Le ski de rando, une alternative à la fermeture des remontées mécaniques ?

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Le ski de rando, une alternative à la fermeture des remontées mécaniques ?

Article traitant de la situation actuelle en montagne.
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tim33291
Texte :
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

La fermeture des remontées mécaniques :



C'est le grand drame de ce début de saison, nous voici dépourvus de télésièges, téléskis et autres remontées mécaniques...

Le contexte :


Des décisions gouvernementales

La pandémie de COVID-19 semble avoir forcé le gouvernement à fermer celles qui nous transportaient sans efforts. La question de la décision concernant la fermeture OBLIGATOIRE des remontées mécaniques, y compris avec toutes les mesures de distanciation possibles et imaginable, peut cependant se poser.


Des augments...

En effet, là ou les salles de sports restent ouvertes pour les mineurs, ces mêmes jeunes se retrouvent pratiquement laissés à l'abandon quant au ski (j'en fais partie). Je soutient totalement les stations, les magasins et autres structures dépendantes des décisions gouvernementales. Effectivement, où rencontre-t-on le problème du COVID sur les pistes, lorsque le port du masque, les désinfections et les distanciations entre pratiquants sont respectées ?

Les détracteurs de cette position utilisent généralement deux arguments :

- La question des blessures liées au ski et l'engorgement hospitalier ;

- Le problème des rassemblements de vacanciers, principalement le soir après les journées de ski.


... et des contre-arguments

Pour ce qui est du premier, nous sommes forcés de reconnaître que les hôpitaux sont plus que sollicités ces derniers temps, et que l'ouvertures des stations n'améliorera pas les choses. Cependant, le nombre d'entrées quotidiennes en hôpitaux Alpins est passé de 333 à son summum lors de la 2ème vague à 133 le 1er décembre et ce chiffre tend à la baisse. Il faut également rajouter que sur les 143 112 personnes blessées en ski ou snowboard lors de la saison 2018-2019, seuls 4,4% de ces derniers ont été évacués vers un hôpital, les 95,6% restants sont quant à eux passés par les mains des cabinets médicaux de stations. Cela représente environ 6200 personnes réparties sur toute la saison et toute la France, soit 50 skieurs par jour de la saison. Un chiffre à mon sens dérisoire.

Pour ce qui est du deuxième, et compte tenu des mesures de couvre-feu prises par le gouvernement, je pense qu'il est tout à fait possible de supprimer et d'empêcher le rassemblement de fêtards, principalement dans les grandes stations des Alpes (hello Val-Tho, Courchevel et toutes les autres...). Durant les années précédentes et dans ces mêmes stations, des équipes de médiateurs et de régulateurs des allés et venues avaient été mises en place, en soutien aux forces de l'ordre débordées. On pourrait alors se demander si ces mêmes personnels seraient en capacité d'assurer leur fonctions, mais dans un but de prévention des rassemblements illégaux au sein des stations. Question facilement retournable par différents arguments.

La situation sur place :

Je vous fait part ici de la situation et des décisions et actions mis en places au sein de l'espace Diamant (Crest-Voland Cohennoz).


Les aménagements :

Contexte oblige, les remontées sont bel et bien fermées au public. La grande majorité des pistes se retrouvent fermées, donc non-damées. Quelques pisteurs-secouristes assurent la sécurité de l'unique piste ouverte multi-usages (on y retrouve des randonneurs pédestres équipés de raquettes tout comme les skieurs de randonnée). Les restaurants d'altitude sont bien évidemment clos, seul subsiste une petite chenillette équipée pour la vente de snacks. 

(Le lien de la chenillette en question : https://www.facebook.com/foodameuselachenillette)

Nombre de personnes sont alors tentées d'aménager comme elles peuvent leur séjour, notamment en remontant à pieds les pistes de ski ou en voiture via des accès "stratégiques" pour pouvoir les dévaler par la suite. D'autres familles se munissent de luges et arpentent les "anciennes" pistes de ski, non-damées elles aussi. Les loueurs et magasins sportifs revisitent leurs cartes pour proposer plus de raquettes, luges et skis de randonnée à leurs clients, ces derniers ayant pris d'assaut leurs stocks.


