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Interview Ahmet Dadali

Ahmet Dadali, 23 ans, l'une des stars de la production Level 1 (Eye Trip, After Dark), n'en fait qu'à sa tête. Skieur urbain par excellence, il nous raconte sa vie dédiée au ski.  

article Ahmet dadali

Ahmet Dadali, 23 ans, l'une des stars de la production Level 1 (Eye Trip, After Dark), n'en fait qu'à sa tête. Le "dada" contenu dans son nom rappelle qu'en son temps ce mouvement artistique jouait les troubles-fêtes dans l'art convenu, et qu'aujourd'hui Dadali est un digne héritier de ces provocateurs. Il surgit comme ça et nous balance ses rails de nulle part, ses tricks fulgurants d'on-ne-sait-où, pose ses semelles sur la pierre, le béton, le goudron, le métal et parfois la neige. 

C'est l'incarnation du skieur urbain, avec tout ce que l'expression a de paradoxale, le genre de skieur qui a plus compté les marches d'escaliers que les mètres de dénivelé, car son jardin d'enfance faisait 325 m de haut exactement. Il skie avec la veste ouverte (sa signature) mais surtout, il skie, encore et encore, malgré les blessures (trois opérations au genou gauche). Dadali a ouvert Eye Trip par ce segment qui n'est pas loin d'être un petit chef-d'oeuvre du freestyle et pour lequel il a été sacré meilleur athlète à l'IF3 en 2010

En ce moment, il filme en Europe sur un nouveau projet, l'occasion de le rencontrer au coin d'un bar, au salon ISPO, handicapé par une blessure à la bouche, un accident de ski qui lui a arraché une dent et tailladé la langue. Il a du mal à parler, la langue gonflée comme une éponge, mais au bout de quelques minutes il oublie la douleur et parle avec passion de sa vie dédiée à la glisse. 

-Qu'est-ce-qui t'es arrivé ?

-Je me suis blessé à la bouche il y a une semaine. Un accident imprévisible, la spatule est entrée dans ma bouche et en ressortant elle a arraché une dent, cassé les gencives, coupé la langue. Je n'ai jamais autant souffert et pourtant j'ai eu trois opérations au genou ! Je peux à peine parler, je ne peux même pas boire une bière. 

-Tu tournes en Europe ? 

-Oui, c'est mon idée, une sorte de reportage. J'ai eu une mauvaise année avec mon genou blessé, mes dents. Je veux faire des trucs, continuer à skier, rencontrer des gens. Ce sera un truc genre "Ahmet's discoveries" ou "The melting pot". C'est mon premier épisode, filmé en Autriche, il sort le 21 février. Je ne veux pas qu'on ne voit que moi à l'écran, je veux skier avec les gens autour, les riders locaux, montrer la bouffe, les bons spots. 

-Où as-tu grandi ?

-J'ai grandi dans l'état de New York, près d'une colline de 325 m de haut. Le park était réservé aux snowbarders, on y allait quand même ! On skiait aussi en ville, sur les rails. J'ai grandi avec les gars de Travelling Circus, c'était le meilleur groupe de potes pour apprendre à skier. Quand on me dit : "t'es bon en ski", ça veut dire quoi ? Ca veut dire que j'ai beaucoup raté l'école pour pouvoir skier ! 

Après l'université, j'ai déménagé en Utah. Il faut bouger à l'ouest pour skier, c'est obligatoire, il ne se passe rien sur la cote Est. A l'Ouest, le ski est vraiment important, ils skient tous les jours. En arrivant, je me suis dit : c'est incroyable ces montagnes, ces parks, la vie nocturne ! J'ai commencé à filmer avec Rage, et à la fin de l'hiver, Level 1 a organisé un park-shoot pour Real Time. C'était en 2005/2006, j'y ai participé. Ensuite j'ai filmé pour Turbo, je me suis blessé - ligaments croisés - j'ai terminé ma saison en janvier, trop tôt. Je sais sauter mais je n'ai eu que des rails dans ces premières vidéos. Je savais que je pouvais faire mieux, j'étais frustré de ne voir que ça à l'écran ! 

