De la belle escalade dans le Néouvielle

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De la belle escalade dans le Néouvielle

L’arête des Trois Conseillers
article
NobruDude
Texte :
Photos :
NobruDude, Tranber
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Le topo

Quand on commence à grimper un peu, et pas que sur des murs artificiels avec des prises de toutes les couleurs, et surtout qu’on aime la montagne et plus particulièrement les Pyrénées, une course classique parmi les classiques, c’est l’arête des Trois Conseillers qui monte au Pic du Néouvielle (3091m). Cette arête est très esthétique, dans un cadre grandiose, c’est jamais difficile sur un rocher très accrocheur et très stable. D’après C2C, on est sur une cotation AD 4a>3c II, on parle ici d’alpinisme rocheux.

Juste à côté du Pic du Néouvielle, se trouve le Ramougn à 3011m, donc, à y être, et comme c’est "sur la route", on décide de l’enchainer en remontant par l’arête Ouest, et redescendant par la voie normale de l’arête Est. On est sur le même type de cotation (PD+ 3c III), mais le rocher est un peu moins stable, il n’est pas rare de sentir bouger quelques blocs !

Ci-dessous le parcours complet, la photo est prise du barrage du Cap de Long, le matin au départ :

Pour se rendre au pied de l’arête, il y a 2 écoles (comme toujours !!) : soit on se gare au parking payant du lac d’Aubert, et on remonte en dessous du Ramougn (face N-E) pour aller chercher le Pas du Gat qui nous fait rebasculer côté Cap de Long, soit se garer au Cap de Long et remonter en face Sud. C’est cette 2ème option que nous avons choisie, un peu plus longue, mais elle a 2 gros avantages : on peut dormir (camion) au Cap de Long, et surtout on peut, après l’effort, boire une bonne binch au bar le Garlitz sur place, en refaisant le match, les sommets gravis devant les yeux (en toute rigueur, on peut aussi arriver du refuge de la Glère, mais ça fait un peu plus loin !)

L’approche

Cette course est très prisée, il y a donc souvent du monde sur cette arête et il ne faut pas hésiter à partir tôt si on ne veut pas rester coincés derrière une cordée un peu moins véloce. Si on rajoute en plus que le WE en question correspondait à une fête espagnole ou catalane, il y avait beaucoup de monde sur le parking, et aussi pas mal de cordées autour de nous. Heureusement, il y a des voies d’escalade ou autres courses d’arêtes un peu partout, donc au final tout le monde se dilue dans la montagne, et nous n’avons pas souffert de la foule pendant la grimpe.

Donc, avant d’avoir le plaisir de s’encorder, il faut se taper une bonne grosse heure et demi de rando, moitié dans les éboulis, moitié sur du chemin pas trop mauvais. Le but est d’arriver au pied de la vire Batan qui donne accès à la brèche du Néouvielle, début de la partie grimpe. Il faut au passage éviter 2 névés persistants… bel exploit d’ailleurs, en cette mi-septembre où il fait plus de 30°C en plaine.

La vire elle-même est assez expo, avec notamment un pas qu’il est judicieux de bien négocier, rien de méchant, mais vu qu’à ce stade, on n’est pas attaché, il ne faut pas glisser ! Derrière nous, sur la gauche, la vue sur le lac du Cap de Long est magnifique :

L’arête des Trois Conseillers 

Vu le niveau des difficultés, on décide de progresser le plus possible en corde tendue, on se prépare donc en conséquence, et c’est un bon exercice pour réviser comment faire des anneaux de buste parce que, franchement, pour la montée, un brin de 25/30 mètres aurait suffi (on a pris 60m pour les rappels de descente du Ramougn) ! On change de pompes aussi pour mettre les chaussons d’escalade, même si ce n’est pas vraiment nécessaire, c’est plus par confort pour la grimpe. C’est pas pour le confort des orteils par contre !!

La progression se fait assez rapidement, le cailloux est effectivement parfait, les pieds et les mains sont très bonnes. Et c’est aussi très sain, il y a tellement de passage que tout ce qui devait bouger/partir est déjà en bas !

L’ambiance est vraiment incroyable, à droite 250/300m en dessous, le lac du Cap de Long, encore bien plein, à gauche tout aussi bas, un groupe d’isards broute tranquille sans se soucier le moins du monde des quelques humains accrochées sur l’arête ! Et plus on monte, plus la vue est magnifique sur l’ensemble des Pyrénées en cette journée avec très bonne visibilité.

