Cet hiver 2025/26 marque une nouvelle étape pour la gamme QST, avec le développement de la quatrième génération de skis freeride de la marque annécienne. Lancés sur le marché lors de l'hiver 2016/17, avec à l'époque cinq modèles : les QST 85, QST 92, QST 99, QST 106, et QST 118, la gamme a su se renouveler au fil de cette presque décennie, afin d'évoluer avec les besoins des skieurs, les changements de conditions de neige; mais aussi à s'adapter aux tendances, ainsi qu'à l'évolution des critères des compétitions freeride.
La gamme se décline désormais en six modèles, mais il serait réducteur d'essayer de déduire leur programme à la lecture de leur largeur de patin pour unique critère. En effet, si la précédente génération de QST marquait une montée en performance au fil de l'augmentation des largeurs, cette nouvelle gamme vise à offrir un niveau de performance égal pour chaque ski pour un terrain donné.
Laissez-nous vous présenter cette nouvelle famille QST version 2026, ainsi que l'histoire derrière son développement.
Pour bien comprendre la conception de cette nouvelle gamme, ainsi que les intentions qui se cachent derrière chaque ski, il faut prendre le temps de s'attarder sur quelques acteurs qui ont joué un rôle clef dans le développement de cette gamme QST.
Les premières réponses proviennent de Quentin Boutry, Category Manager Fixations et Skis pour l'univers alpin. Quentin a intégré la maison Salomon depuis maintenant six ans, et il supervise le développement des nouvelles gammes de ski alpin : un processus qui prend généralement entre deux ans et deux ans et demi. Le travail commence par la définition d'un cahier des charges, qui a pour objectif de transposer des émotions en données techniques, qui permettront ensuite de guider tout le processus de développement. Pour cette nouvelle génération de QST, l'idée était de proposer un haut niveau de performance équivalent entre chacune des largeurs de cette gamme, avec pour caractéristique commune d'incarner une certaine idée de la polyvalence.
Pour ensuite rassembler l'ensemble des données ainsi recueillies au sein d'un ski, le développement se poursuit à travers le travail sur neige : les équipes de développement alternent entre la mise au point des prototypes, et les tests terrain, jusqu'à obtenir un ski qui corresponde au brief initial et donne satisfaction. Pour mener à bien cette mission, les équipes Salomon disposent d'une belle latitude en matière de créativité, puisqu'elles utilisent désormais depuis quelques années une presse sous vide. Elle permet de développer des prototypes rapidement, en s'affranchissant des contraintes liées au développement d'un moule, et donc à son coût (élevé !).
Cette presse représente un gros atout en matière de développement, puisqu'elle permet un travail très direct "à la maison", et de prendre plus de risques en matière de tests
C'est seulement une fois le bon ski mis au point que le moule définitif est développé, afin de permettre l'industrialisation de la fabrication des skis à l'usine d'Altenmarkt, située en Autriche.
L'un des autres acteurs ayant joué un rôle clef au cours du développement de cette quatrième génération de QST vous est sans doute familier, puisque largement associé à la marque annécienne depuis les années Bon Appétit : monsieur Fabien Maierhofer.
Désireux d'apporter son expertise freeski à la marque, il ne s'est pas fait prier lorsque les équipes de développement sont venues le chercher pour savoir ce qu'il pensait de la gamme QST actuelle, et de la manière dont il envisagerait le millésime à venir en matière de shape. Ni une ni deux, Fab se plonge dans des bouquins de surfs afin de puiser son inspiration.
Il commence à travailler avec un cahier et un crayon pour donner corps à sa vision des différentes "outlines" (vues de dessus du ski) sur le papier, et passe à l'étape numérique dans un second temps pour un rendu plus propre. Il fait là ses premières armes en matière de shaping, mais confie avoir toujours admiré des skieurs comme Eric Pollard, capables de créer des skis atypiques susceptibles de procurer des sensations inédites sur neige.
Il propose à Salomon l'idée d'un shape évolutif au fil des largeurs et des différents programmes des ski, avec des spatules et des talons plus fins pour les skis les plus freeride et destinés à la poudreuse, et des spatules et talons plus carrés pour les skis les plus alpins.
En interne, l'idée est appréciée, mais pour garder l'esprit QST et une certaine homogénéité en termes de design, le concept sera appliqué uniquement sur les talons des skis. Le profil renseigne désormais sur le programme du ski, et influe directement sur son comportement : les talons les plus ronds offrent un point large plus bas, et permettent de donner un côté plus progressif au ski, plus "free" : « Je suis incapable de me servir de logiciels 3D, mais j'ai la chance d'avoir Salomon qui m'écoute depuis que j'ai apporté quelques petits trucs, que ce soit sur la chaussure ou sur le ski ». Et pour Fabien, la capacité à proposer des skis qui sortent des sentiers battus va de pair avec l'héritage de la marque, qui a su par le passé proposer des skis pionniers en matière de shape.
