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L'origine des Zetas et leur expansion dans le nord de Coahuila.



Avant-propos : Los Zetas a été (et reste sous différentes formes) un cartel, ultra-violent, de la drogue mexicain formé d'anciens militaires, utilisant notamment le terrorisme. L'organisation a particulièrement participé à l'explosion de la violence dans le Nord-Est, l'Est et le Sud du Mexique. Le cartel a été reconnuu coupable de crime contre l'humanité au Mexique.

Valdés, Víctor Manuel Sánchez, and Manuel Pérez Aguirre. 2018. "The Origin of the Zetas and Their Expansion in Northern Coahuila." Seminario de Violencia y Paz del Colegio de México.

Les auteurs : "Cet ?article complète "The Zeta Yoke", dans le but de décrire l'expansion des groupes criminels opérant dans la région. Divisée en deux parties, la première comprend l'histoire des Zetas, de leurs origines et de leurs opérations jusqu'à leur rupture avec le cartel du Golfe, et ce que nous savons de leur situation actu?elle ; la seconde partie examine l'importance stratégique du nord de Coahuila, les raisons de l'arrivée des Zetas dans la région, et certains aspects de leur opération dans la région."

Extraits (traduits) :

P. 7-9 Contexte : le cartel du Golfe
Le cartel du Golfe a commencé sa vie comme une organisation de contrebande de whisky à Matamoros, Tamaulipas [Google maps, NDLR]. Dirigé par Juan Nepomuceno Guerra, il a tiré parti de la prohibition aux États-Unis en trafiquant ses produits au Texas dans les années 30. Au milieu des années 80, Nepomuceno Guerra a graduellement commencé à céder les rênes de l'organisation à Juan García Ábrego, un de ses neveux. Le principal changement au sein du cartel du Golfe, sous la direction de García Ábrego, a été la transition vers le trafic de drogues à grande échelle, répondant à la demande du marché international de la drogue.

La croissance du cartel du Golfe a été si spectaculaire au début des années 1990 que beaucoup ont cru que García Ábrego avait conclu un accord spécial avec les autorités mexicaines. "Curieusement, son leadership n'a duré qu'un peu plus longtemps que les six années de présidence de Carlos Salinas de Gortari : il a été arrêté seulement 13 mois après le départ de Salinas, le 14 janvier 1996. Le gouvernement mexicain a alors profité de la nationalité américaine de García Ábrego pour ordonner l'extradition immédiate du baron de la drogue. Cette décision a empêché García Ábrego d'utiliser à son avantage la corruption au sein du système pénitentiaire mexicain pour continuer à diriger le cartel du Golfe derrière les barreaux, le modus operandi de l'un de ses successeurs quelques années plus tard.

Selon Guillermo Valdés Castellanos, Gómez Herrera s'est concentré sur l'élimination de ses rivaux et sur la poursuite de ses activités récréatives, en déléguant les questions opérationnelles et commerciales à Cárdenas Guillén. En ce sens, Gómez Herrera semblait considérer Cárdenas Guillén plus comme un subordonné que comme un partenaire. Cette double configuration, quoique asymétrique, se révélerait également de courte durée. La lutte de pouvoir interne qui a suivi l'arrestation de García Ábrego avait déjà duré plus de deux ans, avec deux gouvernances provisoires et plusieurs tentatives pour régler la question de la succession.

En quelques mois, Cárdenas Guillén a donné le coup de grâce et éliminé Salvador Gómez en 1998. Avec le soutien d'Arturo Guzmán Decena - son garde du corps, un ancien soldat d'élite qu'il avait rencontré par l'intermédiaire de Gilberto García Nena, alors patron régional ("jefe de plaza";) du cartel du Golfe à Miguel Alemán, Tamaulipas- Osiel Cárdenas Guillén a finalement mis un terme au conflit de succession dans l'organisation. Cet épisode est si important qu'il a même eu des effets symboliques : d'une part, le surnom d'Osiel Cárdenas est passé de "El Chaparrito" (nabot) à "El Mata Amigos" (tueur d'ami) et, d'autre part, il a marqué l'arrivée du premier Zeta sur la scène criminelle.

P. 9-10 Osiel Cárdenas Guillén et la formation des Zetas
Il existe différents récits pour expliquer comment l'organisation "Los Zetas" a été créée. Il est cependant largement admis que Cárdenas Guillén a demandé à Guzmán Decena d'engager les gardes du corps les mieux formés. Guzmán Decena a ensuite entrepris de convaincre ses anciens compagnons des unités d'élite de l'armée de travailler pour le nouveau chef du cartel du Golfe. Guzmán Decena s'est concentré sur la persuasion de ses anciens compagnons des forces spéciales aéroportées (Grupo Aeromóvil de Fuerzas Especiales, GAFE ), une unité d'élite de l'armée mexicaine, avec des membres triés sur le volet formés en contre-insurrection, tant au niveau tactique que dans l'usage des armes spécialisées, à la Escuela de las Américas. Ce groupe choisi faisait partie de la réponse du gouvernement à l'émergence de l'Armée zapatiste de libération nationale (Ejército Zapatista de Liberación Nacional, EZLN) en 1994. Les membres du GAFE ont été formés en tant que petites unités mobiles, décentralisées et d'intervention rapide. Après que l'Etat mexicain ait réussi à contenir rapidement le mouvement de guérilla zapatiste, le gouvernement a profité de sa formation spécialisée dans la lutte contre le crime organisé et l'a transféré à Tamaulipas.

Selon un document déclassifié de la Drug Enforcement Administration (DEA) des États-Unis, au cours du second semestre de 1998, Guzmán Decena a tenu plusieurs réunions avec des membres du GAFE affectés au 15e bataillon d'infanterie, affecté à Tancol, Tamaulipas [Google maps, NDLR]. Par exemple, les autorités américaines ont enregistré des rencontres entre Guzmán Decena et des soldats actifs dans les bars de Miguel Alemán, Tamaulipas [Google maps, NDLR], en décembre 1998. Sur la base de ces documents, nous pouvons dater la formation des Zetas à décembre 1998.

P. 12 L'indépendance croissante des Zetas vis-à-vis du cartel du Golfe
Lazcano a mis à profit les capacités de son organisation et l'absence partielle de Cárdenas Guillén pour étendre la présence territoriale des Zetas. Il convient de noter ici les atouts décisifs des Zetas sur la scène du crime mexicain : ils se sont habilement répartis géographiquement, s'organisant en cellules et prenant des positions sous la forme de commandement militaire de haut rang. Cette stratégie territoriale représentait également une autre innovation dans le monde du crime organisé mexicain.

