP"

Père Lustucru

Préparatifs


Cela fait environ 3 années que le voyage est prévu, des idées derrière la tête nous donnent l'orientation pour la suite des évènements. 

Etape 1 : Le choix de la destination

Trois options se présentent à nous, une expédition en terrain éloigné dans le détroit de Béring, un ski trip avec dépose en hélico dans les montagne de Valdez ou une expédition à plusieurs vitesses dans les montagnes d'Anchorage. 

Au vu de l'équipe qui se profilait pour le départ, nous devions faire un choix raisonnable pour ne pas prendre plus de risques que nécessaire. 

Ce fut donc l'Expédition au nord de la ville d'Anchorage que nous choisirons. La possibilité de trouver des logements facilement, la proximité de montagnes aux lignes esthétiques et accessibles et la ville toute proche rendait l'expédition plus safe en cas de blessures ou d'accidents ( les chats de gouttière du crew vieillissent... Ils ne tombent plus toujours sur leurs pattes).


Etape 2 : Trouver des sponsors

Diminuer les frais est une étape non obligatoire mais parfois nécessaire. Le but n'étant pas de jouer les influenceurs sur les réseaux mais de contribuer au développement des produits en testant du matériel sur le terrain en situation réelle. C'est une sorte de donnant-donnant entre les marques et les sportifs. Il ne suffit pas forcement d'être un athlète reconnu pour bénéficier de prêts ou de dons, ce qu'il faut c'est un peu de culot et de détermination. Il existe de nombreux moyens de bénéficier du sponsoring : dossier projet, réseau, démarchage. 

Dans notre cas, nos différentes collaborations ont été avec des marques partenaires en lien avec notre réseau d'amis travaillant pour ces marques.

Des vêtements thermiques de chez KOMBI, des équipements de protection avec SCOTT, des montres GPS de chez SUUNTO, les tentes d'expédition de la marque SAMAYA

Produits testés

Avec des mannequins aux poils léchés. 

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Etape 3 : Planification 

Avant même la planification, la partie la plus importante dans la préparation d'un trip de ce genre, est de mettre en place des objectifs clairs avec l'ensemble du crew. 

Beaucoup de gens nous ont alerté sur l'infaisabilité d'un tel projet avec autant de monde débiles. Mais cette fois-ci, nous voulions inclure le plus de membres possible. Le défi était lancé, il nous fallait poser les bases. 

Des vacances à la montagne, une expédition grand Nord, une course au dénivelé ??? 

Chacun devait donner son idée du ski trip pour éviter les malentendus une fois sur place. Il fallait aussi fixer des règles de vie commune et de sécurité à respecter. Des règles qui seront surement modifiées selon les aléas du terrain, de la météo et de l'état des membres du groupe. 

C'est une fois ces différents points abordés que nous avons pu parler choses sérieuses sur les lignes, les spots de bivouac et les logements à réserver. 

Le trip sera organisé de la sorte :

- 2 jours de repérage autour d'Anchorage 

- 6 jours de bivouac dans les hauteurs d'Anchorage 

- 5 jours en maison dans la vallée de Eagle River

De la sorte, nous pourrons satisfaire les attentes de tous les membres dans une tranche budgétaire et des objectifs physiques et techniques abordables pour tous.

Pour le repérage des faces, des couloirs et des sites de bivouacs les applications habituelles sont toujours aussi efficaces et se prêtent à merveille à l'élaboration des plans d'expédition. FATMAP et GOOGLE Earth furent alors nos meilleurs alliés pour prévoir les lignes les plus esthétiques.

Le choix d'une ancienne vallée glacière (sans glacier) à deux pas d'Anchorage est notre destination de bivouac. Un lieu qui associe lignes esthétiques, aucune présence de glacier et la potentielle présence d'ours et de faune sauvage. Pour la deuxième semaine nous seront logés en maison Airbnb dans la vallée d'Eagle River, tout proche du parc naturel et de deux vallées glaciaires aux couloirs incroyables ! 

Petit conseil qui vous sauvera peut-être des heures de stress pour la suite, en Amérique et notamment en AK, les montagnes recèlent de "Private Proprety" en gros "on fait pas comme on veut où on veut" (Coucou La France). Pensez donc à vous servir des modes "street view" qui peuvent parfois révéler de drôles de surprises (une zone militaire "just for exemple")


Etape 4 : les réservations 

Une fois le planning et les objectifs mis en place il ne restait plus qu'à réserver les vols, logement et moyens de transport une fois sur place. 

Anchorage est une grande ville, tout est facile d'accès et le mode de fonctionnement est le même que partout en occident, si on veut aller vite et faire les choses au plus simple ; disons que les sites comme Booking et Airbnb sont des références qui marchent bien avec un service toujours au top.

Concernant les modes de transport, les locations sur Turo (site de location entre particuliers) sont très avantageuses, notamment pour la location de gros véhicules type Pick Up. Sinon les autres agences du type Heirtz ou Avis fonctionnent bien également mais pour des budgets plus élevés.

Pour se déplacer dans la ville et alentours, nous avons également pu profiter du service Uber. Je peux vous dire que le chauffeur a plutôt bien apprécié le groupe de déjanté qu'il a rencontré pour l'occasion et les histoires que nous avions à lui raconter.