Ce qui est intéressant avec Salomon, c'est que tu as vraiment un héritage, notamment avec les AK Rocket dans les années 2000, où ils avaient déjà sorti un swallow tail
Mais comment faire pour développer des skis adaptés au grand public quand on est soi-même athlète ? « Je pars du principe que je n'ai pas tout le temps raison » nous répond Fabien. Sa vision : penser "esprit d'équipe" en tant que pro, et éviter l'écueil de forcément vouloir des skis en béton pour skier fort, en étant capable d'imaginer des skis joueurs, capable de plaire à la majorité des skieurs, tout en plaisant aux athlètes.
Si la gamme QST se compose de six modèles, comme évoqué en introduction, quatre de ces modèles sont totalement nouveaux cet hiver, tandis que les deux autres sont reconduits.
Chacun de ces quatre nouveaux modèles a été pensé pour s'exprimer au mieux au sein d'une typologie de terrain donnée, tout en proposant le meilleur ratio entre performance et ludisme.
On retrouve sur chacun de ces modèles une construction identique, avec un noyau de peuplier pré-shapé sur toute la longueur, ainsi qu'un chant 360° pour un maximum de puissance. La construction des skis intègre de la de fibre de verre, mais aussi du basalte, qui propose de propriétés similaires au carbone tout en offrant un ressenti moins sec. Enfin, les skis disposent d'inserts liège dans les rockers spatule et talon afin d'absorber les vibrations. Le titanal est pour sa part simplement employé pour renforcer la zone destinée à accueillir la fixation, et ainsi limiter les risques d'arrachement.
Enfin, les gammes sont complètement unisexes, puisque les skis sont disponibles en deux couleurs, et dans toutes les tailles.
À présent, place à la gamme freeride Salomon.
Le modèle le plus étroit de la gamme, qui propose une largeur inédite, puisqu'il remplace l'ancien QST 92. Il est le plus orienté "piste", mais ne se destine clairement pas exclusivement à cette typologie de terrain au vu de son rocker avant. On retrouve sur ce modèle le talon carré designé par Fabien.
Il vient remplacer le 98 dans la logique de la gamme, mais au-delà de ça, il propose un ski radicalement différent de son prédécesseur, grâce à un pivot relativement important, et un contact ski/neige beaucoup plus court. Ce n'est pas complètement un ski freestyle, mais on en est pas loin.
La seule largeur qui a été conservée par rapport à la troisième génération, il propose un rayon légèrement plus long dans sa version 2026, et un talon apportant plus de support. Les points larges au niveau des côtes ont été remontés pour offrir un ski plus progressif et plus "free".
Composée de trois modèles, la gamme S/Lab se veut être un laboratoire destiné à développer des produits spécifiques, pour des typologies de pratiquants aux besoins très identifiés. Elle propose donc des skis exigeants et segmentants, qui incarnent tout le savoir-faire Salomon. Pour l'hiver à venir, c'est le Blank qui bénéficie cette saison d'une belle mise à jour, tandis que le X sorti l'an passé, et le Echo dévoilé il y a deux ans, restent inchangés.
Il bénéficie donc cette saison d'un nouveau shape et d'une nouvelle construction, avec pour ambition commune avec les autres nouveautés de la gamme QST de garder un ski joueur, grâce à un rayon relativement court, mais tout en conservant de la puissance grâce aux 112 mm au patin. C'est un ski qui reste très apprécié en compétition freeride, où l'évolution de la discipline vers le freestyle fait de son talon solide un atout de poids pour replaquer plus facilement.
Avec 116 mm au patin, ses gros rockers, et son pivot majuscule, il s'exprime parfaitement en backcountry, dans la poudreuse légère et sur terrain joueur. Les équipes Salomon l'ont conçue pour permettre différents montages, de la rando à l'alpin.
Le freeride touring par excellence : il présente un shape freerando traditionnel, et partage le même moule que le QST 106 troisième génération. C'est au niveau de la construction que la différence se fait, puisqu'il intègre des matériaux plus légers pour envisager de l'emmener à la montée. Il offre une plate-forme de contact ski/neige généreuse, afin d'offrir au skieur un maximum de stabilité. À monter à Shift ou MTN selon les dénivelés envisagés en sa compagnie.
Voilà, vous savez désormais tout sur la nouvelle gamme Salomon QST : si le moment est venu pour vous de renouveler votre matos, ou de faire l'acquisition d'une paire freeride, vous avez désormais toutes les cartes en main pour faire le bon choix. On vous souhaite de prendre autant de plaisir que nous sur ces belles paires de skis, ainsi qu'une très belle saison qui ne devrait pas tarder à débuter !
Merci à Quentin et Fabien pour les précieuses explications sur leur travail et leur participation active au développement de cette nouvelle gamme.
Merci à Timy Théaux et Gaëtan Gaudissard pour leurs bons conseils et éclairages quant à la meilleur manière d'exploiter ces nouveaux QST.
Merci à Romain, Anthony et Célia pour la construction de ce projet, et la confiance accordée.
Merci à la station de Sainte-Foy-Tarentaise pour l'accueil et la qualité de son domaine, qui nous a permis de découvrir les skis dans les meilleurs conditions possibles.
Enfin, merci à Jake pour les photos qui retranscrivent l'esprit de cette soirée de présentation et cette journée de test !
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