Dernière sortie avant re-re-re-enfermement !

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Dernière sortie avant re-re-re-enfermement !

Visite du Pic de la Géla (2851m) et du port de Campbieil (2596m)
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NobruDude
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Covid, on (re)ferme la montagne !

Mercredi 31 Mars 2021, 20h22, je reçois un texto de ma fille : « je ne vais pas au collège pendant 1 mois » ! Je ne regarde pas la n+1 ième allocution télévisée du Président (j’ai beaucoup mieux à faire), mais je comprends de suite de quoi il retourne : on va être re-re-reconfinés, ce qui ne change pas grand-chose dans la vie de tous les jours pour moi, à un énorme détail près, je ne pourrai plus aller en montagne (le plus gros sommet dans mes 10kms réglementaires, ça doit être à 206m d’altitude !!!). C’est la m…

Le couperet est fixé au samedi soir suivant (avec en plus une tolérance sur le reste du WE de Pâques !!), ça laisse encore quelques jours de liberté, la météo est parfaite, et même si les conditions sont assez sèches, il va donc falloir sortir, et pas pour aller chercher les œufs en chocolat !

Une raison supplémentaire, comme si il en fallait vraiment une, j’ai reçu en TP, merci Skipass et LANGE pour la confiance, les dernières pompes de (free)rando de LANGE, les XT3 Tour Pro de 2022, il faut donc absolument que je monte voir ce que ça donne ! (attention cependant, ceci ne constitue pas mon retour sur ces pompes, mais néanmoins une première impression).

Réveil matinal

Je me lève tôt, vu les conditions, il vaut mieux ne pas trop trainer dans certaines pentes, ça purge pas mal, et avec ce type de neige, si on se fait croquer, le problème n’est pas respiratoire mais plus traumatique, et pas beaucoup de chance de survie. Mais un des avantages de partir tôt, c’est qu’il n’y a pas grand monde, voire personne, sur la route, ce qui me permet de battre allègrement mon record personnel maison/parking de Piau. Et quand on part aux aurores, ben y’a pas grand monde non plus au parking P1 :

Au moment de couper le contact, un œil sur la température, il fait -1°C, il y a donc dû y avoir un bon regel nocturne (pour info le parking est à 1800m à peu près). Il n’y a pas un pet de vent, et ce sera grand bleu toute la journée.

Et en ce qui concerne la fréquentation, en ce matin-là, j’ai l’impression qu’on ne va pas se marcher sur les spatules, y’a 2 voitures en plus de moi sur le parking ! Un peu étonnant d’ailleurs parce que vu le manque de neige, le spot est un des seuls restants où il ne faut quasi pas porter (ou pas beaucoup).

Ascension

Je m’enquille donc en ce début de matinée dans la vallée du Badet, je remonte plein sud en rive gauche de la Neste du Badet, et après au final un seul déchaussage/rechaussage et 5 minutes de marche dans de verts pâturages, je commence à prendre un peu de D+. La neige est béton, dès que ça se met un peu à pencher, je sors les couteaux, histoire de ne pas faire du bobsleigh ! L’objectif du jour est en vue, le Pic de la Géla (2851m) que je compte atteindre via la hourquette d’Héas (pour les non pyrénéens, dans notre pays, hourquette signifie col, ça vient encore une fois du gascon pour dire fourche) en passant sous Pene Blanque:

Pas grand-chose à signaler avant d’atteindre cette hourquette d’Héas, à part quand même plusieurs coulées avalancheuses des derniers jours sur les pentes plein Est que l’on traverse. Certaines sont vraiment impressionnantes, notamment une sous Pene Blanque, de plus de 200m de large. C’est des coulées de purge, il ne faut pas trainer par-là dans l’après-midi, ça c’est sûr !

Une fois rendu à la hourquette (au milieu à gauche sur la photo ci-dessus), j’ai la confirmation de ce que je craignais, c’est super sec de l’autre côté en Sud, donc il faudra soit suivre la crête, soit passer en Nord quand c’est possible. Je mets donc les crampons sur mes LANGE toutes neuves, les skis sur le sac, et en-avant Guinguamp !

