Topal : Episode 1, le couloir Champion

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Topal : Episode 1, le couloir Champion

Vivian et Kevin Gex nous emmènent dans la pente, sous la Dent de Morcles
article Topal
Texte :
Vivian, Kevin Gex

Topal : définition officielle

(Alpinisme, nom masculin, singulier de topos) Guide papier utilisé par les grimpeurs pour trouver l'emplacement des voies d'escalade sur les falaises et en montagne.
Ex : Un topal d'escalade.

Cette définition tout ce qu'il y a de plus officielle nous vient de Vivian et Kevin Gex, et c'est le nom de leur nouvelle websérie (voir les explications et le teaser). Finis les kickers shapés au laser, désormais ils se tournent vers "la vraie montagne" comme disent les puristes. Et ils nous racontent. 

La pente, la vraie

Ce n’est pas une nouvelle, mais ce début de saison est compliqué pour la rando, surtout pour la pente raide, ce qui fait que le premier épisode a tardé un peu à sortir. Entre le risque 5 et la rareté des jours de beau temps jusqu’à maintenant, le frère qui bosse le seul jour où il fait beau… Bref, on a un peu tardé, mais on y est.

Ce premier topal vous emmène dans les alentours de la dent de Morcles, à la frontière entre le Valais et le canton de Vaud, un coin qui nous tient spécialement à cœur. En effet, nous nous rendons régulièrement à la cabane de la Tourche, au pied de la dent de Morcles, pour une petite fondue en nocturne – ambiance garantie !

Bref, revenons-en à notre itinéraire...

Samedi 3 février, la météo s’annonce correcte, le risque est entre 1 et 2 sur une échelle de 5. Ils annoncent froid, avec un petit vent à vous faire tomber les doigts. Le col champion avec une sortie au pied de la dent de Morcles plâtrée tel un panettone qu’on sortirait du sachet nous fait de l’œil.

Ils annoncent encore des nuages le matin et des éclaircies l’après-midi, donc rendez-vous pas trop tôt à 8h30 au chalet de bains de Lavey pour un café avant de partir. Bon, le café n’est pas ouvert alors on se met en route direction Morcles, puis Les Martinaux. Parking à 1395m, là où la route pour l’Au d’Arbignon démarre. Une longue route traversante sur 2km nous amène au pied de la montée sèche qui nous amènera au pied du couloir Champion. Cette route traverse plusieurs couloirs à avalanche et peut se révéler délicate, ce dont on se rendra compte assez rapidement.

Après 20 minutes, un couloir nous bouche la route. Il y a une grosse avalanche qui y était descendue, puis une autre plus tard qui avait creusé la coulée précédente, en laissant de jolis murs de glace verticaux, difficilement franchissables. Après avoir essayé de passer par-dessus, de voir si ça ne passait pas en dessous, d’avoir tenté une traversée en chaussures de ski et de m’être fait tracter au-dessus d’un mur de glace par Kevin (car je n’osais plus bouger), on enfile les crampons, skis sur le sac, piolet et on passe au milieu. Mieux vaut ne pas tomber, car la chute ne pardonnerait pas.

Une centaine de mètres plus loin, on traverse un ancien tunnel, taillé dans la roche à la dynamite, dans lequel des glaçons viendraient presque chatouiller nos têtes. Un poil plus tard, on arrive à l’Au d’Arbignon, on s’élève dans les clairières surplombant l’alpage, slalomant entre les paravalanches, jusqu’à Rionda où l’on devine les vestiges des anciens baraquements militaires dont il ne reste que quelques murs. A partir de là, le froid commence à être mordant, avec un vent glacial qui se lève. Ce n’est pas pour nous déplaire car il balaie les nuages et on commence à apercevoir le soleil. On rajoute une couche et c’est parti pour le couloir.

On va opter pour une montée sur la crête, au-dessus de Rionda, alternant les passages skis aux pieds et sur le sac jusque sous le gros bastion rocheux, avant de bifurquer à droite sous ces rochers pour rejoindre le couloir final. La pente se redresse et l’ambiance est splendide.

Après quelques centaines de marches, on sort au col à 2700m. De là, on aperçoit tout le vallon de Nant et la dizaine de randonneurs qui font le tour classique du Col des Martinets, on a vue sur tout le Chablais et jusqu’au lac. L’ambiance est glaciale - il doit faire -20°C – mais c’est magnifique. Je suis à deux doigts de perdre les mains. Par cette température, on ne sortira pas le drone, désolé, les belles images vidéo, ce sera pour le prochain épisode.

4 sympathiques randonneurs arrivent de l’autre côté où c’est bien moins raide et semblent étonnés de nous voir ici alors qu’ils ont dû faire la trace de leur côté. « Vous allez vraiment descendre là ? ». Nos amis éphémères semblent encore plus étonnés lorsque Kevin coupe la pente pour faire partir la neige de surface et déclenche une petite plaque.

La suite, c’est en vidéo et les détails techniques de la course, c’est juste en dessous.

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Détails techniques

Cet itinéraire offre environ 1300m de dénivelé, à la montée comme à la descente, pour un couloir final d’environ 500m et une pente entre 35° et 45°. La cotation annoncée est 4.3 / E3 D+ / S5. (Infos cotation). Il est possible de se retrouver bloqué 50m sous le col à cause du verrou rocheux lorsqu’il manque de neige.


Matériel nécessaire :

- Le trio arva-pelle-sonde

- Crampons

- Piolet

2 Commentaires

Marceaul Excellent, toujours sympa de découvrir des itinéraires !
Je suivrai la série avec enthousiasme.
 

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