Quelques cas particuliers :

On peut également relever le cas particulier du décret n°2020-1519 qui autorise à certains publics la pratique du ski alpin, et donc l'ouverture des remontées mécaniques. Ces publics sont essentiellement les jeunes licenciés FFS, les professionnels du ski ou encore les exploitants des remontées mécaniques.

Les ski-clubs du coin se retrouvent sur une piste aménagée pour le travail de la technique et le maintien d'un niveau minimum, une unique piste et une unique remontée mécanique disponible exclusivement pour les compétiteurs.

Le peu de station qui ouvrent leur portes ne prépare cependant qu'une seule piste par soucis de rentabilité. Ce décret, pour moi, relève donc de cas bien particuliers et définis qui ne touchent que très peu de personnes, et encore moins les vacanciers. 

Nouveauté de ces derniers jours : une piste verte ouvre à la station des Saisies, (proche de mon lieu de villégiature) avec un tapis-remontée pour permettre aux skieurs débutants d'assouvir leur soif de descente.




Le ski de randonnée, solution adéquate en remplacement du ski alpin ?

Nous voici donc dans la seconde partie de cet article, une partie dédiée au ski de rando, qui semble être la meilleure solution pour se faire plaisir sans remontées mécaniques.

Pris d'assaut par de nombreux skieurs alpins désirant profiter de la montagne "comme avant" (c'est à dire pratiquer le ski alpin), c'est pour certains une opportunité inouïe de développer la discipline, pour d'autres un casse-tête ingérable. Voici quelques idées générales sur le sujet.


Le contexte :


Petite piqûre de rappel :

Premièrement, petit rappel pour certains : le ski de randonnée est une discipline à peu près similaire au ski alpin à la différence près que le skieur de rando utilise des peaux de phoques pour remonter les pistes (il n'utilise par conséquent pas de remontées mécaniques, élément intéressant ici). La descente quant à elle est similaire à celle en ski alpin, seul un réglage manuel des chaussures et des fixations est à réaliser.

Les difficultés rencontrées par les magasins :

Le fait que les skieurs de randonnée n'utilisent pas de remontées mécaniques tend à démocratiser la pratique en temps de COVID-19. Lors de l'annonce positive du gouvernement au sujet de l'autorisation de pratique du ski de rando, beaucoup de touristes aspirant à pratiquer se sont rués sur les magasin de location de ski. Ces derniers se sont vite retrouvés surbookés, en incapacité d'accepter les réservations tellement l'afflux, nouveau dans ce sport, est colossal. Beaucoup de touristes n'ayant pu louer leurs skis dans un magasin spécialisé n'ont pas hésité à payer le prix fort et à s'équiper de matériel neuf.

Les shops de montagne ne peuvent suivre ce rythme effréné. En effet, ils se retrouvent pratiquement tous avec un stock de matériel de ski alpin dont personne ne veut (donc aucune rentrée financière de ce côté), et doivent faire face à cette demande tout nouvelle de ski de rando. Une partie d'entre eux vont parier sur le développement continu de la pratique, y compris après l'épidémie de COVID (si elle s'arrête d'une manière ou d'une autre), ou à défaut lorsque les remontées mécaniques pourront rouvrir. Les magasins qui feront ce choix pourront investir dans du matériel supplémentaire tout en faisant attention aux délais de livraison qui s'allongent de jours en jours. Les autres enseignes tenteront de résister à la crise actuelle du mieux qu'ils peuvent car il est certain que les locations de ski de rando représentent une très faible compensation face au chiffe d'affaire perdu du côté des locations de ski alpins.

Ces enseignes ne sont pas au bout de leurs peines en terme de logistique. En effet, cet afflux de locations, généralement pour des personnes n'ayant jamais pratiqué la discipline, laisse place à de nombreuses annulations au bout d'une demie-journée de location, pour cause de manque d'entrainement physique ou de désengouement pour la pratique.


