Japon - orgie I

Cet article fait partie du blog relatant le trip Skipass au Japon en janvier 2013, avec Enak Gavaggio et Dylan Florit. Retrouvez l'ensemble de nos articles ici

Doux réveil au son des tractopelles en ce jeudi matin, seul moyen pour les indigènes de lutter contre le flux quasi continu de neige entre décembre et mars.  Il a neigé quelque part aux alentours de 30 cms dans la nuit, qui sont venus s'ajouter aux chutes de la veille (que nous ne connaissons pas)... 

Nous engloutissons notre petit déjeuner (un bon mix occidental/japonais parfait pour nos palais à la fois curieux et conservateurs d'occidentaux. bref, on a du café!) et retrouvons Ryosuke sur les coups des 8h avec comme objectif de faire l'ouverture. Nous ne sommes pas là pour faire la grasse mat'.

Akakura Kanko est une des 9 stations constituant le "domaine skiable" de Myoko. Cette notion de domaine est relative puisque chaque station dispose d'un forfait indépendant et que seules quelques unes sont effectivement reliées. Nous avons évidemment choisi parmi les 9 celle qui offre les meilleures possibilités de freeride. Bon en revanche, difficile d'avoir une idée de ce à quoi ressemble la montagne avec les conditions de cette première journée.

La sous couche est d'1m50 en bas, 2m50 en haut, le tout hors accumulations, très fréquentes dans les vallons volcaniques caractéristiques du Japon. Un local nous dit en s'excusant presque que c'est une petite saison pour l'instant, on répond qu'on va s'en contenter. D'autant que la neige japonaise a une caractéristique : il n'y a pas de couche dure, hors rares redoux. Une "sous-couche" de deux mètres équivaut à un matelas sans fond, prêt à absorber toutes vos acrobaties et à vous noyer si vous avez le malheur de déchausser. Bref, le ressenti n'a rien à voir avec nos neiges occidentales.

Il est 10h17, ceci est la première photo d'action du trip. Un peu tard me direz vous mais c'est parce que j'avais perdu le groupe, tournant à gauche au lieu de tourner à droite dès le premier run. Boulet. 

Nous traçons la vierge profonde toute la journée. Akakura Kanko fait partie des stations à la cool pour le hors-piste (c'est loin d'être le cas partout). Ni marche ni rien, à peine une petite traversée de ci de là, tout est directement accessible via les remontées. 

La ligne et la connerie du jour (une vraie belle grosse vidéo sera proposée en fin de trip)

Les conditions de ride sont dantesques mais pour shooter c'est une toute autre histoire : le rideau continu de neige réduit la lumière, obstrue la visibilité et affole l'autofocus. Résultat Enak est flou une bonne partie de la journée, alors que Dylan est toujours net. L'autofocus du 1D a ses raisons que la raison ignore. Mais bon, on se console en se disant qu'on n'est pas là pour faire la couverture du National Geographic mais pour documenter l'orgie. Et pour documenter, on documente, à grands coup de faceshots.

Ludo semble s'en sortir un peu mieux à la caméra, même s'il se plaindra d'avoir eu un peu froid. On ne comprend vraiment pas pourquoi (si une marque charitable passe par là : XL)

Nous finissons à la nuit tombante, dernière voiture sur le parking. De grands sourires, beaucoup d'émotion, peu de mots : on sait qu'on a touché le gros lot, qu'avec un tel premier jour et la neige qui continue de tomber, la semaine va être fantastique. 18h30, le diner est servi, Shabu Shabu pour attaquer la semaine, bière et Saké apporté par Ryosuke, notre guide (bénévole). On va faire de beaux rêves.

Intermède culturel : le Onsen

Le Onsen, ce sont les bains japonais. Dans beaucoup de maisons et d'établissements traditionnels (la majorité), vous ne trouverez pas de salle de bain, les japonais se rendant aux bains publics (ou dans les hotels des bains privés mais communs). Le Onsen puise directement son eau chaude, fortement minéralisée, des entrailles de la terre (l'eau chaude affleure partout dans ce pays volcaniquement très actif).
Le Onsen obéit à une étiquette très stricte : il n'est pas question de plonger directement dans le bain (hein Enak?). Il faut auparavant se laver soigneusement (avec moulte savon, les locaux vous surveillent) à l'aide des douchettes présentes autour du bassin mais JAMAIS dans le bassin (l'eau ne doit pas être souillée). L'idée est de ne rentrer dans l'eau qu'une fois que vous êtes parfaitement propres. Attention, ça peut être un peu chaud. Ensuite, détendez-vous et pensez à la journée incroyable que vous venez de passer, et à celle qui vous attend le lendemain. Magique.

Anecdote : a la fin de cette première journée, Dylan décide d'aller tester son premier Onsen alors que nous buvons une bière. Il revient 30 minutes plus tard, ravi (je l'avais briefé sur les règles ci-dessus). Cependant, il nous déclare, étonné : "Je ne savais pas que c'était mixte, quand je suis rentré il y avait deux japonaises dans le bain". J'ouvre de grands yeux, aurions-nous oublié de préciser au jeune la différence entre le rideau rouge (entrée du onsen pour femmes) et le bleu? Il semblerait bien... Mais bon, pas d'incident diplomatique, Dylan nous rassure : "elles étaient très souriantes". (oui, tout le monde est intégralement nu au Onsen)