Mi_chael
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inscrit le 08/06/07
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Une importante poche de 65.000 mètres cubes d’eau s’est formée sous le glacier de Tête-Rousse, à 3.200m d’altitude. 900 habitations - 3.000 personnes sont directement menacées si elle rompt.
Une catastrophe de même nature, en 1892, avait fait 175 morts.
C'est sous ce glacier de Tête Rousse que la poche d'eau a été détectée.
© AFP/ Jean-Pierre Clatot
C’est une poche d’eau de 65.000 mètres cubes - l’équivalent d’une vingtaine de piscines olympiques - qui menace directement la vallée de Saint-Gervais, dans le massif du Mont Blanc. Si la poche rompt, une coulée de boue emportera les 900 habitations - 3.000 personnes - situées au-dessous...

Le problème, explique le maire de Saint-Gervais, c’est qu’à la différence de la plupart des glaciers, cette poche d’eau, située à 75m de profondeur, “ne possède pas de purge naturelle” et ne peut donc se vider sans intervention humaine.

france-info.com

lucciorider
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inscrit le 15/04/09
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Matos : 4 avis
Pourtant suite à la catastrophe un tunnel de vidange a été construit, inefficace?
babou7374
babou7374

inscrit le 29/09/09
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Cavité de glace effondrée après la rupture de la poche d'eau du glacier de Tête-Rousse en 1892. (ETH-BibliotechZürich, BildArchiv)

Une masse de 65.000 tonnes d'eau s'est accumulée dans une poche sous le glacier de la Tête-Rousse. Si elle se déversait brutalement dans la vallée, ce sont plus de 900 familles et de nombreux touristes dont la vie serait mise en danger.

1892. Une poche d'eau sous-glaciaire, située sous la tête du glacier de Tête-Rousse, dans la vallée du Mont Blanc, fait sauter un bouchon de glace pour se libérer. Les 100.000 tonnes d'eau se déversent en quelques minutes dans la vallée. Arbres, rochers, graviers et sédiments viennent grossir une coulée qui se transforme peu à peu en «lave torrentielle». Les vallées du Bionnassay, du Bon Nuant et de Bionnet au Fayet sont ravagées par ce monstre d'un million de mètres cube. L'établissement thermal de Saint-Gervais est détruit. La lave emporte avec elle les vies de 175 personnes.

La découverte d'une nouvelle poche d'eau, d'un volume estimée à 65.000 m3, sous le même glacier, vient aujourd'hui raviver le douloureux souvenir. Christian Vincent, géomètre et topographe au CNRS spécialisé dans les observations glaciologiques, explique qu'une anomalie a été observée dans les relevés de 2007. Des analyses par résonnance magnétique ont confirmé les craintes des chercheurs le 13 juillet dernier. Une nouvelle poche menace la vallée.

L'imminence de la rupture reste inconnue

«Le risque de rupture existe, ne serait-ce qu'en référence avec 1892, mais son imminence nous reste inconnue», tempérait toutefois le préfet de Haute-Savoie, Jean-Luc Videlaine. «Cela peut très bien rompre maintenant, dans 100 ans ou dans 1000 ans», constate le maire de Saint-Gervais. Ces poches restent en effet très mal comprises par les scientifiques. Elles peuvent se former sous le glacier (poche sous-glaciaire) ou à l'intérieur (poche intra-glaciaire). L'eau des fontes vient s'y accumuler peu à peu. Quand la pression devient trop grande, un bouchon de glace est expulsé du glacier et la gigantesque masse d'eau est libérée. C'est probablement le plus spectaculaire danger que recèlent les glaciers.

Deux millions et demi d'euros ont donc été investis pour apporter des solutions. L'Etat et des fonds européens apporteront 80% de la somme, la commune de Saint-Gervais et le département de Haute-Savoie, financent le reste. Les habitants ont ainsi appris mercredi qu'un système d'alerte à la rupture était d'ores et déjà en cours de réalisation. Une partie serait d'ores et déjà opérationnelle. En outre, à partir du 20 août, «des travaux de pompage vont commencer afin de prévenir tout risque de rupture», a annoncé le maire. Seule une cavité contenant 25.000m3 a pu être localisée avec suffisamment de précision, à 75 mètres de profondeur, et devrait pouvoir être vidangée.