Il faut d'abord noter que les Zetas ont porté la violence au sein du crime organisé mexicain à un nouveau niveau. Leur puissance de feu, leur niveau d'entraînement, leurs connaissances tactiques et la brutalité même de leurs méthodes ont donné au cartel du Golfe un avantage considérable. Cela a clairement forcé les organisations rivales à s'adapter ou à être écrasées, ce qui a professionnalisé la violence extrême et la cruauté.

Deuxièmement, ils ont élaboré un modèle de franchises criminelles. Une cellule Zeta s'installerait dans un lieu spécifique, éliminerait d'éventuels concurrents, coopterait des sociétés de police locales, puis recruterait des représentants locaux qui resteraient en charge de la zone ("la plaza";) et remettraient un pourcentage de leurs revenus aux dirigeants Zeta et à celui du cartel du Golfe.

Troisièmement, les Zetas n'ont pas limité leurs activités au contrôle du trafic de drogue. Ils se sont également impliqués dans la criminalité locale, le racket et d'autres activités criminelles telles que l'enlèvement et l'extorsion ; en outre, ils ont pris le contrôle d'entreprises dans le secteur formel, des courses de chevaux, des centres commerciaux et peut-être même des appels d'offres gouvernementaux. En résumé, ils se mêlaient de tout.

Ils se sont étendus le long de la côte du Golfe du Mexique, atteignant l'Amérique centrale, mais aussi Nuevo León, San Luis Potosí, Coahuila, Hidalgo, et le Chiapas. Les Zetas ont livré des batailles acharnées contre des organisations rivales dans divers territoires, du Michoacán pour le contrôle du port de Lázaro Cárdenas [Google maps, NDLR], au Guatemala, pour accéder à la cocaïne sud-américaine et aux routes migratoires. Ce processus d'expansion a également impliqué le recrutement de nouveaux membres, élargissant ainsi le cœur des activités des Zetas.

P. 15 L'indépendance croissante des Zetas vis-à-vis du cartel du Golfe (suite)
L'extradition d'Osiel Cárdenas Guillén vers les États-Unis a déclenché deux processus étroitement liés qui, à long terme, ont fait du nord-est du Mexique une région extrêmement violente. Premièrement, l'extradition a renforcé le pouvoir et l'indépendance des Zetas par rapport à leur organisation faîtière, le cartel du Golfe, qui n'était plus en mesure de leur assigner de territoires ou de missions. Au lieu de cela, il devait maintenant maintenir une attitude de collaboration envers ses anciens subordonnés, en respectant leurs territoires et en étant incapable de les empêcher d'empiéter davantage sur le lucratif commerce de la drogue. Le cas du nord de Coahuila en est un bon exemple et sera discuté plus en détail ci-dessous. Deuxièmement, l'extradition de Cárdenas Guillén vers les États-Unis a entraîné l'affaiblissement de son organisation, de plus en plus considérée comme une alliance entre le vieux cartel du Golfe et les Zetas, et non plus comme une relation supérieure- subordonné.

Les Zetas et le cartel du Golfe se sont séparés au début de l'année 2010, entraînant une confrontation extrêmement violente et sanglante dans leurs territoires qui se chevauchent, en particulier Tamaulipas. Il y a trois causes principales au soulèvement, ou "El Alzamiento" comme on appelle le déclenchement de la guerre entre les anciens alliés. Loin de se contredire, elles ressemblent à des pièces d'un puzzle : le meurtre de "El Concord 3", la trahison de Cárdenas Guillén et, structurellement, l'expansion des Zetas dans le pays.
Bien qu'il ait pu opérer dans cette ville grâce à l'alliance inter-organisationnelle, Víctor Peña Mendoza, alias "El Concord 3", représentait les Zetas de Reynosa, Tamaulipas [Google maps, NDLR], un bastion du Cartel du Golfe. Selon la police fédérale mexicaine, Peña Mendoza faisait partie du cercle de confiance de Miguel Ángel Treviño. Des agents fédéraux ont capturé Peña Mendoza en mars 2009, alors que celui-ci était inexplicablement libre à la fin de la même année. Tout indique qu'Eduardo Costilla Sánchez, alias "el Coss", a ordonné à Samuel Flores Borrego, alias "Metro 3" et leader du groupe "Los Metros" d'assassiner Peña Mendoza.

P. 19 Le soulèvement : la guerre éclate entre le cartel du Golfe et les Zetas (suite)
Selon Osorno, l'attaque surprise du cartel du Golfe contre ses anciens alliés porte plusieurs noms, selon le point de vue des personnes impliquées : les membres du cartel du Golfe l'appellent " La Vuelta " (le Retour) ou " El Reto " (le Défi) ; les Zetas parlent de " La Traición " (Trahison) ; pour tous, ce fut simplement " El Alzamiento " (le Soulèvement). Après la torture et le meurtre de Víctor Peña Mendoza, alias "El Concord 3", la réaction des Zêta a été extrêmement violente. Quelques jours avant la condamnation d'Osiel Cárdenas Guillén le 22 février 2010, les Zetas ont lancé une contre-attaque dans la région appelée La Frontera Chica, à Tamaulipas. Ils assiégèrent littéralement Ciudad Mier, Miguel Alemán et Camargo.

L'analyse des événements qui se sont déroulés pendant la guerre entre le cartel du Golfe et les Zetas se révèle extrêmement complexe. Il suffit de dire que la brutalité des affrontements a été extrême. Les cas bien connus et paradigmatiques parlent d'eux-mêmes ; il vaut la peine de lire les travaux d'Osorno sur la bataille de Ciudad Mier, les recherches sur le massacre des migrants à San Fernando, et l'apparition de torses à Cadereyta, entre autres. Bien entendu, de nombreux autres cas de violence extrême n'ont guère retenu l'attention. Par exemple, une note diplomatique des États-Unis signalait la présence de voitures piégées dans le centre de Ciudad Victoria, capitale de Tamaulipas.

P. 25-26 L'arrivée des Zetas dans le nord de Coahuila
Le cartel du Golfe est l'organisation criminelle ayant la plus longue présence à Coahuila. La présence dans le nord de l'État-entité remonte à 1982, avec l'arrivée de "Los Texas", un gang criminel dirigé par Guillermo Martínez Herrera, alias "El Borrado" (celui qui a été effacé;), et Omar Rubio Pardo. Cependant, d'autres organisations criminelles ont également été établies dans la région, comme le cartel de Juárez, le cartel Milenio et celui de Sinaloa. Par exemple, de 1993 jusqu'au début des années 2000, Acuña [Google maps, NDLR] et Piedras Negras [Google maps, NDLR] ont été quelques-uns des points de passage pour la drogue produite par le cartel de Milenio, qui a été envoyée aux États-Unis par une cellule appelée "Los Michoacanos". Le cartel de Juárez a facilité cette activité, car il contrôlait ces points de passage frontaliers.

