Et oui, encore le Queyras. Cette fois en solo, avec le sac de rando sur la moto au départ de grenoble. 3 bonnes journées qui laissent présager un très bon hiver ;)



Rando Queyras Toussaint 2007

Ca part de là:

Début de semaine classique, boulot/dodo, la dure vie de travailleur, d'étudiant, heuu disons entre les deux: dure vie de thésard. Bref, ca commencait doucement, et d'un coup je réalise que tout le monde se barre mercredi soir, il paraitrait que ce soit la Toussaint, et que donc il soit logique de faire le pont jusqu'au lundi matin.
C'est bien gentil tout çà, mais j'ai bêtement oublié de prévoir une occupation sur 4jours. Tiens, et si j'allais acheter du fromage dans le Queyras? C'est pas con çà... Bon, en véhicules j'ai preté la caisse à la frangine, il me reste la moto ou le camion: allez si je me charge pas trop, ca rentre un sac de rando sur la moto.
Je suis pas spécialement décidé j'ai prévu d'aller randonner dimanche en Belledonne, mais jeudi matin, le temps de merde sur grenoble finit de me décider: c'est parti.

Jeudi:

Chargement à l'arrache le matin des affaires de rando dans le sac, 3L de flotte, duvet et fringues de rechange. Avec la caméra pour prendre des jolies images qui bougent. Ca tiens plus ou moins accroché sur l'arrière de la selle de la moto, et roule ma poule. Dans l'ordre:
  • Je me pèle sévère dans le brouillard jusqu'à Vizille.
  • Je me pèle encore plus dans la montée de Laffrey, en plus la route glisse
  • Je me congèle les doigts en mettant de l'essence à la Mure
  • Je me gèle les orteils en arrivant vers Corps
  • Le sac à dos se décroche vers St Laurent du Crots, je me met les doigts (congelés) en sang pour resserer la sangle.
Après ca se passe un peu mieux, les nuages disparaissent, ca commence à se réchauffer et il fait beau donc:
  • Je profite de la route et des petits virages en descendant vers Embrun, j'ai jamais vu le lac aussi bas...
  • Je me régale jusqu'à Chateau Queyras, avec quelques surprises sur la route: les jumelles sont de sortie, on déconne pas trop ;)
Petit café, restauration chez mes patrons de cet été. Il est trop tard pour partir randonner ce soir, demain sera un autre jour.

Vendredi:

Départ presque matinal, après un bon resto à Abriès, et l'annulation de la balade prévue: la neige est déja bien arrivée dans le Queyras, je veux pas partir trop n'importe où.
Du coup je me fais gracieusement emmener sur la route de la Chapelle de Clausis, la vallée de la Blanche est bien blanche. Direction le refuge de la Blanche (fermé mais une maison de berger est ouverte), et le Col de la Noire pour essayer de grimper à la tête des Toilies. J'en bave pas mal, il fait froid, ya du vent, des rochers et de la neige, mais surtout de la neige. Arrivé au col j'ai de la glace plein le pantalon, la neige tombe et fond dans mes chaussures et ca glisse. La tête des Toilies, c'est mort: la grimpette finale dans la glace et la neige sans crampons ni piolet ca me branche pas vraiment, surtout tout seul et avec quasiment personne dans le coin.
Tant pis, le pic de la Farnéireta est juste à côté, et le versant sud est boueux mais pas enneigé: ca passe tout seul. D'en haut, si on oublie le vent, c'est vraiment grandiose: Tête des Toilies juste devant le Viso, vue exceptionnelle sur le Mont Blanc, massif du Mont Rose, du blanc de partout, une vue à 360°, que du bonheur. Le temps de prendre quelques photos/vidéos et je suis pas loin de m'être re-congelé les doigts, c'est l'heure du casse-croute dans un endroit abrité.

Petite anecdote sur le casse-dalle: J'avais oublié de m'acheter à manger avant de partir, du coup j'ai profité de la générosité de Benoit qui m'a refilé le contenu d'une assiette de charcuterie préparée au resto, et d'un morceau de pain de la veille. Comme je sens que le soir ca va se finir en bivouak (sauf si j'ai le temps d'aller jusqu'à Fontgillarde), je mange juste la moitié du peu pas si énorme repas (le chorizo ca pique sur les lèvres gercées).

