Bon Appétit : L'envers du décor

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Bon Appétit : L'envers du décor

Nous avons voulu vous montrer les coulisses de la fameuse websérie, avec un making-off et une interview de l'homme de l'ombre, Nico Favre
article Bon appétit
KillaWhale
Texte :
Photos :
Vidéo :
Ludovic Chauchaix

En attendant le dernier épisode de la saison qui devrait arriver la semaine prochaine, nous voulions vous présenter un angle moins connu de la fameuse websérie : l'envers du décor, les coulisses, le backstage ! Nous avons donc filmé le tournage et le montage de l'épisode 4 de cette sixième saison, Val Bon App 1950, et nous sommes allés à la rencontre du troisième membre de l'équipe soudée qu'est Bon Appétit : Nico Favre. Le cameraman, monteur et réalisateur de la websérie nous a parlé de son parcours, des shootings des épisodes mais aussi de la production de vidéos de ski en général. 


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La vidéo

J'ai fait mes premières vidéos pour Skipass ! C’était au Road Gap du Galibier en 2007 je dirais, peut-être 2006. J'y ai travaillé un petit moment sur les événements à droite et à gauche, les X-Games, les Tignes Airwaves, etc.

Auparavant, j’ai fait plusieurs premières années dans différentes écoles, avant de me retrouver à Lyon dans une école de communication. C'était aussi l’année où j’ai attaqué à filmer, pour Skipass et Meribel, et je me suis dit qu’il y avait surement quelque chose à faire là-dedans, je me retrouvais mieux dans la vidéo que dans les agences de com… J’ai arrêté l’école et j’ai attaqué l’hiver suivant à fond avec Skipass et avec quelques petits boulots pour les stations à côté.

Ensuite j’étais indépendant, et je suis passé chez Ride The Planet à Annecy pendant quelques mois. C’est là où j’ai commencé également avec Salomon, et je faisais encore quelques trucs avec Skipass. Avec Ride The Planet on avait le projet de faire un film de ski, comme ça se faisait encore à l’époque (rires) ! On est partis sur un trip au Japon en février avec Fab, Victor et Pierre Antoine Chedal. Nous étions partis pour deux semaines et nous voulions faire un épisode par semaine, qu’on montait sur place. C’était un peu le début de la websérie !

On a vu que ça marchait bien avec Fab et Victor. Je connaissais déjà le deuxième, nous avions filmé des lignes freeride sur les Menuires avec Pierre Guyot. C’était plutôt Fab que je connaissais peu, et au Japon ça a bien marché, c'est à ce moment que nous nous sommes dit qu'il y avait quelque chose à faire ensemble. 

Les webséries

A nos débuts, il y avait déjà FollowUs.TV, et Fab avait déjà fait les Fab’s World, donc il était déjà plutôt orienté format court, comparé aux films "classiques". Il avait une autre idée qu'il a présentée en projet à Salomon, une sorte de Fab’s World amélioré avec plus de ski, moins centré sur les interviews.

Il y avait pas mal de webséries à l’époque, lorsque nous avons lancé Bon Appétit. Le marché du ski avait un peu plus de budget, aujourd'hui on voit moins de contenus pros. Rancho est toujours là mais ça reste des épisodes plus éparses, deux par saison c’est moins compliqué qu’en sortir huit ou six comme nous. En même temps, les contenus mis en ligne sont de plus en plus nombreux : ça bombarde dans tous les sens sur les réseaux sociaux. Le contenu est plus facile à produire, nous ne sommes plus les seuls à faire des images de ski sur le web. 

Avant il y avait les films et les webséries, il n’y avait pas encore de GoPro, de drones, etc. Maintenant il suffit d’avoir un peu de motivation, un peu de matos et c’est parti ! C’est plus accessible, de petits jeunes un peu talentueux qui savent bien skier, ils prennent un pote cameraman et ils peuvent faire de bons trucs. Et nous, ça nous pousse à bien nous creuser la tête pour faire des épisodes ! Il faut travailler pour rester au niveau. 

Bon App

Bon App c'est vraiment une équipe, et c'est ce qui fait que nous existons encore après six saisons. Dès le début de saison voire l’été, on réfléchit aux épisodes et on en propose une liste à Salomon, avec qui on voit lesquels peuvent être les plus intéressants. Nous sommes toujours à trois pour réfléchir, chacun apporte sa petite goutte et ça marche !

Nous commençons l’hiver avec environ une dizaine d’idées d’épisodes (sur les six qui seront réalisés) et en fonction des conditions et de la disponibilité des riders, on privilégie une idée par rapport aux autres. Nous travaillons tous ensemble, mais une fois que les images sont dans la boite, je suis seul devant l’ordi et je fais un montage un peu chronologique. Ils viennent un après-midi, on écrit les voix-off et on les enregistre. Dans un second temps, je fignole le montage, je pose les voix et après on regarde tout ensemble pour voir si ça nous plait. C'est là que je mets un bon coup de collier pour être à l'heure pour la sortie !

Les shootings

Je filme tout, le maximum de choses. Trier les rushs prend ensuite beaucoup de temps, mais je pense que c’est ce qui rend les épisodes vivants, on voit qu’il n’y a pas trop de mise en scène. Comme je filme tout le temps et que je les connais bien, je capte dès qu’il y a un truc drôle, une connerie, sur le vif !

Les shootings se révèlent parfois frustrants ! Depuis l'hiver dernier, ça va un peu mieux parce qu’on a espacé les sorties, on fait un épisode toutes les trois semaines. Avant, quand c’était toutes les deux semaines, je devais faire un jour de ski pour moi par an je dirais… Ca enchainait ! 

