De la glisse méritée - Episode 1

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De la glisse méritée - Episode 1

Pic de Barassé (2352 m), couloir Est 
article Skiderandonnée
yrlab
Texte :
Photos :
Aurélien Labry
Cet article est issu du mag communautaire skipass.com, dans lequel les membres de notre communauté peuvent partager librement leurs plus belles histoires de montagne. Publiez la votre !

Cap à l'Est

Depuis ce début d’année, les conditions de glisse sont optimales dans les Pyrénées : neige en abondance, skiabilité à 900 m, temps (très) froid et anticyclonique..what else ? Ainsi, ces derniers jours, toutes les orientations de pentes étaient envisageables… Les sommets du piémont aussi..

L'histoire se déroule au pic de Barassé (2352 m) et dans son couloir Est, durant la journée du 6 janvier, en compagnie de Laurent et Maxime. Une couche de 15 cm s’était déposée la veille et le beau temps annoncé suffisait pour se lancer dans cette conquête. 

C’est un sommet qui se situe juste à l’Est de la station de La Mongie. Il est réputé et apprécié pour son caractère bien alpin avec différentes faces d’accès de ski et de pyrénéisme. Avec Laurent en splitboard et Maxime en raquettes-snowboard, nous voilà partis vers les 9h pour cette ascension. Il fait encore un bon -10°C, la préparation avant le départ dans l’ombre du fond de vallée torture déjà les doigts. 

Au bon moment, au bon endroit

Depuis la route de la Mongie, la remontée du vallon de Campana commence dans une petite forêt avec une lune qui tarde à se coucher. En direction des lacs de Caderolles et Gréziolles, on rencontre un premier plateau, laisse la cabane de Barassé et découvre le pic convoité bercé à moitié par le soleil.

Comme souvent la montagne impressionne de loin puis, au fur et à mesure de l’approche, les pentes s’adoucissent mais pas toutes.. Après la traversée d’une rivière et un peu de zig-zag, nous traversons pour gagner l’imposant cône de déjection. Ce matin, c’est festival de poudre à tous les étages, la pente d’accès au couloir est immaculée, un velours parfait. Chaque pas traçant la route est physique. A deux heures du départ, nous accédons à la base du couloir (1900 m).

Il débute par une large pente uniforme qui se rétrécie assez rapidement. Une fois passé les portes d’entrée, nous arrivons vite dans une pente à 40-45° qui n’est que plus profilée par ce goulet bien encaissé finissant en S. Il est 11h30, la lumière matinale illumine encore le haut du couloir et nous ne sommes pas encore rendu des 450 mètres à grimper.. Cette pente ne connaît pas les affres du vent, nous laissant près d’un mètre de poudre à brasser pour atteindre son point culminant. . 

Belle mission

Laurent, équipé de skis assez fins, fait la trace qui pique les mollets. Les conversions sont nombreuses, l’ouvreur se met d’ailleurs à les compter. Après 200 mètres d’élévation, nous sommes à 3-4 pas entre chaque rotation de skis ou de raquettes pour Maxime. Ce dernier ne démérite pas et suit le rythme. Les cinquante derniers mètres se redressent encore. Malgré la couche ultra-poudreuse, les conversions commencent à se corser. Laurent et Maxime déchaussent les premiers, je continue encore quelques virages puis les rejoins à pied, en essayant les deux côtés du couloir afin de trouver un peu de roche.

Après un bon 4h30 d’ascension pour 1000 D+ (et une bonne centaine de conversions) et dans 50 degrés de pente, nous sortons du couloir sur une petite plate-forme dominant une autre voie d’accès, le couloir de Ker Krolic (à faire !). L’éperon rocheux à proximité offre une vue fort séduisante sur le pic du Midi de Bigorre avec ses faces Ouest et Nord.

Run de rêve

Un demi-sandwich plus tard, nous nous préparons sans trop tarder en savourant le soleil qui coiffe le début du couloir. Un pur bonheur de descendre cette voie dans des conditions aussi incroyables. Nos traces finissent de rayer la pente déjà bien quadrillée à la montée. Il est presque 15 heures et les rayons rasants, tel ceux d'un crépuscule, subliment le cône de déjection. Les virages dans cette neige baignés par une lumière divine flirtent amoureusement avec la perfection. Les paroles s'envolent, les photographies restent.

2021 sera décidément l'année de la glisse qui se mérite. Le nombre de descentes restera bien limité mais chaque virage n'aura tout de même pas la même valeur.

yrlab
Texte yrlab
"Ascensionner, sentir, écrire"
Henri Béraldi

8 Commentaires

jamrek Force est d'avouer qu'à la lecture de ce récit, la jalousie m'emporte !
 

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Syr Rss Mec tu défonces !!! Mais je te hais là maintenant tout de suite... Et bravo pour le cuissot ...
yrlab Merci ! Et es cuissots vont encore grossir :)
 

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kayu64 Halala...pourquoi je travaillais ce jour là....on y retournera...Bravo pour ton écrit beau ride. A bientôt les amis
yrlab Oui, c'est sûr, je veux y retourner ;)
 

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