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Nick Waggoner et Sweetgrass

Nick Waggoner est l'une des têtes pensante de Sweetgrass Production, une bande d'amoureux du ski et de l'image qui nous avait offert le film "Signatures". Ils reviennent avec "Solitaire"...

article Film
Nick Waggoner est l'une des têtes pensante de Sweetgrass Production, une bande d'amoureux du ski et de l'image qui nous avait offert les films "Handcut" (leur premier), puis "Signatures" et qui reviennent avec "Solitaire". Le troisième épisode-teaser de cette saga sud-américaine est à voir ici en exclu. Un avant-goût du prochain métrage de Nick Waggoner qui devrait être du même bois que les précédents : durée de tournage démesurée, image polie à la main, musique mélancolique, voix off contemplative... 


ON THE ROAD with SOLITAIRE Episode III: The Raptor
-Parle-nous de ce troisième épisode de votre prochain projet, "Solitaire".
-Pour cet épisode, nous étions dans la Cordillière Blanche au Pérou, une chaine de montagnes incroyablement belles et énormes, elles montent jusqu'à 6 500 m. L'épisode raconte le mois que nous avons passé à essayer de capter des images aériennes en parapente, à manger des cochons d'Inde avec les locaux, à rigoler avec eux, à monter de nuit... tout cela pour quelques images aériennes !

-Tu es un adepte des tournages longs...
-Oui, nous avons passé 4 mois l'été dernier, nous y retournons 3 mois l'été prochain. Ce n'est pas habituel pour une production de passer autant de temps, pourtant je considère que la durée importante pour développer des connections avec les montagnes et les gens. Quand tu filmes, tu te concentres sur l'action, il faut lever les yeux de tes skis et regarder ce qui se passe autour. 

-Tu penses que c'est une direction que devraient suivre les productions vidéos de ski ?
-Je ne crois pas que tous les films doivent aller dans cette direction, ils doivent suivre leur chemin propre. Ce qui est important pour nous est de communiquer, de partager, raconter une histoire unique, honnête... tout en développant de nouvelles idées. 

-Comment finances-tu ces tournages ?
-Le financement ? C'est une question intéressante... Nous avons commencé à filmer entre amis, on dormait sous les balcons de motels dans nos sacs de couchage, c'est comme ça que nous économisions notre argent. Depuis, certaines choses ont changé, d'autres non ! Ce que nous tournons coûte cher mais nous faisons des sacrifices personnels pour cela : cet été je vais vivre dans mon sac de couchage dans un tente pendant 70 jours. La réponse à ta question est donc qu'on fait des sacrifices pour permettre à nos films d'exister. Chaque jour on trouve les solutions. Si on avait des chambres d'hôtel, un hélicoptère, cela enlèverai beaucoup du plaisir à notre aventure. Ce serait plus facile mais moins amusant. Depuis Handcut, notre premier film, ce sont les marques Patagonia et Dynafit qui nous permettent de réaliser nos films en nous laissant le final cut. 

Nick Waggoner et Sweetgrass

-D'où est partie l'histoire Sweetgrass ?
-D'un groupe d'amis : Ben, Zach and Michael. On passait des coups de fil depuis la bibliothèque de l'université pour organiser notre premier film. Ensuite, oui c'est devenu un mode de vie. Nous abandonnons tout les éléments de la vie normale : l'argent n'entre pas régulièrement, nous nous battons pour garder nos copines. Nous vivons littéralement le film et la société Sweetgrass. Quand c'est dur, c'est vraiment dur... mais quand c'est bon, it's fucking amazingJe suis né et j'ai grandis à Manhattan et je skie depuis l'âge de 2 ans. Si j'avais grandi dans les montagnes, je crois que j'aurais déménagé en ville à 20 ans ! Là j'ai fait l'inverse. Ensuite, j'ai skié. Je me souviens qu'en novembre je faisais des 360 sur ma moquette en caleçon, j'étais à fond dedans, j'ai même préparé un business plan pour monter du ski indoor à New York sur les quais. Quand j'avais 14 ans, je fermais les yeux et je rêvais dans le métro que je skiais de la pow, que je sautais des barres, que je balançais des tricks... ça me permettait de composer avec la réalité urbaine.

-Tes films ont un rythme lent, contemplatif et mélancolique.
-Beaucoup de choses nous ont influencé, comme les films de surf au début des années 2000, les Malloy Brothers, parce que la scène surf était plus cool, plus humble, avec plus d'âme. Ses histoires étaient plus intéressantes que les mêmes racontées dans le ski. Bill Heath a été une grande influence, son film "Sinners" a eu un impact sur notre façon de filmer et notre personnalité. Ce que tu dis sur notre style, c'est le reflet de ces émotions contrastées que je ressens chaque fois que je vais skier... un sentiment encore plus basique que la recherche d'adrénaline. 