Diverses organisations criminelles ont lutté pour la domination de la région pendant des décennies, jusqu'à ce que les Zetas obtiennent le contrôle de leur organisation mère. Entre 2003 et 2005, le cartel de Sinaloa a combattu le cartel du Golfe - présent dans la zone grâce aux Zetas - pour la suprématie dans les villes d'Acuña et Piedras Negras. Sergio Villareal Barragán, alias "El Grande", a dirigé l'opération alors qu'il était le "jefe de plaza" du cartel de Sinaloa pour la région de Laguna, qui comprend une partie des États de Coahuila et Durango.
Les Zetas ont pris le contrôle de la région entre 2004 et 2005, et le groupe criminel a commencé à consolider sa présence dans la région au début des années 2000. Les Zetas se sont imposés par leur méthode habituelle d'extrême violence et d'intimidation. Alfonso Cuéllar a déclaré que les criminels locaux n'avaient d'autre choix que de coopérer ou d'en subir les conséquences, notamment la disparition et la mort de membres de leur famille.

En parallèle, ils ont travaillé pour gagner le soutien de la population locale. Par exemple, après une tornade en 2004, le cartel du Golfe - l'organisation mère des Zetas à l'époque - a offert son aide aux habitants du quartier de Villa Fuente à Piedras Negras. Divers journaux ont également rapporté comment des jouets ont été distribués sous le nom d'Osiel Cárdenas Guillén lors d'une fête organisée à Acuña le 30 avril 2005 à l'occasion de la Journée des enfants des Zetas.

P. 27 L'occupation de la région
Bien que les premiers membres Zeta du nord de Coahuila soient venus d'autres États, avec le temps, l'organisation criminelle a progressivement intégré des cellules criminelles locales et recruté de nouveaux membres dans diverses municipalités de la région. Un rapport d'enquête montre comment, après leur arrivée à Piedras Negras, les Zetas ont commencé à créer des réseaux dans le quartier de San Judas, dans le quartier de Mundo Nuevo ; plusieurs des leaders régionaux ont émergé ultérieurement de cette zone.

La tendance est également claire compte tenu du nombre de disparitions massives dans le nord de Coahuila en mars 2011, lors du massacre d'Allende, ou ce que nous préférons appeler la revanche Zeta. Les principaux participants venaient de familles notoires de la région, en particulier Héctor Morena Villanueva, alias "El Negro", et José Luis Garza Gaytán, alias "La Güichina" ou "El Güichín". Ainsi, le processus de recrutement des Zetas a recherché des alliances et des relations étroites avec des membres éminents de la société, des hommes politiques et des hommes d'affaires de la région, qui ont aidé le groupe criminel à établir sa présence dans la région. Cet événement très médiatisé montre également qu'une partie de la stratégie de consolidation des Zetas dans la région a consisté à recruter des policiers et des fonctionnaires corrompus, qui ont reçu de l'argent en échange d'informations et de protection. Cela a permis de commettre une série d'actes criminels flagrants sous le nez des responsables publics locaux.

Les postes-frontières de Coahuila, avec Nuevo Laredo, ont permis à l'organisation d'avoir accès à des routes de trafic de drogue, de réceptionner des drogues et des armes, comme Alfonso Cuéllar et José Vázquez au poste frontière situé entre Piedras Negras et Eagle Pass. Enfin, leur contrôle du nord de Coahuila était si vaste que les deux successeurs de Heriberto Lazcano, les frères Miguel et Omar Treviño Morales, se sont déplacés en toute liberté dans la région. De plus, comme détaillé dans "Le joug Zeta", ils ont utilisé la prison de Piedras Negras pour se protéger des Marines et pour organiser des fêtes, faisant leur propre usage d'un établissement financé par les fonds publics.
Les Zetas et le cartel du Golfe se sont séparés au début de l'année 2010, entraînant une confrontation extrêmement violente et sanglante dans leurs territoires qui se chevauchent, en particulier Tamaulipas. Il y a trois causes principales au soulèvement, ou "El Alzamiento" comme on appelle le déclenchement de la guerre entre les anciens alliés. Loin de se contredire, elles ressemblent à des pièces d'un puzzle : le meurtre de "El Concord 3", la trahison de Cárdenas Guillén et, structurellement, l'expansion des Zetas dans le pays.

Bien qu'il ait pu opérer dans cette ville grâce à l'alliance inter-organisationnelle, Víctor Peña Mendoza, alias "El Concord 3", représentait les Zetas de Reynosa, Tamaulipas [Google maps, NDLR], un bastion du Cartel du Golfe. Selon la police fédérale mexicaine, Peña Mendoza faisait partie du cercle de confiance de Miguel Ángel Treviño. Des agents fédéraux ont capturé Peña Mendoza en mars 2009, alors que celui-ci était inexplicablement libre à la fin de la même année. Tout indique qu'Eduardo Costilla Sánchez, alias "el Coss", a ordonné à Samuel Flores Borrego, alias "Metro 3" et leader du groupe "Los Metros" d'assassiner Peña Mendoza.

P. 25-26 L'arrivée des Zetas dans le nord de Coahuila
Le cartel du Golfe est l'organisation criminelle ayant la plus longue présence à Coahuila. La présence dans le nord de l'État-entité remonte à 1982, avec l'arrivée de "Los Texas", un gang criminel dirigé par Guillermo Martínez Herrera, alias "El Borrado" (celui qui a été effacé;), et Omar Rubio Pardo. Cependant, d'autres organisations criminelles ont également été établies dans la région, comme le cartel de Juárez, le cartel Milenio et celui de Sinaloa. Par exemple, de 1993 jusqu'au début des années 2000, Acuña [Google maps, NDLR] et Piedras Negras [Google maps, NDLR] ont été quelques-uns des points de passage pour la drogue produite par le cartel de Milenio, qui a été envoyée aux États-Unis par une cellule appelée "Los Michoacanos". Le cartel de Juárez a facilité cette activité, car il contrôlait ces points de passage frontaliers.

