twann74 (25 nov.) disait: 
même si les secours existent et sont très efficaces en france, ils n'ont pas vocation à devenir des taxis de haute montagne qui viennent sauver tous les clampins qui ne savent pas faire une analyse de risque correcte.
 
 
Alors pour casser le cou a une idée reçue, un rapport d'accidentologie pas si vieux et plutôt sérieux (un de mes collègues est un des auteurs, ça prouve) des sports de montagne pointe très clairement le fait que les "vrais" accidents arrivent TRES majoritairement à des pratiquants expérimentés, voire TRES expérimentés... Je pose ça là comme ça hein.
« Les victimes d’accidents mortels en randonnée ou en escalade, sont généralement des hommes, Isérois voire Grenoblois, âgés de plus de 40 ans, pratiquants réguliers de la montagne (...) Ce sont donc nos proches, nos voisins, nos camarades ou encore nos collègues de travail. On s’aperçoit que le plus souvent, les victimes sont des gens qui aiment passionnément la montagne et qui la pratiquent depuis de très nombreuses années sans accident (...) L’addition de cette passion et de ce besoin fait qu’ils n’ont peut-être plus conscience de prendre des risques dans des courses souvent abordables. De nombreux témoignages de proches nous font état d’un mari prudent, d’un frère réfléchi ou encore d’un enfant raisonné ».
Sébastien Rigault, commandant du PGhM de l’Isère
 «Il faut arrêter de croire que les accidents graves n’arrivent qu’aux débutants ou aux touristes en tongs. (...) Les chiffres de l’accidentologie démontrent exactement le contraire ».
Un sauveteur du PGhM
« Il faut arrêter de dire que les gens qui se font prendre en avalanche sont des touristes. On a surtout une très grosse proportion de gens du coin parmi les accidentés ».
Frédéric Jarry, ANENA
Pour le ski de rando en particulier, page 26 : 
"En France, à l’échelle de l’Isère, les décès lors de la pratique du ski de randonnée touchent presque exclusivement des résidents de ce département. Les rares cas échappant à ce constat concernent des rhônalpins {11}. Il apparaît par ailleurs que les personnes expérimentées sont particulièrement exposées aux accidents mortels, notamment suite à ensevelissement {15}.
Pour ce qui est des lésions non mortelles, 15% seulement des déclarations d’acci- dents des licenciés à la FFME émanent de débutants ; les experts sont à peine plus représentées avec 17% ; ce sont les confirmés qui constituent, de loin, le plus gros contingent d’accidentés dans cette base de données (68%) {15}.
En termes de connaissances nivologiques, dans bien des cas les personnes acci- dentées en avalanche disposaient d’une expérience les rendant à même de réaliser des observations et tests adéquats d’aide à la décision {3}. Au-delà de la perception des dangers, ce constat pose la question de l’attitude du pratiquant face à risque identifié (changement d’itinéraire, renoncement, etc.).
"
Et pour le ski en général : 
Dans la continuité du point précédent, il semble important de s’attarder sur le profil des accidentés en avalanche, au-delà des seuls randonneurs à ski. L’ANENA dispose à ce propos d’une base de données dont nous avons surtout exploité la période 2000-2010 (419 victimes pour 289 décès) {2}. Le taux de décès parmi les cas d’ensevelissement recensés par cet organisme sur cette décennie (à prendre avec précaution car il exclut la plupart des cas d’auto-assistance et de sauvetage par compagnons) avoisine donc les 70%.
Les hommes sont largement surreprésentés (plus de 86% des ensevelis). Au Canada, de même, 88% des décédés en avalanche sont des hommes {27}. Il convient par ailleurs de noter la hausse continue de l’âge moyen des personnes ensevelies : 40 ans en moyenne dans les années 2000 contre 37 ans dans les années 1990 et 35 ans dans les années 1980 {2}.
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