Apres lecture de ces 9 pages j’aimerai quand même contribuer à la discussion sur la légalisation des drogues, dures. La discussion sur la légalisation de drogues douces en est une toute autre et à droit à son propre débat. Même si la question était au départ la légalisation du dopage, finalement on peut peut être le considérer comme une drogue. Je ne travaille pas dans le milieu comme d'autres mais je le connais suffisamment bien, l’ayant côtoyé de près je pense pouvoir donner mon avis. Mais ce sont les réactions et commentaires de certains contributeurs ici qui me font réagir, et je me demande d’où vient encore en 2011 un tel manque de conscience de la réalité qui nous entoure. C’est la politique, les média qui nous rendent si aveugles et égoïstes ? ou alors tout simplement la peur ?
Je me suis, comme toute personne concernée, révolté contre cette misère qui touche les gens dépendants. On se pose forcément la question, comment combattre ce fléau que sont les substances vraiment dures comme la cocaïne, l'héroïne, le crack et autres dérivés ? Les interdire? ça fait bien plus d’un siècle qu'on essaye et la répression ne marche pas. A défaut de sources, il suffit de chercher "stop war on drugs" sur l’ami google et de lire ne serai ce que les 10 premiers sites. Mais il n'y a pas vraiment besoin de lire des études pour se rendre compte le l’échec des politiques actuelles, il suffit d'ouvrir les yeux. Promenez vous prêt des gares dans les grandes villes, dans les banlieues, les quartiers rouges, dans ces coins ou on refoule toute une population, ou elle est laissée à elle-même à armes inégales face à un autre grand fléau de nos société, la criminalité organisée. Et tout ça pour qu'on ne la voie plus cette misère, pour qu’on n’y soit pas confronté dans les belles rues éclairées et brillantes de nos capitales.
A écouter certaines personnes, le simple fait d’interdire et de réprimer fait disparaitre le problème, l’histoire nous a montré que non. D’autres disent qu’ils ont qu’à arrêter de prendre des drogues, les toxicos. Sinon on les met en tôle, ça règlera le problème. Ce sont ceux qui pensent que c’est facile d’arrêter, quand on habite dans la rue, qu’on est alcoolique, qu’on à plus de famille ou d’amis et qu’on est dépendant. Ce sont ceux qui n’ont jamais été dépendants, qui n’ont rien lu, qui ne savent rien sur la dépendance, qui n’ont pas besoin de se vendre pour survivre. Mais ce sont ceux qui se plaignent de se faire tirer leur autoradio, leur portable ou leur sac à main, qui seront revendu une misère pour se payer le prochain shoot.
Si on discute avec les gens concernés, autant les malades que les gens qui s’acharnent à rendre cette situation plus vivable pour les dépendants, on entend presque toujours le même discours : cessons la guerre contre la drogue, entrons dans un système de dépénalisation des drogues. Bien sur il ne s’agit pas de légaliser les drogues dures et de les rendre accessible à tous dans les rayons des super marcher, ce raisonnement est absurde mais c’est malheureusement ce que s’imagines encore beaucoup de gens. Ce qui fait sens c’est de permettre une consommation de drogues dures dans un cadre légal. C'est-à-dire un approvisionnement et une distribution contrôlée (par l’Etat) pour ces gens dépendants. Ça veut dire aussi qu’il ne faut pas permettre à n’importe qui d’avoir accès à cette distribution, il faut alors considérer les toxicomanes comme des gens malades qui se font prescrire un médicament.
Admettons une dépénalisation et distribution sous contrôle, que se passe t-il ? Quel sont les conséquences ?
Avantages pour le toxicomane :
- produits de qualité et moins nocifs
- produits à couts très bas voire gratuits
- donc pas besoin de se prostituer ou voler pour acheter
- possibilité de mener une vie « normale » avec la dépendance
- l’espoir peut être de s’en sortir un jour
Avantages pour les non consommateur :
- pas de junkies dans les quartiers
- pas de dealeurs dans les quartiers
- pas de criminalité due aux toxicomanes ou dealeurs
- donc plus de sécurité
Avantages pour les Etats :
- une production gérée et surveillée par les Etats des pays producteurs
- donc une ressource non négligeable pour les Etats producteurs, et de l’argent qui ne coule pas dans les caisses des criminels
- il y a même la possibilité de n’acheter que les matières premières et de les transformer ici
- donc un manque de revenus énorme pour la criminalité, qui par ce biais finance une grosse partie de son armement, ces crimes et la corruption
- des millions d’heures supplémentaires en moins à chasser les criminels (police, tribunaux etc&hellip
- des prisons qui se vident
- baisse du cout pour la santé publique (VIH et autres suites de la toxicomanie)
- etc, etc…
- donc à long therme des millions (voire milliards) d’Euros économisés
Mais que reste t-il comme inconvénients ?
Pour le toxicomane :
- probablement aucun
Pour le reste de la population :
- la peur de l’inconnu…
Pour les Etats :
- de nouvelles structures à mettre en place, donc des couts, mais probablement beaucoup moins élevés que les économies faites de l’autre coté.
Les expériences à petite échelle menées dans les années 90 et début 2000 à Francfort et à Zurich ont démontré cela.
Mais il ne faut pas non plus croire à la solution idéale qui va résoudre 100% des problèmes, il restera toujours une part qui ne se laissera pas contrôler… où le trader et la It-Girl vont-il trouver leur poudre blanche ?
inscrit le 17/10/05
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