tcsa
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Hummmm. A vous lire, j’ai l’impression que certains n’ont pas une connaissance objective des stations.
Concernant sa population (les montagnards ;)), les chiffres sont clairs et nets. Un exemple en 2006
A Chamrousse
21, 9% des ménages ont emménagé depuis moins de 2 ans,
37,5% des ménages ont emménagé il y a entre 2 et 4 ans,
18,7% des ménages ont emménagé il y a entre 5 et 9 ans,
12,1% des ménages ont emménagé il y a entre 10 et 19 ans,
6,7% des ménages ont emménagé il y a entre 20 et 29 ans,
3,1% des ménages ont emménagé il y a plus de 30 ans.
Toujours en 2006
5,8% des personnes de 5 ans et plus de Chamrousse habitaient un autre département de la même région
12,8% des personnes de 5 ans et plus de Chamrousse habitaient une autre région de France métropolitaine
0,9% des personnes de 5 ans et plus de Chamrousse habitaient hors de France métropolitaine ou d'un Dom
C'est-à-dire que presque 20% de la population n’habitaient pas la station il y a 5ans.
Maintenant, si vous le voulez et si j’ai travaillé pour votre station, je peux vous donner les mêmes chiffres chez vous. Mais une chose est certaine c’est que les vieilles grandes familles ne représentent plus grands choses dans la démographie actuelle des stations. Les montagnards que vous voyez sont pour l’essentiel des gens venus de partout et de nulle part. Donc laisser tomber le grand lobby des grandes familles etc.

Concernant l’activité économique : Les chiffres d’affaires sont colossaux. Mais regardez les EBE ou les bénéfices avant impositions. Vous constaterez que l’on est sur des activités peu rentables. Si vous ramenez les revenus d’un commerçant aux nombres d’heures de travail, ils ne gagnent pas beaucoup plus qu’un employé de bureau salarié à 35 h hebdo.
Bref nous sommes dans un contexte d’une économie industrielle lourde (les RM ) support d’activités de services (location de matos, etc. ). Le tout est un ensemble extrêmement fragile. Il suffit de voir comment une année de mauvais enneigement a terrassé Transmontagnes.
A l’inverse des campings en station balnéaires où l’on a des fonds de roulements importants avec des BFR négatifs, les activités de montagnes nécessitent un BFR important alors que les FR sont faibles.
Depuis les années 80 et les premières vagues massives d’installations de canons à neiges financés dans le cadre des contrat de plan ( 9ème et 10ème de mémoire ) nous gérons une fuite en avant d’une économie fragile.
J’ose la comparaison : lorsqu’un fabricant automobile du Nord ferme un site, tous ses prestataires mettent la clé sous la porte en laissant le territoire à l'agonie. En station on est pareil avec les RM.

Maintenant l’essentiel des usagers des grandes stations françaises sont des étrangers (50% de la fréquentation ). C’est dire à quel point qu’une lecture franco française skipassienne de la problématique est un peu restrictive…
Straight-Down
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Tcsa disait:
Si vous ramenez les revenus d’un commerçant aux nombres d’heures de travail, ils ne gagnent pas beaucoup plus qu’un employé de bureau salarié à 35 h hebdo.


Ca c'est le pipo que nous deversent les commerçants en general. Le mec qui loue des skis si il fallait qu'il bosse en usine avec la formation qu'il a il gagnerait pas plus au taux horaires, voir beaucoup moins, et ces revenus serait derisoir par rapport à ceux qu'il s'octroi grace a son magasin. Si ce n'est pas le cas faut vite qu'il change de job.
Straight-Down
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Tcsa c'est bien jolie ton blabla mais c'est oublié qu'il fut un temps les stations de ski sans devenir des usines permettaient de faire vivre les habitants en leurs donnant un complement de remuneration l'hiver. la je parle des montagnards les vrais pas les bobos qui vivent en montagne mais n'y bossent pas. Le style moniteur de ski et eleveur, ce que tu n'est ni l'un ni l'autre meme si parfois tu essais de le sous entendre. et c'est ces persones qui permettent aux villages de montagne de continuer a exister. Ensuite est venu se greffer d'autres activités economique noyautés par de nouveaux arrivants et pour faire vivre cette economie artificielle on a developé plus que de raison les domaines skiable. On a créé l'offre bien avant que la demande ce fasse pressente.
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Chamrousse je suis pas persuadé que ce soit le meilleur exemple vue sa proximité avec la "ville", mais je sais qu'en disant ça, tu vas me sortir un autre exemple. ;)

Il n'empêche....les terrains sur lesquels ont été construit la majorité des logements sur les 30 dernières années devaient bien appartenir qqepart a des "locaux".

En Suisse le meilleur exemple est clairement Verbier...il doit pas rester grand monde d'origine par là bas.
tcsa
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Straight-Down ( 8 jun 2010) disait:

...il fut un temps...

Oui oui tu as raison. Tu nous parles d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, Chamrousse en ce temps là n'était pas une commune...
Mais Chamrousse est aujourd'hui une commune si tu vois ce que je veux dire. Moi, je te parle d'aujourd'hui, d'opérations simples tel un bénéfice d'une Eurl divisé par le nombre d'heures réalisées par son gérant actionnaire majoritaire; du bilan de la Sata par exemple...

Les moniteurs agriculteurs sont une espèce en voie de disparition parce que la société a évolué. Il y a moins de moniteurs agriculteurs parce qu'il y a moins d'agriculteurs tout court. Avec ou sans station de ski il y aurait aujourd'hui moins d'agriculteur en montagne qu'hier. Ceci est lié à l'augmentation de la taille de viabilité des exploitations (taille de shpetel identique pour moins d'agriculteur ). La pluriactivité c'est modifiée, les données économiques aussi. Désiré Lacroix un des constructeur de l'Alpe n'y a aujourd'hui plus aucun bien, ni même ses enfants. Ca c'est la réalité d'aujourd'hui qui s'analyse avec les données d'aujourd'hui et pas les souvenirs nostalgiques d'hier.

