casa_66
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salut (punaise, miracle, je reviens sur SP )

Le 03/04, j'ai , enfin, réalisé un truc qui trainait dans ma tête depuis des lustres : rider le glacier de la Meije par les enfetchores !!!

Cette semaine là c'était l'anniv de mon pote guillaume et sa douce m'ayant demandé : " tu connais un truc en montagne qui ferait plaisir à guillaume vers La Grave?"
bin, j ' ai profité de l'occas pour réaliser ce vieux rêve ! (qui ne rêve pas en voyant les traces sur ce glacier quand on est dans les bennes du télé ? ) .
On s'est donc pris un chouette guide sur la Grave (Patiss ... en split snow, en plus)

comment décrire ce moment unique : GROSSE, GOSSE FATIGUE pour y accéder mais, régalade, et quelle vue !

début de la journée à 9h50 à 3200m.
on met les peaux sur la split et c'est parti pour une journée épuisante (et oui, le téléski ouvre trop tard, donc faut se farcir tout le glacier de la girose en peau
on monte de 3200m au col de la lauze 3512m car il y avait de grande chance que ça e passe pas par le col de la Girose (on va donc devoir se "rallonger" de quelques heures)


une fois à 3512, , c'est parti pour aller vers le refuge de la Selle (dommage, cette face plein sud est encore avec une petite croute piégeuse en surface ( mais c'est ça et le reste des traversées en S seront safe, ou attendre que ça décaille entièrement, et le reste de la journée sera puant)
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Vers 2700, on tire E, en repeautant, puis dépeautant de temps en temps pour aller sur le glacier de la Selle, avec en point de mire d'aller au pied de la breche du Rateau.

C'est l'occasion de découvrir ce coin des écrins que je ne connais pas du tout, de voir toutes les faces S du Rateau .

une fois au pied de la brèche du Rateau, c'est ski sur le dos, piolet et crampons pour réussir à la passer (passage en mixte) .
Une fois passée, on traine pas (y a du monde, et si on veut pas avoir que le fond dur et pourri sous les semelles, faut speeder pour le re-splitage)
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Le bas du goulet est déjà à la "neige gelée et dure", faut assurer le passage (d autant que ça sluffe) en mettant la main et en se laissant déraper

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On descend quelques centaines de mètres comme pour aller vers l'itinéraire classique du Promontoire par la vallée de Chatelleret, puis on tire à gauche toute pour emprumpter "la chasse" (une coupette qui fait, encore gagner du temps ; on lui court après depuis le matin , on brasse pus que prévu, et les fiestas sous le chapiteau quelques jours avant n'aident pas).Là, faut passer SOUS les séracs du glacier des étançons en peautant et dépautant le + vite possible.
on remet, une nouvelle fois les peaux mais , 3mn après, on se rend compte qu'on est sur une mauvaise vire, on bute sur une falaise, on est 50m trop haut.

1/2 tour, on revient sur nos pas, on repasse sous les séracs (vive les peautages et dépeautages) !
re-splitage (heureusement que j'ai vérifié, huilé, et contrôlé toute la board, le passage du mode ski à mono se fait en 2mn) pour descendre et traverser, en ridant, la bonne vire.

On fini par mauser les spatules sur le bas du glacier des Etançons. Faut remettre les peaux en direction N, NE vers le refuge du promontoire .
On laisse le refuge sur la droite et, plein N une sacrée bavante pour s'approcher de la brèche de la Meije .

On l'attaque d'abord par une série de conversion bien péteuse dans le raide ( et c'est pile le moment ou les peaux ont décidé de moins coller ....vive le morceau de scotch ), la neige est encore trop molle, aux crampons y en a jusqu'au nouilles).


Le froid commence à faire son effet, on fini de passer le verrou aux crampons, la neige nous porte enfin.



On arrive, enfin au sommet de la brèche de la Meije (avec + de 2h de retard sur le timing théorique ), à 3357m.

La vue est à couper le souffle.

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Je fustige contre Sergio, le chapiteau, le jacuzzi dans la Cadillac, les copains , contre mon mental de poisson rouge devant chaque bière qu'on m'a tendu jusque tard dans la nuit, les sourires des filles, les rock dansés comme une quiche....

