Papa rider

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Papa rider

Quand les parents se mettent la pression
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Rider de Terre
Texte :
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Petites courbes...

Noël. Quelques jours passés dans une petite station familiale.

Ma grande fille à 7 ans. Elle aime bien aller skier, beaucoup jouer dans la neige, et regarder des dessins animés au chaud sous la couette. Elle réfléchit, beaucoup.

La petite a 4 ans. Elle aime rigoler avec malice, manger la neige, et pas trop se poser de questions quand elle monte sur ses skis.


Nous voilà sur une piste verte, un après midi. Ce matin, n°1 a suivi le moniteur et son groupe de 1ère étoile, à faire des zig-zag sur les pistes, pendant que Papa et Maman pouvaient tailler quelques courbes.

Et puis, sur la gauche, un embranchement. Pour continuer la piste verte, il nous faudrait pousser un peu. Et sinon, une bleue, large et douce, sur la gauche.

"J'y suis allé avec le moniteur ! Je sais faire, on y va ?"

Alors, on y va. Bizarre qu'elle y soit allée, ce n'est que le début des cours de la semaine.

Au bout de quelques virages, la pente se raidit, c'est le blocage :

"non, je peux pas, je peux pas, je veux pas". Stress et pleurs, elle n'a plus confiance en elle, et n'arrivera pas à passer ces quelques courbes sans mon aide, qu'il aura fallu imposer.


Et puis, on retrouve une verte. Ludique, avec des trolls, lutins et autres sorcières en mousse à toucher, des piquets à éviter. Skier redevient un jeu, on glisse à peine, nous sommes en pleins dans les mélèzes, il fait doux, les enfants rigolent.

Arrivés en bas les sourires font 3 fois le tour de la tête de mes filles : c'était super, on recommencera.


2 jours plus tard, elle descendra la bleue sans se poser de questions. Elle sait le faire en fait, mais ne se sentait pas capable. Après être allé sur le même type de piste en groupe, avec un moniteur, tout parait plus accessible.

...et grands sourires


La leçon est pour les parents, toujours pressés de voir leurs rejetons progresser plus vite que la musique.

Pour les fans de sport extérieurs, la pression sociale, à la fois des copains (qui habitent en montagne), des réseaux sociaux ("regarde cette vidéo de snow à 2 ans !") a remplacé celle de l'école.

Après marcher tôt, parler bien ("mon fils a appris a 9 mois 3/4 ! Et la vôtre ?") être bon à l'école, nous voilà avec un objectif de plus, ou à la place : faire de nos gamins des minis champions avant l'âge.

Il faut apprendre à skier vite, et bien. On peut même avoir les skis avec la même déco que papa, pour tâter la poudreuse.

Faire du vtt, marcher, monter des dénivelés toujours plus impressionnants été comme hiver, pour atteindre les sommets des likes et autre commentaires admiratifs.

Une pression discrète, qui s'ajoute à d'autres, sur les épaules des parents. Des parents qui veulent bien faire, sont fiers de leurs enfants, et ajustent simplement leurs objectifs par rapport à leur environnement.


J'ai envie de partager ma passion avec mes enfants.

J'ai envie de les emmener découvrir la poudreuse, et faire des journées entières avec elles.

Mais peut-être, parfois, il faut redevenir soi-même un enfant. Revoir la montagne comme un terrain de jeu, de découverte, et non comme une liste d'objectifs à cocher. Piste bleue, rouge, étoile 1, 2, 3, check.

Ma liste devrait ressembler à un nombre de fous-rires, de gâteaux partagés, de glissades en luge, et pourquoi pas quelques virages, si le cœur leur en dit.


C'est pas grave de ne faire qu'une piste dans la journée. Même si ça coute cher.

C'est pas grave de passer plus de temps à faire le bonhomme de neige que sur les télésièges.

On reviendra. Avec patience, et plaisir.


Le ski doit rester un jeu.

Rider de Terre
Texte Rider de Terre
Qu'importe le flocon pourvu qu'on ait l'ivresse !

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