Les vols Air France depuis Genève jusqu'à Anchorage, aller-retour, nous sont revenus à environ 800€ chacun. Malheureusement, impossible de prendre l'hélico Bon appétit pour ce genre de voyage... 




L'Heure du départ a sonné 

Il aura fallu pas moins de 5 mois de préparation pour organiser une épopée comme celle qui va suivre. Comme rien n'est facile, même la répartition dans les différentes voitures en direction de l'aéroport de Genève fut une organisation compliquée.

         Un véhicule Scott au départ de Moûtiers City, un espace familial au départ de Saint-Sigismond (et oui des membres ont quitté leur Tarentaise natale pour la Yaute, apparemment le Mont Blanc y est plus beau), et deux arsouilles au départ de Montréal direction l'Alaska. On dépose tous les véhicules à deux pas de l'aéroport chez Lolo le plus jurassien des moniteurs de Tarentaise et Hop.... On embarque dans notre avion qui affiche déjà un retard de départ (pour changer), ce qui devrait encore bien nous faciliter la tâche durant nos deux prochains changements.
 

[ATTENTION] Le paragraphe qui va suivre vise un public averti ! INTERDIT  aux moins de 90 de VO2max. 

Les retards accumulés, nous n'avions pas plus de 25minutes d'escale dans l'un des plus grand aéroport d'Europe pour rallier nos 2 Terminaux.

C'est là que nous avons décidé d'allumer nos montres SUUNTO. Je peux vous assurer que pour une fois on n'a pas pris le temps de s'arrêter au bar de l'aéroport. Une course effrénée dans les couloirs de l'aéroport, certains en bottes, d'autres avec les chaussures de ski sur l'épaule. Plusieurs KOM sont tombés ce jour là. Le passage à la porte d'embarquement s'est fait à la seconde près.
On a failli perdre Nico et ses Sorel dans l'histoire !


Nous survolons ensuite les terres blanches du Groenland et du Canada pendant plus de 10H en rêvant aux prochaines destinations.

Une autre escale à Seattle nous permet de retrouver le couple Canadien Léo et Marie autour d'une bière fraiche avant d'embarquer pour notre 3ème vol direction Anchorage. 

Nous arrivons enfin sur place avec pas moins de 10h de décalage dans la face et 17H de vol et d'escales, sur les coups de 19H, heure locale. Autant vous dire que la nuit allait être courte et nos têtes bien enfarinées le lendemain. 

Dernier effort nous passons plus de 3h à attendre les 3 missionnaires partis récupérer les véhicules de location, et nous arrivons enfin dans notre habitation bien Ricaine sur les coups de 1h30 du matin.  Cela équivalait en France, à un bon 13H00, autant vous dire que malgré la fatigue du voyage difficile de fermer l'œil.


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Bon matin les Ricains

1er Jour de rodage :

                   Premier matin dans les terres froides d'Alaska, on se réveille après une courte nuit tous la tête dans le gaz, objectif de la journée petit déj' à l'américaine (environ 1500Kcal/tête) avant de partir racler nos skis sur les premières pentes du trip. 

Une fois les affaires chargées dans les deux trucks, sans oublier la bombe anti-ours placée entre les main de notre Mr Muscle, nous voila partis en direction du parking de départ de notre épopée de 6 jours en autonomie pour une reconnaissance furtive des lieux et des conditions de neige. Nous prenons la route avec nos deux monstres de char américain et circulons entre les quartiers d'Anchorage dans lesquels s'amoncellent vieilles voitures et débris en tout genres aux abords des maisons aux styles très différents. On voit bien que là-bas les règles d'urbanisme ne sont pas contraignantes. 

Arrivés sur place, la première chose que que l'on remarque c'est sans hésiter le manque de neige poignant sur les premiers mètres de dénivelé et les reliefs dégarnis par le vent. Les photos aériennes laissaient supposer cette possibilité mais nous n'imaginions pas une telle médiocrité. 

Nous chaussons tout de même les skis au niveau du parking pour une courte randonnée, environ 400 m de dénivelé pour rejoindre le sommet de Flattop Mountain, un sommet au toit plat comme l'indique si bien son nom. Malgré une météo plutôt maussade et des conditions de neige dégueula....., nous profitons tout de même d'une vue panoramique sur la ville et la baie de Chickaloon. Une ascension qui révèle les premiers petits problèmes de réglage à la montée avec : une chaussure usagée pour un, un cœur en carton pour l'autre, les poumons de la taille d'une noix pour un dernier et des techniques de conversion à revoir. 

Arrivés au sommet les premières rencontres avec la faune locale nous donnent le ton avec une superbe observation de lagopède qui se laisse facilement approcher. Cette petite pause donne au groupe un peu de répit avant d'entamer la descente en patin à glace sur la face Nord-Est du sommet. 

Des premiers virages dans une ambiance bon enfant, mais qui nous font douter de la suite de nos plans. Retour à la voiture puis, à la maison, pour avancer les préparatif du lendemain avant notre départ pour les 6 jours d'autonomie.

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2ème jour de rodage :

            Ce matin, départ pour le petit village excentré de Whittier un bout du monde au sud d'Anchorage à deux pas de la station de ski d'Alyeska. Un endroit fabuleux ressemblant à s'y méprendre au Fjord de Norvège dans lequel se côtoient mer, montagne et glaciers majestueux. 

