Nomads, le projet film des Falquet

Les frères Falquet ne lâchent plus leurs caméras depuis leur premier film "Flipped" en 2002. Adeptes du 16 mm et d'une image hyper soignée, obsessionnels du montage qui tourne comme une horloge (... suisse, la preuve avec ce premier épisode), les frangins hèlvètes et doués avaient réalisé le magnifique "Legends" l'année dernière. Cet hiver, ils partent pour un nouveau projet itinérant : "Nomads", sans un seul sponsor, la fleur au bout de l'objectif. Loris nous explique le pourquoi du comment.

-Explique-nous le concept de Nomads ?
-L'idée était de revenir aux sources, retrouver le rythme de notre saison habituelle : voyager pour trouver la meilleur neige. Nous invitons des riders (on ne veut pas parler que de nous) et filmons pour produire des clips tout l'hiver. Mon frère a acheté un camping-car américain de 10 m de long, il a passé 6 mois à le retaper et c'est notre maison itinérante ! Une salle de montage (voir photo) est installée dans le camping car avec deux ordis et quatre écrans, mon frère (Nicolas) et notre monteur travaillent et dorment dans le camion, c'est quasiment du non stop pour mon frère, il a déjà les cernes.

-Vous roulez tout l'hiver ?
-Non, ce n'est pas possible, pour des raisons pratiques et budgétaires. On a fixé des dates de tournage : une période de 10 jours chaque moi, ce qui est suffisant pour trouver de la bonne neige, quelles que soient les conditions météo. Notre terrain de jeu étant l'Europe, on est sûr de ramener des images

-Le Big Mountain Pro, un contest freeride itinérant, vous a inspiré ?
-Pour y avoir participé, on avait vu les avantages et les limites de ce projet : c'était une compet, donc sur des faces nord. Nous voulons que l'image prime, la meilleure qualité possible. Chaque voyage donne lieu à quatre clips (une vingtaine au total) : interview d'un athlète, making of, découverte du spot et l'épisode (filmé au maximum en pellicule 16 mm). On essaie d'embellir avec un mini scénario, une légère mise en scène. La pellicule 16 mm coûte cher, mais quand tu appuies sur le bouton, le cadrage et la lumière sont calés, c'est quasiment tout bon dans les rushs, il y a peu de perte, il y a tellement de préparation.

-C'est une nouvelle étape de votre carrière de réalisateurs ?
-Chaque année, depuis 2002, on essaie d'amener quelque chose de nouveau (comme l'action de nuit). Là on repart en autoproduction, sans sponsor, en revanche nous avons des partenaires médiatiques (comme skipass) et c'est l'un des projets les plus médiatiques de nos six dernières années. On voudrait que les lecteurs nous suivent à travers ces clips, pas uniquement pendant le ride, mais aussi pendant les galère de tournage, qu'ils rencontrent des personnalités, voient ces magnifiques endroits où skier. Pour nous, ce projet est aussi un placement pour l'avenir, on ne va pas s'arrêter là, on repart encore plus à fond l'année prochaine ! 

Les Falquet tiennent leur blog ici et toutes leurs vidéos sont sur zapiks