Bonsoir,
Bien... il est tard, je devrais déjà être au pieu mais ce sujet et ses derniers développements méritent un traitement spécifique.
Bon, je vais tout d'abord clarifier la situation.
Lundi matin, après un premier run d'échauffement dans les Vallons de la Meije, nous décidons avec un ami skieur (le plus montagnard des trois mais n'ayant jamais mis les pieds à la Grave) et une amie surfeuse d'aller faire Orcière (un des itinéraires glaciaires qui descend depuis le glacier jusqu'à la Romanche).
Nous commençons la descente du glacier jusqu'au moment où notre route quitte la traversée qui mène au col du Lac.
Nous nous étonnons de croiser des personnes, l'air hébété, qui remonte à pieds, d'on ne sait où ?!
Nous poursuivons l'itinéraire et constatons que les traces de pas... mènent jusqu'au rappel que nous devons emprunter !!!
Les malheureux n'auront pas pris la peine de remonter un poil (c'est vrai que la traversée a été tracée bien bas lundi !) pour accéder au col du Lac ou bien auront-ils décidé de suivre délibérément les traces sans savoir où elles menaient !
Nous apprendrons plus tard que, dans cette même journée, 14 personnes auront remonté du rappel d'Orcière jusqu'au col du Lac.
L'un des patrouilleurs était hors de lui devant autant de bêtise humaine !
Voilà, nous sommes au rappel mes amis et moi ; Julien descend puis Carole, après un "guenillage" en règle pour fixer nos 2 snows sur un sac , le rejoint peu de temps après.
Je suis prêt à descendre à mon tour quand j'entends quelqu'un arriver au-dessus de moi, je me dis : "voilà certainement un type et/ou un groupe qui vienne skier la Voûte ou Orcière"...
Mais non, le type en question, seul bien évidemment (!), sans baudard, me demande si c'est le seul moyen de descendre (!!) et si la corde est fixe (!!!).
Je lui répond en anglais (il semble être allemand) que :
1) c'est la seule façon de passer la barre qui se trouve en-dessous de moi.
2) c'est notre corde et que je vais la rappeler après être descendu
3) c'est un itinéraire glaciaire où il est indispensable d'avoir un baudrier !!
Là-dessus, "mon" allemand me demande si je peux l'aider à descendre sur notre corde et si je n'ai pas un bout de cordelette pour lui faire un baudrier de fortune.
Je lui réponds que non ; je ne peux pas me permettre de le descendre, même s'il avait un baudrier, pour des questions de responsabilité !
Si jamais il lui arrive quoi que ce soit, il portera plainte inévitablement contre nous !
Bien sûr, il insiste et me demande si je ne peux pas descendre en premier et lui faire remonter mon baudrier (!) : je refuse obstinément, toujours pour les mêmes raisons !
A court d'arguments, il me dit qu'il n'a même pas de téléphone (!)... dans ce cas, aurait-il appelé les secours ?!
Je pose cette question ironiquement, parce que, franchement, ça commence à devenir la mode à la Grave, d'appeler les secours quand on se retrouve coincé comme il était... et je suppose que le PGHM doit en avoir plus que marre de cette mode !!!
Bon, finalement, je lui conseille de remonter à pieds, d'autres l'ont bien fait avant lui, lui dit que je suis désolé mais qu'il ne faut absolument pas suivre les traces sans savoir où elles vont !
Voilà, après le rappel, j'explique la situation à Julien qui pense, en bon samaritain toulousain qu'il est , qu'on aurait dû le descendre avec nous ; un autre "collègue" de la Grave m'a dit qu'il l'aurait également aidé aussi à descendre.
Juste pour info : il était déjà 14H10 quand nous sommes sortis du rappel et nous avions prévus de remonter aux Ruillans afin de faire une nouvelle descente.
Si nous avions pris le risque de l'emmener avec nous, nous ne serions jamais remonté.
Peu importe, me direz-vous ?