La seule voie d'accès pour se rendre sur cette terre éloignée est un tunnel où trains de marchandises, locaux consanguins typiques et voyageurs perdus se croisent difficilement avec plus de 30 min d'attente avant chaque convoi à sens unique. (l'air de Moutiers nous manque).

Une fois arrivés sur place le lieu de départ de la randonnée ressemble clairement à un ancien camp de base militaire. Aucune place n'est autorisée pour se stationner, alors en tant que bons français on décide de réviser les lois locales. La présence de neige et surtout l'absence de touriste sur la zone nous incitent à contourner la règle malgré les panneaux "NO PARKING ANY TIME". 

Bref... sur ce nous entamons l'ascension vers le brouillard dans une atmosphère des plus pesante. L'humidité ambiante fait fondre la neige à vitesse grand V qui se transforme très vite en de fines gouttelettes. La météo est peu commode pour débuter notre seconde randonnée.

Le jet-lag est encore palpable pour certains des membres du groupe et la vitesse d'ascension de chacun rend le groupe très disparate. Nous commençons la montée dans une forêt raide où la neige se dérobe sous nos pieds, pour rejoindre une zone bien dégagée où le brouillard de plus en plus dense rend la progression difficile avec une neige dont on ne connait pas la stabilité. Finalement nous décidons de couper court à la sortie avant de perdre totalement la visibilité. La neige est lourde et changeante, les chutes nombreuses, mais le fun de l'équipe est bien présent. Après quelques virages au détour d'une vire rocheuse un des deux mangeurs de fleurs flaire la présence d'un animal mythique des montagnes du grand nord. Les traces dans la neige ont trahi sa présence, nous tournons la tête derrière un rocher et voilà qu'elle apparait... La chèvre des rocheuses. Une tâche blanche dans l'immensité de la montagne enneigée et embrumée. Elle s'échappe devant nous avec une vitesse ascensionnelle qui ferait pâlir un traileur catalan.

De retour à la voiture nous décidons de partir nous restaurer au bistro du port après avoir croisé le chemin d'une loutre de mer qui barbotait coque à la main. En cette saison morte aucun des lieux touristiques n'est ouvert et sous une pluie battante nous poussons les portes de ce restaurant insolite. Ici les vieux loups de mer et pochetrons du coin tiennent le comptoir et nous regardent entrer comme s'ils n'avaient jamais vu d'autres humains sur leurs terres. Quelques burgers et fish and chips plus tard nous voila repartis pour Anchorage où nous attendent les derniers achats de vivres et derniers préparatifs avant le grand départ pour l'aventure en autonomie des jours à venir.

Sur la route les paysages sont grandioses et nous remarquons une fois de plus la présence d'animaux blancs du grand nord. Quelques mouflonnes de Dalle et leurs petits sur les pentes rocailleuses observent le flux routier, l'occasion de faire une pause observation animalière pour certains et virée à la plage pour d'autres.


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Partie 1 : Le Grand Jour (départ pour le bivouac)

Le dernier soir à Anchorage est l'occasion pour nous de préparer les sacs pour le lendemain et de manger un dernier festin avant une diet' de près d'une semaine. C'est aussi le moment d'accueillir un dernier membre qui fait la surprise de nous rejoindre directement en Alaska. Un 3ème Borlet, un cousin, un frère, ou les deux en même temps, les savoyards sont imprévisibles.


Le matin, le réveil sonne et nous voilà dans les starting blocs pour préparer les dernières affaires et charger la totalité du matos dans le truck, direction le parking de Glen Alps. Arrivés sur place tout est déchargé le plus vite possible et deux conducteurs désignés sont chargés de ramener les véhicules à l'aéroport depuis lequel ils reprendront des taxis pour rejoindre le groupe et enfin prendre le départ.

Un bon 2H sera nécessaire pour voir enfin les deux conducteurs revenir et nous permettre enfin d'accrocher les pulkas à nos derrières, chausser les skis en mode rando, et démarrer notre ascension vers le camp de base. 

Une longue route semée d'embuche où les 300m de dénivelé étalés sur 12km (env 2,5% de moyenne) nous ont valu quelques malheurs. Nous avions pourtant choisi cet itinéraire pour la sécurité et la facilité de son environnement. Comme quoi il ne faut jamais se reposer sur ses acquis... On nous avait bien avertis que nous allions devoir affronter les grizzly de la vallée qui se réveillaient... Mais ce sera finalement un remplissage de gourde dans un ruisseau sur la partie la plus plate de la vallée qui aura mis à mal une de nos rideuses. Heureusement les deux kinés de la bande on strappé tout ça parfaitement pour redonner un peu de rigidité au genou fragilisé et reprendre la route avant l'arrivée du mauvais temps sur le lieu de notre installation. 

Un montage de camp qui nous vaudra de belles surprises au matin après le passage de notre première tempête. La météo nous avait annoncé des conditions assez aléatoires et effectivement nous n'y avons pas échappé. Nous avions pourtant essayé de donner au camp une allure de "né ici", des tentes de bivouac disposées en arc de cercle parfait autour de la tente de vie au centre. Une disposition esthétique mais qui n'a pas résisté aux bourrasques de vent a 70km/h de la nuit. 

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Finalement au bout de quelques heures de pelletage à 7h du matin. Notre campement instagramable à l'allure "né ici" a laissé place à une nouvelle forteresse.