Et certes, je ne suis pas agriculteur. Tout juste, cultivateur de mon petit potager. Mais je suis certain que je pourrais t’en apprendre sur les standards Europa, les filières Upra, les troupes exportables indemnes de Visna maëdi, les avantages et inconvénients du Texel, le taux de rendement du triticale selon les territoires. Sur ce j’ai des radis à récolter pour ce soir et des semis de ciboule à éclaicir…:)
tcsa
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tartiflette_power ( 8 jun 2010) disait:

...mais je sais qu'en disant ça, tu vas me sortir un autre exemple. ;)

Chiche lequel tu veux??? ;)
Allez le canton de Saint Etienne en Dévoluy (station de Superdevoluy )
Un autre département de la même région 5,5%
Une autre région de France métropolitaine 8,8%
Hors de France métropolitaine ou d'un Dom 0,7%

Et puis les bouts du bout du monde
Molines en Queyras
Une autre commune du même département 3,9%
Un autre département de la même région 6,2%
Une autre région de France métropolitaine 7,2%
Saint Véran
Une autre commune du même département 3,7%
Un autre département de la même région 5,6%
Une autre région de France métropolitaine 7,8%
Message modifié 1 fois. Dernière modification par tcsa, 08/06/2010 - 16:37
Straight-Down
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tcsa ( 8 jun 2010) disait:


Ca c'est la réalité d'aujourd'hui qui s'analyse avec les données d'aujourd'hui et pas les souvenirs nostalgiques d'hier.

Et certes, je ne suis pas agriculteur. Tout juste, cultivateur de mon petit potager. Mais je suis certain que je pourrais t’en apprendre sur les standards Europa, les filières Upra, les troupes exportables indemnes de Visna maëdi, les avantages et inconvénients du Texel, le taux de rendement du triticale selon les territoires. Sur ce j’ai des radis à récolter pour ce soir et des semis de ciboule à éclaicir…:)


Rien de nostalgique, en vercors beaucoup de mecs qui travaillent en station l'hiver sont forestier, eleveurs, maçons...
Et si tu veut vraiment montrer tes connaissances en agriculture c'est plus en aidant une vache a veler ou en traçant un beau sillon bien droit que tu le feras. Parce que le reste je ne doute pas que ca soit utile mais a part toi ca risque de ne pas nourrir grand monde.
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Tcsa disait:
Moi, je te parle d'aujourd'hui, d'opérations simples tel un bénéfice d'une Eurl divisé par le nombre d'heures réalisées par son gérant actionnaire majoritaire


Oh! mais je te parle de la meme chose, bibi il est commerçant alors diviser ses benefices y sait faire mais pas par le nombres d'heures exercées. J'en ai rien a foutre je sais juste que je gagne bien mieux ma vie maintenant que quand j'etais salarié et qu'aucun patron me fait chier. Et quand cela me conviendra plus je revend et fait autre chose, C'est bien plus efficace que de pleurnicher!
Et le mec qui devient commerçant et qui decouvre qu'il bosse trop c'est qu'il s'est trompé d'histoire, et qu'il n'a pas bien reflechit au truc ce qui pour un entrepreneur et plutot un handicap (de ne pas reflechir a l'avenir). mais comme je cotoi beaucoup de commerçant mon petit doigt me dit que meme si ils se plaignent ils ne sont pas pret à aller bosser au SMIC dans un atelier de chaudronerie.
Message modifié 1 fois. Dernière modification par Straight-Down, 08/06/2010 - 17:14
tcsa
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Straight-Down ( 8 jun 2010) disait:

...Et si tu veut vraiment montrer tes connaissances en agriculture c'est plus en aidant une vache a veler ou en traçant un beau sillon bien droit que tu le feras. Parce que le reste je ne doute pas que ca soit utile mais a part toi ca risque de ne pas nourrir grand monde.

Ben quand tu permets à un éleveur ovin de ne plus vendre ses béliers à 100 euros sur pied pour la boucherie, mais à 900 euros en tant que reproducteur, je crois que tu lui fais gagner du fric. D’autant qu’un reproducteur tu n’as pas à l’engraisser. Donc économie sur les tourteaux de soja, l’aliment, etc. Moins cher à produire, plus cher à la vente. Je te fais pas de dessin, tu es commerçant tu as compris le truc… ;). Et pour le coup, c’est bien les dossiers qui me font gagner le moins de fric. Ca me donne juste l’impression d’être quelqu’un de bien;) qui participe à la dynamique des territoire ruraux de montagnes.
Tracer un beau sillon c'est bien. Je ne sais pas faire. Savoir optimiser et revendre au plus cher c'est utile. Et je sais pas trop mal comment faire.:)
Straight-Down
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Tcsa tu me fais penser à un mec dans le genie des Alpages qui vient gonfler le berger avec ses grandes theories; c'est tres drole je te conseils vivement la lecture de F'mur!
tcsa
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Straight-Down ( 8 jun 2010) disait:

Tcsa tu me fais penser à un mec dans le genie des Alpages qui vient gonfler le berger avec ses grandes theories; c'est tres drole je te conseils vivement la lecture de F'mur!

Je connais, j'adore. Il m'a beaucoup inspiré. Mais certainement pas dans le sens que tu crois...:)
jaco31
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tcsa ( 8 jun 2010) disait:

Straight-Down ( 8 jun 2010) disait:

...il fut un temps...

Oui oui tu as raison. Tu nous parles d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, Chamrousse en ce temps là n'était pas une commune...
Mais Chamrousse est aujourd'hui une commune si tu vois ce que je veux dire. Moi, je te parle d'aujourd'hui, d'opérations simples tel un bénéfice d'une Eurl divisé par le nombre d'heures réalisées par son gérant actionnaire majoritaire; du bilan de la Sata par exemple...