Un risque accru par l'urbanisation et la fréquentation du site

Il s'agit de protéger plus de 900 familles et une zone fréquentée par de nombreux touristes le glacier est situé sur la voie normale d'ascension du Mont Blanc. «Il ne faut pas se voiler la face, l'urbanisation et la fréquentation touristique du glacier rendent le risque bien plus important qu'en 1892», s'inquiète le maire.

De son côté Christian Vincent explique que l'origine de la poche «reste encore inexpliquée». «Le réchauffement climatique qui a diminué l'épaisseur du manteau neigeux situé sur le glacier» pourrait expliquer le phénomène. Cela reste toutefois très difficile à déterminer. De manière paradoxale, le glacier serait en effet moins protégé du froid l'hiver ce qui boucherait une partie des voies d'écoulement naturelles. L'eau s'accumulerait donc pour former ces dangereuses réserves d'eau.

Par Tristan Vey
Journaliste web, lefigaro.fr
Message modifié 1 fois. Dernière modification par babou7374, 29/07/2010 - 14:35
babou7374
babou7374

inscrit le 29/09/09
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Et du côté de l'AFP... Enfin je vais pas faire tout les articles :D

Mont-Blanc: une vallée menacée par une vaste poche d'eau, travaux en cours

De Estelle EMONET (AFP) – Il y a 20 heures

SAINT-GERVAIS-LES-BAINS (Haute-Savoie) — D'importants travaux de sécurisation d'un glacier du massif du Mont-Blanc viennent de commencer afin d'éviter qu'une importante poche d'eau n'inonde la vallée de Saint-Gervais, frappée en 1892 par une catastrophe de même nature qui avait fait 175 morts.

"Le risque de rupture existe, ne serait-ce qu'en référence avec 1892, mais son imminence nous reste inconnue", a dit mercredi le préfet de Haute-Savoie, Jean-Luc Videlaine.

Des études récemment menées par des glaciologues du CNRS ont permis d'établir avec certitude l'existence d'une poche d'eau de 65.000 mètres cubes sous le glacier de Tête-rousse, situé sur la voie normale d'ascension du Mont-Blanc et fréquenté par de nombreux touristes.

A la différence de la plupart des glaciers, cette poche située à 75 mètres de profondeur "ne possède pas de purge naturelle" et ne peut donc se vider sans intervention humaine, a expliqué à la presse le maire de Saint-Gervais, Jean-Marc Peillex.

"Les poches d'eau situées à l'intérieur d'un glacier sont assez rares, et l'origine (de la poche du glacier du Mont-Blanc) reste encore inexpliquée", a affirmé de son côté Christian Vincent, chercheur au CNRS. Il a expliqué qu'une "anomalie" avait été détectée en 2007 avant d'être identifiée à l'aide de mesures par résonnance magnétique.

"Le réchauffement climatique qui a diminué l'épaisseur du manteau neigeux situé sur le glacier" pourrait expliquer le phénomène, selon le glaciologue. "Moins protégé du froid l'hiver, le fond de la cavité se refroidit et ne permet pas à l'eau accumulée de s'évacuer naturellement", avance-t-il.

En cas de rupture, la poche d'eau pourrait s'écouler en 15 à 30 minutes dans la vallée et "près de 900 familles pourraient être concernées", s'inquiète Jean-Marc Peillex, jugeant nécessaire "d'informer la population de ce risque".

En 1892, l'explosion d'une poche d'eau similaire à l'intérieur du glacier avait provoqué ce que les géologues nomment une "lave torrentielle", mélange d'eau, de graviers, de rocs, de terre et d'arbres, qui s'était répandue dans la vallée et avait tué 175 personnes.

"Il ne faut pas se voiler la face, l'urbanisation et la fréquentation touristique du glacier rendent le risque bien plus important qu'en 1892", dit le maire de Saint-Gervais. Depuis une dizaine de jours, l'Etat a donc entrepris de périlleux travaux de sécurisation consistant à mettre en place des câbles reliés à un système d'alerte, pour prévenir la population en cas d'explosion de la poche d'eau, avant d'entreprendre le pompage de l'eau.

Équipés de casques et baudriers, travaillant à 3.200 mètres d'altitude, des ouvriers ont commencé à tendre les câbles acheminés par hélicoptère, entre l'extrémité de la langue glaciaire et les sirènes situées dans la vallées de Saint-Gervais.

Dans un deuxième temps, à partir du 20 août et jusqu'en octobre, "des travaux de pompage vont commencer afin de prévenir tout risque de rupture", a annoncé le maire de Saint-Gervais.

