Météo et neige : le bilan de l'hiver 2019/20

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Météo et neige : le bilan de l'hiver 2019/20

L'hiver du futur ? Aperçu, données et explications
article Bilan météo
Thomas.Blanchard
Photos :
webcam auris en oisans alpe d'huez

Une saison très particulière, forcément, en raison du contexte sanitaire qui a entraîné la fermeture brutale des stations le week-end du 15 mars. Pour autant, après les très nombreux bulletins et points Neige proposés depuis le mois de novembre, mais aussi après nos articles Tuto-Météo du mois d'avril : nous vous proposons, comme chaque année, le traditionnel bilan Météo et Neige de l'hiver. L'occasion de revenir, dans le détail, sur une saison 2019/2020 très douce ... représentative de ce qui nous attend de plus en plus fréquemment à l'avenir ? Chronologie, données, aperçu et explications au programme.

Chronologie

Novembre-décembre : un début très correct 

Le calendrier est globalement respecté en début de saison. En effet, durant les mois de septembre ou octobre les incursions hivernales sont vraiment timides, brèves, et anecdotiques. Et la situation va évoluer très favorablement dès le début du mois de novembre. Pour cause ; les hautes-pressions, responsables du beau temps, vont se décaler durablement vers les Açores et l'Est du Canada. 
On assiste alors au passage de fréquentes perturbations sur une bonne partie du pays au sein d'une masse d'air automnale puis hivernale. 
Les conséquences sont particulièrement positives pour les massifs français avec une circulation du 1er au 15 novembre qui favorise les massifs de l'Est du pays (Vosges, Jura, Alpes du Nord) comme en témoigne la carte 1, modélisant un frais flux d'Ouest-Nord-Ouest, puis rapidement les Pyrénées dès que le flux bascule un peu plus au Nord. Autour du 14/15 novembre, un décrochage d'air polaire à même le pays (carte 2) produit des chutes de neige collantes et remarquables jusqu'à très basse-altitude sur l'ensemble des massifs bordant la vallée du Rhône.

Les jours suivants, on assiste à un temps souvent calme jusqu'à la fin du mois de novembre avec des températures de saison permettant de profiter de conditions de ski très correctes pour la période un peu partout. 
Mais le temps change déjà autour du 22 novembre avec de fréquentes perturbations de Sud qui remontent de Méditerranée. Tant mieux, finalement, puisque les Alpes du Sud (jusque là relativement épargnées) subissent de fréquentes et soutenues offensives neigeuses en altitude. Mais le manteau neigeux est relativement mis à mal ailleurs en raison du vent de Sud. 
Une période plus calme prend à nouveau le relais jusqu'au 08/09 décembre avant que de nouvelles perturbations ne circulent dans un courant de Nord-Ouest durable mais très rapide. Ce sont alors les hauts-massifs alpins qui tirent leur épingle du jeu. 
A partir du 15 décembre, déjà, une période remarquablement douce se met en place. Elle annonce un hiver hors-norme ....
En effet, après une nouvelle séquence perturbée (et porteuse de neige en altitude partout sauf sur les Alpes du Sud), une poussée anticyclonique très douce se met en place pour Noël.

Janvier-février : sous la douceur ....

Cette poussée anticyclonique se maintient jusqu'à fin-janvier avec un temps très sec et ensoleillé sur le pays. Les stations enneigées (celles situées en altitude ou bien abritées) observent alors une excellente fréquentation de leur domaine skiable. 
Puis viendra la tempête Gloria le 22 janvier. L'Est des Pyrénées se gave de neige tandis que le temps demeure très sec ailleurs. Il faut attendre la toute fin du mois pour voir de nouvelles perturbations généralisées (n'épargnant que l'extrême Sud des Alpes, et les Pyrénées) se mettre en place sur le pays. Problème ? La masse d'air, d'origine atlantique, demeure trop douce. La limite pluie-neige ne cesse de faire le yo-yo entre 1000 et 2000/2200 mètres et l'enneigement ne s'améliore alors franchement qu'en moyenne ou haute-montagne alors que l'on est déjà au cœur de l'hiver. Cette perturbation ne suffit de toute façon pas à compenser le déficit pluviométrique observé durant ce mois de janvier sur les départements montagneux (carte ci-dessous), sauf en Pyrénées-Orientales donc grâce à la tempête évoquée. 