Les rois du camping

La dure réalité du chat de gouttière

Première nuit, première tempête. Dès la fin de l'aménagement du camp les bourrasques se sont levées et la première nuit fut mouvementée. La tente intru (toutes des samaya sauf une) et son propriétaire le bo Gé s'en souviendront. 

Cet événement "formateur" nous obligera à revoir notre organisation de tente dès le petit matin. Construction de murs de neiges, réorientation des tentes, tension des absides, il ne fallait rien laisser à la légère dans cet environnement. On était loin du camping de Bozel...! 

Finalement au bout de quelques heures de pelletage à 7h du matin. Notre campement instagrammable à l'allure "né ici" a laissé place à une nouvelle forteresse.

C'était le temps nécessaire aussi pour que la météo s'améliore et nous laisse une fenêtre pour partir faire notre premier couloir du trip. Deux couloirs pour deux Teams de 5 sur les pentes de "The Ramp" : un sommet visible depuis notre camp de base et qui nous a fait de l'oeil dès notre arrivée. Une première qui nous a permis également de tester la qualité de la neige et de nous assurer de la stabilité du manteau. 

Après quelques forages et coupes de neige non règlementaires, une neige à l'allure d'un beau polystyrène blanc, le verdict est là, on va y aller mais on redoublera de vigilance ! On grimpe alors ces deux couloirs en communicant via les talkies walkies. Pas de difficulté notable des deux cotés si ce n'est que cette petite grimpette révèle déjà quelques lacunes physiques pour certains membres, un petit manque de préparation  durant l'année et paf..... il est parfois difficile de suivre les as du trail et autres sportifs cardiaques. Il y aura décidément les meneurs et les menés. Nous avalons les derniers mètres de pente à plus de 45° et une fois la vue du sommet bien contemplée le top départ est donné pour le couloir de droite. La neige est soufflée et croutée, difficile de donner le meilleur de soi mais les sensations sont bonnes et l'ambiance à la joie. Les deux Teams se retrouvent en bas de pente et nous rentrons au campement par quelques virages bien smooth. Au passage nous ne perdons pas l'occasion de redescendre deux belles pentes du dôme qui surplombent le campement, dont le couloir du nid d'aigle. Un fin couloir bordant un nid d'aigles royaux bien installés. Retour au campement où nos chers amis cuistots nous préparaient un magnifique repas pour requinquer les troupes devant un splendide couché de soleil vue sur mer.


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Les jours se suivent et ne se ressemblent pas 

Un souper, une soirée sous la tente mère, une nuit réparatrice et un petit déjeuner vite englouti nous voila prêts pour le départ du 2ème jour de ski dans les Chugach Mountains d'Anchorage. Au matin des bruits autour des tentes nous laissent présager de la présence d'autres humains autour de notre lieu de campement. Effectivement, comme nous avaient dit des personnes sur le parking de départ, la zone est très fréquentée par les skieur de fond (hors piste) de la vallée. Nous sortons alors de la tente en mode "expédition" sous le regard abasourdi des locaux, profitant de leur journée de ski dominicale.

Ce jour là nous partions en direction d'un couloir qui nous a valu une grande réflexion. Situé dans une zone militaire sous surveillance, cela nous avait amené à nous rendre quelques jours plus tôt, vers les autorités concernées, c'est à dire, l'armée en personne. Une visite qui ne nous donnera aucune indication claire sur le réel droit de nous rendre ou non sur cette zone. On saura juste qu'aucun exercice ne sera prévu durant la période pendant laquelle nous comptions nous-y rendre.

Ce matin-là nous rediscutons rapidement de la situation mais les photos aériennes donnent clairement à voir un incroyable couloir que nous nous devons d'aller explorer. Nous prenons le départ dès les préparatifs terminés en direction du col séparant notre vallée de celle de long Lake. Nous découvrons alors une autre vallée aux lignes très esthétiques que nous n'aurons malheureusement pas le temps d'honorer. 

Après une dernière brève discussion au pied de la montagne donnant accès au couloir ciblé, le groupe se scinde pour ne laisser partir que 8 skieurs sur 11. Nous scrutons la montagne pour choisir le meilleur itinéraire de montée qui se dessine assez bien sur les flancs droits de celle-ci. Après 1h30, nous voilà enfin au sommet. La vue sur Anchorage et les alentours est dégagée et la météo très clémente. Au loin il nous semble que nous apercevons le Denali, le plus haut sommet Alaskien. Nous continuons alors le long des crêtes sur une centaine de mètres avant d'apercevoir la tête casquée d'un mec du coin. 

Nous continuons d'avancer quelques mètres et nous voilà au sommet du couloir avec à nos pieds : deux riders, snowboard sur le dos, en train de terminer leur ascension sous le regard d'un troisième gars déjà arrivé au sommet. Les 3 ricains n'en reviennent pas, qu'est-ce qu'une bande de 8 français font au sommet d'un des couloirs d'Anchorage les plus prisés, mais aussi selon eux des plus secret du coin.

On rigole de la situation et on essaie dans notre anglais savoyard de leur expliquer notre délire. Les américains en resteront ébahis ; apparemment ils n'ont jamais entendu une telle histoire. Vient le moment de chausser les skis pour s'élancer dans ce magnifique couloir où la neige semble ne pas avoir bougé d'un poil de chat.
Malheureusement priorité aux locaux... ça c'est la classe à la Française ! Surtout que les mecs avaient parcouru plus de 15Km dans la matinée pour en arriver là. Ils méritaient qu'on ne leur grille pas la priorité... Allez les ricains, go straight !

