Du Téléphérique de l'Aiguille du Midi au Double MonoCâble Funitel (DMC), insensible au vent, on a tous mis les pieds dans un téléphérique conçu par Denis CREISSELS, Interwiew !
A 67 ans,cet inconditionnel du derby de la Meije, concepteur et repreneur du téléphérique de La Grave, raconte l'histoire de notre remontée mécanique originale.
Interwiew :
Qui a eu l'idée de construire un téléphérique ici ?
Depuis 1930, il a été question d'un téléphérique dans le massif de la Meije.
Pour ma part, habitant Chamonix et ravaillant à Vars,lors de mes haltes à La Grave, le Maire me demandait de mettre à jour ce projet. Ce que j'ai fait à mes frais, si bien que lorsqu ’il y a eu des subventions à utiliser, c'est ce projet qui en a bénéficié. Ce fut un chantier de haute montagne, qui s ’est déroulé entre 1975 et 1976. Tous les pylônes sont sur des éperons rocheux, totalement à
l'abri des avalanches et chaque tronçon a environ 1.000 m de dénivelé.
Pourquoi ne pas avoir choisi un système débrayable ?
Nous avons opté pour une solution économique, avec un débit peu important : un système pulsé avec six trains de cabines par tronçon qui ralentissent deux fois dans la montée. Ce choix a été reproché, par la suite, notamment pour justifier la faillite du téléphérique en 1986. Le système pulsé a l'avantage de pouvoir reprendre le skieur au tiers du parcours sans avoir besoin de construire une gare intermédiaire, ça ne coûte rien de plus ! Par rapport au téléphérique classique à va-et-vient de Lognan et des Grands Montets à Chamonix, pour des performances équivalentes (longueur,dénivelé,débit), la construction du téléphérique de La Grave a coûté quatre fois moins cher ! Et il permet la reprise des skieurs au "P1" (premier pylône) à 1.800 m.
Vous avez racheté la concession du téléphérique de La Grave en 1987 ?
Oui, je l'ai repris par fierté ! On me disait qu'il était "mal conçu, mal construit " et je voulais prouver le contraire. La première chose que j'ai faite en le rachetant, c'est de remettre en état le téléphérique, inactif depuis un an et demi, et de construire un téléski sur le glacier de la Girose, notamment pour faciliter la liaison avec les Deux-Alpes.
Aujourd'hui,vous pensez à augmenter le débit ?
Non, nous pensons que ce serait néfaste pour la qualité et la particularité du ski. Sur le plan économique du téléphérique et de toute la concurrence, le plus
intéressant serait qu'il y ait une meilleure fréquentation en semaine.
Quelle est la remontée mécanique dont vous êtes le plus fier ?
C'est sans doute le téléscaphe de Marseille-Callelongue exploité de 1967 à 1969, remarquable par sa simplicité et sa sécurité. Mais qui s'est arrêté faute d'exploitant marseillais intéressé.
(source de l'interwiew : Element, le journal du pays de la Meije - N°2 - www.lagrave-lameije.com)
inscrit le 17/1/02
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