Durant le mois de février le temps demeure particulièrement doux, surtout dans la durée ce qui rend la situation exceptionnelle. Quelques incursions perturbées parviennent tout de même à se montrer, timidement, sur le Nord et l'Est du pays tandis qu'une bonne partie des stations des Pyrénées, d'une partie des Alpes du Sud prient la neige. C'est également le cas pour une large partie des domaines de basse-montagne (Jura, Vosges, Massif-Central). En effet, lorsque les perturbations sont là la pluie n'est jamais loin et est souvent majoritaire sous 1300/1500 mètres en raison de la douceur. 
Et quelle douceur ! Elle ne s'est jamais véritablement évacuée depuis la fin du mois de décembre ...
Causes et conséquences sur les illustrations ci-dessous. La cause ? On l'a souvent évoqué dans nos articles : les masses d'air polaires et nordiques (le vortex polaire) sont restées durablement hautes en latitude tandis que les hautes-pressions tropicales (le traditionnel anticyclone des Açores) était lui aussi remarquablement haut en latitude. C'est particulièrement le cas sur la carteci dessous où l'on remarque très bien cela avec des champs de pressions élevés sur le Sud-Ouest de l'Europe (proches des 1020-1030 hectopascals) et des dépressions polaires très actives et étendues (pressions autour des 950-960 hectopascals, champ de couleurs bleus, violets et noirs) mais centrées sur l'Islande et la Scandinavie. Ce schéma s'est répétée durablement entre fin-décembre et début mars avec donc les conséquences remarquables visibles sur le graphique ci dessous : des températures constamment au-dessus des moyennes de saison avec un excédent thermique parfois exceptionnel sur le pays.

Mars-avril : dans la sécheresse ...

On se dit alors que la saison est pliée en basse-montagne et que la fin de saison va être parfois difficile dès la moyenne-montagne sur les secteurs les bien mois orientés. Mais, entre le 25 février et le 07 mars un courant perturbé et relativement plus frais va se mettre en place. Les perturbations se succèdent alors sur l'ensemble des massifs du pays touchant parfois la basse-montagne trop souvent épargnée depuis le début de saison. Les chutes de neige reviennent enfin sur les Pyrénées où il s'agit par endroits des premières chutes de neige conséquentes depuis le mois de ... novembre. Bref, certaines stations parviennent à faire revenir la clientèle, là où elle était absente par manque de neige, pour les derniers jours des vacances scolaires. 

Puis le beau temps revient durablement, en raison d'une hausse du champ de pressions, à partir du 10 mars augurant d'une fin de saison idyllique côté conditions en altitude (puisque là la neige est abondante)  ... mais la crise sanitaire, et les mesures d'interdictions de sorties en montagne, viendront mettre fin à tous les espoirs des adeptes du ski de printemps. 
Le temps sec s'éternise durant plusieurs semaines, avec simplement une petite incursion neigeuse (parfois jusqu'en plaines)  accompagné d'un coup de frais tardif à la toute fin du mois de mars. Cette sécheresse devient remarquable pour le mois d'avril comme la carte ci-dessous en atteste. Accompagnée d'une douceur à nouveau très marquée, la fonte s'accentue partout sensiblement. Elle a parfois un mois d'avance en pentes Sud mais plus généralement à basse/moyenne-altitude. On ne s'en est pas forcément rendu compte en raison du contexte actuel mais l'absence de cumul de neige significatif en montagne à partir du 10 mars est clairement exceptionnelle.

