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Dim Charrière : le senior is back

Dim est un pionnier du freestyle qui n'a pas encore rangé ses spatules. De la première compétition de pipe ski en 96 à Riksgränsen à 2011, il est dans la place. Rencontre avec celui qui ne veut pas grandir. 

article Dimitri charrière

A 40 ans, Dim Charrière revient sur les skis, rappelle les journalistes, organise des photos shoots. Il nous avait déjà mis la puce à l'oreille lors de la première édition du Linecatcher en 2009 où il avait terminé 6ème. En 2011, il a encore faim. Dim est comme Peter Pan : il veut retrouver l'univers merveilleux du ski parce qu'on peut voler. 

Dans un portrait de lui que j'avais écrit il y a 8 ans, une autre époque, un autre monde, il disait des choses comme : "J’étais plein de sponsors l’année dernière, je n’ai plus grand chose cette année, mais ce n’est pas grave, le freestyle n’est pas une histoire d’argent ni de sponsors pour moi. C’est ma vie, c’est plus qu’une passion. J’ai 29 ans de ski dans les pattes, 9 ans en professionnel et je skie de mieux en mieux. J’ai toujours du plaisir à replaquer un saut. Je m’en fous de faire une journée de pipe avec de la poudre à côté, du moment que je m’éclate. Je ne crois pas à la séparation du freestyle et du freeride, Candide éclaterait un paquet de freeriders casqués dans une compétition". 

Hargneux et lucide, combattif et affectif, provocateur et fidèle. Dim n'a pas beaucoup changé. Un fils et dix ans plus tard, il est peut-être plus relax mais pas sans combat. Plus conciliant mais pas sans rage. "Quand on me demande mon métier, je réponds que je suis “dans les affaires”. Si la fille est jolie je dis que je suis skieur pro. Si elle est moche, je suis plombier", disait-il. Aujourd'hui il reprend du poil de la bête, dont on a eu tort de vendre la peau avant que le freestyle ne la tue. Inusable Iggy Pop du ski, Dim a encore des décibels à cracher. 

Dim Charrière : le senior is back

-Bon, soyons clairs, tu es le plus vieux freestyler en activité ? 

-Je crois bien qu'à 40 balais, je dois être le meilleur skieur de pipe pour mon âge ! De mon âge, il y a encore Michaud, Compagnet, Sverre Liliequist. En Freestyle, à part Mike Douglas qui a six mois de plus que moi, je ne vois pas qui peut envoyer un beau cork 7. 

-Physiquement c'est dur le freestyle ?

-Moi ça va, malgré mon âge. Je suis surdosé de ski depuis 15 ans, mon corps s'est adapté. A part les fractures des vertèbres et du genou qui se rétablissent, ça se joue vraiment dans la tête, et puis je progresse encore, je regarde les grabs des jeunes, leur façon de sauter. Pour les switch 3 qui sont des figures difficiles, je me suis entrainé et j'y arrive ! Tant que le corps suit, je peux continuer à envoyer.

-Parmi les skieurs actuels, tu regardes qui ?

-J'aime bien les skieurs comme Ahmet Dadali (sa part dans Level 1 est magnifique) avec un style nouveau, lazy boy comme ils disent aux US, très décontracté et bien sûr je regarde toujours le snowboard, aussi bien pour les lignes que pour le style, même si le ski est très créatif en ce moment. Dans le ski, il y a trop de riders qui ont le même style, forts certes, mais qui ne cherchent pas à développer des nouvelles attitudes. J'aime les attitudes anti-conformistes, ceux qui rident avec la veste ouverte dans un mètre de poudre, ça me fait marrer. 

-Qu'est-ce qui a changé dans le freestyle en 15 ans ?