-Ensuite, il y a ce fameux segment d'ouverture d'Eye Trip...

-Je reviens de blessure et c'est ma meilleure année, 2009/2010. Je voulais skier aussi fort que possible, mon genou ne me faisait pas souffrir, je voulais skier, vraiment, full speed ahead, c'est pour ça que j'ai pu faire ce segment : c'est mon ski au maximum, c'est ce que je veux montrer, c'est le ski que je sais faire. C'est la seule année où j'ai senti cela : pouvoir montrer mon potentiel maximum (un Bonus Edit existe). Dans After Dark, j'ai eu le segment de fin, c'était bien mais je me suis blessé assez tôt en avril, mon genou gauche encore pour la troisième fois, et je n'ai pas pu tout donner. Je veux que les gens pensent que je mérite ce que j'ai. Blessure après blessure, j'ai donné tout l'argent que je gagnais pour réparer mon corps, je n'ai pas d'assurance, j'ai payé 5 000 dollars pour la bouche, alors je fais quoi maintenant ? Je m'arrête ? je ne peux pas. Les gens me disent : pense à l'avenir, mais je ne sais pas penser à autre chose qu'au ski, ça a l'air idiot, mais je sais que je skierai toujours. Quand tu fais du ski toute ta vie, rien d'autre ne compte, le ski est la priorité, il faut que ça se voit dans les vidéos. 

-Tu as vu la parodie que des Français ont fait de ton segment (voir ci-dessous) ?

-Oui bien sûr, j'ai beaucoup aimé, je l'ai mis sur mon facebook direct !

-Quels skieurs t'inspirent ?

-Mon inspiration, c'est Candide, he goes big, partout, tout le temps, c'est le meilleur skieur selon moi. Et en plus il le fait seul, c'est un skieur fantastique. Phil Casabon est la définition du style, absolument. Et puis Level 1 qui est une famille où tous les skieurs sont bons : Tanner Rainville, Wiley Miller...

-Tu n'aimes pas la compétition ?

-Je ne veux pas faire de contests. S'entrainer dans un park... c'est un autre sport, ce n'est pas du freeskiing selon moi, qui est s'exprimer, skier pour soi. Les compétitions deviennent l'aboutissement d'un entrainement où tu apprends des tricks. Tu perds l'essentiel de ce que le freeski est, tu t'enterres, tu te dégrades ! Le sport évolue, soit tu passes ton temps dans le park, soit tu fais tes propres trucs. C'est plus dur de faire ses trucs, seule une toute petite partie des skieurs s'en sortira. Les films permettent de montrer ta créativité. Le freeski c'est ce que je fais tous les jours, ce qui me vient à l'esprit, je ne veux pas être jugé dans une compétition. Personne ne peut t'apprendre le freeski, tu es né avec et tu skies avec. Je n'aime pas les coachs qui te disent quoi faire, les coachs que tu paies pour devenir un pro-rider. Je voulais être un ski-bum, jamais je n'aurais permis que quelqu'un m'apprenne à skier. J'ai rencontré le monde entier grâce au ski. Tu sais, je ne suis pas très éduqué, je ne parle pas très bien, tout ce que je veux, c'est être un skieur. 

Interview Ahmet Dadali

13 Commentaires

jamrek Bel esprit et quelle franchise !
J'espère que les parents on cassé le moule... (Il est unique ce mec et tant mieux si ça reste ainsi)
 

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claymore Un de mes riders préférés. Il a le style, le level et l'esprit! UN exemple je trouve!
Merci skipass pour l'interview ;)
 

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Nico_Looping Merci pour l'interview, ça fait vraiment plaisir de voir que des mecs apprécient encore l'essence de la ride, pa
 

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Nico_Looping Merci pour l'interview, ça fait vraiment plaisir de voir que des mecs apprécient encore l'essence de la ride, pa
 

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Alexsdmm Il a son style et son idéologie personnelle, et des riders comme lui il n'y en a presque pas.. Je le kiff ce gars !!!

GARDE TA VESTE OUVERTE AHMET !
 

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