Nous regardons nos 3 compatriotes américains descendre...et avec eux la belle poudreuse vierge s'envoler... la larme à l'œil. Il fallait de toute manière s'y résoudre, il n'y en aurait pas eu pour tout le monde même sans eux. Nous sommes encore 8 en haut du couloir !

Nous tirons alors à la courte paille... Je serais le premier à m'élancer dans l'immensité du cône de départ. 3... 2... 1.... drop in !!!! 

Les ski dans la pente, je prends directement de la vitesse et c'est le kiff total, la neige est vraiment bonne, les gerbes de neige à chaque virage plus serré donnent l'impression d'un vrai ski-trip en Alaska comme on les voit dans les films. J'arrive en bas, de la neige plein les narines, le sourire jusqu'aux oreilles, Yihaaaa on l'a fait !!!!! Les ricains en bas de pente sont encore sous le choc comme moi de la dose de plaisir qu'ils viennent de s'injecter. On s'esclaffe ensemble, je félicite chacun d'entre eux, et ni une ni deux j'envoie les suivants. On enchaine comme ça les huit riders de la team du jour et c'est un réel plaisir de les voir arriver tous en bas super heureux d'avoir enfreint les règles de l'armée pour se taper le luxe de descendre "THE ANCHORAGE COULOIR". 

Tous le monde ayant repris ses esprits nous décidons de remonter la pente comme nos prédécesseurs et de revenir tout simplement sur nos pas. Le but étant de ne ne pas s'éterniser dans cette zone interdite. Nous entamons alors la montée avec plus ou moins d'entrain pour chacun d'entre nous. En clair, on était carbo !

Arrivés au sommet il ne faut pas trop tarder pour descendre de l'autre coté car il nous reste encore le col à remonter avant de pouvoir enfin rentrer aux tentes. Nous buvons les dernières gouttes d'eau, prenons une dernière barre céréale et descendons dans cette belle face ouest. La neige juste revenue nous donne une belle moquette printanière agréable à skier.

Nous rentrons alors sur le campement comblés par cette belle journée ensoleillée, le timing était parfait pour nous permettre de réaliser le plus beau run du coin. 


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Derniers jours avant la tempête

Ce quatrième jour, comme tous les matins, nous nous réveillons au chant des lagopèdes. Une ambiance douce, sous un beau soleil, qui donne envie de se dépêcher pour prendre le départ vers un sommet qui porte le nom d'un des chat de gouttière les plus célèbres, le O'Malley Peak, un incontournable pour la Mère Michèle. 

Comme un moteur diesel il faut du temps pour que l'équipe se mette en route, alors on prend la décision de scinder les équipes et de partir sur différentes vagues. Le sommet est juste au-dessus du campement, il faut tout d'abord monter un dôme qui donne accès à un petit cirque glacier, lui-même surplombé par de belles pentes enneigées. 

Je prendrais le premier départ avec Coco notre cameraman en herbe. Nous grimpons rapidement jusqu'en bas des pentes skiables, objectif de la matinée. Là, Coco décide de rester au pied de pente pour s'installer et me laisser prendre la direction du sommet, seul... 45 minutes de montée dans une neige bien soufflée me donne un léger aperçu de ce à quoi il faut que je m'attende pour la descente. Mais j'ai quand même l'impression que les orientations bien à l'ombre ont l'air plus correctes. Plus le sommet se rapproche, plus la sensation d'être seul dans cette immensité sauvage me submerge. 

A seulement quelques mètres de l'arrivée une silhouette se détache, moi qui croyait être seul... une fois de plus je devrais encore partager la montagne avec un local ... ?? Oui mais cette fois-ci, il ne me piquera pas la priorité sur la descente. Un jeune mouflon de Dall m'observe depuis la crête et se demande bien ce que je fais là. Il finira par me rejoindre en passant à seulement quelques mètres de moi, regardant en direction de la pente et repartant comme il est arrivé. Une apparition peu farouche d'un animal qui ne doit pas souvent croiser des humains au sommet de cette montagne en plein hiver. 

J'arrive enfin au sommet de ma ligne du jour avec de grosses fourmis dans les pieds et l'envie irrésistible de prendre le départ. Au même moment les copains arrivent en bas des pentes et choisissent chacun des itinéraires de montée différents, histoire de ne pas skier sur les traces les uns des autres. 

Je prends le départ, le vent se lève et le froid se fait de plus en plus saisissant. La vue de la pente depuis le sommet donne clairement envie. Une neige qui semble en parfaite condition loin des conditions de neige à la montée. Un petit raidillon d'entrée donne le LA,  avant de s'élancer et ZAïïïï c'est parti pour 2min 30 de full plaisir... Une face épique qui restera dans les mémoires de ce trip avec un combo beau temps, face vierge et esthétique. Cette descente arrive sur la deuxième marche du podium des descentes mémorables. 

Chacun des autres rider prend ensuite le départ de sa propre ligne. Nico décide de monter haut, Lolo aussi, pendant que Val et Jerem sécurisent Betty à la corde dans l'entrée de la face raide et engagée (un assurage à la main digne des guides du 18eme siècle...). Une sacrée expérience pour Betty avec à la clef une descente épique !

