Bella’ttitude pyrénéenne

Le mois de décembre 2020 a commencé très fort dans les Pyrénées Ouest et plus particulièrement dans les Pyrénées Atlantiques japonaises. On n’a pas connu un tel début d’hiver depuis quelques saisons ; un pur plaisir d’avoir une situation hivernale qui perdure depuis un mois. Après 15 jours plutôt secs mais avec des températures de saison, on a ressorti les couteaux avec l’ami Nobrudude. Après un bon béton armé matinal, quelques runs dans un couloir ensoleillé juste à point pour envoyer, voilà la dépression « Bella » qui arrive follement du Nord succédant aux livraisons du Père-Noël. 

Lundi 28 décembre, après une nuit où les éléments étaient en mode free-party, la pluie en plaine ne dépasse pas les 2 degrés. Les flocons s’invitent dès 700 mètres d’altitude comme annoncé dans le bulletin du jour. Les vents sont particulièrement forts, les webcams des stations invitent à rester au chaud.

Mardi 29, après un bon demi-mètre de fraîche tombé du ciel, me voilà encore à Gourette à 8h. La première surprise est sur la route d’accès avec une belle épaisseur mais rien sur les arbres, pas une once de blanc. L’atmosphère est toujours neigeuse mais tend à se calmer puis, enfin la visibilité laisse mieux apprécier les premières livraisons de Bella. A 9h, seul au monde sur le domaine je rencontre un randonneur sympathique avec qui je fais la trace dans la seconde partie de l’ascension. On sent bien que le soleil ne nous honorera pas de sa présence. Apprécier les reliefs reste une aubaine pour faire parler la poudre. Malgré quelques crêtes poncées par les rafales, le manteau neigeux est bien poudreux dès 1200 mètres. 10h30, le ciel nous retombe sur la tête, le vent devient brise et de belles pizzas de coton retombent généreusement mais avec une grâce verticale ! 

Mercredi 30 : Gourette, 8h, il neige toujours bas dans la vallée d’Ossau. La montée à la station confirme une belle livraison nocturne. Cette fois les arbres sont bien plâtrés, en témoignent les 30 cm ultra léger à 1300m. Avec Matt et Pierre, on ne compte pas sur les éclaircies mais au vu l’état du front de neige, nos têtes ressemblent au premier smiley de l’histoire numérique. Quel bonheur de remonter un domaine skiable désert et de choisir à l’infini ou presque ses pentes à plaisirs. Après une bonne ascension agrémentée de rafales neigeuses, le sondage de rigueur à 2000 mètres confirme un bon 80 cm.

Les 700 mètres de dénivelé négatif se savourent avec délectation mais il faut de la pente pour arriver à faire des virages cartes postales tant la couche est copieuse. Ces journées-là, 100 mm au patin est le minimum syndical. A la mi-journée, le ciel se chargeait à nouveau pour quelques caprices.

Jeudi 31 : Un peu de soleil annoncé, il fallait y retourner pour éventuellement faire la même chose que la veille mais avec le soleil et 10 cm de plus. Les Pyrénées Atlantiques ont eu moins de soleil que les Hautes-Pyrénées mais surtout un léger redoux (Iso à 1600) avec un vent Sud-Sud-Ouest. La trace de montée était très agréable mais la descente était sur une neige compactée, cartonnée à quelques endroits. Chez les voisins, le soleil était plus généreux et la neige était bien poudreuse. On ne peut pas être toujours au bon endroit mais ce n’est que le début d’une longue saison de randonnée à ski. A moins de pouvoir redécouvrir le ski par gravité.. !?