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Dans le Vercors, 2 000 hectares de forêts seront rendus à l'état sauvage
LE MONDE | 10.03.05

L'application par l'Office national des forêts des directives européennes se heurte à la difficulté de trouver en France de grands espaces inhabités pour installer des réserves biologiques intégrales, permettant d'examiner le fonctionnement des écosystèmes.

Grenoble de notre correspondante

Figurer, avec Chizé (Deux- Sèvres) et probablement, demain, le massif des Maures, dans le Var, parmi les trois sites retenus en France pour accueillir une réserve biologique intégrale (RBI) de grande surface : voilà un privilège dont Jacques Clot, maire (UMP) de Saint-Agnan-en-Vercors (Drôme), se serait bien passé. Or le massif du Vercors, situé entre Grenoble (Isère) et Valence (Drôme), est l'un des trois sites retenus pour accueillir une RBI de plus de 2 000 hectares. Un projet est également à l'étude concernant la montagne Pelée, en Martinique, où 2 315 hectares devraient être classés.

"Le massif du Vercors abrite déjà la réserve naturelle des Hauts Plateaux, qui est la plus grande de l'Hexagone. C'est aussi une zone Natura 2000. Pourquoi ajouter une réglementation supplémentaire ?", interroge Jacques Clot. L'Office national des forêts (ONF), en charge du projet, ne fait que respecter les engagements pris par la France, à la conférence d'Helsinki de 1993, sur la protection des forêts en Europe. Il met ainsi en œuvre le contrat, passé avec l'Etat, prévoyant la création de trois réserves biologiques intégrales de plus de 2 000 hectares, en complément du réseau de moindre surface mis en place depuis 1998. A la différence des réserves biologiques dirigées (RBD), qui se limitent à la protection d'éléments remarquables, les RBI se veulent de véritables laboratoires vivants, destinés à la recherche fondamentale sur le fonctionnement des écosystèmes forestiers. "Il s'agit de laisser la nature en l'état afin d'observer ce qui se passe quand la forêt n'est plus exploitée", explique François-Xavier Nicot, chargé du projet du Vercors.

Outre l'abandon des pratiques sylvicoles, le classement en réserve intégrale implique l'arrêt de l'activité pastorale ainsi que la limitation de la chasse à la régulation des cerfs, chevreuils, chamois ou sangliers, en l'absence de prédateurs naturels.

Fin 2004, la France métropolitaine comptait 31 réserves intégrales, d'une surface moyenne de l'ordre de 100 à 150 hectares, soit, au total, à peine 7 500 hectares (contre plus de 22 000 en RBD), majoritairement situées en forêts domaniales. D'où la volonté de l'Etat de donner un signal fort en demandant à l'ONF de créer trois RBI de grandes dimensions. Le chiffre est modeste, comparé aux milliers d'hectares de la Pologne ou de l'Allemagne. Il s'explique par la difficulté à créer de grandes réserves en France, du fait du morcellement de la propriété forestière, publique et privée mais surtout de l'importance des usages : chasse, pastoralisme, cueillette... " A partir de 2 000 hectares, on atteint une certaine cohérence d'équilibres naturels tout en tenant compte de la spécificité de l'espace français", estime François-Xavier Nicot.

Comme pour les deux autres sites, le choix de la forêt domaniale du Vercors répond au souci d'offrir un échantillon représentatif des écosystèmes forestiers français avec, en ce qui concerne ce massif, un éventail exceptionnel d'altitudes différentes, caractéristique des forêts de montagne et un degré de "naturalité" élevé. Une partie importante du secteur retenu n'a plus fait l'objet d'interventions sylvicoles depuis le milieu des années 1920. Autant dire que quatre-vingts années d'observation ont été gagnées.

L'implantation d'une grande part de la future RBI dans le périmètre des 17 000 hectares de la réserve naturelle des hauts plateaux présente aussi un avantage. "Il est toujours plus facile de protéger une zone déjà protégée," observe son conservateur, Pierre-Eymard Biron, qui se dit, toutefois, soucieux que les réglementations "se superposent mais ne se concurrencent pas".

Le projet, qui devra être validé par le Conseil national de la protection de la nature (CNPN), suscite déjà des inquiétudes. L'adjectif "intégrale", en particulier, passe mal. "Si on ne peut même plus ramasser sa poignée de morilles pour les faire en omelette, il y aura des grincements de dents", prévient le maire (PS) de La Chapelle-en-Vercors, Régis Malsand.

L'ONF, qui joue son image dans l'opération, ne souhaite pas passer en force. "Nous en sommes au stade de la première esquisse. Si des corrections s'avèrent nécessaires, nous les apporterons", promet le responsable du projet, François-Xavier Nicot, qui a déjà accepté de réduire le périmètre initial et autorisé la chasse aux sangliers dans la partie basse - "afin de préserver les équilibres", explique-t-il. Le tourisme, en revanche, sera limité aux sentiers. "Le risque, en bloquant ainsi un territoire, est de créer des contraintes qu'il sera ensuite impossible de gérer sauf à installer des filets ou des barbelés", craint le maire de Saint-Agnan-en-Vercors. Peu convaincu par la promesse de financements "qui, de toute façon, assure t-il, ne profiteront pas au territoire", l'élu s'interroge sur la notion de protection. "En théorie, cela implique qu'en cas d'incendie on n'intervienne pas et qu'on laisse le sinistre aller à son terme, observe-t-il. Or on nous affirme que tout sera mis en œuvre pour l'éteindre."

"Où est la logique ?", relève, pour sa part, Régis Malsand, qui s'inquiète surtout pour la survie des activités de loisir, comme le VTT. Par précaution, le conseil municipal de sa commune, La Chapelle-en-Vercors, qui a délibéré en décembre 2004 sur le projet, a demandé l'ajout d'une clause pour fixer les modalités de modification du règlement de la RBI. "Rien ne nous dit que dans deux ou trois ans, les restrictions ne seront pas renforcées", pointe-t-il.

Nicole Cabret

ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 11.03.05
Trublion
Trublion

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Moi je suis d'accord sur le fait qu'on ferait mieux de s'occuper de la pollution à Grenoble ou dans la Vallée du Rhône.

C'est peut-être utile pour les scientifiques un sanctuaire de 2000 ha ... mais ça nous servira à quoi quand tout sera foutu autour ... pour la photo souvenir ?

A St Agnan il n'y a pas grand chose ... et je comprend que les habitants d'inquiètent ... ce n'est tout de même pas cela qui va amener une super activité et leur permettre de trouver un job.

Néanmoins il faiut tn2ANMOINSC'est à mon avis un peu facile de se racheter une conduite en manière d'environnement de cette façon ...
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