Bon Appétit S4EP8 : La Meije en furie

C'est avec le coeur serré que nous vous présentons le dernier épisode de la saison 4 de Bon Appétit. Vos fidèles serviteurs ont relevé le défi de l'incontournable Derby de la Meije ou encore autrement dit : skier avec un marteau-piqueur sur 2000m de dénivelé. 

Voilà amis, l'aventure Bon Appétique 2014 touche à sa fin. Habituellement nous vous concoctons une bonne petite blague de fin de saison pour le 8ème épisode mais cette fois-ci nous avons décidé d'en faire autrement. L'an dernier nous avions participé au Derby de la Meije et nous nous étions rendus compte que c'est peut être un des meilleurs événements de ski au monde. Malgré ça, peu de médias en parlent, alors vos serviteurs ont décidé de vous faire une petite incursion dans les méandres du « kitzbühel » des freeskiers...  

Je me dois d'abord de vous faire une petite présentation. Ce derby existe depuis 26 ans maintenant. De nos jours c'est environ 1000 inscrits chaque année et tout ce beau monde est là pour se faire une descente dans les vallons de la Meije c'est à dire presque 2000m de dénivelé. Certains viennent le couteau entre les dents pour accrocher le haut du tableau, d'autres viennent simplement, décontractés, en ski, en mono, en vélo, déguisés... Tous sont là pour passer un bon moment et célébrer leur passion de la glisse.  

Le petit prince

Nous, les grandes droites dans les murs de bosses ce n'est pas vraiment notre tasse de thé mais nombre de nos amis affectionnent particulièrement mettre à mal leur technique et leur équilibre à grande vitesse dans la mauvaise neige. Nous avons donc du relever le défi et s'attaquer à la Meije avec l'oeil du bouquetin. Pour ça notre super coach était là, la comète Cedric Pugin. Le bougre vient ici se faire secouer les chaussettes depuis 12 ans maintenant et est donc devenu un fin connaisseur de cette petite sauterie...  

La base quand tu veux tenter un bon chrono ici, c'est de venir plusieurs jours à l'avance. L'idée étant de faire plusieurs reconnaissances afin de trouver la ligne qui te plait le plus en fonction de la qualité de neige et de tes possibilités... Une fois la ligne choisie, tu passes le temps qu'il te reste à essayer de la skier le plus vite possible section par section. Ce qui revient à dire que tu fais une ligne droite un arrêt, une ligne droite un arrêt.... ça jusqu'en bas et jusqu'à ce que tu sois à peu prêt confiant et que tu n'aies plus qu'à espérer que tu seras capable d'enchainer le tout le jour J.  

La Grave c'est aussi un spot mythique pour le freeride. Nous voulions donc profiter de notre passage là bas pour se faire quelques classiques du coin. Nous avons commencé par un itinéraire simple et vraiment sympa : la voute. Malheureusement la neige dans le secteur était béton-armé et le moindre virage s'est avéré être une épreuve de patin à glace. On a donc expédié l'histoire et nous sommes concentrés à nouveau sur le Derby.

Victor apprivoise les bosses

Les dossards sont distribués lors d'un tirage au sort. Cela consiste à appuyer sur un petit bouton et un ordinateur vous dit si vous allez passer un sale quart d'heure ou pas... En gros l'idéal est de partir vers midi/fin de matinée, le temps que la neige ait ramolli un peu dans les vallons, ce qui correspond à un dossard disons entre 700 et 1000. Et c'est à ce moment que j'ai tiré le 55. Autant vous dire que le patin à glace dans le couloir de la voute n'était qu'un avant goût... Fab tire le 377, guère mieux.  Il ne reste qu'une nuit avant le grand jour. Une bonne assiette de pattes et au dodo. C'est ce genre de nuits durant lesquels on tourne en rond. On se réveille, on repense au run puis on se rendort un peu... jusqu'à ce que le réveil sonne vers 6h et qu'il faille aller au mastic.

Comment se mettre des bâtons dans les roues...

Le grand jour, les skieurs d'un peu partout se retrouvent dossard sur le dos, prêts pour cette journée. Soit le cœur léger pour ceux qui viennent se faire une journée à la cool, soit la boule au ventre pour ceux qui viennent skier vite. La zone de départ devient alors un mélange d'athlètes en plein échauffement et gay-lurons en pleine décoanade. Tout ce beau monde va bientôt se retrouver aligné par dix au départ de cette grande course. Les vagues se suivent, chaque minutes dix nouveaux glisseurs sont lâchés dans les vallons. Les rapides, cannes sous les bras, slaloment entres les rochers et les autres concurrents... Les autres ? Ils descendent à leur vitesse. De notre côté on essaye de filer droit. Pour ma part la neige dure et le jour blanc auront vite raison de mon courage et je descendrai aérofreins dehors pour ne pas faire un pied tête géant. Je termine à la 28ème place. Fab ne lésinera pas sur les droites et finira 15ème. Une belle perf.

Le blackbird fab se décompose

La raquette d'arrivée est l'endroit où tout le monde se relâche. On s'étale de tout son long un moment histoire de se remettre de l'effort, là on se dit "plus jamais putain j'en ai trop chié". On partage le plaisir d'être en bas et d'avoir fait cette satanée descente. On regarde les amis arriver : qu'on ait mis 30 ou 6 minutes à ce moment là la bonne ambiance prime. Tout le monde revient sur ce qu'il a vécu, échange ses sensations le sourire aux lèvres. Il ne reste plus qu'à descendre à la Grave se boire une bonne bière et commencer une belle bringue !

On félicite Olivier Meynet (seul skieur à avoir remporté l'extreme de Verbier et Le Derby de la Meije la même année en 2007 ne l'oublions pas) qui remporte sa 4ème victoire ici, ainsi que toute la bande qui a trainé les lattes avec nous là bas et qui truste le haut du tableau depuis quelques années. Un grand merci au coach Cedric «la comète» Pugin et au bon Bruno Florit pour son accueil. En espérant que ça vous donne envie de venir faire un tour l'an prochain à cette grande fête du ski !  

La fine équipe

Allez on vous dit aurevoir, finissez bien votre hiver 2014. Merci beaucoup pour nous avoir suivi et supporté depuis tout ce temps ! On espère avoir été à la hauteur !  

Arvi et vive le ski.