Test Rossignol Sender 94 ti 2023

Je skie les Sender 94 ti en 186 montés en Shift pour une utilisation mixte soit en pompes alpines ( Mach1 130) pour le ski libre en stations soit en pompes de rando (Zéro G Tour Pro renforcées) pour une utilisation boulot en station ou mixte (rando/station ). Au tâté, le ski est relativement rigide, bien plus qu’un Mantra M6, et pas loin d’un Bonafide 97. Après tâtonnement, le montage qui me convient est le même que pour les Sender ti 187 (ou 106 ti), c’est à-dire -4cm. Mesurés, ils font tous deux la même taille en déroulé, soit 187, le 94 (95 en 186) étant plus rigide avec 11mm de moins.

Tout d’abord sur pistes, neige bien dure à gelée, j’ai été surpris, (scotché) par l’accroche et la conduite de courbe pour un 95 au patin assez léger (rigide comme il faut en longitudinal, comme en torsion). Le rayon est long, mais le coupé est assez intuitif et sain, ça déroule. J’ai eu la même bonne surprise avec les Sender ti (194 comme 187) mais là avec 11 mm de moins au patin, le passage de carres à carres est plus rapide et le bras de levier plus reposant pour cette pratique… On a donc là, malgré un poids contenu, un ski assez « solide » au rayon assez long qui tient très bien la courbe et dont les dérives sont très saines. Ça sent le ski de géant élargi (Je skie régulièrement le M21) en plus tolérant et moins vif et on peut le skier en monde énervé, comme en mode tranquille. Dans la neige de printemps avec des gros tas de soupe, il garde les mêmes qualités, tout en filtrant avec douceur les amas de soupe dans l’axe comme en dérive. Dans les bosses ça passe aussi très bien, même si un peu long en 186.

En dehors des pistes, le ski est assez stable et filtre bien les aspérités, il sort relativement bien dans la soupe ou la poudre (pour sa largeur) et s’y avère très fluide, Il a une très bonne conduite de courbe et la possibilité comme sur pistes de dériver sainement sans ancrages. Quand la pente devient raide, il est sécurisant même si la neige est dure, le rayon relativement long est un plus et son accroche est sûr et sans à-coups. En foret neige ferme, ou avec un peu de poudre sur du dur, il s’avère assez joueur pour sa taille dû à son explosivité, bim, boum, bim, boum… les arbres n’ont qu’à bien se tenir ;) … Je ne l’ai pas skié en grosse poudre, j’ai autre chose pour ces conditions.

En monté, le ski à une bonne accroche de part sa géométrie et ses qualités de résistance, ce n’est pas un ski de rando mais un freeride pas trop large relativement léger.

Maintenant comparons-le à la concurrence :

Comparé au Mantra M6 en 184 et au Stormrider 95 (2020) : le Rossignol à une bien meilleure accroche, il est moins joueur, plus solide et déjauge moins bien.

Comparé à un Bonafide 97 en 189 : le Rossignol est moins physique un peu moins stable, plus doux et plus joueur, et il déjauge un peu moins. L’accroche est comparable.

Comparé au Monster 98 en 191, le Rossignol en 186 est moins perf, mais plus joueur et déjauge mieux.

Comparé à un Brahma 88 183, le Rossignol est moins joueur sur pistes (rayon bien plus long), mais plus sain en dehors, le rayon court du Blizzard et le manque de rocker pouvant faire ancrer les extrémités dans les neiges densément meubles.

On a donc là : un ski à tout faire que ce soit sur pistes comme en dehors, excepté pour les grosses conditions et son poids contenu en fait un ski sympat pour mixer station et petites randonnées. Et, en prime il peut convenir à un assez large panel de skieurs.