Une centaine de mètres seulement de crête plus loin, je fais face à un mur. Côté Sud, c’est du rocher abrupte, et ça ne passe clairement pas, il faut donc que je passe en Nord sur la petite écharpe neigeuse au-dessus des grosses barres. C’est clairement expo, je suis bien content d’avoir ma pioche avec moi pour me sécuriser. C’est court, mais c’est chaud ! Une fois ce passage délicat derrière moi, c’est une marche tranquille sur une crête large, au passage on chemine au-dessus du couloir du String, l’entrée est bien protégée par une bonne grosse corniche. A droite, le paysage est magnifique avec tous les 3000s habituels, de gauche à droite, le Monte Perdido (3355m), le Cylindre du Marboré (3325m), Pic du Marboré (3251m), le Grand Astazou (3071m), le Casque (3011m), le Taillon (3144m) et le Gabiétou (3031m) :

De l’autre côté, vision inhabituelle sur notre terrain de jeu traditionnel de freerider pre-Covid, à savoir l’Envers de Piau, superbe face Ouest qu’on atteint après 20 minutes de marche depuis le haut du TSD du Pic de Piau. On voit bien en ce jour qu’il manque cruellement de neige, ça passe (et d’ailleurs certains Skipasseurs y étaient la veille je crois), mais ce n’est pas les conditions « normales » d’un début Avril, far from it !

A l’identique, pour atteindre le sommet, la route n’est pas directe, il faut descendre dans la pente plein sud, dans un espèce de mélange de rochers et de cailloux pas super rassurant, pour aller chercher l’arête Sud-Ouest entre le col et le Pic de la Géla. La montée finale se fait « en mettant les mains » comme on dit, sur du bon rocher. Le panorama sommital est grandiose, le Gerbats (2904m) et la muraille de Baroude, et une vue différente sur les sommets frontaliers visités il y a un mois environ au-dessus du tunnel de Bielsa (Aiguillette, Port Vieux, Barossa, etc…) :

2ième partie de journée

Grâce à l’exposition Nord, la redescente vers la hourquette de Chermentas (en-dessous au Sud du Pic de Piau) se skie directement du sommet, et modulo quelques bancs de requins au début, ça passe en glissant sans problème. Par contre, comme on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre (et non, je ne dirai pas la suite, de peur de subir les frondes de certains !!), la neige est donc tôlée, ce n’est pas du grand ski, ça fait surtout du bruit, et il ne faut pas s’emballer pour ne pas dévisser et sauter par-dessus les diverses barres. Heureusement, en allant chercher plus Est, la neige commence à décailler, et la glisse devient intéressante, et ça envoie du grand virage jusqu’à la cabane en dessous du lac de Badet. On en profite pour saluer le couloir du String au passage.

On note au passage un très bon comportement des grolles LANGE à la descente, très précises (ce qui n’est pas un luxe sur de la neige tôlée).

Il est alors temps de rentrer à la maison repasser en mode montée, et de mettre le clignotant à gauche : la nouvelle cible est le port de Campbieil, col très connu des randonneurs de la région, facile d’accès et avec une face exposée plein Est, garantissant une neige beaucoup plus meuble. Revers de la médaille, il fait super chaud : le soleil de fin de matinée est maintenant haut, et dans cette vallée, il n’y a pas de vent. C’est un vrai four, j’ai beau me dégarnir de toutes les couches que je peux enlever, je me chope un gros coup de transpiration, et je ne suis pas mécontent d’arriver au col (2596m), avec une vue plein Ouest magnifique sur le Vignemale :

Un couple est là en train de se ravitailler, c’est sympa de partager avec eux sur ces derniers instants de liberté qui nous sont gracieusement offerts ( !!!) et sur les sorties des jours précédents !! Juste au-dessus de nous, le Soum des Salettes (2976m) nous surveille :

La redescente s’effectue en passant le plus à gauche possible sur le flanc main gauche dans de la neige transformée un peu compliquée, et avec finalement juste 2 déchaussages très courts. Vers le bas, on est loin de la moquette de printemps, c’est plutôt la guerre dans de la super glue, à slalomer entre les patchs de terre pour arriver jusqu’au pont qui permet de traverser la Neste (ruisseau). Ce n'est pas du grand ski, mais toujours mieux que pas de ski du tout !!

Le topo

Pour ceux que ça intéresse, cette boucle (qui n’en est en fait pas une, c’est plus une sorte de huit) fait un peu moins de 1800D+ et offre pas mal de pentes et/ou expositions différentes. Elle a l’avantage de garder la neige assez longtemps, et on peut aussi bénéficier du parking de Piau ce qui permet de ne pas porter les skis très longtemps.

Attention cependant comme dit plus haut à ne pas trop trainer sur ces pentes orientées plein Est l’après-midi, quand ça purge, ça fait pas semblant !

Et un petit mot quand même sur les chaussures, j’avais les pieds bien défoncés à la fin, mais pour des pompes neuves, ça ne me choque pas. Le chaussant est vraiment très étroit, surtout au niveau du talon, du coup, elles sont assez précises, et j’ai trouvé que le débattement en mode montée était vraiment intéressant pour des grolles de freerando à 130 de flex…

Une bonne première impression donc, RDV dans un peu plus d’un mois pour la suite.

NobruDude
Texte, Photos NobruDude
Enjoy the ride...

2 Commentaires

yrlab Encore une belle motivation en solo !, à très vite dans les montagnes !
 

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