Bilan des accidents en avalanche pour la saison de ski 2019/20

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Bilan des accidents en avalanche pour la saison de ski 2019/20

Maintenant que la plupart d'entre nous avons rangé les skis, penchons nous sur l'accidentologie en avalanche de la saison
article Sécurité
Staff
letapir1997
Texte :

Drôle de saison. 

Elle a beau s'être officiellement terminée depuis plus d'un mois et demi maintenant, suite à la fermeture anticipée des stations de ski, et la mise en place des mesures de confinement qui ont conduit les amateurs de glisse à remiser les lattes au placard, on a pourtant du mal à tourner la page. Est-ce le fait de s'être vus privés de ski de printemps ? Période qui, pour certains, clôture la saison au rythme des raids en refuge et incursions en haute montagne. Ou est-ce le sentiment déroutant d'avoir attendu toute la saison un hiver qui n'a jamais vraiment réussi à s'installer en basse et moyenne montagne ? 

Comme nous vous le présentions dans notre bilan météorologique de l'hiver 2019/20, celui-ci a été exceptionnellement doux. Les chutes de neige se souvent cantonnées à de hautes altitudes, et les flocons ont souvent laissé place aux gouttes lors des fins d'épisodes.

Le bilan annuel des accidents d'avalanches réalisé par l'ANENA se fait sur une saison qui court du 1er octobre au 30 septembre : il reste donc pour le bilan complet de l'année 2020 encore 5 mois à prendre en compte. On peut cependant espérer que le gros des accidents soient déjà derrière nous. En effet, le ski de randonnée et le hors piste rassemblent 83% des accidents mortels (sur la période 1971-2011), et 90% environ de ces accidents ont lieu en hiver ou au printemps. La sécheresse printanière combinée à l'exceptionnelle douceur que nous connaissons depuis le début du confinement ont conduit les limites d'enneigement skiable à remonter largement : entre 1500m et 2000m d'altitude selon les versants. L'arrêt de la pratique 2 mois durant, conjugué à des conditions peu reluisantes devrait limiter le nombre de pratiquants à rechausser après le 11 mai, même si la réouverture des cols permet souvent de donner un nouveau souffle à la saison. 

Double avalanche le 11 mars en Belledonne : une avalanche de fonte déclenche un avalanche de plaque. Heureusement, aucun enseveli à déplorer ce jour là. La fiche de l'événement sur Data Avalanche.

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La mise en pause de notre habituelle agitation pendant cette période de confinement, offre un moment propice pour nous retourner sur la saison écoulée. Les données qui suivent sont issues du bilan des accidents d'avalanche 2019/20, compilé par l'ANENA et accessible en ligne. Elles permettent de dresser un bilan de l'accidentologie en avalanche pour la saison de ski 2019/20.

Un peu de contexte

En moyenne, depuis le début du décompte en 1971 (date de création de l'ANENA) et en prenant en compte les statistiques de cette saison 2019/20 en cours, on dénombre en moyenne par saison :

  • 21 accidents mortels en avalanche
  • 30 victimes décédées en avalanche
Mais comme en témoigne le graphique ci-dessous, les hivers se suivent et ne se ressemblent pas : sur les 5 dernières années, les saisons 2015/2016 et 2016/2017 avaient par exemple enregistrées des statistiques encourageants en matière d'accidentologie, avec respectivement 21 et 22 décès, un niveau bien en deçà de la moyenne de 30 décès donc. De quoi y voir le résultat des mesures de préventions mises en place ? La saison suivante 2017/18 est venue hélas rappeler que chaque saison est différente. Les conditions météo hivernales très perturbées, conjuguées à un enneigement abondant permettent d'expliquer au moins partiellement la hausse de la mortalité cette saison-là : 37 victimes . Depuis la saison dernière, les statistiques ont repris une allure plus encourageante, avec 13 personnes décédées en avalanche au cours de la saison 2018/19 et 11 personnes pour la saison 2019/20 en cours.  

Derrière ces chiffres se dressent certes, des réalités très dures : familles endeuillées, enquêtes judiciaires parfois, mais leur étude permet de mieux appréhender l'accidentologie en avalanche, et d'identifier sur le long terme l'incidence de facteurs variés : influence des conditions météorologiques, efficacité des secours par les compagnons et les secouristes professionnels (port du DVA), mesures de préventions (limitation du nombre de skieurs dans une pente) , etc.

Autre rappel : l'analyse de la répartition par pratique sur la période 1971/2011 montre, une large prédominance des accidents qui se produisent en hors-piste ou en randonnée à skis, par rapport aux autres activités lors desquelles se produisent des accidents mortels (alpinisme, entretien de la voirie,etc). Les statistiques sont également largement équilibrées entre ces deux activités.