Précisions que cette carte s'arrête au 20 avril, des précipitations sont revenues sur le pays depuis le 24 avril (elles ne suffiront de toute manière pas à combler le déficit).

Ajoutez des photos (2020px)

Bilan par massif

Alpes du Nord : 

On vous parlait, en titre de cet article, d'"hiver du futur" ; et bien c'est particulièrement valable pour ce massif. On retrouve en effet toutes les caractéristiques de ce qui nous attend sous ces hivers de plus en plus doux. A quoi cela correspond niveau enneigement : un enneigement qui ne s'est jamais constitué durablement vers 900/1200 mètres, des situations parfois difficiles sur les versants mal exposés même à 1300/1500 mètres et un enneigement tout à fait correct vers 1800/2000 mètres en pentes Nord voire largement excédentaire par moments plus haut
Prenons par exemple quelques données, de coins habituellement très enneigés en basse-montagne. Le cumul n'atteint que :
- 117 cm à Chamonix (74-1025 mètres).
- 221 cm à Arêches (73-1030 mètres).
- 263 cm à Megève (74-1080 mètres).

Ces cumuls sont fréquemment 30 à 40 pourcents infèrieurs à la moyenne, alors que la saison n'a pas été particulièrement sèche. Mais avec la masse d'air douce, c'est souvent la pluie qui a prédominé à cette altitude. Et ce fut encore plus le cas sur les Préalpes, encore plus soumises aux redoux, où l'on a eu l'impression de vivre une alternance de période automnale et d'ambiance printanière. 

La station météorologique de Chamonix (MéteoFrance), qui effectue des relevés depuis la fin de la seconde guerre mondiale, est d'ailleurs particulièrement intéressante, car elle offre un important recul historique, pour se rendre compte que les mois d'hiver qui viennent de s'écouler sont tout à fait exceptionnels et records

Le graphique représentant l'écart à la moyenne saisonnière permet en effet de mettre en valeur le fait, qu'au niveau des températures moyenne, nous venons de vivre l'hiver le plus doux ... et de loin. Et enfin, le second graphique nous permet lui d'observer l'absence totale de température minimale inférieure ou égale à -10 degrés jusqu'au 31 janvier ... et cela s'est poursuivi jusqu'à la fin de la saison. Historique donc ! 

Plus haut, et parfois dès 1300 mètres dans les secteurs les plus abrités des redoux, le cumul de neige est déjà plus intéressant puisque l'on a par exemple relevé 456 cm en cumul du côté de Vallorcine (74). 
Du côté des hauts-massifs (Mont-Blanc, Haut-Giffre, Beaufortain, Vanoise, Haute-Tarentaise, Belledonne et Oisans), la saison peut même être qualifiée de bonne à très bonne en terme d'enneigement au-dessus de 1800/2000 mètres là où les redoux ne font pas trop de mal au cœur de l'hiver. Ainsi, grâce aux perturbations successives, le manteau neigeux était par exemple bien au-dessus de la moyenne des 40 dernières années du côté de la Plagne (1970m) mais également aux Arcs (2040 mètres) comme les graphique ci-dessous en témoignent. 

Cela tranche donc grandement avec la saison difficile qu'ont connu les petites stations du Vercors, de Chartreuse, des Bauges, voire du Chablais où les jours d'ouvertures totales des domaines se sont parfois comptés sur les doigts d'une main, et souvent grâce à la neige de culture préparée en amont de la saison. 

Globalement, tout avait pourtant très bien commencé ... partout. En effet, suite aux configurations météorologiques expliquées en première partie de l'article l'enneigement était jugé "excédentaire à très excédentaire" début novembre sur l'ensemble des Alpes du Nord. Enneigement excédentaire qui s'accentue sensiblement côté Oisans (voir le graphique des Deux-Alpes) fin décembre puis demeure correct début janvier un peu partout (voir graphique d'Arêches à relativement basse-altitude, mais aussi aux Menuires et aux Deux-Alpes) donc, avant que la situation ne devienne radicalement différente en fonction de l'altitude et de l'exposition aux redoux avec le retour des perturbations fin-janvier (voir graphique des Arcs et de la Plagne, zones particulièrement abritées en cas de redoux pluvieux) et jusqu'à la fermeture des stations.

