Direction, le glacier d'Argentière.
La benne est fermée, et comme on est radins, on veut pas payer le refuge. Résultat (comme on comptait rester jusqu'à dimanche): le portage du matos de ski et d'alpinisme, la tente, la bouffe, le gaz, les duvets, les matelas, le red bull .
Au total 25 à 30kg par personne sur le dos, pompes de ski aux pieds, le tout sur 1600m de dénivelée. Inhumain... Il y a beaucoup de neige, c'est platré comme très rarement, on est quasi seuls dans cette immensité, génial!
On arrive tard sur le lieu du bivouac (19h30), il faut encore préparer la bouffe, installer le bivouac, faire beaucoup d'eau vu notre état de déshyddratation, faire à bouffer, préparer les sacs pour le lendemain, et surtout essayer de dormir... Pas facile à 4 personnes dans une tente pour 2-3, avec en plus un matelas autogonflant qui vient de rendre l'âme ... Côté duvets, c'est pas mieux, la palme d'or revenant à Ted capwell, avec un duvet "température extrême +5°C..."
Le lendemain, réveil glacial à 4 heures, les parois de la tente sont toutes gelées, ça nous tombe dessus au moindre mouvement et ça nous humidifie... Le temps de faire un thé, de s'envoyer un red bull et on sort de la tente, histoire d'avoir un peu plus d'espace, et là... c'est le drame! -10 voire -15°, et un petit vent qui vous glace jusqu'aux os
Donc zou, on essaye de pas traîner, direction la NNE des Courtes, qui doit être en conditions merveilleuses: la veille, il n'a pas dégelé au dessus de 2000 mètres! Mais on comprend vite le problème: ça brasse au dessus des genoux, parfois ça commence à porter et dès qu'on appuie le pied, ça casse. Epuisant. On trace comme ça jusqu'en dessous de la rimaye, mais il est déjà près de 9 heures, si on doit faire la trace dans 60 de poudre jusqu'en haut on ne pourra pas!
Nous ne sommes pas seuls, on croise des alpinistes qui voulaient faire les Suisses aux Courtes mais là aussi la réponse tombe: trop de neige, on aurait pas pu!
Direction le bivouac, on en profite pour l'aménager un peu: cuisine taillée dans la neige avec plan de travail, tables et chaises par Kortex, chiottes 3 étoiles avec escalier d'accès par Tonio. Pendant ce temps je me colle la bouffe et Ted Capwell, malade comme un chien, décide de redescendre vers la civilisation, les douches, les lits avec des couettes, le chauffage, les voitures qui portent les 30kg à notre place...
Bien décidés, on remet ça au lendemain, c'est à dire aujourd'hui. Mais manque de bol, ciel tout bouché le matin, on décide de pas y aller, d'autant plus qu'une méchante perturbation est annoncée. Evidemment 2 heures plus tard le soleil brille, on est dégoûtés mais à partir de midi, la perturbation arrive en force. On redescend, 1600m de dénivelée dans l'autre sens dont 800m de portage, les sacs sont encore plus lourds qu'à l'aller (Ted es plus là pour porter la tente...). On arrive en bas comme des robots, complètement explosés, avec la ferme intention d'y retourner avant la fin du mois! A suivre...
inscrit le 16/03/00
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