Qualifs slopestyle aux championnats du monde

Antoine Adélisse et son ainé Jules Bonnaire viennent de se qualifier avant l'heure du déjeuner pour la finale du slopestyle lors des championnats du monde de ski freestyle aujourd'hui à Myrkdalen.

Victor Bérard lui est dans la première poule. Il pose son run, mais pas suffisamment bien. Il marque 61 points et finis 12éme, sans démériter.

ITW qualifs slopestyle - Championnats du monde FIS Oslo

Cette belle nouvelle pour le freestyle français commence au moment où le soleil retire sa couverture d'ombre du slopestyle. Il est 7h30 et les riders de la première poule s'échauffent.

Béné Mayr en profite pour faire sa photo.

Victor se prépare.

Le départ est donné à 8h40. Victor Bérard est second sur la liste. Il vient juste de poser ses runs à l'entrainement. Il ne chute par sur son premier passage, mais manque d'amplitude et de propreté. Les juges le créditent de 61 point. Les riders qui suivent sont aussi peu notés. Comme pour les qualifications de half-pipe, le niveau hétérogène des compétiteurs fait qu'on a l'impression d'être plus à un casting qu'à une compétition. Les riders se suivent et beaucoup d'inconnus présents le resteront pour l'instant malheureusement. Ils sont 34 (sur 63 au départ) sur les deux poules à être à moins de 50 points. (Dont certains pros qui chutent).

James Woods

Otso Raisanen

Dans ce format, on retient que les favoris trouvent leurs places : James Woods, Andreas Hatveit, Alex Schlopy, Tom Wallisch et Jf Houle se qualifient haut la main. Le jeune suédois Oscar Wester fait sensation puisqu'il finit 2éme de cette poule et ira aussi montrer ses doubles en finale.

Victor Bérard.

Victor lui a un second run pour se rattraper, mais une mauvaise réception au départ lui fait perdre son speed. Déçu, il nous livre ses impressions :

Réaction de Victor Bérard suite aux qualifications du slopestye à Voss

Victor sur le dernier hit

Dans la seconde poule, qui démarre à 11h alors que le soleil est déjà plus haut, on retrouve Jules Bonnaire et Antoine Adélisse qui partent presque l'un après l'autre. Antoine (sur la photo ci-dessous) s'est fait remarquer par les riders pendant les échauffements « Oh crazy dub ! It is the french guy, the young one ».

Les deux garçons confirment ces propos, lancent leurs runs (qu'ils estiment ne pas être très propres) et sont notés tout les deux à 75 et des poussières. Jules avec switch up bretzel 270, half cab butter 270, cork 630 reverse tail, rodéo 1080 tail, double cork mute to tail, switch unat 9 safety et Antoine avec gap descente plat descente en 270 in, 180 switch, unat double cork mute, double cork 1200 mute, switch 9 mute, unat double flat 720.

Ils vont être en tête jusqu'à ce que les favoris entrent en scène. On peut craindre à ce moment, avec ce score, que les Français soient vite sortis du podium. Mais cette fois la chance tourne de leur côté. Les chutes sont des très nombreuses dans leur poule et éliminent Alex Beaulieu-Marchand, Henrik Harlaut (qui réédite ses cork butter avec style) ou Elias Ambuhl. Il n'y a guère que PK Hunder et Gus Kenworthy, habitués de longue date des grosses compétitions, qui passent devant. Il y a ces deux là et puis il y a Nick Goepper. Le garçon ne peut se satisfaire aisément d'un run simple. Il bombarde ses tricks et pose tout ses doubles comme un métronome. Il fait le meilleur score de la journée à 94,2. Il sera très dur à battre demain.

Jules Bonnaire

Les riders suivent l’évolution (manuscrites) des résultats en haut du slopestyle.

Sur le second run, Antoine renforce son ride et rajoute quelques points à sa note. Jules rate son entrée. Il perd le run. Qu'importe. Ils voient vite qu'ils sont qualifiés ce qui donne une respiration bienvenue dans le camp français. Leur coach Gregoire Dufosse s'explique : « Si on est là c'est qu'on est capable de faire le job. Ils en ont pris conscience ; je ne suis pas étonné du résultat. On s’entraîne 250 jours par an pour ça. On s’entraîne fort avec peu de moyens. Ça montre bien que si on nous donne un tout petit peu plus de moyens, on peut s’entraîner et ça ira dans le bon sens ». Le président de la Fédération Française de Ski, Michel Vion, et son Directeur technique national, Fabien Saguez ont assisté aux qualifications et aux performances des Français. Le président nous fait part de son impression « Je dois reconnaitre que c'était impressionnant par la hauteur et la longueur. Bon niveau, un niveau de dingue. Nos Français ils m'ont impressionné aussi. Ils ont donné le meilleur. Je les connais pas très bien, que de noms. Ils m'ont impressionné, car ils sont avec les meilleurs. […] demain, on ira les voir aussi et on les soutiendra ». [NDLR : Nous reviendrons plus longuement après la finale de demain sur la question du slopestyle et de la FFS]

Moment de détente autour du repas (pas excellent) après les qualifications.

Au-delà de la question de l'équipe de France, c'est le fait d'avoir à nouveau des Français au premier plan de la scène mondiale slopestyle qui est une victoire. Ils ont maintenant cartes blanches pour la finale de demain et Greg Dufosse pensent vraiment qu'il y a possibilité à de belles choses étant donné que les finales peuvent être très aléatoires. Pas forcément le titre mais juste après. Pour Jules, Antoine et Victor, c'est encore un stade de franchis. L'idée de se dire : on peut le faire, on est comme eux.

Avant la finale de demain, les riders ont l'occasion de faire un débrief musculaire avec un masseur de l'équipe de France de Bosses, Paul-Emmanuel. 20 à 30 minutes de travail musculaire pour reprendre forme et soigner les douleurs. Ça se passe dans une des chambres de l'hôtel où ils dorment. Un plus réellement appréciable pour eux et un signe inévitable de la professionnalisation du milieu du ski freestyle.