Sur le tournage, tu te trimballes toujours avec un gros sac, lourd, et quand les conditions sont bonnes tu arrives à te faire plaisir mais comme je ne suis pas un gros gabarit, ça me pèse vraiment sur les épaules ! Le risque d'avalanche peut aussi poser problème : avec le sac et le trépied tu ne peux pas te permettre de tirer une droite pour t’en sortir sinon tu exploses direct. 

Il faut rester entier pour tenir toute la saison, il faut donc éviter de faire le con que ce soit en tournage ou en dehors pour ne pas se blesser. Au final ça ne fait pas beaucoup de grosses saisons de poudre, mais je n’ai pas du tout de quoi me plaindre (rires) !

Souvenir de tournage

Le couloir de la Passerelle à Chamonix, lorsque Fab est resté coincé, c'était quelque chose ! Avec Victor nous étions descendus en premier, et le noeud de Victor, un noeud autobloquant prussik, avait bloqué. Mais comme il avait déjà atteint les rochers, il avait réussi à couper le truc et à s’en sortir plus ou moins bien. Fab lui, ça l’a bloqué direct sous la passerelle. Au début nous rigolions, puis au bout d’une demi-heure Fab se sentait de plus en plus mal, il avait envie de vomir, et là nous aussi on a changé de couleur... 

Notre guide préféré, Cédric Grand, était en haut mais il avait déjà envoyé toutes les cordes en bas. Il a alors réussi à bricoler quelque chose avec des sangles et à le retirer vers le haut pour le remonter. A force d’être dans le baudrier, avec les skis et le bordel sur le dos, il n'avait plus du tout d’énergie… Ca a bien failli se terminer en secours à quelques mètres de la passerelle ! Et Fab n'a pas pu faire cette descente. Nous avions tellement perdu de temps avec cette histoire qu’une fois descendus, nous sommes arrivés vers les Bossons et c’était l'heure du coucher de soleil avec la mer du nuage, et ça c’était un bon souvenir.

Nico à l'attaque du rappel du couloir de la Passerelle à gauche (photos Elina Sirparanta) :

Ajoutez des photos (2020px)

Drones et caméras embarquées

Le marché des caméras embarquées a bien explosé ces dernières années. Tout le monde aime bien se filmer, filmer ses vacances, etc. C'est un gros effet de mode, et une mode qui est peut-être en train de passer : il y a une bonne lassitude. Comme pour tout, il faut rester créatif, parce que les lignes entières en GoPro avec le même plan… Ceci dit, ça évolue dans le bon sens je trouve : les gens essaient de se filmer entre eux, de partir à au moins deux, ils varient les angles, les plans, ils soignent le montage, etc.

Concernant les drones, je ne comprends pas trop pourquoi c’est encore autorisé en France parce que c’est quand même assez dangereux, surtout les drones autonomes. Ces drones qui se pilotent tout seuls et te suivent arrivent en force, et je me demande vers quoi ça va aller autant en terme de rendu d’image qu’en terme de législation et d’autorisation. Parfois, ils se posent un peu où ils en ont envie...

Pour les images ils apportent tout de même un vrai plus, pour beaucoup de petites productions pro ou amateur, ça apporte une vision supplémentaire à un prix abordable et ça reste une belle prouesse technologique. 

Au final, ça dépend juste de l’utilisation que tu en fais. Un mec créatif, un Nico Vuignier par exemple, avec juste une GoPro il peut te faire un truc de dingue alors qu’à côté un mec qui n’a pas d’idées, ça ne sera pas terrible… Il faut bien connaitre et savoir se servir du matos !

Le tournage de Val Bon App 1950 (photos Ludo Chauchaix et Fab Maierhofer) :

Ajoutez des photos (2020px)

Films de ski et festivals

Je n’ai jamais trop été fan du freestyle, mais j’aimais bien l’époque de gloire de Poorboyz et Matchstick avec des films comme Yearbook. A cette époque, les films changeaient pas mal d'une année sur l'autre. Depuis, ça n’a pas évolué énormément au niveau de ces productions. En parallèle d'autres ont émergé comme Sherpas Cinema et Sweetgrass qui ont amené des choses très différentes, originales, plus orientées voyages et montagnes. Ces films me correspondent plus : montagne, créativité, plutôt que freestyle et bling-bling qu’on voit depuis 15 ans.

J'aime aller dans les festivals orientés montagne, comme récemment la tournée du festival de Banff par exemple, c’était très beau ! Ou bien aux Rencontres du Cinema de Montagne à Grenoble, et à Montagne en Scène. Je suis moins fan de festivals comme le High Five, anciennement IF3, où j’ai l’impression que la programmation tourne un peu en rond. Quand les films des Sherpas sont sortis c’était fou, mais en dehors de ces deux prods avec Sweetgrass, il n’y a pas grand chose que j’ai particulièrement apprécié ces dernières années. 

6 Commentaires

Mathouf74 En un mot : RESPECT. Avec cet article on commence à imaginer comment c'est éreintant de faire juste un épisode (et celui-là palus particulièrement avec votre âne mort portatif) !!!
 

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fredbzh Bravo pour l'absence de langue de bois sur le High Five, les drônes...
Alpins +1; pas hyper convaincu par les images drones pour l'instant perso...
 

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romulus38 Super esprit les gars. Continuez de nous faire rêver et marrer!! Bon courage pour tous ces tournages et merci pour cette vision de l autre côté de la caméra!
 

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tartiflette_power Chouette article....on oublie qu'il faut quand meme un sacré niveau aussi en montagne pour suivre des pro (la photo du rappel calme bien comme il faut...!)
 

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