De toute façon, ce n'était pas la raison principale qui m'a poussé à lui faire rebrousser chemin (voir plus haut)...
Après cette descente, j'ai quand même eu un cas de conscience...
Une fois remontés, je suis allé discuté avec un guide (celui qui a ouvert l'itinéraire d'ailleurs !) du coin qui m'a dit que j'avais bien fait et que ça lui apprendrait à suivre des traces !
C'est évident qu'un guide avec des clients ne prendrait JAMAIS le risque d'emmener qqn d'autre avec lui dans un itinéraire comme celui-ci, toujours pour des questions de responsabilité.
Attention ! J'ai oublié de préciser quelque chose, le "client" en question, le suiveur de traces quoi, ne se trouvait nullement en danger : pas au-dessus de barres rocheuses, juste sur un glacier OK mais pas hyper crevassé (dixit le même guide) comme l'est la partie au-dessus de Chirouze.
Effectivement, remonter à pieds dans Chirouze relève de la pure folie, voire de la roulette russe !!!
Le lendemain, un patrouilleur m'a dit lui-aussi que j'avais bien fait... même discours que le guide.
Alors voilà, sans revenir sur la prévention et l'information (l'info existe pourtant à la Grave ) aux dangers inhérents à la pratique du ski hors-piste en haute-montagne, je voudrais savoir ce que vous pensez de tout cela...
Je suis désolé de n'avoir pu être plus concis mais j'avais à coeur de préciser exactement la façon dont les choses se sont déroulées.
Qu'auriez-vous donc fait à ma place ?
Suis-je un salopard , d'avoir laissé ce pauvre homme errer comme une âme en peine sur un glacier ?
Ou bien est-ce "bien fait pour sa gueule : ça lui apprendra à ne pas suivre les consignes de sécurité !" ?
Bonne nuit
P.S. Aux modos : trop fatigué, j'ai posté mon sujet dans Blah Blah mais ce n'est peut-être pas la rubrique ad hoc... ou bien ?!
Bien... il est tard, je devrais déjà être au pieu mais ce sujet et ses derniers développements méritent un traitement spécifique.
Bon, je vais tout d'abord clarifier la situation.
Lundi matin, après un premier run d'échauffement dans les Vallons de la Meije, nous décidons avec un ami skieur (le plus montagnard des trois mais n'ayant jamais mis les pieds à la Grave) et une amie surfeuse d'aller faire Orcière (un des itinéraires glaciaires qui descend depuis le glacier jusqu'à la Romanche).
Nous commençons la descente du glacier jusqu'au moment où notre route quitte la traversée qui mène au col du Lac.
Nous nous étonnons de croiser des personnes, l'air hébété, qui remonte à pieds, d'on ne sait où ?!
Nous poursuivons l'itinéraire et constatons que les traces de pas... mènent jusqu'au rappel que nous devons emprunter !!!
Les malheureux n'auront pas pris la peine de remonter un poil (c'est vrai que la traversée a été tracée bien bas lundi !) pour accéder au col du Lac ou bien auront-ils décidé de suivre délibérément les traces sans savoir où elles menaient !
Nous apprendrons plus tard que, dans cette même journée, 14 personnes auront remonté du rappel d'Orcière jusqu'au col du Lac.
L'un des patrouilleurs était hors de lui devant autant de bêtise humaine !
Voilà, nous sommes au rappel mes amis et moi ; Julien descend puis Carole, après un "guenillage" en règle pour fixer nos 2 snows sur un sac , le rejoint peu de temps après.
Je suis prêt à descendre à mon tour quand j'entends quelqu'un arriver au-dessus de moi, je me dis : "voilà certainement un type et/ou un groupe qui vienne skier la Voûte ou Orcière"...
Mais non, le type en question, seul bien évidemment (!), sans baudard, me demande si c'est le seul moyen de descendre (!!) et si la corde est fixe (!!!).
Je lui répond en anglais (il semble être allemand) que :
1) c'est la seule façon de passer la barre qui se trouve en-dessous de moi.