Les moniteurs agriculteurs sont une espèce en voie de disparition parce que la société a évolué. Il y a moins de moniteurs agriculteurs parce qu'il y a moins d'agriculteurs tout court. Avec ou sans station de ski il y aurait aujourd'hui moins d'agriculteur en montagne qu'hier. Ceci est lié à l'augmentation de la taille de viabilité des exploitations (taille de shpetel identique pour moins d'agriculteur ). La pluriactivité c'est modifiée, les données économiques aussi. Désiré Lacroix un des constructeur de l'Alpe n'y a aujourd'hui plus aucun bien, ni même ses enfants. Ca c'est la réalité d'aujourd'hui qui s'analyse avec les données d'aujourd'hui et pas les souvenirs nostalgiques d'hier.

Et certes, je ne suis pas agriculteur. Tout juste, cultivateur de mon petit potager. Mais je suis certain que je pourrais t’en apprendre sur les standards Europa, les filières Upra, les troupes exportables indemnes de Visna maëdi, les avantages et inconvénients du Texel, le taux de rendement du triticale selon les territoires. Sur ce j’ai des radis à récolter pour ce soir et des semis de ciboule à éclaicir…:)

j'adore cette reprise d'aznavour...
tu peux la refaire avec "les temps démodés"...
tcsa
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jaco31 ( 9 jun 2010) disait:

j'adore cette reprise d'aznavour...
tu peux la refaire avec "les temps démodés"...

Ben non, c'est trop démodé :) Bon allez j’essaie la repique d’un standard ;) :
Oh, je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux où nous étions amants
En ce temps là, la montagne était plus belle
Et la neige plus froide qu’aujourd’hui
La neige se ramasse à la pelle
Tu vois je n’ai pas oublié
La neige se ramasse à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi
Et les bilans comptables nous emportent
Dans la réalité de notre vie
Tu vois je n’ai pas oublié
Les glisses que l’on se faisait
C’est une glisse qui nous rassemble
Toi qui skiais, moi qui skiais
Nous glissions tous les deux ensembles
Toi descendeuse, moi slalomeur
Mais la vie sépare, ceux qui glissent
Tout doucement sans faire de bruit
Et la neige efface sur la piste
La trace des skieurs désunis...

Bref c'était mieux avant avec nos grands skis droits en bois et carres clouées, les fixations à cable et les chassures en cuir. A cette époque pas de retenues collinaires, pas d'usines à skis, pas de canons à neige. Oui c'était super, la montagne se dépeuplait parce que nos grands parents crevaient de fin, et qu'ils envoyaient nos parents à l'usine pour un meilleur avenir. Oui c'était génial, on était pauvre mais on fermait nos gueule contrairement aux pauvres des banlieues qui se révoltaient. Pauvre et silencieux, la dignité du montagnard aux godillots percés...
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tcsa (10 jun 2010) disait:


Bref c'était mieux avant avec nos grands skis droits en bois et carres clouées, les fixations à cable et les chassures en cuir. A cette époque pas de retenues collinaires, pas d'usines à skis, pas de canons à neige. Oui c'était super, la montagne se dépeuplait parce que nos grands parents crevaient de fin, et qu'ils envoyaient nos parents à l'usine pour un meilleur avenir. Oui c'était génial, on était pauvre mais on fermait nos gueule contrairement aux pauvres des banlieues qui se révoltaient. Pauvre et silencieux, la dignité du montagnard aux godillots percés...


Pour un specialiste tu me semble un peu a coté de la plaque. A l'epoque ou je te parle le ski s'appelait.....l'or blanc.
J'etais pisteur à cette epoque et les habitants du Vercors ne donnaient pas l'impression de crever la dalle. Moins en tout cas que les enfants de certains autochtones de grandes stations actuelles qui si ils n'ont pas la chance d'hériter de proprietés sont obligés d'habiter en vallée et de rouler pour venir bosser en montagne.
tcsa
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Straight-Down (10 jun 2010) disait:

tcsa (10 jun 2010) disait:


Bref c'était mieux avant avec nos grands skis droits en bois et carres clouées, les fixations à cable et les chassures en cuir. A cette époque pas de retenues collinaires, pas d'usines à skis, pas de canons à neige. Oui c'était super, la montagne se dépeuplait parce que nos grands parents crevaient de fin, et qu'ils envoyaient nos parents à l'usine pour un meilleur avenir. Oui c'était génial, on était pauvre mais on fermait nos gueule contrairement aux pauvres des banlieues qui se révoltaient. Pauvre et silencieux, la dignité du montagnard aux godillots percés...


Pour un specialiste tu me semble un peu a coté de la plaque. A l'epoque ou je te parle le ski s'appelait.....l'or blanc.
J'etais pisteur à cette epoque et les habitants du Vercors ne donnaient pas l'impression de crever la dalle. Moins en tout cas que les enfants de certains autochtones de grandes stations actuelles qui si ils n'ont pas la chance d'hériter de proprietés sont obligés d'habiter en vallée et de rouler pour venir bosser en montagne.

Si pour fonder ta compréhension des phénomènes sociaux-économiques en montagne et leur lien à l’activité touristique, tu te contentes des quelques années où tu as travaillé comme pisteur sur un territoire spécifique, c’est vraiment regarder les Alpes françaises par le tout petit bout de la plus petite des lorgnettes qui puissent être.
La course à l’armement actuelle (que je n’approuve pas nécessairement et dont le Vercors est loin, loin, loin d’être le symbole ) c’est construit sur des temps très longs. Ne pas appréhender ces temporalités, les processus sociaux, c’est se condamner à pratiquer l’analyse très partielle (parcellaire ? ) que tu as.