Diverses organisations criminelles ont lutté pour la domination de la région pendant des décennies, jusqu'à ce que les Zetas obtiennent le contrôle de leur organisation mère. Entre 2003 et 2005, le cartel de Sinaloa a combattu le cartel du Golfe - présent dans la zone grâce aux Zetas - pour la suprématie dans les villes d'Acuña et Piedras Negras. Sergio Villareal Barragán, alias "El Grande", a dirigé l'opération alors qu'il était le "jefe de plaza" du cartel de Sinaloa pour la région de Laguna, qui comprend une partie des États de Coahuila et Durango.
Les Zetas ont pris le contrôle de la région entre 2004 et 2005, et le groupe criminel a commencé à consolider sa présence dans la région au début des années 2000. Les Zetas se sont imposés par leur méthode habituelle d'extrême violence et d'intimidation. Alfonso Cuéllar a déclaré que les criminels locaux n'avaient d'autre choix que de coopérer ou d'en subir les conséquences, notamment la disparition et la mort de membres de leur famille.

En parallèle, ils ont travaillé pour gagner le soutien de la population locale. Par exemple, après une tornade en 2004, le cartel du Golfe - l'organisation mère des Zetas à l'époque - a offert son aide aux habitants du quartier de Villa Fuente à Piedras Negras. Divers journaux ont également rapporté comment des jouets ont été distribués sous le nom d'Osiel Cárdenas Guillén lors d'une fête organisée à Acuña le 30 avril 2005 à l'occasion de la Journée des enfants des Zetas.

P. 27 L'occupation de la région
Bien que les premiers membres Zeta du nord de Coahuila soient venus d'autres États, avec le temps, l'organisation criminelle a progressivement intégré des cellules criminelles locales et recruté de nouveaux membres dans diverses municipalités de la région. Un rapport d'enquête montre comment, après leur arrivée à Piedras Negras, les Zetas ont commencé à créer des réseaux dans le quartier de San Judas, dans le quartier de Mundo Nuevo ; plusieurs des leaders régionaux ont émergé ultérieurement de cette zone.

La tendance est également claire compte tenu du nombre de disparitions massives dans le nord de Coahuila en mars 2011, lors du massacre d'Allende, ou ce que nous préférons appeler la revanche Zeta. Les principaux participants venaient de familles notoires de la région, en particulier Héctor Morena Villanueva, alias "El Negro", et José Luis Garza Gaytán, alias "La Güichina" ou "El Güichín". Ainsi, le processus de recrutement des Zetas a recherché des alliances et des relations étroites avec des membres éminents de la société, des hommes politiques et des hommes d'affaires de la région, qui ont aidé le groupe criminel à établir sa présence dans la région. Cet événement très médiatisé montre également qu'une partie de la stratégie de consolidation des Zetas dans la région a consisté à recruter des policiers et des fonctionnaires corrompus, qui ont reçu de l'argent en échange d'informations et de protection. Cela a permis de commettre une série d'actes criminels flagrants sous le nez des responsables publics locaux.

Les postes-frontières de Coahuila, avec Nuevo Laredo, ont permis à l'organisation d'avoir accès à des routes de trafic de drogue, de réceptionner des drogues et des armes, comme Alfonso Cuéllar et José Vázquez au poste frontière situé entre Piedras Negras et Eagle Pass. Enfin, leur contrôle du nord de Coahuila était si vaste que les deux successeurs de Heriberto Lazcano, les frères Miguel et Omar Treviño Morales, se sont déplacés en toute liberté dans la région. De plus, comme détaillé dans "Le joug Zeta", ils ont utilisé la prison de Piedras Negras pour se protéger des Marines et pour organiser des fêtes, faisant leur propre usage d'un établissement financé par les fonds publics.
Message modifié 2 fois. Dernière modification par Blacksite, 16/04/2019 - 19:42
anor@k
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Laisse tomber, puisqu'on t'explique qu'avec des écoles, des associations, des prises de conscience et un revenu descend pour tous, ça ira mieux.
Je ne vois pas comment il en serait autrement.
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anor@k (16 avril) disait:

Laisse tomber, puisqu'on t'explique qu'avec des écoles, des associations, des prises de conscience et un revenu descend pour tous, ça ira mieux.
Je ne vois pas comment il en serait autrement.



dis autrement, tu penses qu'un pays sans écoles, avec des revenus indécents, sans associations n'ira pas moins bien?
prenons le Liberia par exemple...
bien sur que l'éducation, des conditions de travail décente, etc... favorise la possibilité de sortir de la précarité... le nier est "stupide". On ne dit pas que ça résout tout... mais que ça aide.
oui ça ira mieux. et non ce sera pas parfait.
anor@k
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Je suis tellement bercé par les conflits depuis 40ans et les pays où tout à empiré, qu'effectivement j'ai perdu mes illusions de 1981.
C'est sûr qu'avec tous les accompagnements possibles dans un pays, c'est mieux. Mais au final, ça ne fonctionne pas, pour ceux où la situation est vraiment tendue.
Je rejoins Coluche sur ce point "il faut beaucoup de pauvres pour faire un riche" et aujourd'hui les riches, c'est pas ce qui manque.
ak
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anor@k (16 avril) disait:

Mais au final, ça ne fonctionne pas, pour ceux où la situation est vraiment tendue.




oui. sauf qu'il y a moins de gens dont la situation est vraiment tendue dans des pays qui offre une "bonne" éducation, des salaire décents et des aides diverses.
mais non, je confirme, il n'y a aucun pays avec personne dans la merde.
mais en ce moment, je sais même pas pourquoi je te répond.
mais t'as raison, autant ne rien faire puisque de toute façon ce n'est pas parfait.
et il y a des gens dont la situation ets vraiment tendue... qui reste longtemps dans une situation vraiment tendue... et qui un jour, s'en sortent... ben si à ce moent là ils disposent de soutient, d'ade, d'assoc... c'est pas mal non plus. la situation tendue n'est pas un fait... c'est un passage... qui peut être très long, mais c'est pas parce qu'il est long qu'il est définitif.
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et coluche, que tu cites, à quand même fait 2 ou 3 trucs... et pas des moindres... et dire que les resto du coeur ça sert à rien, ben c'est insulter coluche. et les dizaines de miliers de personnes qui en "profitent"...
anor@k
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Je n'ai aucunement raison, j'ai juste mes avis, comme vous exposez les vôtres.

Je ne crois pas à cette lutte contre la drogue, parce que je ne crois pas que tu peux changer l'être humain.
Dans les meilleurs des cas (les nôtres), il y a une prise en charge possible. Dans les autres, ça alimente les armes.
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anor@k (16 avril) disait:



Je ne crois pas à cette lutte contre la drogue



ah mais personne n'y croit. c'est le titre du post...
PerGiocare
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anor@ck disait:
Mais au final, ça ne fonctionne pas, pour ceux où la situation est vraiment tendue.