Le milieu de journée arrivant et les bourrasques se faisant de plus en plus nombreuses et puissantes, nous ne prenons pas trop le temps de discuter sur la suite des évènements et un groupe prend la direction du sommet pour un second run tandis qu'un autre prend la direction des tentes pour un repos bien mérité.

La suite des choses n'est plus qu'un amoncellement d'évènements rendant la suite du trip plus aventureuse que les jours précédents. Alors que le groupe qui est rentré aux tentes fait une courte sieste, ils sont réveillés par des annonces radio alertant de rafales de vent dangereuses et d'un gros manque de visibilité. En plus de ça le groupe de skieurs s'est séparé en deux et les choses semblent se compliquer pour eux... 
De retour à la tente après plusieurs heures, une visibilité nulle et un vent déjà très fort, l'équipe rejoint le campement. On aura le droit à leur récit, mais les détails ne seront pas mentionnés dans cet article... Nos mamans nous lisent !

La tempête s'installe alors avec une ampleur que nous n'avons pas anticipé, nous poussant à prendre des décisions hâtives sur la suite des évènements. Une évacuation semble être nécessaire mais déjà la visibilité réduisant et la nuit apparaissant nous décidons de rester la nuit au camp malgré tout. La tente centrale sera démontée après le repas du soir pour éviter qu'elle ne s'envole et le temps que Betty et Jerem renouvellent leurs veux de dix ans de couple. La tente de Gé est également démontée avant que le vent ne s'en charge ce qui l'obligera à rejoindre une des Samaya 2 places. Autant vous dire qu'avec des rafales à plus de 100Km/h et serrés comme des sardines en boite dans une tente qui battait la chamade on s'est tous demandé si on allait survivre dans de telles conditions.

A notre plus grande surprise et soulagement, nous nous sommes tous réveillés le lendemain matin et les tentes avaient toutes résisté. Il faut maintenant démonter le campement au plus vite pour redescendre vers la civilisation. Nous devions normalement rester un jour de plus mais les conditions météo ne semblent pas s'améliorer. Au vu de la nuit que nous venons de passer il n'est pas envisageable de rester une nuit de plus en montagne pour ne même pas pouvoir aller skier à cause du vent et de la neige.

Retour au parking imminent et obligatoire, il va falloir improviser pour le logement et les voitures.

Chacun replie sa tente, refait son sac et tente de récupérer les affaires éparpillées par le vent dans la vallée, et hop.... 3H30 à 4h de descente dans une neige abominable, croutée sur la surface et humide en dessous ; un vrai parcours du combattant.

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On aura le droit à leur récit, mais les détails ne seront pas mentionnés dans cet article... Nos mamans nous lisent !

Père lustucru

Partie 2 : Confort dans le Grand Nord 

Nous voilà revenus sur Anchorage pour une nuit et un jour supplémentaire. De retour à l'abri des aléas naturels et dans le confort et la profusion des grandes villes. La météo en montagne ne nous permet pas de prévoir une quelconque randonnée à ski : l'occasion pour nous de parcourir les parcs aux alentours pour partir à la recherche des grands mammifères qui peuplent la zone. La bombe à ours en poche et remplis de détermination, un petit groupe part à la recherche de ces géants du grand nord. 

Nous revenons broucouille de la première matinée d'observation, mais ravis de l'ambiance folle des forêts boréales. L'idée même de voir sortir un énorme animal par surprise de la végétation, rend chaque sortie palpitante et nous oblige à rester sur nos gardes. 

L'après-midi qui s'en suit est l'occasion d'effectuer un nouveau réapprovisionnement pour les derniers 5 jours de l'aventure dans la nouvelle maison que nous avons louée dans la vallée de Eagle River à 45 minutes d'Anchorage. La météo n'étant pas des plus encourageante, les jours suivants nous donnent une occasion de plus de parcourir la forêt du parc naturel de la vallée pour continuer à observer la faune. Et cette fois-ci, pour notre plus grand plaisir, elle fut au rendez-vous ! Orignaux, tétras, écureuils et oiseaux en tout genre, nous firent le plaisir de se montrer à travers les milieux humides, les épinettes et érables de cette immense forêt. L'occasion aussi pour nos deux photographes en herbe de sortir de beaux clichés animaliers.

En fin d'après midi, nous nous sommes également rendus au départ des randonnées prévues les jours suivants pour un bref repérage. Quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous sommes arrivés face au panneau <<PRIVATE PROPRETY>> au pied du chemin d'accès aux vallées glacières dans lesquels nous avions prévu l'ensemble des itinéraires des prochains jours. 

On n'est pas bien bons en anglais mais la traduction semblait claire. "Tu n'as pas le droit de passer, VRAIMENT !". 

Au culot, comme à notre habitude, nous prenons le risque de rentrer dans la propriété pour essayer de rencontrer un propriétaire clément ou bien un sentier pour contourner, mais ni l'une ni l'autre des deux solutions ne furent concluantes. 

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Journée blanche, à nos risques et périls...

Ce matin c'est l'heure de vérité, nous devons partir tôt si nous voulons avoir le temps de réaliser la boucle prévue avec une longue approche en plus du fait que nous ne savons toujours pas si nous allons pouvoir passer sur le chemin d'accès en propriété privé qui barre l'accès à toute la montagne. 