Le tourisme de montagne est à l’origine un tourisme d’été et de santé. Puis il c’est ouvert à la conquête des sommets par l’alpinisme sous la pression de certains clubs sportifs (plutôt étrangers au début ) urbains.
Le logement touristique est composé à l’origine des chambres des autochtones qu’ils louent aux touristes durant leur montée en transhumance. Puis émergera l’accueil, puis l’hôtellerie. L’émergence du tourisme d’hiver est l’opportunité de générer des revenus complémentaires et ainsi stabiliser une population qui avait tendance à émigrer vers les villes dans un contexte national d’exode rurale.
C’est l’association de cet opportunité de revenus complémentaires pour les autochtones et d’un plan nationale touristique (plan neige + création de station balnéaires ) destiné à capter la manne financière européenne du tourisme, qui a conduit à la pratique d’industrialisation du tourisme de montagne.
Et si tu regardes ailleurs que les quelques années sur un territoire non représentatif des Alpes (car aucun territoire n’est représentatif de la diversité alpine ) tu te rendras compte qu’en France, les zones les plus sujettes à l’armement lourd (retenues collinaires, canons, etc. ) sont les zones qui au départ de l’aventure touristique de montagne étaient les plus pauvres. Il y a dans certaines vallées une frénésie à l’industrie touristique qui succède à la frénésie d’autres industries antérieures (houille blanche, alu, etc. ). Il y a dans ces vallées une culture profonde d’une sorte de capitalisme industrielle qui se perpétue.
Après si tu veux philosopher sur la question, tu relis Max Weber et tu te poses la question du lien dans ces vallées entre ce capitalisme industriel et l’éthique protestante… ;)

Alors que le tourisme de montagne est à l'origine un tourisme d'été, tu pourrais te poser la question suivante: Pourquoi actuellement tous les travaux structurants des stations sont des travaux de confortement de l'activité touristique hivernale (très centrée sur le ski ) oubliant le tourisme d'été???
rocky444
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tcsa (11 jun 2010) disait:

Straight-Down (10 jun 2010) disait:

tcsa (10 jun 2010) disait:


Bref c'était mieux avant avec nos grands skis droits en bois et carres clouées, les fixations à cable et les chassures en cuir. A cette époque pas de retenues collinaires, pas d'usines à skis, pas de canons à neige. Oui c'était super, la montagne se dépeuplait parce que nos grands parents crevaient de fin, et qu'ils envoyaient nos parents à l'usine pour un meilleur avenir. Oui c'était génial, on était pauvre mais on fermait nos gueule contrairement aux pauvres des banlieues qui se révoltaient. Pauvre et silencieux, la dignité du montagnard aux godillots percés...


Pour un specialiste tu me semble un peu a coté de la plaque. A l'epoque ou je te parle le ski s'appelait.....l'or blanc.
J'etais pisteur à cette epoque et les habitants du Vercors ne donnaient pas l'impression de crever la dalle. Moins en tout cas que les enfants de certains autochtones de grandes stations actuelles qui si ils n'ont pas la chance d'hériter de proprietés sont obligés d'habiter en vallée et de rouler pour venir bosser en montagne.

Si pour fonder ta compréhension des phénomènes sociaux-économiques en montagne et leur lien à l’activité touristique, tu te contentes des quelques années où tu as travaillé comme pisteur sur un territoire spécifique, c’est vraiment regarder les Alpes françaises par le tout petit bout de la plus petite des lorgnettes qui puissent être.
La course à l’armement actuelle (que je n’approuve pas nécessairement et dont le Vercors est loin, loin, loin d’être le symbole ) c’est construit sur des temps très longs. Ne pas appréhender ces temporalités, les processus sociaux, c’est se condamner à pratiquer l’analyse très partielle (parcellaire ? ) que tu as.

Le tourisme de montagne est à l’origine un tourisme d’été et de santé. Puis il c’est ouvert à la conquête des sommets par l’alpinisme sous la pression de certains clubs sportifs (plutôt étrangers au début ) urbains.
Le logement touristique est composé à l’origine des chambres des autochtones qu’ils louent aux touristes durant leur montée en transhumance. Puis émergera l’accueil, puis l’hôtellerie. L’émergence du tourisme d’hiver est l’opportunité de générer des revenus complémentaires et ainsi stabiliser une population qui avait tendance à émigrer vers les villes dans un contexte national d’exode rurale.
C’est l’association de cet opportunité de revenus complémentaires pour les autochtones et d’un plan nationale touristique (plan neige + création de station balnéaires ) destiné à capter la manne financière européenne du tourisme, qui a conduit à la pratique d’industrialisation du tourisme de montagne.
Et si tu regardes ailleurs que les quelques années sur un territoire non représentatif des Alpes (car aucun territoire n’est représentatif de la diversité alpine ) tu te rendras compte qu’en France, les zones les plus sujettes à l’armement lourd (retenues collinaires, canons, etc. ) sont les zones qui au départ de l’aventure touristique de montagne étaient les plus pauvres. Il y a dans certaines vallées une frénésie à l’industrie touristique qui succède à la frénésie d’autres industries antérieures (houille blanche, alu, etc. ). Il y a dans ces vallées une culture profonde d’une sorte de capitalisme industrielle qui se perpétue.
Après si tu veux philosopher sur la question, tu relis Max Weber et tu te poses la question du lien dans ces vallées entre ce capitalisme industriel et l’éthique protestante… ;)

Alors que le tourisme de montagne est à l'origine un tourisme d'été, tu pourrais te poser la question suivante: Pourquoi actuellement tous les travaux structurants des stations sont des travaux de confortement de l'activité touristique hivernale (très centrée sur le ski ) oubliant le tourisme d'été???


+1 Tcsa

On peut critiquer le Plan Neige et son caractère trop "planificateur', "industriel", "urbain"... Tout cela est vrai mais ce qui a permis à la France de développer l'industrie du ski et en faire aujourd'hui avec l'Autriche le leader du ski en Europe. Là ou je nuance tes propos, c'est qu'à l'origine le Plan Neige n'est destiné qu'aux français, à la classe moyenne française issue du baby boom qui gagne bien sa vie (eh oui belle époque), profite des congés payés, le tout dans un contexte de croissance 30 Glorieuses phénoménale. On était un peu la Chine d'aujourd'hui (toutes proportions gardées) ! Et contrairement à une idée reçue, la France n'a pas autant d'étrangers dans les stations de ski comparée à d'autres : la Suisse et l'Autriche, c'est 50% d'étrangers contre 30% en France. La raison est que, même si le ski reste une activité d'élite pour les urbains, il y a pas de mal de français qui skient (7% chaque année) et cela en grande partie grâce au plan Neige. On a crée des stations usines sur des espaces vierges car cela était plus simple, plus rapide, moins coûteux, et avec moins de résistance locale.