Les aménagements proposés :


Par les stations :

Nombreuses sont les stations ayant aménagé certaines de leurs pistes. Voici ici l'exemple de la même station de Crest-Voland Cohennoz.

Sur ce domaine, une piste consacrée au ski de randonnée est damée chaque nuit. Piste verte, elle a été choisie pour sa "simplicité" autant à la montée qu'à la descente. Car le ski de randonnée est une discipline très physique qui demande un entraînement régulier, notamment au niveau cardiaque. On retrouve également sur cette même piste des randonneurs en raquettes, voire même des familles pratiquant la luge (chose interdite sur cette section de piste), nombres de facteurs pouvant engendrer un accident. Un accident qui, rappelons-le, arriverait dans un contexte plus que sensible, notamment au vue du peu de personnel médical disponible en station.

Par les écoles de ski :

Les E.S.F, réparties dans les différentes stations touchées par la crise, s'adaptent elle aussi aux nouvelles règles touchant les stations. Quelques cours sont maintenus, principalement dédiés aux débutants en ski/snowboard alpin, aux skieurs nordiques mais également et surtout aux pratiquants du ski de rando. Les écoles proposent ainsi des sorties nature de tout niveaux, voire même des sorties en ski-alpinisme. 


La réalité sur la neige :


Au niveau tourisme :

Contre tout attente, on ne retrouve que peu de skieurs de randonnée sur les pistes aménagées à cet effet. Certains skieurs tentent de grimper droit dans la pente, et sont parfois contraints de revoir leurs ambitions à la baisse au vu de la difficulté de la tâche. 

D'autres skieurs (alpins cette fois) réussissent à dévaler les pistes sans effort en effectuant des sortes de relais en voiture via une route déneigée et à proximité d'un départ de piste. On voit alors apparaître des voitures-taxis qui font des allers-retours entre la station et le parking de la piste en question.

Ces détails, additionnés au problème des luges sur les pistes, rendent délicates certaines descentes et peuvent engendrer des accidents. En effet, ces skieurs alpins étants souvent débutants et les pistes n'étant pas très larges car non prévues pour cet effet, les collisions entre lugeurs, skieurs de randonnée en montée et skieurs alpins en descente ne sont pas rares et concernent souvent des enfants, ce qui peut rendre ces collisions d'autant plus dangereuses.

Au niveau des stations :

Les pisteurs, dameurs et tout les autres préparateurs et mainteneurs des pistes effectuent (comme toujours) un travail remarquable chaque jour. Les pistes sont bien équilibrées malgré le manque de neige causé par la fonte, le damage est de qualité et les sentiers de montée bien dessinés et balisés. 

Le choix des pistes est plus que pertinent de part leur localisation, leur accessibilité et surtout le panorama qu'elles proposent.


                                                                        En conclusion :


Dans le contexte sanitaire actuel, le ski de randonnée est sur le papier une alternative parfaite au ski de piste. Toutefois, le nombre de pratiquants souhaitant s'initier combiné au peu de matériel disponible peut rendre la pratique du ski de rando compliquées, surtout pour les touristes en quête de descente et de vitesse. Beaucoup d'entre eux abandonnent rapidement cette discipline pour retrouver les sensation plus "classiques" du ski alpin, en montant en haut des pistes en voiture par exemple.

Paradoxalement, cette pandémie est pour certains une chance unique de développer la pratique auprès de tous les publics auxquels le ski de rando pourrait plaire. Le but étant in fine de révéler chez quelques uns une passion, ou du moins de générer du plaisir chez les skieurs alpins habituels.

Pour conclure, il est plus qu'important de souligner l'effort que fournissent tous les professionnels de la montagne, particulièrement exposés en ces temps difficiles. Ces derniers assurent dûment leurs fonctions et réalisent un travail de qualité. N'oublions pas que sans leur présence, beaucoup d'entre nous n'auraient pas vu la neige de l'année.

Sur ces quelques mots, je vous souhaite une bonne journée et ne peux que vous encourager à vous initier au ski de rando ! :-)





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