en parlant de NOVES, il n'a pas tort............
comment faire une équipe si on te pique tous les joueurs?
à quand une limitation du nombre de sélectionnable sur une seule et même équipe?
Novès : "Je suis écoeuré"
Toulouse, qui reste sur une cuisante défaite à Castres (10-30), doit préparer la réception de Montauban samedi amputé de nombreux joueurs, dont Heymans et David, rappelés chez les Bleus après les forfaits de Mermoz et Fall. Le manager Guy Novès parle d'un Top 14 "malhonnête".
Vous devez préparer la réception de Montauban samedi dans des conditions compliquées…
Guy NOVES (il coupe) : Compliquées effectivement, d’autant que je viens d’apprendre que Cédric Heymans nous quitte. Après David et tous les autres joueurs que je ne citerai pas tellement ce serait long, et les blessures que nous connaissons, je me demande comment je vais faire pour aligner une équipe cohérente dans un championnat professionnel. J’ai l’impression que ça devient du harcèlement.
D’autant que vous avez perdu Florian Fritz et Jean-Baptiste Elissalde sur blessure à Castres…
G.N. : Oui, mais il n’y a pas qu’eux. Manu Ahotaeiloa est revenu des Tonga avec une déchirure et je viens d’apprendre que Grégory Lamboley souffre d’une élongation à une cuisse. Avec Nyanga opéré, Maka victime d’une déchirure du biceps, Swanepoel pas remis, ça commence à devenir très, très dur.
Vous êtes habitué à gérer de telles situations mais cela semble encore plus difficile cette année. Est-ce le cas selon vous ?
G.N. : Il faut arrêter de dire que nous sommes habitués à cela. C’est faux ! Il y a dix ans, nous avons eu des titres de champions de France quatre ou cinq ans d’affilée, c’est vrai. Mais les choses ont changé, le club a avancé… Samedi, nous allons affronter des Montalbanais au complet alors que notre équipe sera amputée de 70% de son effectif. Alors il faut arrêter, appelons un chat un chat. Je ne sais pas comment je vais être capable de faire une équipe pour ce match.
Tous les ans, c’est la même chose…
G.N. (Il coupe) : Non, ce n’est pas la même chose tous les ans. Ça s’accentue ! Cette année par exemple, les joueurs ont manqué la première journée parce qu’il manquait deux ou trois jours dans leurs sept semaines obligatoires de vacances. C’est fou ! On parle de cinq doublons alors qu’il y en a neuf en réalité.
Comment allez-vous gérer cette semaine ?
G.N. : Nous allons faire jouer les jeunes, des inconnus, comme si on était en 1930. Tout cela dénature le championnat, on ne peut pas dire que c’est une compétition honnête et professionnelle. Le Top 14 est malhonnête, je l’affirme ! Quand cela concerne trois joueurs, ce n’est pas trop grave, mais quand cela en concerne dix, plus quatre ou cinq étrangers, cela devient ingérable. Parce que quand on fait jouer les autres, ils se blessent eux aussi par la force des choses. Prenez l’exemple de Grégory Lamboley : il ressentait une pointe à la cuisse samedi à Castres. Il a fini la partie dans cet état et aujourd’hui, il souffre d’une élongation. Si on l’avait sorti plus tôt, il aurait peut-être pu jouer samedi. Cela déséquilibre complètement le championnat. Certains clubs en profitent et seront contents mais nous, cela nous empêche de défendre nos couleurs. Je suis écoeuré.
Justement, quel sentiment prédomine ? La colère ? L’incompréhension ? L’écoeurement ?
G.N. : Je ne suis même plus en colère ! Cela m’est passé depuis longtemps ! J’étais en colère au début, quand je me demandais comment on pouvait faire jouer des matchs internationaux en même temps qu’un championnat professionnel. Nous sommes l’équipe la plus touchée mais Perpignan aurait-il perdu à Albi avec ses internationaux ? Clermont se serait-il incliné contre Biarritz ? On peut se poser la question. Ça foire tout ! Et comme certains en profitent, ça ne bouge pas trop. Tout cela est scandaleux. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’incompréhension.
Vous sentez-vous impuissant face à cela ?
G.N. : Ça fait longtemps que je me sens impuissant, oui ! Paradoxalement, je suis le premier supporter de l’équipe de France puisqu’elle est composée en grande majorité par mes joueurs mais ce n’est pas vivable. Premièrement, parce qu’on ne peut pas travailler quand les joueurs ne sont pas là. Deuxièmement, parce que les internationaux sont crevés après avoir joué trois matchs avec leur sélection avec la pression que cela suppose. Troisièmement, cela fausse les choses à dix jours d’un match important de H Cup contre Cardiff. Nous ne serons pas dans des conditions normales pour préparer cette rencontre. Je suis écoeuré mais je n’en veux à personne. Je comprends que le XV de France se batte pour avoir les joueurs au maximum. Pour le prochain Tournoi, il a été décidé de mettre une journée de Top 14 entre deux matchs. Nous, nous recevrons Toulon, la France ne jouera pas mais nous ne disposerons pas de nos internationaux qui seront toujours avec les Bleus. Je le répète, ce Top 14 est malhonnête. Alors oui, Castres a été meilleur que nous le week-end dernier, que voulez-vous que je dise de plus ?
Comment sentez-vous votre groupe actuellement ?
G.N. : Forcément, les joueurs sont marqués, comme après chaque défaite. Ce sont de très bons joueurs qui ont perdu à Castres mais le problème, c’est qu’ils ne sont pas complémentaires. Une équipe, c’est fait de grands, de gros, d’intelligents, de sauteurs, de rapides, de costauds… Disons que là, nous avons perdu tous nos costauds et qu’il ne reste que les intelligents et les sauteurs. Sans Millo-Chlusky, Picamoles, Dusautoir, David, Jauzion, Médard, Heymans, Clerc, Johnston, Maka, Ahotaeiloa, Albacete, Vernet-Basualdo, plus Elissalde, Fritz et Lamboley, je fais comment moi ?
Quelle sera la priorité contre Montauban samedi ?
G.N. : Il n’y en aura aucune. Pour ne pas foutre la tête complètement sous l’eau à ceux qui restent, nous allons faire semblant de dire qu’il faut s’en sortir avec ce qui nous reste.
inscrit le 30/12/05
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