Enfin dernier rappel : le graphique suivant présente la répartition des accidents d'avalanches mortels par saison sur 3 périodes entre 1981 et 2011. On observe une constante sur ces 3 périodes : la prédominance des accidents mortels ayant lieu en hiver et au printemps. En revanche, on observe une évolution nette qui va dans le sens d'une plus grande mortalité en hiver au profit d'une diminution des accidents mortels au printemps. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène :

  • Une évolution des pratiques qui voit les skieurs de randonnée pratiquer de plus en plus tôt en saison. Autrefois couramment appelé ski de printemps, en des temps où l'on sortait les peaux en mars pour aller skier des neiges printanières transformées, la pratique a désormais bien évoluée, et il est désormais courant de voir les parkings de classiques d'altitude bondés dès les premières neiges au mois de novembre.
  • Des saisons qui tendent à se raccourcir : il fait plus chaud plus vite, la neige transforme donc plus tôt en saison, contribuant ainsi à la stabilisation du manteau neigeux. On skie également moins tard au printemps dorénavant, la neige disparaissant plus vite à moyenne altitude et les glaciers s'ouvrant davantage en haute montagne.

La Saison 2019/2020 en chiffres

Après un niveau historiquement bas déjà atteint la saison dernière 2018/19, avec 12 accidents mortels pour 13 personnes décédées en avalanche, la saison 2019/20 s'inscrit pour l'instant dans cette baisse. Le décompte en cours est pour l'instant de 11 personnes tuées au cours de 8 accidents d'avalanche mortels.

Le tableau suivant présente la répartition des accidents mortels par classification du risque d'avalanche par les services de Meteo-France. A noter qu'aucun accident n'a eu lieu par risque 1 : on peut se dire que ce résultat semble logique, mais il faut relever que cette saison, de nombreux massifs de basse et moyenne montagne ont durablement été classés en risque 1, en janvier notamment. Les chutes de neige brillant alors par leur absence et la douceur se faisant remarquable.

Autre statistiques qui pourrait peut-être étonner : autant d'accidents par risque 2 que par risque 4 cette saison. Le niveau 2 étant malheureusement celui où notre vigilance vient à baisser plus que d'ordinaire : les conditions étant interprétées comme globalement stable en s'en tenant à une lecture générale du BERA. Néanmoins, le déclenchement de petites avalanches étant toujours possible localement : selon la configuration du terrain, le risque d’ensevelissement demeure bien présent. 

Il reste délicat d'essayer de dégager des tendances de ces statistiques. D'une part car les hivers se suivent et ne se ressemblent pas, et d'autre part, le nombre d'accidents mortels cette année étant relativement faible par rapport à la moyenne, il est hasardeux de vouloir donner un sens à un échantillon aussi réduit.

Chronologie des accidents mortels d'avalanche pour la saison 2019/20

Décembre :

  • La première avalanche mortelle de la saison se produit le 14 décembre 2019, sur la commune de Vars (05). Un groupe de quatre skieurs originaires de région parisienne est alors pris dans une avalanche en fin d'après midi. Ils évoluaient sur une partie du domaine fermée par le service des pistes, le risque étant ce jour là de 4. Trois d'entre eux parviennent à s'extraire par leurs propres moyens, mais la 4ème victime demeure introuvable. N'étant pas équipée de DVA, ce sont les secours organisés qui procèdent à la recherche : la victime est retrouvée après une demi heure passée sous la neige.

Janvier :

  • Le premier accident du mois de janvier se produit le 2 du mois, en Belledonne (38). Deux jeunes skieurs évoluent en face Ouest du Grand Colon, sommet classique pour les randonneurs grenoblois, sur un itinéraire qui l'est nettement moins, du fait de sa raideur et de son exposition. Les deux jeunes skieurs sont emportés par une coulées et précipités dans la face. Les secours sont alertés par des proches des victimes inquiets de ne pas les voir rentrer : ils les retrouveront le soir. L'un des deux est décédé, l'autre, polytraumatisé est évacué. Il ne survivra pas à ses blessures. Le risque était ce jour là de 2.
  • Le 24 janvier, sur la commune de Valmeinier (73), dans le secteur du Pas des Griffes en versant NE, un groupe de  cinq vacanciers conduit par une monitrice est emportée par une coulée. Cinq membres du groupe réussissent à se dégager, indemnes, et entament la recherche du sixième membre. Ils le retrouveront 500m plus bas, sous un mètre de neige, et sera déclaré décédé par les secouristes arrivés sur place. Le risque était ce jour là de 2.

Fin janvier, des chutes de neige se produisent sur la plupart des massifs, et le risque d'avalanche évolue donc en conséquence.