Nous décidons de prendre le risque coûte que coûte même si cela peut être un coup de pied  fusil dans le cul... eh oui on est en Amérique, et ici ça rigole pas apparemment. Nous nous faisons débarquer à la première heure au pied du sentier d'accès par deux membres de la team un peu moins motivés ce matin là. Ils redescendront les véhicules pour ne pas les laisser devant l'entrée. Ski au pied, sac sur le dos nous entamons la montée, pas vraiment sereinement pour ne rien vous cacher.

Nous dépassons les panneaux d'interdiction et après seulement 300m nous bifurquons dans la végétation. Mais avant même que tout le monde ne soit rentré dans les arbustes un véhicule arrive à notre niveau. Une femme baisse alors la vitre et nous dit d'une voix douce mais dubitative "Are you guys are trespassing ????". S'en suit une discussion lunaire entre une bande de jeunes français équipés comme des alpinistes en herbe, en pleine violation de domicile et une Américaine abasourdie par tant de culot et de débilité. Je vous passerai les détails mais après 1000 justifications et excuses de notre part, celle-ci, en accord avec son mari au téléphone nous donne finalement le droit d'accès à leur propriété et par la même occasion aux montagnes et aux lignes de ski fantastiques qu'elle abrite. Seul point incompréhensible pour elle, comment des français on fait la découverte de ces lignes au fin fond de l'Alaska ? L'explication Fatmap et Google Earth ne semblait pas la convaincre.

Finalement elle nous donne quelque détails sur les points d'accès aux couloirs et nous convenons également d'un accord pour revenir le lendemain matin. Nous devrons partir accompagnés de son mari (ancien guide)  qui veux nous faire découvrir sa montagne. Encore un bon gros coup de chance comme on sait bien y faire au sein de la MMP.

Nous prenons alors la direction du fin fond de cette vallée glaciaire gigantesque pour nous rendre au sommet du premier couloir. L'ascension est vraiment longue mais les paysages sont dantesques. Des pentes enneigées à perte de vue. Les pentes nord semblent bien comblées et en superbe condition. Deux couloirs avaient été repérés avec deux niveaux différents. Les deux sont à quelques centaines de mètres l'un de l'autre. Nous séparons l'équipe en deux, 5 skieurs monteront sur le couloir du fond de vallée tandis que 3 autres monteront sur le couloir raide un peu en amont.  Le temps est mitigé mais nous permet une bonne progression jusqu'au sommet. Après plus de 4h de montée et plus de 1500m de D+ nous voila enfin arrivés. La pente est malade et la neige en parfaite condition, mais il nous faut reprendre un peu de force. Nous décidons de manger un bout avant de nous lancer. Nous repérons également la montée du lendemain qui est également en bonne condition. Malheureusement en l'espace de 15 minutes à peine, l'humidité de ce jour là fait remonter une nappe de nuage qui envahit totalement le couloir et nous cache la visibilité. Nous serons obligés de patienter un bon moment pour trouver le bon créneau et espérer faire aussi quelques belles images. 

Nous nous lançons alors après 30 minutes d'attente et là, c'est l'extase. À par une petite plaque déclenchée au sommet de la première pente, chacun à pu prendre son pied comme il se doit dans cette belle pente large et bien comblée. Un premier run réussi avant de rejoindre la deuxième team au pied du second couloir.

Les gars prennent un départ mérité, après plus d'une heure d'attente au sommet. Pour eux ce fut plus rock : un couloir bien raide, dans lesquels les roches apparaissent et la couche épaisse ne leur facilite pas la tâche. Une décente plutôt mitigée pour les 3 skieurs de cette ligne mais une descente avec de belles sensations et une ambiance hors du commun. 

Pour finir nous redescendons une nouvelle vallée blanche grandiose sans trace humaine. Le jour blanc ne nous facilite pas la tache mais rajoute encore plus de splendeur aux paysages. 

Nous rejoignons finalement notre point de départ chez notre hôte, puis rentrons nous reposer pour être en forme pour la sortie la plus importante de ce trip de dingue, le X couloir. Petit tour dans le jacuzzi, un bon repas et quelques bières, puis hop au lit !


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--- THE X COULOIR ---

Dernier jour de ski pour le crew dans la vallée de Eagle River. Ce matin je me réveille plus excité que jamais, le temps est parfait et rien ne peut nous empêcher de réaliser ce pourquoi nous sommes venus ici : "LE X COULOIR". Deux couloirs qui se croisent pour former un X presque parfait. Repéré sur Google Earth, c'était pour moi la plus belle ligne que nous avions à réaliser sur ce trip. 

Pour se rendre sur cette merveille de la nature, nous serons accompagnés par notre guide local Zach, propriétaire de la montagne et ancien guide de haute montagne, on n'aura pas fait les choses à moitié cette fois-ci. 

Rendez-vous fixé la veille à 9h devant la porte d'entrée de la maison de Zach et Bethani. Nous arrivons bien à l'heure pour ne pas passer pour ce que nous sommes. Mais finalement Zach est encore plus tranquille que nous et nous interrompons le petit déjeuner de notre guide encore en pyjama. Heureusement ni une, ni deux il enfile un board-short et des chaussettes longues, attrape ses Bent Chetler 120 et hop, nous voila partis pour l'aventure du jour.

