"Choisir, c'est renoncer. Qu'il est difficile et terrifiant de renoncer" Dominique Lévy-Chédeville

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"Choisir, c'est renoncer. Qu'il est difficile et terrifiant de renoncer" Dominique Lévy-Chédeville

Récit d'une micro-aventure en Valais suisse, à la conquête du Breithorn.
article #winterfamily
coline.rousseau1995@
Photos :
coline.rousseau1995@, chamonix-guides
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

    10 mai 2019, 17h. Rien ne laisse présager qu’un an plus tard nous serons confinés. Le week-end s’annonce ensoleillé, les options pour en profiter sont nombreuses. J’hésite. Exploiter les conditions printanières encore bonnes sur les skis ? Faire quelques longueurs et retrouver le caillou du côté de Chamonix ? Rechausser le wakeboard ? Passer le week-end à fouiner les nouveautés ski de la saison prochaine ? J’opte non sans difficulté pour une virée dans le Valais, chez nos amis suisses. Comme pour prolonger la saison jusqu'aux derniers instants, le mois de mai se révèle propice à cette belle épopée. L’idée est d’aller côtoyer les plus hauts sommets du Mont Rose, et d’atteindre le Breithorn, le plus facile d’entre eux. Celui qui culmine à 4164m fait aussi la frontière avec la vallée d'Aoste (Italie). Cosmopolite.

    Chacun des massifs que j'ai eu l'occasion d'explorer est fort de beaux atouts, de l'Oisans sauvage au Mont Blanc emblématique, en passant par la Maurienne, variée. Mais le Mont Rose vaut son pesant de cacahuètes. Ses glaciers, ses 4000 tous plus beaux les uns que les autres, la variété de ses reliefs et cette immensité qui vous subjugue à chaque instant, en font le massif idéal pour tout skieur à la recherche de sensations, à la montée comme à la descente.

    8h. Partis tôt de Chamonix pour rejoindre en voiture le village de Zinal à 1675m d’altitude, le week-end s'annonce éprouvant. La micro-aventure du week-end est composée de trois étapes. 1600m de dénivelée positive pour atteindre le refuge où nous passerons la nuit, avant d’amorcer les 900m de dénivelée positive qui nous mèneront au sommet du Breithorn. Et le meilleur pour la fin : la descente vers la voiture, 2400m plus bas. Derniers préparatifs sur le parking, un peu chamboulés par la météo, pas si belle que prévu. Justine et David portent cordes et matériel le plus lourd. Je me contente de porter mes propres affaires, mon piolet et mes crampons. Pas très équitable comme répartition des charges, mais je suis clairement le maillon faible physiquement.

    9h. Allons-y gaiement. La première partie de la montée, majoritairement en sous-bois, est marquée par l’arrivée de la neige. Inattendue. Ce n’est qu’une fois le torrent du Tracuit derrière nous qu’elle s’arrêtera de tomber. Nous prenons de l’altitude doucement, la vallée s’éloigne peu à peu. Après une longue marche d'approche skis sur le dos et pas moins de 800m de dénivelée positive pour atteindre les premières neiges, chausser les skis et mettre les peaux sonnent comme la première victoire de cette ascension. Il en reste encore autant pour atteindre notre objectif du jour, en lieu et place de la Cabane du Tracuit (3256m). Tenu par le club Alpin Suisse, ce refuge surplombant le valais suisse est plein de charme et promet une nuit d’anthologie au cœur des montagnes.

    13h. Nous voilà perdus dans cette immensité. La lointaine silhouette du refuge comme seul guide et signe de chaleur dans cet environnement si froid. Nous avançons doucement mais surement, profitant de la beauté des lieux. L’itinéraire est relativement clair, la cabane n’est plus qu’à 300m de dénivelée. La bière commence à nous narguer de là-haut. Notre aventure prend alors une autre tournure lorsque, dans un silence assourdissant à peine perturbé par nos souffles, se succèdent plusieurs craquements sous nos pieds. Crevasses ? Impossible, nous n’avons pas encore atteint le glacier de Tourtemagne. Plaques de neige ? Possible. Nous avons croisé un binôme à peine plus tôt. Celui-ci renonçait, estimant la qualité du manteau neigeux mauvaise à l’approche du refuge. Poches d’air sous la couche de neige ? Nous ne le saurons pas. 

    14h. Quelques dizaines de minutes de concertation et d’analyse plus tard, nous faisons le choix de renoncer et de redescendre. Pas question de prendre des risques, nous reviendrons.

L’objectif change alors : prendre un maximum de plaisir et profiter des quelques virages qui s’offrent à nous. Et quel plaisir. Sentir redescendre la pression de la décision, apprécier les courbes que nous traçons, les yeux parfois happés par les sommets nous faisant face. Se laisser glisser avec un brin de légèreté. Trente minutes de descente skis aux pieds, deux petites heures pour rejoindre le parking skis sur le dos, à peu près autant pour rentrer à Chamonix et cinq minutes sur le parking pour enfiler un jogging. La boucle est bouclée.

    18h. Nous voilà déjà devant un bon burger, à débriefer de la journée. Nous ne regrettons rien. Chaque expérience, qu'elle soit un échec ou une réussite, nous apprend et nous rend un peu plus fort. La montagne, nous la pratiquons pour plaisir de se sentir VIVANT. C'est aussi pour cela qu'on l'aime tant, non ?

Qui suis-je ?

Née de parents montagnards, j'ai fait mes premiers pas de chasse-neige à il y a déjà 23 ans, à Chamrousse. Après être passée, toujours en loisir, par le ski freestyle, le snowboard et le freeride, je me suis essayée au ski de rando pour en découvrir plus de ces montagnes que j'aime tant. Aujourd’hui, le ski est pour moi la somme de toutes les valeurs transmises par chacune de ses disciplines, associé au plaisir d’être en montagne et de glisser. Ceux qui me connaissent savent qu’ils pourront me croiser, selon les conditions, sur les télésièges en snowboard ou skis aux pieds, puis en peaux de phoques en train de chasser le sunset. Seul le ski de fond me résiste encore à peu près. Quoi que.

Reporter dans l'âme et passionnée de montagne et d’outdoor, le ski sous toutes ses formes me permet de mêler la photo à l'écriture et de donner vie à mes expériences en montagne.

2021 s’annonce riche en expériences, en aventures, en découvertes. Explorer encore et encore les montagnes françaises et suisses, leurs vallées, crêtes et sommets. Exploiter chaque opportunité de sortir les skis. Que ce soit de jour, à la frontale ou au sunset, par beau ou par mauvais temps, avec les copains le plus souvent, avant ou après l'apéro.

Et un seul but : assouvir ma soif de grands espaces, d’engagement et de partage. Ce partage, quel que soient le contexte et les conditions, passe aussi par l’immortalisation des moments forts, en vue de leur diffusion. Il constitue pour moi l’essence de la communication. Transmettre mon amour pour le ski, l’outdoor, inspirer et procurer des émotions à travers mes expériences en sont les finalités.

Parée pour la suite de l'hiver et armée d'une grosse dose de motivation et de passion, je suis l'Aficionados qu'il vous faut et serais fière de porter les couleurs de deux communautés (comprenez Skipass et Glisshop) aux valeurs fortes, créées par des passionnés, pour des passionnés.


https://www.instagram.com/baby_colinette/

#Winterfamily

« Ce ne sont pas les influences qui comptent, c’est le choix de ses influences qui est important. » 

T.Lamazou (1980)

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