Test Dupraz Clear Quest 2013

Suite aux tests des D2 Black Curve 181 aux 7 Laux et D2 White Curve 179 à La Grave, j’ai acheté les 179 Clear Quest.
Skié avec 7 jours de suite du 25 février au 3 mars, dans toutes les neiges et tous les terrains.
Enfin, le ski réellement polyvalent que je cherchais depuis toujours. Ma quête est clairement terminée, les D2 portent bien leur nom. Je suis à court de superlatifs. Pour faire simple : je ne skierai plus jamais avec des skis ‘traditionnels’ qu’ils soient spécialisés piste, hors piste ou dits polyvalents. Ca serait comme d’acheter une TV noir et blanc.
En une semaine, j’ai pu trouver deux limitations aux D2. Ils flottent en peu dans les schuss, mais rien de dramatique (comme mes anciens Bandit 83 en position piste, mais moins en position powder). Enfin, il me parait difficile d’attaquer vraiment dans les bosses, à cause d’une certaine inertie (qu’on ne ressent jamais dans les virages coupés). A nouveau rien de dramatique, j’ai descendu La Chavanette en deux temps trois mouvements sans même me fatiguer. Mais pas question de se prendre pour Grospiron sur plus de 3 bosses !
Je ne fais jamais de park, ni de freestyle car ça ne m’intéresse pas. J’imagine que les D2 ne sont pas adaptés.
Je ne fais pas de piquets contre un chrono, j’ai passé l’âge. Pour voir, je me suis amusé à passer quelques piquets de slalom et de géant sur la glace en conduite coupée, mais il est clair que les D2 ne sont pas assez performants pour des compétiteurs.
Je ne fais plus de sauts (ni bosses, ni corniches), depuis une opération au genou. J’imagine que les D2 sont excellents, sauf sans doute en cas de réception dans un champ de bosses.
Pour tout le reste, les D2 sont simplement meilleurs que tous les skis que j’ai pu avoir en 50 ans. Ils accrochent sur la glace, se baladent dans la soupe, déchirent la traffolée, surnagent dans la peuf, carvent court ou long sur la damée. Les changements de neige sont imperceptibles, on passe du carving agressif à une conduite dérapée tranquille sans disruption. Virages sautés ou godille freinée dans les couloirs, feuilles mortes ou conversion dans les passages tordus, grands espaces vierges à fond où en petites courbes pour faire durer le plaisir, tout est naturel.
Passer de la position piste à la position powder, permet vraiment d’élargir le champ d’utilisation, ou plus précisément le champ de confort et de performance. En effet, il est tout à fait possible d’aller dans la peuf en position piste, et de se régaler sur la piste en position powder. Personnellement, je choisis la position en fonction de la dominante prévue pour les 2 prochaines heures et ensuite je ne me prends pas la tête.
Enfin, la cerise sur le gâteau : je peux skier 2 ou 3 heures de plus avant de ressentir la fatigue. C’est ce qui m’a le plus surpris, car vu la largeur des skis je m’étais préparé au contraire. Je ne saurais dire à quoi c’est dû. Sans doute le côté ‘naturel’ du ski sur les D2. Pas besoin de pousser le ski pour qu’il fonctionne, de faire comme ci ou comme ça en fonction de la neige ou du terrain. Serge Dupraz dit qu’il ne faut pas les forcer, qu’il faut les laisser faire leurs courbes. C’est vrai mais ça peut prêter à confusion, à croire que c’est le ski qui décide. Hors c’est tout le contraire, le ski est hyper docile, on lui donne une consigne en entrée de virage et il s’adapte. C’est ce qui donne cette impression de naturel et probablement ce qui réduit la fatigue.
Ah, j’allais oublier… Ils sont beaux. Les formes sont magiques, la finition superbe, la déco classissime. Et quand on les voit en vrai et de près, c’est plein de petits détails qui dégagent une impression de luxe.