Je suis pas d'accord avec ta dernière question : les travaux structurants d'aujourd'hui concernent davantage le tourisme estival (même si le ski reste clef bien naturellement) dans de nombreuses stations, ce qui est un vraiment un phénomène récent (balnéo, spa, golf, VTT...). Tu prends les 3V ou l'Espace Killy, ils se concentrent de plus en plus sur l'été pour moins reposer uniquement sur le ski. D'ailleurs, il est révélateur de noter que les sites internet de certaines stations sont dorénavant scindés entre été / hiver pour bien faire comprendre au client qu'il devrait aussi penser à venir l'été. Tu vas dans les Pyrénées, ils continuent de développer le thermalisme, la rando d'été. Le raisonnement est le suivant :
- y'aura moins de neige (soit-disant mais bon c'est un autre débat...) donc prévoyons pour l'avenir, ne mettons pas tous oeufs dans le même panier
- cela nous permettra aussi de relancer la vie locale
- de toutes les façons, on a pas le choix car tout le monde s'y met et la concurrence est rude
tcsa
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Rocky,
Tu as tout à fait raison. Cependant le ski sport populaire n’est qu’un mélange d’illusion, d’hypocrisie et d’opportunisme. C’est un concourt de circonstance tout à fait étrange qui a rendu temporairement le ski populaire.

Au sortir de la guerre, il y a un constat abrupt. En 1939, les français étaient, à comparer des jeunes allemands, dans une condition physique assez médiocre. Et l’on considère, à cette époque, que c’est une (parmi tant d’autres ) des raisons de la débâcle de 39. L’Etat français se fait donc promoteur d’une grande politique du sport par la construction d’équipement et le soutien des activités sportives. Il était d’ailleurs intéressant, en 2005, suite à l’inventaire national des équipements et structures sportives commandité par Jean François Lamoure, de constater depuis le vieillissement des installations sportives. Preuve que cette idéologie est passée de mode.
La montagne rassemblait alors deux symboles. C’est d’un coté l’air pure du tourisme de santé du début du siècle (donc profitable aux enfants des villes ) et de l’autre c’est là que la France à résister le plus durement à l’occupation allemande. C’est donc là que la montagne trouve son importance du coté politique et justifie même l’organisation des JO de Grenoble qui sont les premiers retransmis mondialement en direct. Et ouf nos skieurs raflent tout, nous sommes symboliquement une nation apte au combat…

Parallèlement, il y a avait tout un mouvement de pensée autour du sport pour tous, dans la lignée idéologique de Léo Lagrange et soutenu par les fédérations d’éducation populaire. Cette congruence conduit à la construction massive de colonies de vacances. Et le fait qu’on en trouve plus dans les massifs de la résistance qu’ailleurs n’est pas un hasard (voir à cet égard le rôle du conseil national de la résistance ).

Enfin, les syndicats loin d’être bête voient la une opportunité extraordinaire. Les grands comités d’entreprises détenus par la CGT (bras armé du PCF ) investissent dans la construction de colonie de vacances. L’idéologie est simple. Elle est la même que celui du Ezbollah au Liban actuellement. En s’occupant de la vie privé des ouvriers, on se garantie leur fidélité et l’adhésion de leurs enfants le jour venu. Bon, je passe sous silence que ces établissement servaient aussi à remercier les fidèles syndicaux et/ou politiques qui se retrouvaient propulsé gérant, logé, nourrit, blanchit.

Tout ça s’inscrit dans un mouvement comme tu le dis d’émergence de la consommation du sport loisir (voir Dumazedier ) mais aussi dans un après guerre où la reconstruction foncière ne s’achève qu’en 1964. La possession d’un bien immobilier est alors un symbole fort. C’est là que la machine infernale de la multipropriété (ancêtre du Time Share ) se met en marche. C’est ainsi que Merlin (entre autre ) va drainer l’épargne des petites gens vers l’industrie de la montagne pendant que d’autres vont drainer les fonds des entreprises et des banques. Mais le petit investisseur foncier, c’est comme le petits boursicoteur, c’est toujours lui qui paye la facture. D’où la faillite actuelle des résidences vendue en multi.

Et le ski est redevenu ce qu’il a toujours été (même si naïvement on a tenté de faire croire l’inverse ), une industrie touristique lourde pour des touristes aisé. Quant à la faible proportion des étrangers, on la doit à l’étalement des vacances (trois zones ) des français qui permet de garantir dejà une base de taux de remplissage intéressante. Sans ce zonage obtenu par un lobby d’hôtelier, on serait obligé de beaucoup plus courtiser les étrangers…
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tcsa (14 jun 2010) disait:

Rocky,
Tu as tout à fait raison. Cependant le ski sport populaire n’est qu’un mélange d’illusion, d’hypocrisie et d’opportunisme. C’est un concourt de circonstance tout à fait étrange qui a rendu temporairement le ski populaire.

Au sortir de la guerre, il y a un constat abrupt. En 1939, les français étaient, à comparer des jeunes allemands, dans une condition physique assez médiocre. Et l’on considère, à cette époque, que c’est une (parmi tant d’autres ) des raisons de la débâcle de 39. L’Etat français se fait donc promoteur d’une grande politique du sport par la construction d’équipement et le soutien des activités sportives. Il était d’ailleurs intéressant, en 2005, suite à l’inventaire national des équipements et structures sportives commandité par Jean François Lamoure, de constater depuis le vieillissement des installations sportives. Preuve que cette idéologie est passée de mode.
La montagne rassemblait alors deux symboles. C’est d’un coté l’air pure du tourisme de santé du début du siècle (donc profitable aux enfants des villes ) et de l’autre c’est là que la France à résister le plus durement à l’occupation allemande. C’est donc là que la montagne trouve son importance du coté politique et justifie même l’organisation des JO de Grenoble qui sont les premiers retransmis mondialement en direct. Et ouf nos skieurs raflent tout, nous sommes symboliquement une nation apte au combat…

Parallèlement, il y a avait tout un mouvement de pensée autour du sport pour tous, dans la lignée idéologique de Léo Lagrange et soutenu par les fédérations d’éducation populaire. Cette congruence conduit à la construction massive de colonies de vacances. Et le fait qu’on en trouve plus dans les massifs de la résistance qu’ailleurs n’est pas un hasard (voir à cet égard le rôle du conseil national de la résistance ).