Le guide prend les devant et tel un athlète de haut niveau, impose un rythme de championnat du monde de collant-pipette. Impossible pour une partie du groupe de continuer ainsi, il va falloir adapter le rythme ou séparer le groupe selon les niveaux. Mais finalement au bout de 30 minutes à tenter de trouver de l'oxygène avec nos capacités respiratoires proches de celle de blaireaux asthmatiques, nous prenons une pause pour faire le point. La décision est prise que nous réduisions un peu le rythme. Mais nous ne pouvons pas ralentir de trop, la journée s'annonce longue et la belle météo du matin peut changer à tout moment comme la veille. 

Nous rentrons dans la vallée glaciaire donnant accès au couloir avec beaucoup d'enthousiasme. La neige est vraiment de bonne qualité et laisse présager d'une pente nord dantesque. L'ambiance aussi est au beau fixe et la présence de notre guide y est pour beaucoup. Il redonne à toute l'équipe l'enthousiasme qui nous était nécessaire pour nous permettre de puiser dans nos dernières forces et nous rendre au bout de cet objectif fou. Le long de notre trajet nous repassons devant les pentes de la veille. Puis au bout de près de 3h de montée nous voilà au pied de la face sud à escalader. De là, nous séparons le groupe en deux, nous ne pouvons pas être trop nombreux au sommet du couloir étroit. 5 membres dans le couloir étroit et 5 dans le couloir plus large. 

Nous grimpons les pentes réchauffées par le soleil de la mi-journée, la neige est encore dure et la montée se fait plutôt bien. En à peine 30 minutes nous voilà au sommet devant une super descente qui s'ouvre devant nos skis.... 

Le Graal est là, sous nos yeux, un couloir immense, raide et étroit juste comme il faut, la neige n'a pas bougé, et il semble ne pas avoir été skié de toute la saison. Zach nous le confirme, personne n'est monté jusque là cette année. C'est si beau, si grand, la météo est parfaite, on ne pouvait pas rêver mieux. 

Nous reprenons nos forces, mangeons un petit bout, enlevons les peaux et alignons les skis dans la pente. Zach, quant à lui, fini tout de même par enlever son short et enfile un pantalon... Ouf pas si fou le local. Coco prend le départ du couloir large en premier, et s'arrête au milieu du X pour filmer avec le drone. Puis vient mon tour de prendre le départ de la partie étroite du X.  Je serre mes chaussures, je ferme les écoutilles de mon pantalon et de ma veste, j'allume la GO-Pro et... Drop in !

Rarement je prends autant de plaisir à dévaler une pente, la neige est ultra légère sur les premiers 200m, puis légèrement plus difficile à skier par la suite dans les coulées anciennes accumulées au centre du couloir. La possibilité de prendre un maximum de speed pour kiffer comme jamais. Mais après 2 semaines de trip, faut-il encore que les jambes tiennent jusqu'en bas, et juste avant d'arriver au centre du X je me ramasse une belle roulade et quelques têtes pieds. Une manière de clôturer en beauté pour attendre les autres. Un après l'autre, tout le monde prend le départ de son couloir pour se rejoindre avant d'entamer la seconde partie. Les conditions de neige, bien stables sur le haut du couloir, nous permettent de nous lancer sur la deuxième partie avec encore plus de fun sur des départs à plusieurs. Un moyen de partager de manière encore plus forte cette dernière descente enflammée. 

POPOPOPOPOWWWWWW !!!!!! C'est l'extase arrivés en bas de ce couloir incroyable, on n'en revient toujours pas d'être tous là encore entiers et de la neige plein les narines.

On se check tous, des sourires plein la face. Un rêve de plus en moins à réaliser. Puis on reprend nos esprits, lorsque en regardant la pente à remonter juste en face, nous observons un trou béant dans la neige. Zach nous explique que c'est surement la tanière d'un grizzly tout juste sorti de l'hibernation. 

Maintenant il nous faut rentrer à la maison et pour ça, c'est deux vallées qu'il nous faut remonter avant de pourvoir redescendre sur la voiture. L'itinéraire choisi fut encore l'occasion de prouver que FATMAP est d'une aide folle pour se lancer à l'aventure presque partout dans le monde. L'application d'une grande précision photographique aura même fait mentir le guide local et nous aura permis de trouver un itinéraire de descente rock and roll, mais bien plus court. 

Puis une dernière montée bien collante sur 200 derniers mètres de dénivelé, avec 5kg de neige collée sous les peaux, auront fini de nous achever pour finir l'aventure en beauté et ne rien regretter. 

Nous rentrons tous à la maison accompagnés de notre guide, qui nous convie pour boire une bière chez lui. Une mousse au nom bien Français, et qui ne pouvait pas mieux clôturer cette journée folle : "La Croix"


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Père_Lustucru
Texte, Photos, Vidéo Père_Lustucru
Si tu te crashes pas tu prends pas de niveau !

10 Commentaires

Bast03 J'ai adoré lire ce skitrip de folie 👍
Bien écrit, les photos sont magnifiques, l'ambiance, tout.. vous êtes au top 👌
 

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Thoams Au top! Bravo pour cette belle aventure et ce superbe article! Bivouac-Jacuzzi, combo magique! 😂
 

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freeryan Un article écrit aux petits oignons , des photos de qualités , une aventure qui fait rêver ..
vous m’avez régalé .. bravo la team
 

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