Ben c'est bien justement qu'il faut y détendre la situation ... si tu prends comme postulat que la situation ne peut y être que tendue ... ben, sûr que tu ne peux pas envisager des évolutions ..
PerGiocare
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ak disait:
et dire que les resto du coeur ça sert à rien, ben c'est insulter coluche. et les dizaines de miliers de personnes qui en "profitent"...


Petite digression, quoique ...

Si on prend comme postulat qu'il n'y a que la charité pour aider, soutenir, relancer les "nécessiteux" ... sûr que les Restos du Coeur sont vitaux ... or, certes ils ont répondu à une urgence sociale, mais LES solutions doivent être ailleurs : éducation, revenu minimum, etc... donc étatiques et financées par l'Impôt ...
Cela ne vous choque pas qu'encore aujourd'hui le coeur des chanteurs entonne : «aujourd'hui on n'a plus le droit...» après tant d'années de charité ...
ak
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en suisse on a un principe de subsidiarité descendante (délégation de pouvoir vers un échelon plus petit). par exemple notre association a été désignée par l'état pour traiter un problème dont l'état se "décharge" sur nous, étant donné que nous avons "prouvé" notre expertise sur le sujet. donc plutôt que l'état se saisisse de la question et dépense bcp d'argent pour réinventer la roue, elle nous délègue la question. et bien sur, l'état nous subventionne pour notre action.
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du coup je ne sais pas si les resto du coeur ne sont alimentés que par des dons privés ou si l'état participe.
Sardineaioli05
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A la différence (je crois) que ce que vous faites est de la prévention, réinsertion, etc... alors que les resto du cœur sont un palliatif qui n'apporte pas de solution long terme pour ses bénéficiaires. C'est pas les mêmes missions.
Message modifié 1 fois. Dernière modification par Sardineaioli05, 17/04/2019 - 10:12
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là n'est pas la question en suisse. lorsqu'une assoc a prouvé son utilité publique, elle peut se substituer à l'état.
c'est le cas de la banque alimentaire. qui est aussi une association. qui distribue des aliments à très bas prix.
et non, nous ne faisons pas de prévention ;-) aider un toxico professionnel à arrêter de se shooter, n'est pas considéré comme de la prévention ;-)
Message modifié 1 fois. Dernière modification par ak, 17/04/2019 - 10:22
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les "soins" palliatifs, sont aussi une mission. et penser qu'on aura plus besoin de palliatif... dans quel que soit comme domaine....
on est en train de penser et ouvrir une unité de soin palliatif pour toxico trop jeunes pour aller en EMS et trop usés pour vivre seul chez eux... un lieu ou ils pourront consommer leur(s) produits, avec un accueil très bas seuil et donc avec très peu d'exigences, où ils pourront rester vivre tant que leur comportement ne nuit pas à la communauté...
Sardineaioli05
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Je me suis peut-être mal exprimé.
Pour moi les Resto du Cœur font plutôt œuvre de charité (au sens noble du terme).
Philosophiquement (et donc utopiquement) :
- je considère que la charité n'est pas une mission régalienne et tombe bien dans le giron des assoc (qui reçoivent bien des aides de l'état et des collectivités territoriales pour autant si elles sont reconnues d'intérêt publique - merci de me corriger si je dis des conneries - mais ces aides sont loin d'être suffisantes pour faire tourner le bouzin).
- je considère que les missions de l'état sont de mettre en œuvre des politiques voire des structures d'accompagnement qui devraient aboutir à faire disparaitre les Resto du cœur (puisqu'ils ne seraient plus nécessaires). En clair l'état n'est pas là pour distribuer des paquets de pates (à mon sens).
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Sardineaioli05 (17 avril) disait:


1) merci de me corriger si je dis des conneries - mais ces aides sont loin d'être suffisantes pour faire tourner le bouzin).
2) les missions de l'état sont de mettre en œuvre des politiques voire des structures d'accompagnement qui devraient aboutir à faire disparaitre les Resto du cœur (puisqu'ils ne seraient plus nécessaires). En clair l'état n'est pas là pour distribuer des paquets de pates (à mon sens).



1) oui. mais ce n'est pas parce qu'elles ne sont pas suffisantes qu'elles ne sont pas utiles et qu'elles participent à faire tourner le bouzin... c'est un des rouage... je ne crois pas à la solution unique.
2) l'état c'est nous... à nous de voter, de créer des "solutions", de participer activement à la vie de notre société pour faire tourner le bouzin. à mon avis, dissocier l'état de ses citoyens... permet la déresponsabilation. et non, l'état n'est pas là pour ne distribuer que des pates.. mais éventuellement, pour aussi en distribuer. je ne vis pas dans cette pensée magique qui dirait que l'état est la solution à tout. je pense que l'état doit donner la possibilité à l'initiative citoyenne. surtout si celle ci est "au point". à nous tous, ensemble, de faire en sorte que le bouzin tourne le mieux possible.
Sardineaioli05
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ak (17 avril) disait:

l'état c'est nous... à nous de voter, de créer des "solutions", de participer activement à la vie de notre société pour faire tourner le bouzin --> SUISSE
dissocier l'état de ses citoyens... --> FRANCE

Pas de démocratie participative en France (et heureusement... nous ne sommes malheureusement pas prêts... enfin ça, c'est mon avis à moi)

ak
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oui, mais quand le peuple vote plus macron que amon... il donne des pistes...
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tu peux pas voter pour un banquier et lui reprocher de ne pas faire du social...
Sardineaioli05
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Certes mais si c'était pas le banquier c'était Mussolini ou Staline...
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Restos du Coeur : palliatif, charité ... certes super utile mais, dans un pays où des riches peuvent «donner» 100 millions pour restaurer un monument, on ne devrait pas avoir besoin de restaurer les gens aux Restos du Coeur ...

Nota : sur 100, en fait, ce sont les contribuables qui donnent 60 ou 70 ... car le donateur déduit ces sommes de ses impôts ;) ... ce qui, pour lui est bien mieux que s'il les déduisait de ses revenus ;)
Message modifié 1 fois. Dernière modification par PerGiocare, 17/04/2019 - 12:00
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Financement Restos du Coeur ou autre association d'utilité publique :

C'est différent entre l'état qui délègue à une entité et qui donc la rémunère pour accomplir des missions ...
Et une association qui reçoit des dons défiscalisés ... dons qui, en fait sont payés à 60 % ou plus, par l'ensemble des contribuables ...
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PerGiocare (17 avril) disait:



C'est différent entre l'état qui délègue à une entité et qui donc la rémunère pour accomplir des missions ...
Et une association qui reçoit des dons défiscalisés ... dons qui, en fait sont payés à 60 % ou plus, par l'ensemble des contribuables ...



ah... et l'état "rémunère" avec quel argent? si c'est pas celui des contribuables?
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Oui, mais là, il paye du travail fait à la place de ses fonctionnaires ... il délègue ...

