2021 - WHITE SEASON

Corentin, Bérenger et Quentin, stoppés dans leur élan de motivation de début de saison sont désespérés par l'annonce du gouvernement concernant la mise à l'arrêt des remontées mécaniques. Cependant, pour les réconforter, Lisa les invite à venir faire une raclette avec des amies.

Pendant le repas, Lisa lance l'idée de tourner un film pour passer le temps et profiter au max des conditions d'enneigement. 

Tout cela veut dire qu'il va falloir monter à pieds et les garçons ne sont pas vraiment du genre à monter mais plutôt à descendre! Et puis ils n'ont même pas pu se faire les cuisses pour encaisser les généreuses formes de la montagne les pauvres loulous. Lisa, elle, grande habituée des randonnées, est impatiente de voir les garçons avec les raquettes aux pieds. 

Alors, vont-ils réussir à monter jusqu'en haut et redescendre avec toute la force et l'énergie des saisons précédentes? Ou va-t-il y avoir des plats dos, plats gueule et des cuisses qui chauffent ? 

D'ailleurs, même moi qui vous écris ne le sais pas car le tournage n'est pas fini! Nous attendons un nouveau don du ciel pour continuer à nous régaler de cette belle blanche...

Avant tout, les acteurs talentueux que tu retrouveras dans ce court-métrage, sont des saisonniers.

Découvre les :

T'en fais pas, on en a eu des courbatures ! On est cassés en quatre!

Voici une série de photos sorties du film qui te donneront l'eau à la bouche

Je vais quand même finir cet article par me présenter :

Bérenger, jeune Vosgien de vingt-six hivers, saisonnier depuis six ans, vivant dans son camion avec sa copine et son chien (oui même l'hiver, et on a même pas froid!), je te laisse voir les photos ci-dessous.

Autant vous dire que depuis que j'ai découvert les Alpes, j'ai pas réussi à retourner skier chez moi, en même temps il n'y a plus trop de neige l'hiver chez moi.

Mes parents modestes, ont eu la bonne idée de me mettre sur des skis à l'âge de quatre ans et depuis, je sais ce que c'est que d'avoir mal aux pieds...

Et pour te raconter un peu mon parcours , j'ai commencé mon apprentissage dans le commerce à l'âge de seize ans et une fois passé mon CAP et mon BAC PRO, bah j'avais pas envie de continuer à rester douze mois de l'année enfermé dans un magasin et à ne pas pouvoir aller skier l'hiver, pas par manque de temps, PAR MANQUE DE NEIGE! Donc ça a été très facile, à l'obtention de mon diplôme, j'ai échangé ma voiture contre un vieux camping car et je suis parti pendant un an à l'arrache découvrir mon pays ainsi que moi-même.

Faire la manche et la recup' des invendus des magasins étaient une de mes sorties hebdomadaire, le woofing était la meilleure façon de découvrir le pays en continuant à garder un rythme de travail, un lieu sécurisant où me garer ainsi que de savoir si j'étais plutôt fait pour travailler la terre avec mes mains, mais nan, c'était pas mon truc en fait.

Vendanges en Champagne et Alsace, photographe des plages dans le Golfe de Saint-Tropez, serveur et plongeur dans des hôtels de luxe, vendeur de vêtements, vendeur en boulangerie, figurant sur France 2, réparateur de vélo pour Emmaus, agent d'entretien, loueur de vélo au bord de l'océan et un jour, au bout de deux ans de vadrouille, j'ai fait une rencontre qui a changé ma vie de vagabond.

En rentrant d'un festival dans les pays de l'Est, je rencontre un mec qui revenait du même festival que moi et qui avait pour projet de débuter une formation de Skiman via le CNPC.

Ni une ni deux je lui demande de me donner des renseignements sur cette formation car c'était un métier qui me trottait depuis longtemps en tête, mais qui m'avait toujours apporté des refus dû à mon manque d'expérience dans le métier.

Septembre 2016, je ne t'explique pas la joie que j'ai ressenti lorsque ma candidature a été acceptée et que j'allais commencer à apprendre un nouveau métier! Les mois passèrent et ma passion pour le métier ne cessait d'augmenter, je n'avais jamais autant été impliqué dans des études. Diplôme en poche, ma première saison en tant que Skiman à Chamrousse s'était bien déroulée et je savais que je reviendrai l'année prochaine, j'étais comblé. Trois saisons plus tard, le patron annonce à l'équipe que le magasin était mis en vente. Un sentiment d'inquiétude quant à l'avenir de mon emploi s'est emparé de moi mais il a été rapidement écrasé par un autre, l'ambition. J'ai donc demandé les bilans à mon patron, et passé la saison avec un comptable à préparer ma reprise. 

Halala j'étais jeune et fou à cette époque, je croyais quoi? Que j'allais vraiment être le nouveau dirigeant de BERENGER SPORTS 1800, surplombant Roche Béranger, face au télésiège de la Bérangère, au pied de la résidence de vacances de la Bérangère? 

Ouais toi aussi je suis sûr que tu trouves que j'avais des raisons de m'emballer...

Et bien droit dans le mur le Beber! Les banques voient les chiffres avant tout, pas l'ambition. Et sans apport conséquent, j'étais mal barré. Au moins je peux maintenant dire que j'ai fait sourire un banquier un jour.

Mais cette expérience m'a beaucoup apportée et ma copine m'a soutenu du début à la fin dans ce projet, c'est grâce à elle que j'ai pu encaisser cette déception. Malgré tout, un poste de responsable m'a été offert dans une station des Trois Vallées la saison suivante. Plutôt cool comme levier!

Depuis, mon chemin de saisonnier a continué, toujours en tant que Skiman et toujours avec autant d'ambition, d'amour du ski et de la montagne.

À l'heure où je t'écris ces lignes, je suis dans mon camion à Valloire où je viens de finir ma semaine de 17h en tant que Skiman loueur de skis de fonds. Mais au moins, j'ai la chance d'avoir un job pendant cette saison très difficile...