2) c'est notre corde et que je vais la rappeler après être descendu
3) c'est un itinéraire glaciaire où il est indispensable d'avoir un baudrier !!
Là-dessus, "mon" allemand me demande si je peux l'aider à descendre sur notre corde et si je n'ai pas un bout de cordelette pour lui faire un baudrier de fortune.
Je lui réponds que non ; je ne peux pas me permettre de le descendre, même s'il avait un baudrier, pour des questions de responsabilité !
Si jamais il lui arrive quoi que ce soit, il portera plainte inévitablement contre nous !
Bien sûr, il insiste et me demande si je ne peux pas descendre en premier et lui faire remonter mon baudrier (!) : je refuse obstinément, toujours pour les mêmes raisons !
A court d'arguments, il me dit qu'il n'a même pas de téléphone (!)... dans ce cas, aurait-il appelé les secours ?!
Je pose cette question ironiquement, parce que, franchement, ça commence à devenir la mode à la Grave, d'appeler les secours quand on se retrouve coincé comme il était... et je suppose que le PGHM doit en avoir plus que marre de cette mode !!!
Bon, finalement, je lui conseille de remonter à pieds, d'autres l'ont bien fait avant lui, lui dit que je suis désolé mais qu'il ne faut absolument pas suivre les traces sans savoir où elles vont !
Voilà, après le rappel, j'explique la situation à Julien qui pense, en bon samaritain toulousain qu'il est , qu'on aurait dû le descendre avec nous ; un autre "collègue" de la Grave m'a dit qu'il l'aurait également aidé aussi à descendre.
Juste pour info : il était déjà 14H10 quand nous sommes sortis du rappel et nous avions prévus de remonter aux Ruillans afin de faire une nouvelle descente.
Si nous avions pris le risque de l'emmener avec nous, nous ne serions jamais remonté.
Peu importe, me direz-vous ?
De toute façon, ce n'était pas la raison principale qui m'a poussé à lui faire rebrousser chemin (voir plus haut)...
Après cette descente, j'ai quand même eu un cas de conscience...
Une fois remontés, je suis allé discuté avec un guide (celui qui a ouvert l'itinéraire d'ailleurs !) du coin qui m'a dit que j'avais bien fait et que ça lui apprendrait à suivre des traces !
C'est évident qu'un guide avec des clients ne prendrait JAMAIS le risque d'emmener qqn d'autre avec lui dans un itinéraire comme celui-ci, toujours pour des questions de responsabilité.
Attention ! J'ai oublié de préciser quelque chose, le "client" en question, le suiveur de traces quoi, ne se trouvait nullement en danger : pas au-dessus de barres rocheuses, juste sur un glacier OK mais pas hyper crevassé (dixit le même guide) comme l'est la partie au-dessus de Chirouze.
Effectivement, remonter à pieds dans Chirouze relève de la pure folie, voire de la roulette russe !!!
Le lendemain, un patrouilleur m'a dit lui-aussi que j'avais bien fait... même discours que le guide.
Alors voilà, sans revenir sur la prévention et l'information (l'info existe pourtant à la Grave ) aux dangers inhérents à la pratique du ski hors-piste en haute-montagne, je voudrais savoir ce que vous pensez de tout cela...
Je suis désolé de n'avoir pu être plus concis mais j'avais à coeur de préciser exactement la façon dont les choses se sont déroulées.
Qu'auriez-vous donc fait à ma place ?
Suis-je un salopard , d'avoir laissé ce pauvre homme errer comme une âme en peine sur un glacier ?
Ou bien est-ce "bien fait pour sa gueule : ça lui apprendra à ne pas suivre les consignes de sécurité !" ?
Bonne nuit
P.S. Aux modos : trop fatigué, j'ai posté mon sujet dans Blah Blah mais ce n'est peut-être pas la rubrique ad hoc... ou bien ?!
inscrit le 31/03/00
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