Aider la charité par des facilités fiscales ... c'est tout autre chose ...

Tiens, la chronique de Daniel Morin .... faut passer le début du lien .. Mécénat, y a du fric pour ...
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ok
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J'ai su trouver le livre Cartel, de Camille Bouchard.

Je dis quoi dès que je l'ai lu.

On l'appelle El Turco depuis qu'il a tenté d'établir une filière avec les trafiquants d'Istanbul, six ans plus tôt. Pour des raisons inconnues, le projet n'a pas vu le jour, mais le nom est resté. Même si le sobriquet ne l'incommode pas, on s'adresse à lui avec son vrai prénom : don Alfonso.
Autour du célèbre narco-trafiquant mexicain, une faune hétéroclite s'active à faire régner sa loi, celle du cartel, guère difficile à retenir : " Tu travailles pour moi ou tu es mort ! " Or, à Ciudad Juárez, tous ne sont pas d'accord avec cette règle et, depuis, la ville est devenue l'une des plus violentes de la planète.
Entouré de ses tueurs sanguinaires, tel Alejandro le taciturne, de ses hommes de confiance, tel le vieux don Juan, El Turco se sait en sécurité. Ce qui ne l'empêche pas de craindre pour sa famille - son talon d'Achille -, car pour don Alfonso, il n'y a rien de plus précieux que les enfants, dont ses trois filles, Paulina, Soledad et Maritere.
Cartel : une plongée apocalyptique dans l'univers déjanté des narco-trafiquants, à la recherche de ces pathétiques parcelles d'amour et d'humanité qui résistent à la folie des hommes.
ronron
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Ce cliché de pitch de livre... ça donne pas du tout envie.
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Blacksite (18 avril) disait:

J'ai su trouver le livre Cartel, de Camille Bouchard.

Je dis quoi dès que je l'ai lu.

On l'appelle El Turco depuis qu'il a tenté d'établir une filière avec les trafiquants d'Istanbul, six ans plus tôt. Pour des raisons inconnues, le projet n'a pas vu le jour, mais le nom est resté. Même si le sobriquet ne l'incommode pas, on s'adresse à lui avec son vrai prénom : don Alfonso.
Autour du célèbre narco-trafiquant mexicain, une faune hétéroclite s'active à faire régner sa loi, celle du cartel, guère difficile à retenir : " Tu travailles pour moi ou tu es mort ! " Or, à Ciudad Juárez, tous ne sont pas d'accord avec cette règle et, depuis, la ville est devenue l'une des plus violentes de la planète.
Entouré de ses tueurs sanguinaires, tel Alejandro le taciturne, de ses hommes de confiance, tel le vieux don Juan, El Turco se sait en sécurité. Ce qui ne l'empêche pas de craindre pour sa famille - son talon d'Achille -, car pour don Alfonso, il n'y a rien de plus précieux que les enfants, dont ses trois filles, Paulina, Soledad et Maritere.
Cartel : une plongée apocalyptique dans l'univers déjanté des narco-trafiquants, à la recherche de ces pathétiques parcelles d'amour et d'humanité qui résistent à la folie des hommes.




je crois que je l'ai lu...
mais j'avoue que dans la masse je n'en ai pas souvenir... mais ça me dit quelque chose...
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ronron (18 avril) disait:

Ce cliché de pitch de livre... ça donne pas du tout envie.


Je jugerai sur pièce. Parfois ne pas attendre grand chose permet d'être agréablement surpris.

Edit : après avoir lu les deux premières histoires, c'est plutôt sympa. C'est assez original d'aborder le récit en mettant en scène des tueurs du cartel et pas des civils ou des policiers. Et on voit bien comment l'humanité de quelqu'un peut parfois ressurgir de façon inattendue.

Message modifié 2 fois. Dernière modification par Blacksite, 19/04/2019 - 10:35
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Narco Tanks

Véhicules blindés improvisés du cartel des Zetas (et autres).

«Narco Tanks» (connu sous le nom de «Narco tanques» en espagnol) est un terme générique utilisé par les médias pour désigner les voitures blindées improvisées utilisées par les cartels de la drogue modernes au Mexique. Les véhicules utilitaires et les véhicules utilitaires servent de châssis aux tanks Narco. Ils sont équipés d'un blindage, de tourelles, d'armes montées et même de gadgets à la James Bond. On les rencontre principalement dans les États mexicains frontaliers des États-Unis car ces zones sont devenues des zones de conflit intense entre des cartels se disputant des trafics de drogue vers les États-Unis. Ces véhicules ressemblent généralement au film post-apocalyptique Mad Max et ont été rapportés pour la première fois à un moment donné entre 2010 et 2011 ; bien que les médias mexicains aient souvent délibérément mis beaucoup de temps à rendre compte de leur existence, par crainte d’attaques de représailles.



Créés dans des ateliers illicites, ces véhicules sont connus pour leurs designs exotiques, mais ils sont, pour les Mexicains locaux, les armes d'une guerre entre cartels sans cesse plus intense et toujours plus meurtrière, à laquelle même l'armée participe depuis plus de dix ans. .
Les premiers tanks Narco ont été signalés vers 2010. Ils ont été utilisés de manière prolifique jusqu'en 2012, principalement à Tamaulipas, par Los Zetas (et parfois d'autres cartels), et des combats limités avec l'armée ont eu lieu.

Production de Narco Tanks

Les tanks Narco sont produits dans des chaînes de production improvisées ou des ateliers souterrains difficiles à détecter par les forces de l'ordre. Seuls deux d'entre eux auraient été capturés depuis 2011, le dernier en date en février 2015. L'analyse des ateliers capturés par l'armée a montré que sur certains véhicules les suspensions ont été modifiées pour supporter jusqu'à 30 tonnes, ce qui permet aux véhicules de disposer d'un blindage de 5-25 mm d'épaisseur, capable de résister aux tirs d'armes légères et même de grenades militaires de 40mm.



