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[matos] Vie du ski 2 : la fabrication

Où fabriquer les skis ? La question est essentielle pour une industrie dont les marges fondent. Direction la dernière usine de taille industrielle en France, celle du groupe Rossignol/Dynastar, à Sallanches, qui résiste aux sirènes des presses d’Europe de l’Est et de Chine. Explications...

article Dynastar

Le bon matos fait-il le bon rider ? A travers les articles et reportages de ce nouveau magazine, nous allons essayer de mieux comprendre comment fonctionne notre matos : sac à dos, fixations, chaussures de ski, vêtements, skis à cambres inversés, fabrication d’un ski, etc... Le but est de vous aider à identifier les points clés d’un produit, les critères sur lesquels il faut être particulièrement attentif lors de l’achat... mais aussi expliquer, vulgariser, décrypter ces objets qui font notre sport.

Où fabriquer les skis ? La question est essentielle pour une industrie dont les marges fondent. Direction la dernière usine de taille industrielle en France, celle du groupe Rossignol/Dynastar, à Sallanches, qui résiste aux sirènes des presses d’Europe de l’Est et de Chine. Explications.

L’usine de Sallanches est rescapée du rachat, de la revente et du rachat du groupe Rossignol (Dynastar et Look). Elle est toujours ronronnante sous les auspices du mont Blanc qui domine la vallée. La dernière des trois usines de Rossignol, celle de Saint-Etienne-de-Crossey, a fermé. Celle de Salomon à Rumilly a moulé ses derniers skis. Ces fières lignes de production haut-savoyardes ont quelque chose d’héroïque.

Elle est calibrée pour produire 200 000 paires par an. Elle est spécialisés dans la fabrication traditionnelle sandwich et Dynapreg (nouveau procédé mêlant, pour résumer, les deux techniques de l’injection et du sandwich, NDLR). On y fait par exemple les modèles 9S, Omeglass ou Big Dump”, explique Julien Vigouroux. Le S7 est fabriqué en Espagne, les modèles juniors en Chine.
C’est comme K2 et Völkl, ils ont deux sites (en Chine pour K2 et en Allemagne pour Völkl) où ils dispatchent les productions selon la rentabilité et les compétences de chacun. Faire un ski cher, ce n'est pas dur. Faire un ski pas cher, c'est plus difficile !. Même division des tâches pour Salomon, entre les usines Atomic de Bulgarie (100 000 paires de modèles entrée de gamme, injectés, juniors), d’Altenmark en Autriche (250 000 paires) et la Chine (10 000 paires de trois modèles freestyle).

La Chine, certaines marques y sont, pour y réaliser une partie de la production (Salomon, Völkl, Rossignol), ou son intégralité (Black Diamond, Zag, Apo, Dr Ride ou Coreupt). Salomon y fabrique son Suspect, son Maitai et son Dumont Pro 2009. “La Chine a été le transfert le plus difficile, indique Aldrick Bourgier responsable R&D de Salomon. La méthode de fabrication est vraiment différente, tout est fait à la main (comme l'imprégnation des matériaux composites). Les Chinois sont hyper performants en déco (poste gourmand en main d’oeuvre), ils ont une vraie capacité à trouver des solutions techniques créatives comme les die cut, la transparence (c’est K2 made in China qui a innové dans le domaine : fenêtre transparente, die-cut sur le dessus du ski, insert de pièces métalliques, etc..., NDLR). Ce ne sont pas des skis bas de gamme, nous sommes allé là-bas pour trouver un savoir-faire snowboard, pas pour tirer les coûts vers le bas. On a été vraiment surpris par la qualité du travail. De plus c’est une zone dollar, un avantage concurrentiel “alors que nous fabriquions en Roumanie, en zone euro, et qu'on vendait aux US en dollar avec un taux de change défavorable”, poursuit-il.

Pourtant la plupart des skis sont toujours fabriqués en Europe (France, Suisse, Autriche, Italie, Bulgarie, Pologne, Ukraine, République Tchèque et Slovénie avec Elan qui, en passant, fabrique aussi de magnifiques bateaux à voile). On presse aussi en Tunisie et évidemment aux Etats-Unis. “Fabriquer en Chine est très contraignant, complète Julien Vigouroux, il faut envoyer des ingénieurs, mettre en place les process, ils ne parlent pas la même langue, il faut une journée pour y aller et rester sur place trois semaines... Ensuite il faut transporter les skis : un bon mois en containers où la température peut monter à 60°C avec un taux d'humidité incroyable pour que les skis reviennent à un climat d'hiver à -30°C… Imagine les contraintes industrielles pour que le ski ne bouge pas ! Flexibilité industrielle : zéro. Pour être livrés début octobre, il faut que ça parte de l'usine en Chine début août, donc attaquer la production en février, avant les commandes…”. 


