[TOURNAGE 1] Contrairement à une idée reçue dans notre société technophile, la qualité des outils utilisés (la caméra notamment) importe moins que le savoir-faire et la créativité de celui qui la manie. Le mode vidéo d'un appareil photo numérique (APN) peut donner un excellent film, ou le pire... Quelques conseils pour réussir un film agréable à regarder.

Les caméras sont certes de plus en plus efficaces en mode « tout automatique », mais le contexte de tournage des sports outdoor présente des spécificités dont il est important de tenir compte. Tout d'abord une luminosité assez forte, en général, que vous devez signaler à votre caméra. D'abord par l'usage du programme adéquat (« soleil », « plage & ski », etc.) et/ou le paramétrage de la « balance des blancs » sur le mode « extérieur » (ou son équivalent selon le modèle de la caméra) (plus d'info sur le Repaire). Inutile de faire une vraie balance des blancs dans la mesure où votre scène de tournage varie constamment à cause des déplacements (soleil, sous-bois, ombre, etc.). A noter que même un temps couvert correspond à une forte luminosité, même si elle est moins sensible que par grand beau temps.


l'écran de réglage de la balance des blancs


 

La vitesse d'obturation, comme en photo, est un paramètre fondamental car vous filmez un sujet en mouvement rapide. Par défaut la plupart des caméras utilisent une vitesse de 1/50ème de seconde, qui correspond à la durée d'ouverture pendant laquelle l'image (et il y en a 25 par seconde en Europe) « s'imprime » sur le capteur. C'est relativement lent et bien des vidéastes ont la mauvaise surprise de constater, sur leur ordinateur et en « arrêt sur image », que le sujet est franchement flou, voire quasi-invisible ! Sur un saut ou un segment à haute vitesse, le résultat est catastrophique, surtout si vous souhaitez en faire un ralenti (voir plus bas).

 

Par forte luminosité, la caméra augmentera automatiquement la vitesse d'obturation, en général jusqu'au 1/100ème mais pas au-delà. C'est encore insuffisant et il faut donc impérativement utiliser le réglage manuel. Vous pourrez alors choisir cette vitesse, que je fixe pour ma part aux alentours de 1/200ème (1/215ème sur ma Sony, compte tenu du pas de réglage fixé par le fabricant). Cela permet d'obtenir une image nette en toute circonstance (ou presque) sans pour autant poser de problème d'ouverture du diaphragme.

 

l'écran de réglage de la vitesse d'obturation

Une image bien nette est particulièrement utile lorsque vous souhaitez réaliser, au montage, un ralenti. En effet, si par exemple vous paramétrez la vitesse d'un plan à 50% (vous la divisez donc par deux, une valeur à ne pas dépasser), vos 25 images par seconde deviennent 12 i.p.s., les 13 images manquantes étant, dans la plupart des logiciels, recréées artificiellement, c'est-à-dire que le logiciel va détecter le mouvement et créer des images dites « fantômes » entre deux images réelles afin de fluidifier le ralenti et d'éviter les saccades. Cette fonction est présente sur la plupart des logiciels et automatiquement activée; vérifiez toutefois que c'est le cas. Sur Adobe Première, il s'agit de la fonction "fusion d'images" à laquelle on accède par un click droit sur le plan, sur la table de montage. Pour les autres logiciels je ne sais pas précisément, si certains le savent qu'ils n'hésitent pas à préciser l'info via les commentaires ou en m'envoyant un MP. Il est évident que le logiciel interpolera plus efficacement entre deux images nettes et que le résultat sera incomparablement meilleur.