-Il n'y avait rien, on s'inspirait des snowboarders pour les grabs et les rotations. On n'avait pas encore tous les sauts, c'était le début et puis l'imagination est venu en ridant. Par contre ce qui n'a pas changé, c'est la recherche permanente de créativité : nouveaux tricks, nouveaux spots, nouvelles attitudes. Pour la compétition pure, ça s'est évidemment professionnalisé, les gars sont entrainés, ce sont des machines comme dans d'autres sports. C'est important pour les events et les médias mais moi, en tant que skieur, ça m'intéresse beaucoup moins. Et puis il ne faut pas oublier la technologie : tous les riders ont une caméra et un ordinateur pour faire leur vidéos et au final dans la masse peu sortent du lot. C'est pour cela que je veux aller plus vers la création d'images et plus précisément la photo. Je n'ai pas le niveau de faire des images comme les gamins en compet ou en vidéo. Maintenant, je prends un soin particulier à immortaliser les dernières années où je peux être performant sur la neige. 

-Comment as-tu commencé le ski ? 

-Depuis tout petit, je skie en hors-piste, j'ai fait un peu d'alpin mais je m'ennuyais. J'ai commencé à Avoriaz, le snowboard n'existait pas, on sautait des barrières, on faisait des petits tricks. J'avais en fait commencé par le motocross, j'étais semi-pro en belgique. Ensuite je suis rentré chez moi et j'ai recroisé un vieux pote snowboarder, Nicolas Droze qui avait trouvé des sponsors, il m'a dit : "je suis payé pour rider". Ca a fait tilt ! Comme j'étais le champion de ma station, je me suis dit "moi ausi je veux faire du ski et être payé". Arnet m'a sponsorisé en 95 et tout est parti de là. J'ai attaqué par du freeride, je savais faire un 360, un 720 et un backflip, c'est tout. Ma première compet c'était le Red Bull Snowthrill à Chamonix en 1996. C'est la première fois que l'on pouvait skier avec nos idoles américaines : Shane McConkey, Kent Kreitler... En même temps, j'ai participé aux premières compétitions de freestyle à Riksgränsen

-Et ensuite ? 

-Je changeais souvent de sponsors, j'avais des offres meilleures chaque année et puis j'ai passé quatre ans chez Rossignol. J'étais intégré au développement, on voyageait, le team était super avec Julien Régnier, on travaillait sur les premiers protos de Powair, de Scratch, Bob shapait cela pour nous à l'époque. En 2001 je suis passé chez Salomon pendant deux ans et j'ai quitté la France pour les Diablerets (où ont été prises les deux photos d'action dans le texte, en 2000), pour créer business de camps d'été appelé Demonium ainsi qu'une boite de distribution (Armada, Ninthward, Orage et Jart skateboards). J'ai laissé tombé ma carrière médiatique, tout en restant un peu présent, comme dans le magazine Weski où j'ai une chronique depuis le premier numéro. J'ai beaucoup skié quand même, pour moi... et puis j'ai eu un petit garçon qui 7 ans. 

Dim Charrière : le senior is back

-Pourquoi revenir ? 

-La prise de conscience que ce que je fais depuis 15 ans est formidable, je me suis amusé et j'ai tellement fait de ski depuis toutes ces années que je ne sais pas vraiment quoi faire d'autre. Peu à peu, je mets mon expérience et ma connaissance au service des marques mais j'ai aussi envie de reprendre mes skis. Quand j'allume ma télé, je me dis que je suis mieux à 3000 m d'altitude qu'en bas. Le combat que je mène, comme tout le monde, pour me faire une place dans la société est bien moins intéressant que le combat sur les skis. Je suis peut-être condamné à rester dans le ski... La difficulté de la vie normale, elle me fait un peu peur. Un peu par lâcheté peut être, dès que j'avais des soucis, du stress, je partais me réfugier en montagne, je m'y sens bien, dans un cocon, comme protégé. 

-Avec l'âge, tu t'es tranquilisé, non ?