Enfin, les syndicats loin d’être bête voient la une opportunité extraordinaire. Les grands comités d’entreprises détenus par la CGT (bras armé du PCF ) investissent dans la construction de colonie de vacances. L’idéologie est simple. Elle est la même que celui du Ezbollah au Liban actuellement. En s’occupant de la vie privé des ouvriers, on se garantie leur fidélité et l’adhésion de leurs enfants le jour venu. Bon, je passe sous silence que ces établissement servaient aussi à remercier les fidèles syndicaux et/ou politiques qui se retrouvaient propulsé gérant, logé, nourrit, blanchit.

Tout ça s’inscrit dans un mouvement comme tu le dis d’émergence de la consommation du sport loisir (voir Dumazedier ) mais aussi dans un après guerre où la reconstruction foncière ne s’achève qu’en 1964. La possession d’un bien immobilier est alors un symbole fort. C’est là que la machine infernale de la multipropriété (ancêtre du Time Share ) se met en marche. C’est ainsi que Merlin (entre autre ) va drainer l’épargne des petites gens vers l’industrie de la montagne pendant que d’autres vont drainer les fonds des entreprises et des banques. Mais le petit investisseur foncier, c’est comme le petits boursicoteur, c’est toujours lui qui paye la facture. D’où la faillite actuelle des résidences vendue en multi.

Et le ski est redevenu ce qu’il a toujours été (même si naïvement on a tenté de faire croire l’inverse ), une industrie touristique lourde pour des touristes aisé. Quant à la faible proportion des étrangers, on la doit à l’étalement des vacances (trois zones ) des français qui permet de garantir dejà une base de taux de remplissage intéressante. Sans ce zonage obtenu par un lobby d’hôtelier, on serait obligé de beaucoup plus courtiser les étrangers…


C'est beau....

On en apprend des choses sur Skipass, sur un topic à la base pas moins anonyme qu'un autre.....j'aime ça!
yahooooo
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rocky444 (11 jun 2010) disait:

Je suis pas d'accord avec ta dernière question : les travaux structurants d'aujourd'hui concernent davantage le tourisme estival (même si le ski reste clef bien naturellement) dans de nombreuses stations, ce qui est un vraiment un phénomène récent (balnéo, spa, golf, VTT...). Tu prends les 3V ou l'Espace Killy, ils se concentrent de plus en plus sur l'été pour moins reposer uniquement sur le ski. D'ailleurs, il est révélateur de noter que les sites internet de certaines stations sont dorénavant scindés entre été / hiver pour bien faire comprendre au client qu'il devrait aussi penser à venir l'été. Tu vas dans les Pyrénées, ils continuent de développer le thermalisme, la rando d'été. Le raisonnement est le suivant :
- y'aura moins de neige (soit-disant mais bon c'est un autre débat...) donc prévoyons pour l'avenir, ne mettons pas tous oeufs dans le même panier
- cela nous permettra aussi de relancer la vie locale
- de toutes les façons, on a pas le choix car tout le monde s'y met et la concurrence est rude


Je ne sais pas pour l'espace Killy, mais connaissant bien le contexte des 3 vallées, je peux te dire que l'exemple est particulièrement mal choisi...

La bas, les saisons d'été y sont chaque années de plus en plus catastrophiques, et je pèse mes mots. Depuis 2 ans les OT de Méribel et Courchevel ont bien essayé de prendre le problème à bras le corps, mais ca ne change pas grand chose. L'offre est de plus en plus limité, tout comme les résultats.

Les sociétés d'exploitation ont clairement fait le choix du tout hiver, tellement plus rentable (même si bien entendu jamais elles ne l'admettront).

Cela n'est pas compliqué à voir d'ailleurs... On aménage la montagne à coup de bulldozer POUR l'hiver, laissant ainsi en été des traces visibles à des km.
On gave les pistes de perches toujours plus hautes pour l'enneigement artificiel. celles ci restent en place désormais toute l'année. On créé des lacs ou il n'y en avait pas et on reprofil les pentes.

Penser après cela que la saison d'hiver n'est pas le seul élément qui pilote l'aménagement des usines à ski est une utopie complète.


Quand à ton chiffre de 30% de clientèle étrangère, de quoi s'agit il ? d'une moyenne nationale ?
Car encore une fois pour prendre l'exemple des 3 vallées, le pourcentage ne cesse d'augmenter et oscille selon les années entre 60 et 65% (+ du double de ce que tu cites) et sincèrement je doute qu'il soit très différent dans les pds, l'espace killy & autre grands domaines dont nous traitons sur ce sujet.

Je ne remets pas en cause votre historique du ski, des stations, aménagements et du plan neige original. Mais peut être faudrait il ouvrir les yeux sur une autre composante du développement des stations (pas encore noté dans vos livres d'histoires), celles des 10 dernières années.
Message modifié 2 fois. Dernière modification par yahooooo, 14/06/2010 - 11:35
tcsa
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yahooooo (14 jun 2010) disait:

Je ne remets pas en cause votre historique du ski, des stations, aménagements et du plan neige original. Mais peut être faudrait il ouvrir les yeux sur une autre composante du développement des stations (pas encore noté dans vos livres d'histoires), celles des 10 dernières années.

On la connaît très bien notre histoire contemporaine. C’est l’histoire d’une économie artisanale qui est confrontée à un choix terrible : rester une économie artisanale et mourir ou devenir une économie industrielle pour tenter de survivre.

Tu vas exactement dans le sens de ma question : Pourquoi actuellement tous les travaux structurants des stations sont des travaux de confortement de l'activité touristique hivernale (très centrée sur le ski ) oubliant le tourisme d'été???

