Trip freeride à Monterosa

Le meilleur moyen de décider d’un trip ski est de suivre la carte météo. C’est ce qu’ont fait David Allemoz, Victore Galuchot et Pierre Guyot pour vérifier si, de l’autre côté du mont Blanc, on voyait la vie en rose. Et en blanc.

Second sommet des Alpes après le mont Blanc, le mont Rose ne tire pas son nom de sa couleur au couché de soleil comme le pensent la majorité des gens mais « rosa » vient d’un patois local qui veut dire « glacier ».  Le mont Rose c’est donc le « mont Glacier ». Un nom logique vu son altitude de 4634 m à son sommet situé à la pointe Dufour qui lui assure un système glacière important tout au long de l’année.
Mais Monte Rosa c’est aussi le nom d’un fabuleux domaine de ski : le Monterosa Ski avec 3 vallées reliées entre elles avec au cœur de chacune des stations comme Alagna, Valesia, Greyssonnet ou Champoluc. De quoi trouver tous types de terrains et d’expositions entre 1200 et 3275 m avec vu imprenable sur le mont Rose, le Cervin et une pléiade de 4000 à l’horizon.

En cette bonne saison parfois mitigée, les perturbations semblaient vouloir éviter la Tarentaise pendant quelques temps pour venir arroser, en revanche, les pentes italiennes... Les webcams le confirmaient et comme ce n’est pas le bout du monde, nous avons décidé de charger le 4X4 de David dans un élan de réactivité exemplaire : direction Champoluc !
Il suffit de passer le tunnel du mont Blanc pour voir la différence. D’un côté, des chutes de neige éparses et sporadiques, de l’autre une tempête paralysant Aoste sous 50 cm de neige fraîche. Le calcul était vite fait et c’était le bon. On arrive un peu trop tard pour trouver l’office du tourisme ouvert. Du coup, plan B qui fonctionne quasiment à tous les coups : trouver le troquet du village pour s’imprégner du lieu, siroter un bon demi et glaner les infos par le bouche à oreille.
A peine une heure plus tard, nous avions le nom d’un bon resto de pasta, pizza et autre pancetta, un logement pas cher style refuge géré par des riders locaux à quelques encablures de la benne... et en plus nous étions désaltérés, que demande le peuple !

Le lendemain : phase repérage. Vu la taille du domaine ce n'est pas chose facile, d’autant plus que la météo est mitigée, pas moyen d’anticiper l’éclairage des faces ou de marcher et de voir les retours stations. Il neige encore dans la nuit et au matin une belle mer de nuages laisse le haut au soleil mais pas de visibilité sur le bas et les sorties de lignes. Pas très grave dans ces cas-là, il suffit de sauter des barres sur de petites lignes. La neige est légère, en abondance et permet donc de se lâcher. David Pierre et Victor en profitent à fond. Ça coule un peu, et c’est beau.

Nous ne sommes pas dérangés sur le domaine de Champoluc. Hors vacances scolaires les pistes ne sont quasiment fréquentées que par des sexagénaires. Nous côtoyons très peu de riders et comme les Italiens n’ont pas la réputation d’être férus de freeride, il n’y avait pas de raison de se battre pour faire la première trace ! Un luxe qu’on a parfois tendance à oublier dans les grands domaines alpins français où les « gros » hors pistes sont dépouillés de plus en plus vite au fil des saisons et dans des conditions pas toujours optimales. Là il semblerait que la course à la ligne n’est pas le sport favori. Il est vrai que notre séjour fut très court, trop court pour avoir une idée précise et exploiter réellement le domaine. En marchant un peu et en repérant bien les retours stations il y a vraiment un gros potentiel de freeride. Et comme nous sommes en Italie, il ne faut pas oublier l’héliski qui ouvre encore un peu plus le panel de lignes.

Bref, on en a pris plein les yeux sur 360° tous les jours avec le majestueux Matterhorn (Cervin) qui impose son caractère unique et magique au domaine. Une bonne couverture neigeuse, une météo pas si mauvaise et c’est l’arrivée d’une nouvelle perturbation touchant la France qui nous a fait plier bagages... sinon on y serait encore !


Infos pratiques
Accès : En voiture par le tunnel du mont Blanc puis autoroute A5 sortie Verrès.

Langue : Italien mais français bien parlé.

Forfaits journalier station : 36 euros pour le forfait domaine Monterosa ski et 25 € pour Champoluc seul.