Environ à mi-parcours, on tombe sur un mur, un dièdre pour être exact (juste au-dessus de mon pote Ju sur la photo ci-dessus). C’est déjà équipé avec des pitons, on est sur du IV environ. On décide donc de faire une longueur, la grimpe est agréable, c’est juste dommage que ce ne soit pas plus long. Repartis en corde tendue, on aperçoit déjà le sommet et la suite de l’arête qu’il nous reste à visiter, et après quelques mètres, on parvient assez rapidement au ressaut final pour lequel il faut à nouveau faire une longueur : c’est une superbe dalle, avec 2 belles fissures quasi parallèles qui sont autant de parfait réceptacles à friends !

Cette dalle passée, il reste quelques mètres à suivre le fil de l’arête sous le regard des gens déjà au sommet. Et on peut dire qu’il y a du monde, c’est un peu la Chine ! En effet, le Pic du Néouveille est une très belle randonnée par la voie normale, pas difficile et prestigieuse, logique dans ces conditions qu’il ne soit pas facile de trouver une place pour se poser pour croquer un dwich, et éventuellement faire quelques images.

Le Ramougn

Après cette petite pause repas, nous voilà repartis pour le 2ième objectif de la journée. On a pu, à partir du Néouvielle, bien observer la route à suivre : nous allons suivre la crête Ouest entre le Néouvielle et le Ramougn, puis continuer sur cette arête jusqu’au sommet. On voit bien l’arête sur la photo ci-dessous :

Une autre option envisagée était de remonter par l’éperon N, mais il nous aurait fallu une 2ième corde, et on était un peu chaud timing. Donc, on commence à redescendre du Néouvielle par la VN de rando, et assez rapidement (dès qu’on peut, c’est cairné) on bascule à droite au Sud-Est pour aller rejoindre la crête le plus tôt possible, en passant au-dessus d’un gros névé. Arrivés au niveau de l’arête, on s’attache à nouveau, mais on restera en grosses et on progressera en corde tendue jusqu’au sommet.

A nouveau, c’est très ludique, avec quelques pas de grimpe, c’est jamais difficile, et l’ambiance est toujours aussi grandiose. On arrive assez rapidement au sommet, et là, au moins, il n’y a pas un chat, que nous, appréciable ! On a le temps de jeter un œil derrière, et aussi vers les lacs d’Aubert, d’Aumar, des Laquettes, et d’Orédon.

Retour à la base !

Pour retrouver le barrage du Cap de Long, et surtout son bar, ce n’est pas immédiat. D’abord il faut désescalader par la VN à l’Est. Un 1er anneau est présent, mais je décide de continuer à « grimper vers le bas » au lieu de faire un rappel… qui aurait été plus simple, mais comme je l’avais fait en Mai dernier, je me suis dit que ça passait tranquille. On ne coupe pas au 2ième rappel par contre, et on est bien content d’avoir un brin de 60m, cela nous permet de continuer sans problème en direction du Pas du Gat. Au début, on peut descendre en suivant la crête des Laquettes, avec une vue magnifique des 2 côtés, c’est vraiment sympa. Il faut ensuite ne pas hésiter à descendre à gauche pour éviter de se retrouver coincé par une barre rocheuse.

Le fameux Pas du Gat semble toujours s’éloigner, alors quand on voit qu’on peut basculer à droite un peu avant, on n’hésite pas. Il y a un chemin et des cairns… oui, mais au bout de 5 minutes de descente, fin du chemin et « petite » marche de 20 mètres de haut, ça ne passe plus, il y a un rappel à équiper !! Et c’est reparti, on délove la corde pour la n-ième fois, et on descend sur un bon 25m pour atterrir direct sur le chemin. Il suffit ensuite de le suivre jusqu’à la voiture.

Il est un peu plus de 16h, et on avait démarré vers 7h45. Compter donc entre 8 et 9h, pauses comprises, pour cette course classique que je recommande fortement. Pas besoin d’être Adam Ondra, la cotation maximum d’escalade est à IV, accompagné d’un grimpeur expérimenté en tête, aucun souci, et l’ambiance est vraiment extraordinaire, comme on dit à chaque fois « on est quand même mieux là qu’au bureau !! ».

Si vous vous sentez des ailes, en partant très tôt, il est possible d’enchainer l’arête Ferbos qui monte au Pic des Trois Conseillers, puis ensuite suivre le topo ci-dessus à partir de la brèche du Néouvielle, faut juste prévoir assez de temps, parce que, même si ce n’est jamais difficile techniquement, il ne faut pas trop trainer pour caser ça dans la journée !

En cadeau, notre ami Tranber a sorti son Sony DSC RX 100 pour faire une peu d’art !!

NobruDude
Texte, Photos NobruDude
Enjoy the ride...

3 Commentaires

yrlab Belle classique de pyréneisme ! Ça vaut bien de l'alpinisme :) mais incroyable le monde au Néouvielle encore en septembre !
 

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NobruDude Le parking du Cap de Long était blindé, des camions, essentiellement ibériques, partout :D :D
 

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