Ces véhicules peuvent différer considérablement, ayant été basés sur des SUV (véhicules utilitaires sport) comme le Ford F-350, et même des véhicules plus gros comme des fourgonnettes commerciales, des camions à benne basculante et même des tracteurs dans des cas plus rares. Alors que les cartels pouvaient probablement se permettre des véhicules de qualité militaire, ils sont volumineux, bien en évidence et les pièces détachées ne sont pas facilement disponibles. Tandis que les gros véhicules civils et commerciaux tendent à se fondre (ils attireraient moins l'attention des autorités, tant sur la route que lors de l'achat), sont faciles à entretenir et les pièces de rechange sont faciles à trouver.

Types de tanks Narco

Selon un article de Robert J. Bunker dans Small Wars Journal, les chars Narco peuvent être classés en cinq catégories - I (défensif), II (défensif), III - précoce (offensif), III - mature (offensif) et IV. (Offensive). Les véhicules de niveau I sont des véhicules improvisés à la hâte avec des innovations mineures. Un exemple en est l'utilisation de gilets pare-balles à l'intérieur d'un camion de livraison pour protéger les escadrons de cartels, comme cela a été le cas lors d'un incident survenu le 11 juillet 1979 au Dadeland Mall en Floride. En effet, cela précède le Narco Tank moderne, mais il est très probable que de tels véhicules existeront en raison de la possibilité réduite d’attirer l’attention.



Les véhicules de niveau II sont généralement des véhicules utilitaires blindés de qualité professionnelle utilisant des kits de blindage interne, du verre balistique et des pneus à l'épreuve des balles, qui sont tous courants au Mexique. Depuis la fin des années 90, des civils de la classe moyenne ont commencé à acheter ces kits d'armure pour se protéger des enlèvements et de la violence générale liée aux ententes. De plus, au cours des dernières années, ces kits de blindage sont devenus facilement disponibles à un faible coût pour une consommation de masse, le marché s’étant développé si largement, ce qui signifie qu’ils sont encore plus courants et sont devenus le type le plus courant de Narco Tank.

Les véhicules de niveau III (anciens) ont des tapes de tir improvisés ou des positions de tir similaires sur la caisse d'un camion, peuvent éventuellement être blindés et ont été vus dans le nord-est du Mexique de 2010 à 2011.

Les véhicules de niveau III (matures) constituent l'essentiel des chars Narco photographiés de manière exceptionnelle (bien qu'il existe de nombreux exemples de véhicules de niveau III de type Early). Ce sont généralement (mais pas exclusivement) des camions de travail dotés d'un blindage extérieur, d'une épaisseur de 5 à 25 mm, de tapes de tir pour armes à feu, de la climatisation pour les passagers, d'affûts extérieurs pour armes, de béliers et même de petites tourelles. La principale différence entre les véhicules de niveaux III et I-II est que les véhicules de niveau III sont considérés comme des armes offensives, par opposition aux véhicules défensifs. Ils peuvent être utilisés comme des camions armés semblables à ceux utilisés par les États-Unis pendant la guerre du Vietnam. Les tanks Narco de niveau III peuvent être divisés en deux catégories: les VUS et les gros véhicules utilitaires.

Le niveau IV est une évolution prévue du niveau III - un véhicule de combat blindé improvisé doté d'un canon principal anti-véhicule (probablement une sorte de canon antiaérien) et éventuellement d'un blindage plus épais. Pour diverses raisons qui seront explorées plus loin dans cet article, cette évolution n'a pas été très développée.



Ce qui rend les gros véhicules de niveau III particulièrement dangereux et bien connus est leur taille, leur apparence intimidante, leur capacité de passagers élevée (souvent jusqu’à 20 hommes) et le fait qu’ils peuvent porter des mitrailleuses lourdes ou même des RPG (lance-roquettes). L’analyse des photographies révèle que certaines armes incluent des armes personnelles, des fusils de tireurs d’élite de calibre .50, des mitraillettes montées et peut-être d’autres armes lourdes d’infanterie ou antichars. Des armes non conventionnelles sont également utilisées sur ces véhicules. Beaucoup d'entre eux ont des béliers, peut-être pour percer des barrières, des véhicules ennemis ou même la circulation en général. Alors que certains véhicules auraient même des gadgets qui jetteraient des clous ou de l’huile sur la route, vraisemblablement pour aider à perdre un véhicule de suivi.



Les tanks Narco plus petits sont généralement basés sur des VUS et des camionnettes. Celles-ci sont faciles à dissimuler et possèdent des moteurs V10 très puissants, ce qui les rend parfaits pour le type de combat dans lequel ils sont impliqués. Celles-ci comportent souvent des tourelles, une innovation curieuse peut-être, mais elles permettent de tirer efficacement sur les ennemis. Par exemple, un véhicule avait une tourelle conçue pour permettre à un tireur d’élite de couvrir un rayon de 160 degrés vers l’avant. Ils peuvent fournir des tirs vers l'avant cruciaux qui manquent à la plupart des camions blindés comparables.



Le SUV Narco Tanks a tendance à être léger, mais il existe des exemples de types largement modifiés et lourdement armés. Ces deux types ont été fabriqués à peu près au même moment, mais on ne voit que les SUV Narco Tanks les plus légers - les plus lourds ont tendance à être très visibles, tels que les exemples infâmes Monstruo 2010 et 2011. Ces conceptions sont également des conceptions de courte durée en raison de leurs défauts inhérents, tels qu’elles sont beaucoup trop visibles, peu fiables et lentes.

La poursuite du développement

Comme mentionné précédemment, les chars Narco, comme les Monstruos et les camions lourds, ont rarement été vus depuis 2012, peut-être parce que les cartels préfèrent les VUS furtifs avec une armure interne, et à juste titre. Le gouvernement mexicain a déclaré qu'au moins 100 chars Narco avaient été saisis jusqu'à présent, ce qui a sans aucun doute eu des répercussions sur la production de Narco Tank.

Au lieu de grossir, comme beaucoup de commentateurs l'ont spéculé, ils sont en fait devenus plus petits et moins visibles.

La dernière observation rapportée de Narco Tanks a eu lieu en février 2015, lorsqu'une usine de Narco Tanks dissimulée dans une cave a été découverte par les autorités mexicaines près de Nuevo Laredo, près de la frontière américaine. 13 véhicules ont été saisis, mais seulement 8 d'entre eux étaient des Narco Tanks - les cinq autres étaient en train d'être blindés. Outre le transport de véhicules, il y avait un certain nombre de balles de calibre .50, de vitres à l'épreuve des balles et des chargeurs d'AK-47. Ce n'est que le deuxième raid largement rapporté sur une usine Narco Tank, et il est presque certain que de nombreux autres ateliers illégaux sont toujours en activité et produisent actuellement des Narco Tanks.
Message modifié 1 fois. Dernière modification par Blacksite, 19/04/2019 - 10:57
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Vidéo d'une partie de l'intervention ayant conduit à l'arrestation d'El Chapo, en 2016.