  • Le mercredi 29 janvier, un skieur évoluant en hors-piste sur le versant E du Prarion, sur la commune de Saint Germais (74), est emporté par une avalanche. Membre d'un groupe de six skieurs originaires de Haute-Savoie, il est retrouvé grièvement blessé, grâce à son DVA, après avoir passé 20 minutes enseveli sous la neige. Malgré sa prise en charge par les secouristes et son évacuation vers l'hôpital d'Annecy, il n'a pas survécu à ses blessures. Le risque était ce jour là de 4.
  • Le lendemain, le jeudi 30 janvier, un groupe de 3 skieurs est emporté par une avalanche sur la commune de la Toussuire (73), alors qu'ils évoluaient dans le Vallon de Comborcière. Deux membres du groupe sont retrouvés décédés, le troisième skieur sera retrouvé proche de l'arrêt cardio-respiratoire, puis évacué. Pris en charge à l'hôpital de Grenoble, il sera sauvé. Le risque d'avalanche était alors de 3.

Février

Au mois de février, aucun mort n'est à déplorer cette saison, ce qui est remarquable pour un mois qui se trouve encore en plein hiver météorologique. Néanmoins, le mois de février 2020 aura été particulièrement doux et sec, favorisant ainsi la stabilisation du manteau neigeux durant cette période.

Mars

Entre le 25 février et le 7 mars, plusieurs perturbations se succèdent et touchent l'ensemble des massifs française. Le manteau neigeux demeure instable pendant plusieurs semaines.

  • Le 1er mars, un skieur évoluant en hors piste trouve la mort dans une avalanche sur le commune de Vallorcine (74). Skiant avec deux amis, il est pris dans une avalanche alors qu'il descendait un couloir situé sous l'Aiguillette des Posettes menant au village du Buet. La configuration du terrain (couloir), additionné aux conditions ce jour là (neige fraîche sur fond dur) produisent une forte épaisseur d'accumulation de neige. Le risque était de 3.
  • Le 6 mars, une avalanche mortelle se produit sur le secteur hors piste de Grand Rochette, sur la station de la Plagne (73). Une cassure d'une épaisseur de 50cm, et d'une largeur de 250m de large se détache sur 150m. Les secours interviennent pour prendre en charge deux skieurs bousculés par l'avalanche. Un troisième skieur hors-piste manque à l'appel. Non équipé de DVA, il est localisé grâce au détecteur Recco, puis au sondage. Les secours tenteront de le réanimer, sans succès. Le risque était ce jour là de 4.
  • Dimanche 15 mars, soit le dernier week-end avant le début du confinement, quatre skieurs de randonnées, membre d'un groupe de dix personnes sont emportés par une avalanche. Deux se trouvent partiellement ensevelis, tandis que les deux autres seront retrouvés décédés malgré les efforts des autres membres du groupe pour les dégager. Ils évoluaient dans le massif du Néouvielle côté Barèges (65), sur le versant N du Turon de Gloire. Selon les CRS du poste de Gavarnie intervenus sur place, le groupe aurait déclenché une plaque formé par les vents récents. Le risqué était classé sur 2 pour cette journée.

 Que retenir ?

Quels enseignements tirer de cet hiver 2019/20 ? On l'a répété tout au long de cet article : les données compilées sur une saison ne constituent pas, individuellement, une base suffisante pour pouvoir dégager des conclusions. C'est leur analyse sur le long terme, à l'instar du travail mené par l'ANENA, qui permet d'y voir une tendance. Alors, est-ce à dire qu'il n'est pas possible de tirer de leçons de l'analyse de l'accidentologie sur une saison ?

Tout d'abord, en ce qui concerne la tendance globale du nombre de décès en avalanche par saison, celle ci est en (très légère) baisse. Une dynamique encourageante, si on considère l'essor du freeride fin des années 90, et l'engouement récent ces dernières années du ski de randonnée. De manière générale, les pratiquants sont désormais mieux informés et mieux équipés comme en témoigne le graphique suivant :


Pour revenir à la saison 2019/20, on a relevé dans l'article, ainsi que plus en détail dans notre bilan meteo de l'hiver, de longues périodes sans chutes de neige. Une caractéristique similaire à l'hiver que nous avions connu la saison dernière, avec de longues périodes d'anticyclones en février et mars. Pas de chutes de neige, peu de vent, et donc de transport de neige : le manteau neigeux a donc le temps de se stabiliser : on limite donc le risque de déclenchement d'avalanche. Sur les 8 accidents mortels qui se sont produits cette saison : 5 ont eu lieu par risque 3 ou 4, dans les jours qui ont suivi des chutes de neige plus ou moins conséquentes et ventées. Les 3 jours qui suivent une chute de neige représentent une période à risque, durant laquelle le manteau neigeux demeure instable : la couche de neige fraîche n'a en effet pas encore eu le temps d'assurer sa cohésion avec la neige déjà présente au sol.