C'est pas tout ca, maintenant faut redescendre. Sans surprise, ca glisse encore plus qu'à la montée. Le vent a déja effacé les traces, c'est pas trop grave, de toute facon tant que ca descend c'est bon :D. La neige sur les gros cailloux ca fatigue quand même bien, on sait pas sur quoi on marche, et ca peut mal se finir pour les chevilles: je préfère me laisser tomber dans la peuf plutôt que de me faire une entorse, ca fait moins mal même s'il fait 'achement froid.
Bref, 15h30 je suis au refuge au pied du lac, les pieds dans l'eau (celle du fond de mes chaussures). J'ai le temps d'aller à pied jusqu'à Saint Veran avant qu'il fasse nuit, mais vu que je ne sais pas où dormir, je reste pépère dans la maison de berger, il me reste un demi sandwich pour tenir la soirée et le petit dej'.

Nuit de vendredi à samedi:

Je met bien 1h à me réchauffer dans mon duvet et les couvertures laissées à disposition, et j'essaie de m'endormir tôt. Ca c'était sans compter sur les souris et autres rongeurs, et toutes les bestioles qui sont venues me terroriser rendre visite. Les bebettes qui courrent dans le plafond, ca fait un peu peur, mais c'est pas méchant. Le vent sous la porte qui ferme mal, ca donne un charme... mais les bruits de bestioles un peu plus grosses sur le plancher de la terrasse de l'autre côté du mur... j'aime pas. J'avoue, j'ai pas mal transpiré ;) Le matin j'ai pas su dire si les traces dans la neige c'était le chien de gens qui avaient randonnés la veille (yavait pas grand monde et je me souviens pas d'avoir croisé de chiens), ou si c'était un gentil petit loup qui est venu voir si je lui avait apporté un petit pot de beurre de ma grand mere.

Samedi:

Réveil relativement tard, il fait déja jour. Je renfile en vitesse mes chaussures toujours aussi trempées, je ramasse mes affaires et je pars vite fait. Je rêve déja du café/petit dej à St Veran. Au bout de 15min je fais demi tour, j'ai oublié ma frontale dans la maison de berger. C'est reparti, finalement je suis assez pressé, je trace jusqu'à Molines pour repartir à grenoble pas trop tard.
Le temps de dire au revoir, de récupérer la moto, c'est reparti sans oublier:
  • débarasser la fromagerie de Ville vieille de quelques kilos de tomme de montagne
  • visiter MontBardon et sortir la vendeuse de fromage de chez elle pour lui prendre une tomme grise (à laisser vieillir, si j'arrive à pas la manger trop vite[le fromage, pas la vendeuse]) et un bon saucisson pour le casse croute du midi sur la route
  • Trouver un coin désert près du col de Manse pour se poser dans l'herbe et se taper un bon casse croute (sans pain mais ca marche aussi)
  • Se rendre compte que la moto après la rando c'est le meilleur moyen pour se ramasser des contractures plein les jambes
Et surtout dodo.


Epilogue: Dimanche en Belledonne

Samedi soir coup de téléphone:
         - Salut Manu!
         - .grr....lu
         - Je te réveille?
         - Naaaaaan presque pas...
         - C'est toujours bon pour demain?
         - Vouiiiii bien sur, à quelle heure on décolle?
         - Petit déj chez moi vers 7h30 et après on y va?
         - Ca roule, à demain, bonne nuit.

Dimanche 7h: "Tuut tuuut tuuuut!!!!"
         - C'est quoi ce délire, c'est la guerre? Rhaaa déja.... mal partout....dur
Mais bon, j'ai dit oui, on r'met ca!

Avec quasiment 2h de retard sur l'horaire, deux copines et des chaussures presques sèches, on commence à marcher depuis le parking de Freydières. Direction le Grand Colon, lac Merlat, si on a le temps les lacs de Doménons, et retour par le lac du Crozet. Gros temps pourri jusqu'à la sortie de la forêt, je me demande ce que je fais ici, il faisait beau dans le Queyras... En montant, superbe mer de nuage, belle journée, mais ici aussi il y a de la neige, ca glisse bien par endroit. Je m'étais entrainé les 2j précédents ;)


Après 3jours de glisse alors que je partais bêtement marcher, ca a intéret à bien platrer cette saison!