-Je suis plus tranquille et plus zen, oui, mon gamin m'a posé, calmé, bien que je sois toujours aussi excité. Avec un peu plus d'expérience, j'ai compris mes erreurs, mes atouts. Mes erreurs, c'était que j'étais assez égoïste, solitaire, je pensais plus à moi qu'aux autres. Maintenant, je pense plus aux autres. J'ai surtout appris à relativiser, alors que j'étais assez engagé, énervé. Mes atouts, c'est la persévérance, l'envie d'accomplir les rêves que j'ai dans la tête : continuer de vivre comme je vis, avec de la liberté, de l'auto-dérision, de l'amitié, le partage de bons moments. Les atouts, ça ne fait pas tout, ça dépend des circonstances, et puis je suis opportuniste, souvent au bon endroit au bon moment. 

-Le milieu du ski te manquait ? 

-Les events, les salons ne me manquent pas spécialement. J'ai calmé l'aspect médiatique, mais je suis resté proche de mes amis riders. Dans le ski, il y a une bonne famille, une bonne entente, j'ai continué à skier avec eux. On n'est que des skieurs, des athlètes qui descendent la montagne de façon professionnelle avec pour but de se faire plaisir. Le business qui entoure le ski, c'est une invention des marques pour vendre les produits. 

-Le freestyle, c'est quand même le règne du jeunisme ? Quelle est ta place là-dedans ?

-Quand Candide n'avait que 14 ans, c'était pareil, il a eu 14 ans pendant quatre ans pour les médias, comme un Toto Krief ! La cible des marques, c'est la jeunesse, pour leur vendre des portables et des energy drink. Ils ont tout intérêt à garder les riders jeunes. Cela dit, le half-pipe est une discipline idéale pour les gens âgés, c'est difficile au début, mais une fois qu'on a compris, on peut faire des sauts hauts avec un choc minimal à la réception (par rapport aux big airs). J'ai ma place, évidemment, puisque je pratique le sport à mon niveau et dans le respect des jeunes. Tant qu'ils me diront que mon saut était stylé, ça me va. En fait, j'ai posé le cerveau et je ne m'occupe pas de mon âge. Quand je monte sur mes skis, c'est exactement comme il y a 15 ans, j'ai toujours le même plaisir. C'est une revanche sur l'âge, sur le jeunisme justement !

Sponsors : Rossignol skis, Billabong, Von Zipper, Pull In, Kustom, Urban Ears.

portfolio

©Stef Candé

Photo Pierre Morel
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©Stef Candé

Photo Pierre Morel

©Stef Candé

Photo Pierre Morel

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©Julien Perly

Photo Pierre Morel

Dim Charrière : le senior is back

Photo Pierre Morel

Alley oop japan aux Diablerets en 1999.

Photo Pierre Morel

Verbier en 2000.

Photo Pierre Morel

Les Diablerets en 1999.

Photo Pierre Morel

Portrait de 1999.

Photo Pierre Morel

8 Commentaires

Etienne.B Très belle interview, un modèle pour moi, toutefois je ne suis pas d'accord quand il dit:

"C'est pour cela que je veux aller plus vers la création d'images et plus précisément la photo. Je n'ai pas le niveau de faire des images comme les gamins en compet ou en vidéo."

Un bon montage peut vraiment mettre en valeur le ski, la preuve dans le dernier segment de JP Auclair (Revolver), j'ai hate que Dim nous montre les mêmes choses avec SVP
 

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bobby.ewing il a jamais fait ça pour le fric... mais il switchait souvent de sponsors parce que chaque saison on lui offrait + ... ah ah ! magnifique...

ça change de l'itw de wallisch
 

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noway Le genre d'interviews qui font plaisir!

Teufa: ta vidéo est mythique, les images tournées aux Diables sur le hip et dans le pipe. C'était ma derniere année la haut; Nostalgie... De revoir la tronche de routin et Jp Ouch. Jp n'as pas changé tjrs autant la niack!
 

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CHAPS74 et dire qu'il y a une vingtaine d'années on ridaient avec lui sur les PDS...

RESPECT DIM.
 

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