Bref, une saison à oublier en basse-montagne notamment le long des Préalpes et une saison parfois référence en terme de fréquentation (si l'on met de côté la crise sanitaire qui a entraîné une fermeture prématurée) sur les grands domaines d'altitude : bienvenue dans la futur nous vous disions !
La seconde moitié du mois de mars, et les 25 premiers jours du mois d'avril, ont donc été particulièrement doux et sec avec une absence remarquablement durable de chutes de neige, et une fonte ininterrompue de manière parfois précoce au-dessus de 2000 mètres. 
Cela est parfaitement visible, pour exemple, sur la nivose de Belledonne très bien exposée à 2240 mètres d'altitude : le manteau neigeux était bien épais début mars puis la fonte fut interminable ... jusqu'à la séquence très perturbée et conséquente amenant de forts cumuls neigeux en haute-montagne ces derniers jours. 

Plus globalement, le graphique de d'équivalent en haut du manteau neigeux permet de synthétiser à l'échelle de l'ensemble du massif la quantité de neige présente au-dessus de 1000 mètres de novembre à avril. On relève ces différents éléments évoqués : un début de saison très correct puis une situation autour des moyennes de fin janvier à début mars (mais au prix d'une très grande différence en fonction de l'altitude en raison de courants perturbés très doux) et une fonte remarquablement précoce et marquée durant des semaines à partir de la moitié du mois de mars en altitude. 

Alpes du Sud : 

La situation a été très hétérogène sur ce massif. Ici aussi, tout n'avait pas trop mal commencé. Les traditionnelles remontées d'air humide méditerranéen (souvent très actives en automne) ont été de la partie durant la fin du mois de novembre avec même d'abondantes chutes de neige du côté du Mercantour (graphique nivose de gauche). Et un enneigement qui tend d'ailleurs à continuellement s'améliorer durant une bonne partie du mois de décembre à moyenne altitude comme à haute-altitude où l'on dépasse déjà les 2 mètres 50 à la fin du mois vers 2940 mètres dans les Ecrins. L'enneigement est alors, là-bas, très bon pour la période et bon pour l'ensemble du massif à toutes altitudes.
Puis arrive la période de janvier très sèche, et déjà particulièrement douce, qui fait progressivement fondre une bonne partie du manteau neigeux sous 1800 mètres en pentes Sud. 
Le retour du courant perturbé fin-janvier et pour le mois de février se produit dans un flux d'Ouest. L'extrême Sud du massif reste donc à la marge comme on peut le voir sur le graphique de gauche en Mercantour.

A Isola 2000, le cumul sur l'ensemble de la saison est d'ailleurs de 245 cm (ce qui est relativement faible)  mais moins de 50 cm sur les deux mois du cœur de l'hiver en janvier/février
La situation se dégrade alors, côté enneigement naturel, sur l'extrême Sud du massif voire un peu partout sous 1400/1800 mètres à la fin du mois de février sur les versants les plus ensoleillés. Certaines stations souffrent du manque de neige tandis que les hautes-vallées des Ecrins et de la Vallouise conservent un meilleur enneigement grâce à leur température toujours plus basse. 
Ainsi, on skie souvent sur des langues de neige isolées à basse-altitude dans le Champsaur (photo 2 ici à Saint Léger les Mélezes), et la station de Gréolières le neige (photo 1) dans les Alpes-Maritimes doit rester fermée. 
Plus haut, et comme pour les Alpes du Nord, les hautes-stations ou celles bien orientées bénéficient d'un enneigement relativement correct. 