La réponse est hélas simple. L’industrialisation de l’économie touristique de montagne doit pour être opérationnelle répondre aux vieilles règles du modèle industriel (Taylor, Stakhanov… ). Il n’y a plus de place pour le perchman agriculteur. Maintenant le perchman est mécanicien ou électrotechnicien pour assurer le fonctionnement de son poste (réparations primaires in situ ). Le modèle industriel de montagne exige de ses acteurs de la monocompétence pour plud de performance de moins en moins propice à la pluridisciplinarité d’entant. Même l’agriculture de montagne requière beaucoup plus de technicité et de compétences qu’avant.

Du coup tous les acteurs se mobilisent, s’épuisent sur la saison d’hiver en négligeant la saison d’été. C’est le syndrome de la tête dans le guidon. Il faut pouvoir prendre énormément de recul pour envisager du tourisme quatre saison par exemple. Et sans pouvoir m’étendre sur le sujet, Méribel a des priorités d’une urgence élevée qui l’empêche de prendre le recul nécessaire pour développer une offre d’été attractive susceptible de concurrencer le ski d’été, les stations très en pointes sur les APPN d’été (VTT, Parapente, Alpinisme, etc. ), et la montagne verte des stations plus anciennes à des altitudes moins élevée. Méribel a été pensée de façon monofonctionnelle (tourisme du ski exclusivement ) et n’est pas structuré actuellement pour se diversifier.

Quant à Courchevel, station qui à l’origine est un projet social, ces problèmes de tourisme d’été en particulier et de fréquentation en général sont la conséquence de choix malheureux qui ont rapporté beaucoup d’argent sur le coup à des personnes qui se sont enrichies puis sont parties…
Quant à Tignes l'été, explique moi pourquoi j'irai me fouttre dans des HLM hideux alors qu'au même prix, je peux, en Lozère avoir un château avec piscine, en Suisse avoir un joli chalet au milieu des montagnes? Pour le ski et puis quoi d'autre????

PS quant à la moyenne nationale de fréquentation étrangère, n'oublie pas que la fréquentation étrangère représente presaque 0% dans certaines stations pourtant très dynamique par le sport scolaire et les classes de neige...
teledetrak05
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très intéressant le post sur le développement économique des stations de ski. Cela est de très bonne tenue et le restera, je l'espère.
tcsa
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Lorsque tu t’intéresses à l’histoire du développement économique des territoires de montagne, tu en arrives à lever des contradictions qui montrent la complexité des choses.
Par exemple : C’est grâce à des phases successives de réchauffement de la planète que l’homme a pu s’installer en montagne toujours plus haut en altitude. Donc, le réchauffement de la planète a contribué positivement à la conquête des territoires alpins, anciennement noyé sous la glace, par l’homme. Et pourtant aujourd’hui ce même réchauffement de la planète, selon les experts, met en danger la pérennité des activités touristiques et conduit les acteurs à des aménagements inesthétiques (retenues collinaires, canons à neige, etc.)
Autre exemple : Les éboulis de pierre sont quelque chose de dangereux pour l’activité humaine. On a donc développé des systèmes de curetages préventifs et de consolidation des falaises (bétonnage des parois, pose de grillage de rétentions, etc.). Mais cette retenue des chutes provoque un déficit de matériaux dans les rivières et celles-ci érodent profondément et durablement leurs lits. A terme se protéger des éboulis, c’est se mettre en danger sur la question de l’eau

Même si les sommets semblent majestueusement immobiles, il faut accepter que la montagne soit un territoire en perpétuel mouvement Ce que nous avons connu est condamner par la force de l’homme ou de la nature à se transformer.
Pour en revenir aux retenues collinaires: A l’Alpe d’Huez la Sata travaille avec un centre de recherche du Cemagref pour intégrer des retenues collinaires le long du glacier de Sarennes. L’objectif est de collecter les eaux de fontes et de les ré-envoyer sur le glacier sous forme de neige. Cela pose des questions bien plus compliquée que l’esthétique des retenues. La plus évidentes : Est-ce que cette fonte massives des glaciers provoque ou non une hausse significative des volumes d’eau dans les torrents et rivière ? Est-ce que le prélèvement des eaux de fontes risque de provoquer des assèchements de cours d’eau ? Sachant que la hausse des volumes d’eau en amont par la fonte des glaciers est écrêtée en aval par une agriculture gourmande en eau, quelle stratégie pour tenter de sauver un glacier qui existait à l’époque des dinosaures, sans mettre en péril l'économie des créaliers (surtout maïs ) ???

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tcsa
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tcsa (15 jun 2010) disait:

Lorsque tu t’intéresses à l’histoire du développement économique des territoires de montagne, tu en arrives à lever des contradictions qui montrent la complexité des choses.
Par exemple : C’est grâce à des phases successives de réchauffement de la planète que l’homme a pu s’installer en montagne toujours plus haut en altitude. Donc, le réchauffement de la planète a contribué positivement à la conquête des territoires alpins, anciennement noyé sous la glace, par l’homme. Et pourtant aujourd’hui ce même réchauffement de la planète, selon les experts, met en danger la pérennité des activités touristiques et conduit les acteurs à des aménagements inesthétiques (retenues collinaires, canons à neige, etc.)
Autre exemple : Les éboulis de pierre sont quelque chose de dangereux pour l’activité humaine. On a donc développé des systèmes de curetages préventifs et de consolidation des falaises (bétonnage des parois, pose de grillage de rétentions, etc.). Mais cette retenue des chutes provoque un déficit de matériaux dans les rivières et celles-ci érodent profondément et durablement leurs lits. A terme se protéger des éboulis, c’est se mettre en danger sur la question de l’eau

Même si les sommets semblent majestueusement immobiles, il faut accepter que la montagne soit un territoire en perpétuel mouvement Ce que nous avons connu est condamner par la force de l’homme ou de la nature à se transformer.
Pour en revenir aux retenues collinaires: A l’Alpe d’Huez la Sata travaille avec un centre de recherche du Cemagref pour intégrer des retenues collinaires le long du glacier de Sarennes. L’objectif est de collecter les eaux de fontes et de les ré-envoyer sur le glacier sous forme de neige. Cela pose des questions bien plus compliquée que l’esthétique des retenues. La plus évidentes : Est-ce que cette fonte massives des glaciers provoque ou non une hausse significative des volumes d’eau dans les torrents et rivière ? Est-ce que le prélèvement des eaux de fontes risque de provoquer des assèchements de cours d’eau ? Sachant que la hausse des volumes d’eau en amont par la fonte des glaciers est écrêtée en aval par une agriculture gourmande en eau, quelle stratégie pour tenter de sauver un glacier qui existait à l’époque des dinosaures, sans mettre en péril l'économie des céréaliers (surtout maïs ) ???