Autre élément à noter que l'on rélève : un accident se produisant sur une partie du domaine fermée. Si une piste est fermée, dites vous que les pisteurs le font pour une bonne raison, et que ce n'est pas parce que vous restez sur le tracé de la piste fermée que vous restez en sécurité. Les pentes qui surplombent les pistes sont parfois difficiles voire impossible à sécuriser : en empruntant un itinéraire fermé, vous prenez le risque de déclencher, même à distance de potentielles plaques.

Autre analyse que l'on peut dresser de l'accidentologie de cette saison : le danger reste largement présent par risque 2. Si ce ne sont plus des avalanches de grande ampleur qui sont généralement à craindre lors de ces périodes, il est important de rester vigilant quant au risque de déclenchement de petites plaques friables, tout aussi dangereux. Même une faible quantité de neige mobilisée par un départ d'avalanche peut suffire à ensevelir un skieur selon la configuration du terrain (couloir, concavitéen bas de pente). Il est donc impératif de rester critique quant aux conditions rencontrées et de respecter les règles élémentaires (espacement entre les skieurs, s'engager un par un, etc).

Enfin, on remarque hélas que certains pratiquants ne sont pas équipés du triptyque DVA-pelle-sonde au moment de s'aventurer hors des pistes. Sur l'accident de Vars par exemple, les compagnons de l'enseveli ont réussi à se dégager par leurs propres moyens, mais ont du attendre l'intervention des secours car n'étant pas équipés de détecteurs de victime d'avalanche. Le graphique suivant représente de manière très cartésienne l'impératif d'être chacun au sein d'un groupe secouriste potentiel. Après 18 minutes d’ensevelissement, les chances de survies de l'enseveli ne sont plus que de 30% ! En n'étant pas en mesure de porter secours soi-même, on compte donc sur les secours organisés (sous réserve que le portable passe dans la zone de l'accident). Les 18 minutes sont donc largement entamées, et on hypothèque sérieusement les chances de retrouver son compagnon vivant.

Soyez donc équipés, mais entraînez vous également autant que possible, afin de maîtriser votre matériel au mieux, et ainsi transformer les bons gestes en automatismes afin d'être en mesure, si un accident se présente, de surmonter le stress. Les associations comme l'ANENA dispense des formations de recherches de victime d'avalanche,  de même que la Chamoniarde. Les clubs autour de vous (FFME, FFCAM, etc) sont également autant de possibilités de pratiquer. De nombreuses stations sont désormais équipées de parcs DVA pour sensibiliser à leur port et vous aider vous exercer chaque saison. D'autres formations sont également proposées par l'ANENA : "faire sa trace", "suivre la trace", afin d'aménager sa sécurité en progression, et éviter le piège de l'avalanche.
Car en effet, le triptyque DVA-pelle-sonde constitue du matériel de secours. La meilleure situation est celle où vous n'avez pas besoin de vous en servir. Préparez donc scrupuleusement vos sorties, nous avons la chance de disposer d'une multitude d'outils et de ressources pour faire nos choix. En voici quelques un :

Enfin, à partir du moment où l'on évolue sur du terrain à plus de 30 degrés, ou que l'on se trouve dominé par des pentes raides, on accepte de prendre un risque, qui sera plus ou moins important selon les conditions. Le meilleur contre-poids que l'on puisse s'offrir est de se former et de s'exercer soi-même, mais également de sensibiliser ses compagnons et connaissances, de manière à ce que chaque pratiquant soit un secouriste potentiel efficace en montagne. 

Merci à l'ANENA pour la mise à disposition des informations, et à Fred Jarry pour ses éclairages.

Staff
letapir1997
Texte Alexandre
La justice a deux vitesses, la Lamborghini en a six

7 Commentaires

Prorider74 On peut déjà anticiper les gros titres des chaînes d'informations du type "100% d'augmentation du nombre de mort en avalanche, faut-il interdire le hors piste" si l'hiver prochain les chiffres reviennent (malheureusement) sur des valeurs plus classiques
 

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mere_michele_prod Ces statistiques sont clairement à relativiser puisque l'on a été privé d'environ 1/3 de la saison. Même si on peut imaginer qu'il y aurait eu très peu d'accident durant cette période vu les conditions météo-nivo.
 

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ACME Merci pour cet article, c’est toujours intéressant et instructif !
Une coquille traîne : « Enfin, on remarque hélas que certains pratiquants ne sont pas équipés du triptyque DVA-pelle-sonde au moment de s'aventurer HORS des pistes » 
Gaetan33 C'est pas la seule, ils font trop d'apéros avant d'écrire leurs articles, Skipass ! :D
 

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