Hormis sur les secteurs les plus élevés donc, l'offensive neigeuse du début du mois de mars ne sera ici qu'un pansement ou une timide pause dans la fonte qui a déja démarré alors que, là-aussi, l'hiver n'a jamais véritablement démarré sous 1300 mètres. Le cumul aux Portes en Valgaudemar (05-1270 mètres) est par exemple assez faible (secteur généralement assez froid) avec 179 cm de neige cumulée sur l'ensemble de la période hivernale.
Pour la fin-mars et le mois d'avril : le temps est particulièrement sec et très doux. La fonte durable, est alors rapide et ce à toutes altitudes si l'on se réfère aux deux nivoses présentées plus haut. 
Bref, ici aussi, un "non-hiver" parfois délicat pour les petites stations les moins bien exposées.

Pyrénées : 

Soyons honnêtes : la saison a été très mauvaise. De (très) nombreuses stations ont souffert du manque de neige, y compris en plein cœur des vacances de février. Les Pyrénées ont, toujours, connu des hivers difficiles par le passé ... mais ils se font de plus en plus fréquents. La séquence remarquablement enneigée des hivers 2012/2013, 2013/2014, 2014/2015 ... semble nous ramener à un souvenir très lointain. 
Et pourtant tout avait, très bien ici commencé ! Pour preuve, en lien avec la situation météorologique évoquée en première partie, le mois de novembre est excellent avec un formidable début de saison. A la nivose du Soum Couy (premier graphique) dans les Pyrénées-Atlantiques l'enneigement au 11 novembre est le meilleur depuis 20 ans. La deuxième illustration montre également un enneigement largement au-dessus des moyennes dans les Hautes-Pyrénées en haute-montagne (Lac d'Ardiden) comme en moyenne-montagne (La Mongie). Mais, avec la douceur qui revient progressivement en décembre et surtout en janvier/février, l'enneigement se dégrade sensiblement en moyenne-montagne avec une quasi-absence de neige à la fin du mois de février ... en plein cœur des vacances !

Ce déficit d'enneigement touche également la haute-montagne (Lac d'Ardiden) pour ce même mois de février. En fait, hormis la fameuse tempête Gloria (localisée sur l'extrême Est de la chaîne), il ne neige que très peu sur le massif en janvier-février. Pour preuve, on relève à Gourette (65-1590 mètres) seulement 74 cm en cumulé sur ces deux mois, tandis que la douceur remarquable fait rapidement fondre la moindre couche de neige fraîchement tombée.

Au 17 février par exemple, la différence de l'enneigement est notable entre 2019 (photo du haut) et 2020 (photo du bas) où l'on se croirait à la fin du mois d'avril. Ces captures de webcam sont situées au col du Pourtalet (64).

La séquence perturbée du début du mois de mars apportera une couche, enfin, conséquente sur les nombreuses stations et domaines skiables positionnés sur la chaîne. Elle permettra de retrouver, localement et très temporairement, des hauteurs de neige proches des moyenne. Mais le temps sec et doux revient très rapidement et s'installe, encore une fois, durablement jusqu'à ces jours-ci. Ainsi, l'équivalent en eau du manteau neigeux en montagne (graphique 2) comme la caractérisation de l'enneigement en Luchonnais au centre du massif (illustration 1) laisse clairement transparaître une saison à oublier malgré un événement remarquable (le bon enneigement de mi-novembre) et un exceptionnel (la tempête Gloria).