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tcsa
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oups bug dans la machine. Je voulais corriger Créaliers pour céréaliers et sa m'édite une deuxième fois mon message:(???
rocky444
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tcsa (14 jun 2010) disait:

Rocky,
Tu as tout à fait raison. Cependant le ski sport populaire n’est qu’un mélange d’illusion, d’hypocrisie et d’opportunisme. C’est un concourt de circonstance tout à fait étrange qui a rendu temporairement le ski populaire.

Au sortir de la guerre, il y a un constat abrupt. En 1939, les français étaient, à comparer des jeunes allemands, dans une condition physique assez médiocre. Et l’on considère, à cette époque, que c’est une (parmi tant d’autres ) des raisons de la débâcle de 39. L’Etat français se fait donc promoteur d’une grande politique du sport par la construction d’équipement et le soutien des activités sportives.


Cette "propagande" avait déjà débuté avant selon moi. La différence est que le modèle de planification de l'après-guerre n'existait pas. Dans l'entre-deux-guerre, les français ont surtout peur d'un truc qui fait rigoler aujourd'hui mais pas à l'époque : la tuberculose ! Des millions de gens l'attrapent et se retrouvent souvent contraints de faire de partir en cure. On commence à comprendre comment fonctionne les microbes et les médecins à l'époque recommandent 3 choses :
- il faut fumer car la fumée repousse les microbes : les jeunes se mettent à fumer
- en altitude (à partir de 1500m), il n'y aurait plus de microbes selon les médecins !
- pour se soigner, le top toujours selon les médecins de l'époque, c'est d'aller dans certains endroits où l'air est rempli d'essence balsamique (les pins des Landes par ex d'où les cures sur le Bassin d'Arcachon)
Tout cela pour dire qu'une propagande se met déjà en place avant 39 avec :
- publicité dans les gares, le métro vantant les mérites du sport d'hiver
- organisation des JO à Chamonix en 1924
- organisation de foire aux sports d'hiver dans des capitales européennes (Londres, Paris, Zurich...)
- mise en place de bulletins météorologiques à partir des années 20
- création d'écoles de ski alpin dans les années 30 + construction de téléphériques à Chamonix, Midi, Brévent, Salève... (en 1938, 25% des stations sont équipées en RM sur les 300 recensées)
Cela reste relativement modéré dans ses effets puisque Chamonix est la seule station à l'époque véritablement développée. Les français continuent de préférer la mer. En 1926, la taxe de séjour cumulée de ttes les stations n'atteint même pas celle de Biarritz !

tcsa (14 jun 2010) disait:

C’est donc là que la montagne trouve son importance du coté politique et justifie même l’organisation des JO de Grenoble qui sont les premiers retransmis mondialement en direct. Et ouf nos skieurs raflent tout, nous sommes symboliquement une nation apte au combat…


Absolument vrai. Les JO de 68 à Grenoble ont eu un impact médiatique considérable. Le blian de l'organisation des Jeux est plus que positif et a profondément structuré le développement du tourisme hivernal dans la région.

tcsa (14 jun 2010) disait:

Et le fait qu’on en trouve plus dans les massifs de la résistance qu’ailleurs n’est pas un hasard (voir à cet égard le rôle du conseil national de la résistance ).


L'Armée des Alpes en 39-40 a résisté aux attaques italiennes du Duce et allemandes alors qu'ils étaient en infériorité numérique. La classe !

tcsa (14 jun 2010) disait:

Et le ski est redevenu ce qu’il a toujours été (même si naïvement on a tenté de faire croire l’inverse ), une industrie touristique lourde pour des touristes aisé.


C'est ma conviction. Dans les années 70, seulement 3% des français skiaient annuellement. On est monté à 8% dans les années 80 et aujourd'hui on est à 7%. Je pense que l'on va à terme revenir vers les 3%, surtout si la neige se fait plus rare. Car qui dit rare dit plus cher aussi ! Je pense que le moteur d'une économie est l'émergence d'une classe moyenne et son enrichissement et je crois à la sociologie pour expliquer de nbx phénomènes. Or, si tu regardes les 30 dernières années en France, tu t'aperçois que les classes populaires et les les riches ont vu leur pouvoir d'achat s'améliorer considérablement (eh oui aussi la classe ouvrière). En revanche, la classe moyenne est la perdante puisque son pouvoir d'achat a stagné voire baissé. Cette classe moyenne va sacrifier davantage les vacances au ski au profit d'autres loisirs (voyage au soleil, campagne...). Je prévois une dé-démocratisation du ski de manière générale ce qui ne veut pas dire que le business ne sera pas rentable pour autant car on peut imaginer que le volume sera moindre mais les marges meilleures (modèle du secteur luxe). Pour moi, on s'achemine dans le long terme vers le modèle américain du ski (on finit toujours par faire comme les ricains avec 20 ans de retard, après résistance puis modération que ça plaise ou pas). Il suffit d'observer le prix des forfaits pour comprendre. C'est simple, le prix du forfait augmente 2x plus vite que l'inflation en France. Alors se pose le problème du financement des RM, de l'entretien des pistes, de l'enneigement artificiel dans nos stations puisqu'on peut imaginer que la demande ne sera plus conforme à l'offre surabondante. La réponse peut venir en partie du progrès technique et de la rationalisation des domaines.
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