-J'aimerais que tu racontes comment tu as tourné "Signatures", qui est pour moi un film vraiment à part.
-C'est le meilleur moment de ma vie ! En 2009, j'ai vécu 8 mois au Japon, c'était extraordinaire. Tout le monde sait que la neige est incroyable là-bas, qu'elle tombe et tombe, qu'elle est profonde, mais y habiter m'a permis de me rapprocher des gens avec lesquels je travaillais, avec la culture, d'apprendre le japonais, tout cela m'a aidé à absorber la beauté et la subtilité de ce pays. La culture japonaise n'est pas directe, chez eux tout autre réponse que "oui" veut en fait dire "non". J'ai compris que les nuances, je ne pourrais pas les apprendre en 3 semaines, que je ne les verrais peut-être même pas. J'ai skié toutes les neiges, de la poudreuse, de la neige de printemps jusqu'au bord de la mer, j'ai surfé, j'ai regardé le bambou grandir, les paysages changer avec les saisons. C'était la plus belle joie que j'ai jamais ressenti, mon corps vibrait, j'étais au paradis.


Signatures
  
-Comment est né votre style ? 
-Il n'est pas parti d'un constat de l'existant, du genre : il manque ce type de films. D'ailleurs au début je pensais que les gens n'allaient pas aimer, et je me sens encore comme ça souvent. Chaque fois que nous commençons un film, nous avons un moment où tout s'éclaire, nous fermons les yeux, nous voyons le film, nous voyons sa beauté... et les deux ans qui suivent sont dédiés à concrétiser cette vision. Parfois, deux jours dans le mois, j'ai une illumination : tout le monde va aimer c'est génial ! Ca me nourrit et m'incite à continuer quand je me dis - le plus souvent - que notre travail n'intéressera personne. Il faut s'abandonner à cette peur et ne pas faire ce que nous pensons que les gens vont aimer, c'est le meilleur moyen de rater. Si tu fais quelque chose qui est réel et authentique, les spectateurs vont aimer, cela va leur parler. 

-Les nouveaux outils informatiques facilitent-ils la réalisation des films ?
-Ce qui sépare les films en terme de qualité, c'est le temps, l'implication et l'inspiration. Je vois des films de qualité fabriqués sans argent, some amazing shit without money. Cela force tout le monde à monter en gamme, à apprendre. Attention, je ne veux pas dire que c'est de la compétition, qui pour moi est une mauvaise énergie dans le film, mais de l'inspiration. Pour chaque minute de film de ski que je visionne, il faut que je regarde autre chose, du ballet, du documentaire... sinon tu ne créeras jamais rien de nouveau. Récemment par exemple, j'ai été très influencé par les westerns : Solitaire porte la marque de Sergio Leone et John Ford. Plus tu as d'expérience, plus tu filmes bien, plus tu as de conversations avec les autres, plus tu en connais sur la vie... comme un écrivain.

-Que penses-tu de l'esthétique du ski en ce moment ?
-Je pense que c'est une belle période pour le film de ski : des gamins en Finlande font des edits vraiment sympa et ils arrivent à partager leur expérience du ski parce qu'ils se font plaisir. Ils ont une énergie et une créativité... Ils mobilisent leurs cerveaux, leur temps et leurs jambes pour créer. Il y a encore tellement de place pour la créativité ! Nous avons atteint le maximum dans la logique hardcore, adrenaline, the biggest cliff, Alaska, on ne peut pas aller plus loin. En fait, j'aimerai voir les gens partir à l'aventure, avec l'esprit ouvert, alors que trop souvent, moi inclus, on défini skier comme aller vers le bas, go downhill, alors que c'est bien plus que ça. 

-C'est à dire ?
-Je skie beaucoup, 100 jours par an. Cela laisse 250 jours sans skier, mais je suis toujours un skieur même sans skis aux pieds. Il y a beaucoup plus dans un skieur que le simple fait de skier. Tu réfléchis, tu rêves, tu prépare ton corps et ton esprit quand novembre arrive. Et puis toutes les expériences sociales qui accompagnent le ski : les amis, la confiance, passer du temps dans un refuge des Alpes ou parler espagnol avec une femme au milieu du Pérou, voyager dans une nouvelle zone de backcountry, découvrir une nouvelle station, les livres que tu lis, les repas que tu prends... c'est la vie ! Tout cela se déroule avant que tu ne chausses tes fixations. Nous injectons nos influences et nos vies dans nos films pour lui donner une qualité unique. Pourquoi filmer le ski de la même manière que les autres alors que nos vies sont différentes ? 


On The Road with Solitaire: Episode II

portfolio

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

Nick Waggoner et Sweetgrass

Photo Michael Brown

2 Commentaires

GoodKarma Exacte la voix mi-chuchotée est franchement désagréable, mais les images sont belles.
La neige japonaise a vraiment l'air extra, ils ont ptetre pas une topographie très favorable mais çà doit largement compenser.
La pratique du parapente m'inspire pas trop mais forcément on a une vue imprenable.
 

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