Les massifs de moyenne-montagne (Jura, Vosges, Massif-Central) :

Là-aussi, je dirais même SURTOUT ici, la saison est clairement à oublier sur ces massifs. Ils ne sont jamais à la fête en cas d'hiver supérieur à la moyenne niveau températures en raison de leur altitude relativement limitée (aucun sommet n'atteint les 1900 mètres) mais également pour leur position en première ligne lorsque les redoux gagnent par l'Ouest.
Il n'y a, malheureusement, pas grand chose à dire de plus. Le graphique présenté ci-dessous parle de lui même : le cumul de neige à 1020 mètres au cœur du Jura est le plus bas depuis le début des mesures. Il a plus souvent plu que neigé sur ces trois massifs et les fenêtres de ski ont été très rares notamment côté Vosges et Massif-Central. Le Jura, un peu plus froid, a pu proposer quelques journées, voire semaines, de ski sur les stations les mieux enneigées. Côté Vosges et Massif-Central nous vous avons suffisamment relayés ces images de langue de neige marron sur laquelle un flot limité de skieurs acharnés se rassemblent ...

Dès la mi-avril il ne restait plus que quelques traces de neige dans ces massifs avec une fonte qui avait déja terminé son travail sous la chaleur précoce. On espère des jours meilleurs pour ces stations ... mais cela devient de plus en plus difficile ces dernières années.


En conclusion : nous avons vécu un hiver totalement atypique. Quand les précipitations se rapprochent, à l'échelle du pays, de la moyenne ; c'est bel et bien la douceur qui a été le grand marqueur de cette saison 2019/2020 avec un enneigement déficitaire à très déficitaire, parfois durablement, partout en basse-montagne et souvent en moyenne-montagne (tranche 1400/1900 mètres) sur les Pyrénées, les Alpes du Sud, les Vosges, le Jura et les Pyrénées. Plus haut, la situation a souvent été très correcte voire bonne sur l'arc alpin. Ce type d'hiver, exceptionnel au tout début du XXIe siècle, est amené à devenir un peu plus fréquent dans les prochaines décennies en raison du réchauffement climatique actuel. Une carte pour l'illustrer : celle de l'écart à la moyenne des températures sur les mois de janvier à avril 2020 ... réchauffement vous avez dit ?

N.B : Les cumuls de neige présentés dans cet article sont issus des relevés effectués pour MétéoFrance.

Thomas.Blanchard
Texte Thomas Blanchard
Rédacteur bulletins et infos météo/neige sur Skipass depuis quelques années déjà !

19 Commentaires

Noé Braud Saison a oublier pour le Jura ? La station de la faucille a ouvert début décembre sans interruption jusqu'au confinement une première depuis 4 ans. Saison délicate avec peu de neige oui mais loin de la une saison a oublier
Thomas.Blanchard Bonjour,
Attention on parle ici GLOBALEMENT sur Vosges, Jura et Massif-Central ... tout en précisant bien d'ailleurs que certains coins du Jura plus froid s'en tirent bien mieux LOCALEMENT.
Cet article, aussi précis et localisé soit-il, ne se veut pas le reflet d'une situation à l'échelle d'une seule station de ski ... il faudrait sinon des milliers de ligne et je pense qu'on perdrait beaucoup de lecteurs.
jojoski du coté du Jura suisse 0 jours à La robella , 0 jours aux grands TK des Bugnenets , bien foireux aux Rasses ça a donné ! Le premier qui me sort que c'est en Suisse se fait interdire de séjour à La Dole et aux grands TK du Noirmont ;)
souvent la misère à Métab aussi , avec qq pb de timing , 1° saison où je n'ai pas posé une spatule dans le massif Jurassien depuis un nombre inavouable de décennies ( je n'ai pu skier que dans les Alpes suisses )
alexdeladombes Le col de la faucille est restée fermée pendant quelques jours au tout début des vacances de Noël. Cf post Facebook de la station du 20/12/19.
Noé Braud bonjour thomas, je comprends bien qu'il s'agit d'un bilan global, néanmoins en ce qui concerne le jura, voir écrit : "Le Jura, un peu plus froid, a pu proposer quelques journées, voire semaines, de ski sur les stations les mieux enneigées." me semble légèrement exagéré quand on sait que la station monts-jura (Mijoux-la Faucille/Lélex-Crozet) réalise une de ses meilleurs saisons en terme de chiffre et que l'ESF réalise sa meilleur saison (+3% par rapport à 2019). De plus, j'ai pris l'exemple de la station de la faucille car pour une station qui n'a pas de canon à neige elle a bénéficier d'un enneigement plus que suffisant alors que dire des stations avec un enneigement artificiel… Dire que la saison a été délicate avec peu de neige oui mais saison à oublier certainement pas. Tout ca pour dire qu'un tel titre ne fait vraiment pas bonne publicité pour un massif qui subit déjà bien assez la concurrence des alpes.
-1
alexdeladombes Où as tu eu les chiffres ? Ça m'intéresse beaucoup !
Le col de la faucille est un grenier à neige avec une exposition parfaite. Quand tu prends, toujours dans les Monts Jura, les Menthieres, le bilan n'est pas réjouissant. Je prends aussi le cas de Hauteville lompnès, les plans d'hotonnes et d'autres en ski de fond. En outre, le bilan général du massif n'est pas au beau fixe et surtout en neige naturelle.
Thomas.Blanchard