Les cuisses ont tenues mais je suis OXY depuis 11h du mat .Pour Guillaume, c'est le contraire (mais faut dire que le dredi soir, sous le chapiteau, il a explosé très tôt ....on la couché à 18h.

On se dit que ça serait con de chier complet le run sur les enfetchores, pas après tout ça et les Km d 'approches.

On tire le rappel de 50.

l'ambiance est sur-réaliste !!! On à la Meije sur notre droite, le Râteau, à gauche,on est en train de congeler sur place à l'ombre, vu l'heure et l'altitude mais on a les spatules dans 30 de vrai neige froide en haut et 10 jusqu'à la fin de zone interdite...Le bonheur arrive

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on arrive à rider plus bas que Chal Vachère, et on fini à pied jusqu'à la bière. Il est 19h50



et voilà, journée finie.

10h d’effort non stop, sans même prendre 15mn pour manger (une très grosse partie de la journée se passant à cramer au soleil sur des faces S, qui purgent, on ne peu pas s’arrêter) !
6 ou 7 passages du mode "split-mono" au mode ski dans la journée

Bref .... ça......c'est fait !

Le tout premier tour du râteau en monoski , à la journée ....et en plus, par un Pyrénéen ( y font quoi les nalpins (o: )

Pour rendre à césar ce qui est à César, Les premières traces en mono sur le glacier de la Meije ont été faite par "COCO", qui avait fait le tour su râteau en mono et raquettes avec une nuit au refuge du promontoire avant de poser son mono au pied de la brèche de la Meije le 2ème jour.

A refaire avec grand plaisir MAIS avec la nuit au refuge (déjà pour le plaisir de dormir au paradis), et pour s'économiser plus, par ce que là ....... bordel que ce fut épuisant.... entre la chouille du derby, les 9h au dessus des 3000, la galère pour monter la brèche et le brassage toute la journée ..... C'est l'effort le + long que j'ai jamais fais (bien plus éprouvant que de torcher des canyons de 2j à la journée, par exemple).

Quoi qu'il en soit, bien content d'avoir coché cette croix là, sur la liste des choses importantes à faire dans ma vie.

Pour parler un peu matos, J'étais avec la toute première SPLIT ACE 178 de chez gunz ( les nouvelles versions sont plus légères que celle que j'ai au pied depuis, mais ça permet déja de sa gaver partout).
Ma board est allégée au max de ce que je peux faire dessus.
J'ai le système de liaison split-mono par les 2 entretoises alu extra plates et j'ai monté le même type de fix que Maitre Bidou utilise pour être sur d'avoir le talon qui tient bien à la descente (et qui donne plus de réactivité à la board)
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Mais ma cale Plum Guide12 avant est directement vissée sur le mono et j'ai juste l'étrier arrière monté sur la micro entretoise de réglage PLUM et pas sur les entretoise PROFX GUNZ.

Bien content, aussi, d'avoir farté les peaux à la technique des papys (avec le meme fart que celui pour les semelles) .
ca coute rien et c'est vraiment efficace pour la glisse à plat et contre le bottage.

Souvenir inoubliable de ce séjour à la Grave (c'est vraiment le pays magique) .
surtout que la veille, on se gavait déjà comme des gosses dans les trifides

Message modifié 1 fois. Dernière modification par casa_66, 17/04/2023 - 14:18
djeeb
djeeb
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j'ai suivi l'équipée depuis le village et quand le patron d'un shop m'a dit les voir en direct depuis la rue et que ceux qu'il voyait aller rentrer à a frontale, je lui ai répondu que ça ne pouvait pas être eux car bien trop tard... et pourtant c'était bien l'équipée de Casa, dont tout le monde me demandait des nouvelles, répliquant qu'ils allaient arriver, scrutant la montagne sans les voir, commençant à me faire du mouron, me demandant à quelle heure il faudrait alerter les secours...

arrivée non loin de la tombée de la nuit, ils étaient pile poil présents pour un pti debrief fort sympa au Castillan ;)
je confirme qu'ils étaient bien rincés

Bravo à Casa et Gui pour cette fabuleuse virée, ou il a fallu décrasser du DDLM et des ses soirées mouvementées