Ce genre d'images est plutôt rare.
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Blacksite (20 avril) disait:

Vidéo d'une partie de l'intervention ayant conduit à l'arrestation d'El Chapo, en 2016.

Ce genre d'images est plutôt rare.

Impressionnant O_O

Et effectivement, c'est bien la 1ère fois que je vois des images d'un tel raid, vu de l'intérieur.
ça ne rigole pas ; ça donne une bonne idée de la dangerosité des loulous qu'ils viennent interpeller.

En attendant, ça continue :
rfi.fr

Une bonne analyse de la stratégie de lutte contre les cartels du nouveau président mexicain (qui passe par la création d'une nouvelle force armée...) :
rfi.fr
(avec Romain Le Cour Grandmaison, cofondateur du think tank NORIA et chercheur à l’Université Paris 1, spécialisé sur la violence, les organisations criminelles et l’État au Mexique).

Je continue de penser que l'histoire de la régulation du cannabis, c'est un faux argument, pour satisfaire son électorat de gauche et présenter une image nouvelle et volontariste à l'ONU.
La réalité sera toute autre.
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Dans la stratégie de lutte contre les cartels, on note que les forces de police sont de plus en plus écartées au profit de l'armée. En fait ça tient surtout au fait que les forces de police régionales sont souvent très corrompues. C'est pour ça que ce sont souvent les unités d'élite (GAFE ou Marines) qui sont engagées.

Je pense qu'avec cette nouvelle garde nationale, les autorités espèrent filtrer les candidats à l'entrée, ce qui est théoriquement plus simple que d'épurer les institutions existantes.

Pour la légalisation du cannabis disons que ça ne fera pas de miracle. Les cartels sont très actifs dans les drogues dures qu'il n'est pas prévu de légaliser. Sans compter qu'ils ont diversifié leurs activités : enlèvements, trafic de carburant, prostitution, traite d'êtres humains… Ils commencent aussi à infiltrer les affaires légales : banques, hôtelleries, loisirs, etc.
Message modifié 2 fois. Dernière modification par Blacksite, 22/04/2019 - 15:41
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Actifs dans ce genre là ;-)
https://youtu.be/OxhyumdiVtw
"Fresno is experiencing a meth epidemic.
Located in California’s Central Valley, the city is a hub for many major highways and is surrounded by vast farmlands. And while now, most meth is smuggled from Mexico, the valley was once an ideal location for meth manufacturing labs in the 1990's.
Today, methamphetamine is the number one threat for the Central Valley Drug Task Force, and, because latinos make up half of Fresno's population, they are also being affecting by this epidemic.
VICE's Paola Ramos traveled to Fresno to explore the history, factors and the ongoing relationship between the Latino community and methamphetamine use."

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Conclusion d'une vieille affaire qui a fait du bruit en Allemagne : des employés d'Heckler & Koch condamnés pour avoir permis une vente d'armes aux autorités mexicaines. En Allemagne, le Mexique est considéré comme un pays en guerre et ne peut donc faire l'objet de vente d'armements.

Heckler & Koch Fined $4.2 Million for Rifle Sales In Mexico

A lire ici.
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@ Anorak

Mais apparemment les cartels se sont mis aux drogues de synthèse en voyant la quantité d'Américains accrocs aux médicaments.

Ils y ont vu un business juteux.
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Blacksite (22 avril) disait:

@ Anorak

Mais apparemment les cartels se sont mis aux drogues de synthèse en voyant la quantité d'Américains accrocs aux médicaments.

Ils y ont vu un business juteux.

Le reportage de Vice (particulièrement déprimant*) illustre une production mexicaine de meth à destination de consommateurs latinos, déracinés aux USA.

*Pourtant effectivement les acteurs de terrain de la prise en charge gardent espoirs.
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Blacksite (22 avril) disait:

Conclusion d'une vieille affaire qui a fait du bruit en Allemagne : des employés d'Heckler & Koch condamnés pour avoir permis une vente d'armes aux autorités mexicaines. En Allemagne, le Mexique est considéré comme un pays en guerre et ne peut donc faire l'objet de vente d'armements.

Heckler & Koch Fined $4.2 Million for Rifle Sales In Mexico

A lire ici.


Heckler & Koch, c'est bien à eux qu'on a acheté nos derniers fusils d'assault? ;-)
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Oui, c’est eux qui produisent le HK416.

Mais aussi les UMP de la police et de la gendarmerie.
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Blacksite (22 avril) disait:

Oui, c’est eux qui produisent le HK416.

Mais aussi les UMP de la police et de la gendarmerie.

UMP9, c'est effectivement ce qu'a utilisé la brigade de la BST pour dessouder le terroriste à Strasbourg, en décembre dernier.
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Blacksite (23 avril) disait:

Une autre opération contre les narcos, avec un hélicoptère engagé
...

Tu crois qu'ils ont fait les sommations de rigueur avant de sulfater à la 12.7 ? :)

Au fait Blacksite, tu connais le blog de ce gars, une référence dans le domaine, je l'ai suivi un moment... :
https://ns55dnred.wordpress.com/
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Pour ceux qui croient encore aux discours présidentiels :
lepoint.fr

Hormis les pots de vin, ce que je retiens c'est qu'un producteur de tomates peut déposer 10M $ en liquide tous les mois dans une banque mexicaine...

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Vu le son, le sulfatage se fait au M134 Minigun.

L'armée mexicaine les utilise de plus en plus pour "effacer" les façades d'où les narcos tirent depuis les fenêtres. Et aussi pour sécuriser les toits où les hélicoptères débarquent les troupes. Un peu comme au Vietnam…
Message modifié 2 fois. Dernière modification par Blacksite, 23/04/2019 - 18:19
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j'aimerais qu'on reste sur la drogue, si vous voulez ouvrir un post dédié aux armes, ça me dérange pas hein ;-)
eh oui je sais, drogue=armes
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Sinon ton article montre bien la pénétration économique des narcos dans les circuits légaux. Même en cas de légalisation de la drogue, même si ça ferait du mal aux finances des cartels, ça ne signifierait pas leur ruine complète.
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Oui, on s'était un peu "emparé" de ton topic.

So sorry… :)
ak
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le but premier de la légalisation n'est pas la ruine des cartels...