Le bilan de fréquentation des Domaines Skiables de France a été publié hier soir (domaines-skiables.fr Il confirme le recul très net de la fréquentation (-24 pourcents) en lien avec ce manque de neige dans le Jura. Ce qui n'empêche pas une station de mieux s'en sortir ... mais elle est bien isolée.

jojoski

Jura -25 % environ
domaines-skiables.fr
si on ne descend pas à Mijoux , La faucille a son bas des pistes bien haut et bien orienté, cette année c'était le jour et la nuit entre moins de 1200 m VS plus
Les Rousses s'en sont sortis avec leur bas de pistes à 1150 m et canons
Métabief ....
bergfex.fr

tartiflette_power Pour moi les Alpes ne sont pas du tout un concurrent du Jura. Proximité pour de grandes population, tarifs, importance du ski de fond....rien a voir. Meme si la clientele PEUT se recouper, ce n'est en aucun cas la meme. Ca serait comme dire que la Cote d'Azur est une concurrente de la normandie
alexdeladombes Merci Thomas et Jojo pour le lien. Je cherche en fait les bilans stations par stations. J'arrive à en trouver quelques-uns mais nombre d'entre eux sont compliqués et les collectivités territoriales ou société responsable ont du mal à partager les informations !
 

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marcolivierg On peut clairement remercier les services des pistes et leur travail exceptionnel pour conserver le manteau pour les vacanciers. Ces conditions toujours plus précaires de chute de neige mettent leurs compétences encore plus en avant.!
 

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Mout74 Comme d'habitude, un bilan très clair et précis sur cette année très... bizarre !
Merci Thomas :)
En espérant que la fin d'année 2020, nous réserve quelques surprises pour rebondir après ces derniers mois très durs !!
 

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le roy Très bien résumé... mais ce que je retiendrai surtout à titre perso c'est que le confinement nous aura probablement permis de "ne pas voir" que la fin de saison aurait été très compliquée et très rapide (je ne suis même pas sûr que des stations comme Chamrousse (juste pour l'exemple vu qu'on peut l'oberver d'en bas) auraient pu tenir jusqu'à la date prévue de fermeture du domaine !)
 

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le roy C'est marrant l'analyse de "domaines skiables de France" :
Les massifs alpins et le massif pyrénéen avaient profité d’un hiver plutôt bien enneigé sauf à très basse altitude

Ca veut dire que de leur côté ils considèrent l'étage 1000-1500 comme de la "très basse" altitude côté alpin ? (je parle même pas des Pyrénées, mais en lisant l'article de Thomas, j'avais pas l'impression que "bon enneigement" soit la meilleure synthèse)
Thomas.Blanchard Oui cela ne m'étonnerait pas que DSF considère tout ce qui est sous 1600 mètres comme "très basse-altitude" pour le massif alpin.
 

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