byron (14 mars 2008 18 h 29) disait:
En gros, je disais que les médecins harcelés par des procès refusaient de plus en plus ce rôle qui était le leur de parfois décider d'anticiper une issue fatale... Résultat, ils ne prennent plus cette responsabilité, responsabilité dont tu te gausses mais que je trouve être l'essence même de la charge du toubib (plus que de soigner une gastro)...
je me gausse pas de la responsabilité du toubib, mais avec le cadre juridique actuel il risque la tôle s'il aide quelqu'un à mourir...
Et oui, quand tu t'occupes de mourrant ton rapport n'est pas le même à la mort que pour quelqu'un qui perds un membre de sa famille... Laisser la famille décider de "débrancher" un patient est parfois inhumain... Là encore, c'est le boulot du toubib de sentir quand il vaut mieux impliquer la famille ou pas... Et ça, on ne légifère pas, par contre on forme...
merci... (c'est vrai que tu prends les gens pour des truffes, un peu comme moot...).
bien évidemment que ce n'est pas la famille qui décide, heureusement, et ce n'est pas non plus ce que propose l'ADMD (si tu lis leur site...).
y'a 10 ans, avant de débrancher mon père, un chir-anesthésiste nous a reçus mon frère et moi pour nous présenter le tableau et nous demander si nous souhaitions que la médecine soit "jusqu'au-boutiste" (par rapport à ce foutu serment d'hypocrite), mais en nous précisant bien que quelle que soit notre réponse, ce n'était pas nous la famille, mais le corps médical qui prenait la décision (en tenant compte de notre avis...). Si on l'avait souhaité, peut-être qu'il aurait été jusqu'au-boutiste, ou peut-être pas... on aurait aussi pu tomber sur un toubib jusqu'au-boutiste qui ne nous aurait pas demandé notre avis...
ça j'avais connu 2 ans plus tôt dans le cas ma grand-mère qui a servi de cobaye à la médecine pendant au moins les 6 derniers mois de sa vie (attachée à son lit sinon elle arrachait les tuyaux qui la maintenaient en "vie" ). A ma demande ("mandatée" par mon père) j'avais été reçue 2 minutes par une cheffe d'un service de neurotruc, qui quand je lui avais dit que je me demandais quand commençait l'acharnement thérapeutique et souhaitais en discuter avec elle dans le cas de ma grand-mère, m'avait froidement répondu "on y est pas".
C'était en 1996, et la loi de 2005 (cf site de l'ADMD) concernant le droit d'information des malades et leur droit de refuser un traitement, a heureusement amélioré la situation concernant l'acharnement thérapeutique, mais c'est encore insuffisant de mon point de vue en ce qui concerne l'euthanasie.
Yen a marre de vouloir tout légiférer ! On va finir par donner un pourcentage de défiguration à partir duquel on pourra faire une demande officielle d'euthanasie !!! Ridicule alors qu'il s'agit de tout autre chose qui ne peut pas se définir en langage juridique ! Et je vois mal après une longue procédure de 3 ou 4 ans, la cours de cassation qui très sérieusement autorise (ou interdise, le ridicule sera tout aussi grand) une personne à se suicider de façon médicalement assisté ! C'est un truc intime qui ne peut pas s'exhiber (le terme est bien évidemment choisi) en public... Et qui n'a pas à le devenir (public)...
là il s'agit d'une loi pour permettre quelque chose d'actuellement interdit...
dans les pays où c'est légalement possible, ça ne semble pas poser de problèmes tel que ce que tu décris...
en fait depuis 7 ans que je vis en Suisse, j'ai jamais vu la presse, pourtant friande de titres à sensations, titrer sur une histoire d'euthanasie, alors qu'en France, ben c'est quand même assez récurrent...
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