Le coût de production en Chine augmente de 10 à 15% chaque année, renchérit Jean-Christophe Arvat, responsable Nordica en France. Les skis de la marque italienne sont fabriqués dans l'usine Blizzard (racheté par Nordica) en Autriche. Le transport est compliqué, il y a moins de bateaux, les délais sont plus longs, la flexibilité moindre. L’humidité ambiante dans les usines est différente de l'Europe, ce sont des paramètres à prendre en compte”. Dernier argument en faveur d’une production plus locale : “les matières premières viennent d'Europe, c’est stupide de les envoyer en Chine et de les faire revenir en Europe”, ajoute Hervé Maneint. Alors que la Roumanie ou la Tunisie est à une heure d’avion et que la langue parlée est le français...

Toutes ces problématiques de lieux et coût de fabrication ont modifié durablement le marché, comme l’explique Hervé Maneint de Scott : “le coût des matières premières et de la main d’oeuvre a explosé, le coût de revient des skis et des snowboard a donc augmenté alors qu'il y avait une suroffre sur le marché. Cela a engendré une baisse des prix, un marché gris (skis bradés), a perturbé la distribution, tirant le sport vers le bas. Donc des phénomènes surgissent comme les niches de très haut de gamme. Avant le marché du ski était l’apanage de quelques grands fabricants. Aujourd’hui, il y a une redistribution des cartes : les marchés français, autrichiens ou suisses qui paraissaient indestructibles sont en difficulté à cause des volumes en baisse (moins de demande) et du coût de revient”.

La marge, qui garantit la pérennité d’un business, devient une denrée rare... c’est ce que nous verrons dans l’article suivant consacré au marché du ski (avec plein de chiffres dedans).

portfolio

Une presse.

Photo Guillaume Desmurs

[matos] Vie du ski 2 : la fabrication

Photo Guillaume Desmurs

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Photo Guillaume Desmurs

Les noyaux bois.

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Photo Guillaume Desmurs

La fibre est installée autour du noyau bois.

Photo Guillaume Desmurs

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Photo Guillaume Desmurs

Découpe des éléments.

Photo Guillaume Desmurs

Imprégnation de colle des éléments : carres, noyaux, fibre.

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Mise en place des éléments dans le moule selon la technique du sandwich inventé dans les années 60 par Dynamic.

Photo Guillaume Desmurs

Les éléments sont empilés dans le moule.

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L'allée des presses.

Photo Guillaume Desmurs

Détail du dynapreg.

Photo Guillaume Desmurs

Injection.

Photo Guillaume Desmurs

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Photo Guillaume Desmurs

Sortie du moule.

Photo Guillaume Desmurs

On enlève ce qui déborde sur les skis sortis du moule.

Photo Guillaume Desmurs

[matos] Vie du ski 2 : la fabrication

Photo Guillaume Desmurs

[matos] Vie du ski 2 : la fabrication

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[matos] Vie du ski 2 : la fabrication

Photo Guillaume Desmurs

Chaine de finalisation des semelles et des carres.

Photo Guillaume Desmurs

Finalisation des carres à la main.

Photo Guillaume Desmurs

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Détail des rivets.

Photo Guillaume Desmurs

[matos] Vie du ski 2 : la fabrication

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Skis prêts à être emballés.

Photo Guillaume Desmurs

Ski sous blister.

Photo Guillaume Desmurs

8 Commentaires

rocky444 Intéressant ! On voit bien que le marché du ski applique un paradigme financier : les marges avant tout dans un marché déprimé pour préserver sa rentabilité, le tout en créant volontairement des niches. Seulement, cela se fait au détriment de la conquête de parts de marché. Est-ce que le marché du ski doit appliquer les mêmes règles que le marché du luxe ? Je n'en suis pas certain. Je suis persuadé qu'il existe de la place pour un fabricant low cost car la demande existe. Le problème est que les décideurs n'y croient pas.

Le même problème existe depuis les années 90 dans le marché du voilier de plaisance. Les chantiers proposaient des voiliers chers car customisés pour leurs clients. Devant l'inflation des prix et un marché en chute, de nouveaux chantiers se sont lancés dans du low cost (comme Bavaria) en délocalisant et en standardisant la production. Et bien cela marche ! Pourquoi pas dans le ski ?
 

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cravi Ah bah si j'avais su que skipass était à l'usine...
mais on nous dit rien à nous...lol
 

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