Une fois les travaux de sécurisation achevés, des pompes vont être immergées afin de vidanger les 25.000 m3 d'eau situés dans l'unique cavité localisée avec précision. Les 40.000 m3 restant n'ont pu être précisément repérés.

Rendus particulièrement dangereux en raison de l'altitude, les travaux devraient coûter plus de 2 millions d'euros, subventionnés à 80% par l'Europe et l'Etat.

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babou7374
babou7374

inscrit le 29/09/09
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http://www.google.com/hostednews/afp/media/ALeqM5jlRj7KUh98mmFI1hJmHRRuJSfTBQ?size=l

http://www.google.com/hostednews/afp/media/ALeqM5gANJTqU2Txuq_i463XI9VNfJRV2w?size=l

Quelques infos intéressantes :

Le glacier de Tête-Rousse (1892)



La catastrophe du glacier de Tête-Rousse (Massif du Mont Blanc, France) s'est produite dans la nuit du 11 au 12 juillet 1892. La rupture d'une poche d'eau sous-glaciaire, située à 3150 m d'altitude environ, a entraîné la libération d'une importante masse d'eau, estimée à 200 000 m3.

A ces 200 000 m3 d'eau se sont ajouté les 90000 m3 de glace qui constituaient le bouchon qui a été expulsé. Toute cette masse en mouvement a ensuite emprunté l'étroit couloir du Bossonney, en l'érodant intensément (800000 m3 ont été mobilisés dans cette vallée). Le mélange d'eau, de glace et des matériaux érodés a donné naissance à une lave torrentielle énorme.

Après de nombreux phénomènes d'embâcles et débâcles, cette masse de boue a rapidement (sa vitesse a été estimée à 14 m/s) atteint l'établissement thermal de Saint-Gervais et ses environs, où elle a tout dévasté, faisant 175 victimes. En poursuivant son chemin, elle s'est étalée dans la plaine en aval jusqu'à l'altitude de 600m, en laissant sur place quelques 600000 m3 de matériaux. Le détail du récit figure dans Nature et Patrimoine en Pays de Savoie Alsl No 3-03-2001.


Tête-Rousse, trou d'évacuation de la poche du glacier, photo ancienne

D'après les témoins, la rupture de la poche d'eau a provoqué une détonation, ainsi qu'un violent effet de souffle.

La poche qui s'est rompue était constituée de 2 cavités communicantes, et Vallot (1892) a estimé à 3 ou 4 mois, le temps nécessaire pour accumuler cette quantité d'eau. Il semble, d'après les croquis exécutés par Vallot, que l'origine de la poche soit consécutive à un effet de barrage de l'écoulement sous-glaciaire par la glace, au niveau d'un seuil rocheux dans le profil longitudinal. Suite à l'érosion mécanique de la glace par les eaux, cette disposition en seuil a favorisé la constitution d'une énorme cavité sous-glaciaire, qui a progressivement débordé du seuil rocheux vers l'aval. Lorsque la pression exercée par l'eau sur la glace a été suffisante, la partie de glace jouant le rôle de bouchon a été arrachée et pulvérisée ; le départ de l'eau accumulée dans la cavité sous-glaciaire a alors provoqué l'effondrement de la voûte amont qui la surmontait.

Pour éviter une deuxième catastrophe de ce type, il fut décidé de construire un tunnel de drainage qui permettrait à l'eau de s'évacuer. Un premier tunnel fut foré entre 1899 et 1900. Ce tunnel avait pour objectif d'évacuer l'eau accumulée au niveau de la cavité supérieure du glacier, derrière le seuil rocheux.

Mais après son creusement, ce tunnel était à une altitude trop élevée pour pouvoir vider toutes les eaux de la poche. Il fut donc décidé de construire une nouvelle galerie d'évacuation plus à l'ouest et dont l'orifice se situerait à 3115 mètres d'altitude.

Le tunnel devait relier la base du glacier de Tête Rousse au versant ouest qui descend vers le glacier de Bionnassay, car le versant nord est obstrué par un glacier (glacier de la Griaz). En 1904, le tunnel fut achevé et permit l'évacuation des 22000 m3 d'eau qui s'étaient accumulés depuis 1892 dans la nouvelle crevasse. Depuis, la sortie du tunnel est régulièrement nettoyée tous les deux ans par l'O.N.F. (Office National des Forêts).

Future-Sciences
Message modifié 1 fois. Dernière modification par babou7374, 29/07/2010 - 14:40
saintger
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inscrit le 31/12/10
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